Exposition : Bibliothèque Deubel, une île de lecture

Pour la troisième année consécutive, les Cartophiles & Collectionneurs du Territoire de Belfort contribuent à l’exposition estivale de la bibliothèque Léon Deubel de Belfort. Cette année, le thème est ‘’Entre ciel et eaux’’ se déroulant sur les mois de juillet et août 2015.

Derrière ce titre, il faut penser aux terres entourées d’eaux que sont les îles !

Dans le programme édité par la bibliothèque, on peut y lire un développement du thème exposé : <<Protégées par la mer, gardiennes de trésors enfouis, les îles ont bercé notre enfance. Terre de solitude et d’exil, escales pour nos rêves, espoirs pour les naufragés et les déracinés, elles parlent à tous. Cet été, nous vous convions à une odyssée estivale en compagnie de ces Robinsons, écrivains, pirates et navigateurs qui ont donné des ailes à notre imagination.>>        

Comme toujours, notre association sollicitée a répondue présente grâce au concours de nos sociétaires Jean-Pierre, Bernard et Claude.

Extraits marque-pages (recto versu côte à côte) émis par la bibliothèque en 2015

Partons à l’abordage de cette exposition… en cette période de vagues de chaleur.

Dès le sas de l’entrée de la bibliothèque, on prend pied sur la berge d’un premier îlet où trône un coffre rempli sinon de trésors, tout au moins de mystères !

Comme souvent, les îlets ne sont point seuls mais formés en petits archipels; ce qui est le cas ici avec une île plus importante à la flore plus luxuriante dans le hall de la bibliothèque...

Elle a du, à des époques lointaines, être un havre de paix ou de refuge pour des pirates qui ont abandonné leur trésor à la seule garde d’un canon bien désuet et de quelques boulets.

NA : Ces îlets sont à l’initiative des Espaces verts de la ville.

Pas de trace de Jack Sparrow aux abords de ces îles et encore moins de Johnny Depp dans les allées de la bibliothèque, peut-être en rayon…

Les malles ne semblent pas être le but du flot des lecteurs qui navigue entre les rayons pour trouver leur propre trésor de lecture.

L’exposition propose entre vitrines et panneaux de partir en voyage sur les mers du monde, jetons un œil sur quelques uns de ses éléments avant d’approfondir cette visite.

En vitrine, un pirate veille d’un bon œil sur un de ses ancêtres…

Pour s’immerger dans l’exposition, laissons à Jacques Brel le soin de nous proposer sa chanson ‘’Une île’’ qui est en parfaite harmonie avec le thème de ces présentations…

Chanson sortie en 1962 avec l'album ''Les bourgeois''.

Une île
Une île au large de l'espoir
Où les hommes n'auraient pas peur

Et douce et calme comme ton miroir
Une île
Claire comme un matin de Pâques
Offrant l'océane langueur
D'une sirène à chaque vague
Viens
Viens mon amour
Là-bas ne seraient point ces fous
Qui nous disent d'être sages
Ou que vingt ans est le bel âge
Voici venu le temps de vivre
Voici venu le temps d'aimer

Pour écouter ces paroles par l’auteur : Cliquer ici

Maintenant que l’entrée en matière est effectuée, il est temps de s’attaquer aux plats de résistance et poursuivre la découverte des richesses exposées par les marins de l’association; ce n’est pas qu’une image, je vous l’assure.

La route de la mer (paquebots, menus et îles australes)

Mais avant de rejoindre des terres lointaines, nous ne pouvons pas éviter d’être attiré par les belles affiches appartenant à Bernard.

     

Affiches des années 60

Après cette entrée en matière alléchante, il nous propose de partir sur les mers avec différents bateaux assurant les traversées.

Le paquebot Le Tahitien

Pour nous mettre en appétit, voici des menus illustrés par le peintre de la Marine Albert Brenet, servis sur le paquebot Tahitien de la Compagnie des messageries maritimes.

L’élève des beaux-arts né en 1903 à Harfleur près du Havre a navigué de longues années sur les mers et réalisé de très nombreuses illustrations sur le monde de la marine marchande.

Page de menu illustré par Albert Brenet et le paquebot Tahitien

Suit une série de cartes postales représentant des affiches promouvant les Compagnies maritimes et les traversées sur les mers et océans du monde.

Le paquebot Ile de France

Le panneau suivant est consacré au paquebot Ile-de-France dont une photo de sa brigade des cuisines prise en 1931.

Le paquebot Ile-de-France fut construit par les Ateliers et chantiers de France à Saint-Nazaire entre 1924-1927 pour la Compagnie générale transatlantique. Il quitte Le Havre le 22 juin 1927 pour effectuer sa première traversée à destination de New-York, propulsé par un moteur développant 420 chevaux.

Carte postale du paquebot (1^ère version : 1927-1947)

Quelques particularités liées à ce bateau. Il possédait un hydravion postal pour anticiper l’acheminement du courrier. En 1940, il se réfugie à Singapour et passe sous pavillon anglais. Il est affecté au transport de troupes. En 1947, il subit un rétrofit important dont le remplacement de ses trois cheminées effilées par deux elliptiques élargies. Il fut surnommé le ‘’Saint-Bernard des mers’’ suite à sa participation active à plusieurs sauvetages d’autres paquebots en perdition. Sa carrière s’arrête en 1959 au Japon après avoir été le théâtre du film hollywoodien ‘’Panique à bord’’.

                                     

                                            Carte postale du paquebot (2ème version : 1947-1959)

Le France

Dans le prolongement de ces premiers panneaux, c’est au tour du paquebot France d’être mis à l’honneur où l’on peut découvrir quelques menus ne donnant malheureusement que l’eau à la bouche…

Menu du diner du samedi 29 mars 1969 sur le France

Plusieurs menus sont illustrés par le peintre et affichiste angevin Jean-Adrien Mercier (1899-1995). Il assura la décoration de la salle à jeux destinée aux enfants.

Le France fut construit lui aussi par les Chantiers de l’Atlantique entre 1957 et 1960; il était le plus grand paquebot du monde. Sa marraine, Yvonne de Gaulle coupa le ruban le 11 mai 1960 pour sa mise en eau.

Carte postale du paquebot Le France

Le 19 janvier 1962, il quitte Le Havre avec à son bord 1705 passages dont sa marraine et d’autres people, pour réaliser sa première traversée inaugurale à destination de Santa-Cruz de Tenerife (Iles Canaries).

Enveloppe 1^er jour de la traversée inaugurale (19 janvier 1962)

Les Terres Australes & Antarctiques Françaises

Ces bateaux sont d’autant des invitations à prendre le large et Bernard pour nous rafraîchir en cette période caniculaire nous propose de partir vers les Terres Australes et Antarctiques Françaises (TAAF). Elles comprennent aussi : l’Archipel des Crozet, les îles Saint-Paul et Nouvelle Amsterdam, les îles Eparses de l’Océan Indien et la bande étroite de l’Antarctique de La Terre-Adélie.

Dans cette présentation des TAAF, c »est le monde animal qui est mis à l’honneur dans cet écosystème protégé. De plus en 2006, une réserve naturelle sécurise une zone de 22700 km² dont 7000 km² de terre immergée.

Bloc feuillet TAAF Manchot 2013

Les TAAF avec les archipels des Crozet et de Kerguelen, mais aussi l’île  Nouvelle Amsterdam sont sinon le paradis du monde tout au moins la réserve pour de nombreux oiseaux dont plusieurs espèces de manchot (royal, papou, gorfou sauteur et doré) et d’albatros (hurleur, d’Amsterdam, brun, indien, fuligineux, de Salvin, à tête grise, de Carter…).

Bloc feuillet TAAF L’albatros 2007

D’autres espèces dont des endémiques sont présentes sur ces îles comme les pétrels, les cormorans, les goélands, les sternes, les damiers du Cap, les skuas, les canards d’Eaton, les chionis…

Bloc feuillet TAAF Les canards d'Eaton 2013

Du côté des mammifères marins, les éléphants de mer, les otaries de Kerguelen et les otaries d’Amsterdam se reproduisent principalement sur ces côtes australes  Leurs petits doivent se méfier du prédateur qu’est l’orque.

Bloc feuillet TAAF Les otaries 2010

L’Archipel des Kerguelen

Cet archipel français volcanique de plus de 300 îles s’étend sur 7215 km² avec un littoral d’environ 2800 km de côtes très découpées ciselées de fjords enclavés profondément dans les terres.

Au centre de l’archipel dont une grande île, Grande Terre couvrant 90% de la surface avec au sud le volcan Mont Ross culminant à 1850 mètres. Ces terres australes au climat océanique froid mais non glacial sont balayés par de forts vents continus, elles ressemblent beaucoup au paysage de la Finlande.

Ile de Madagascar

Après ce voyage dans les mers froides de l’Antarctique, remontons dans les mers chaudes de l’Océan Indien pour atteindre l’île de Madagascar.

Cinquième plus grande île du Monde, elle est longue de 1580 km (comme la France) et large de 580 km.

     Carte postale de l'île de Madagascar

Protégées des alizées, de belles photographies sont exposées dans une vitrine au voisinage de livres anciens sur l’Ile Rouge.

Cette édition rare des libraires-éditeurs parisiens Garnier Frères en deux tomes de 1896, de ‘’La guerre à Madagascar, Histoire anecdotique de l’expédition’’ traite des expéditions françaises sur cette terre de 1885 à 1895, par la plume d’H. Galli (Henri Gallichet); elle reprend pour sa reliure, la couleur nominative de l’île.

Les photos, appartenant à Jean-Pierre, qui accompagnent ces livres rares, apportent un éclairage particulier par la diversité de ces instantanés de la vie courante du peuple malgache au quotidien dans les années 60. 

Le photographe a su piéger sur sa pellicule des visages malgaches, des scènes de travail, des écoliers en cours, des fêtes dans les villages, des animaux…

Les Antilles

Pour notre 3^ème escale, quittons l’hémisphère sud et l’océan indien pour rejoindre l’océan Atlantique et l’hémisphère nord. Nous pénétrons dans la mer des Caraïbes, pour découvrir quelques îles de l’archipel des Antilles.

Carte postale des îles dans la mer des Caraïbes

L’ami Claude, amoureux au long court, nous propose de partager quelque uns de ses trésors au travers de quatre îles dans ce coin de paradis.

Ile de Saint-Barthélemy

En partant du nord, abordons l’île de Saint-Barthélemy des Petites Antilles qui fut découverte par Christophe Colomb (1) en 1493 lors de son 2^ème voyage. Il la nomma en l’honneur de son frère, Bartolomé.

Carte postale de l’Ile de Saint-Barthélemy

              Carte postale d’une noce à Saint-Barthélemy au début du siècle dernier

Ile de la Guadeloupe

Poursuivons vers le sud pour atteindre Point-à-Pitre, distant de 230 kilomètres, port principal de l’’ïle Papillon, la Guadeloupe. Cette île qui en réalité, en comprend deux, Basse-Terre à l’ouest et Grande-Terre à l’est séparé sur 5 kilomètres par un bras de mer, la Rivière Salée.

Carte postale illustrée de la Guadeloupe

Christophe Colomb prend pied sur Basse-Terre le 4 novembre 1493 et la nomme Santa Maria de Guadalupe de Estremadura du nom du monastère où il effectua un pèlerinage en 1492 après son premier voyage dans le Nouveau Monde.

Carte postale Embarquement sur le Courrier Guadeloupe

                                                 Carte postale de quelques trésors de la Guadeloupe

Carte postale Guadeloupe illustrée par Paul Ovejero

Iles des Saintes

Voguons toujours vers le sud pour rejoindre un autre trésor éloigné que d’une quinzaine de kilomètres, Les Saintes.

Carte postale Le bateau Club Med dans l’anse des Saintes 

Les Saintes sont composées de sept îlets et de deux principales îles habitées, Terre-de-Bas et Terre-de-Haut.

Carte postale Disciplinaires coloniaux aux Saintes

                                                           Carte postale Les Saintes Terre de Haut

Ile de la Martinique

Pour la dernière virée dans la mer des Caraïbes, nous dérivons toujours vers le sud pendant un peu moins de 280 kilomètres pour atteindre l’Ile aux fleurs, la Martinique.

Cartes postale de l’île aux Fleurs

Accostons à Fort-de-France, son principal port et principale ville de l’île. Je ne vous ferai pas l’offense de vous dire quel est le marin qui l’a découverte !

Carte postale Débarquement du charbon à Fort de France

                                                Carte postale Départ d’une régate à Fort de France

Carte postale du Colibri

Pendant ces ballades nautiques et le cabotage le long des différentes îles, la vigie n’a point vu du Black Pearl, le bateau de notre pirate bien aimé Jack Sparrow !

Cartes postales du film Les pirates des Caraïbes

Pourtant une information avait fuité que le tournage du 5^ème film se déroulerait en partie dans les Antilles. Enfin de compte, le tournage a débuté en… Australie.

Comme Christophe Colomb, quittons ces îles des Antilles pour revenir sur le continent européen après avoir fait le plein de trésors.

Exposition, les explorateurs à l’honneur

Après ce grand voyage à travers les mers australes, l’océan indien et la mer des Caraïbes, revenons à quai pour parcourir les autres trésors de l’exposition réalisée par la bibliothèque Léon Deubel.

Une grande place est donnée à la littérature, moyen écologique et économique de partir à l’aventure mais aussi la mémoire d’audacieuses expéditions menées par de grands marins explorateurs.

Parmi ceux-ci, je vous propose de voyager avec quatre d’entre-deux :

James Cook

Parmi les grands aventuriers, le britannique James Cook (1728-1779) est un des premiers grands explorateurs qui a effectué 3 voyages.

Image James Cook

Le premier (1768-1771), à bord du trois mats l’HMB Endeavour, l’emmène après le passage du Cap Horn dans le Pacifique ou il découvre, en autre la Nouvelle-Zélande et l’Australie.

Pour le second (1972-1975), il embarque sur l’HMB Resolution à la recherche du continent austral; il frôle l’Antarctique sans l’apercevoir.

Livre de James Cook ‘’Voyage dans l’hémisphère austral et autour du monde’’ publié en 1778

Pour le 3^ème voyage (1877-1879), il reprend le même bateau pour la même destination. Il découvre les îles Kerguelen et remonte dans le nord en longeant l’Amérique et découvre l’Alaska. Il veut franchir le détroit de Béring à plusieurs reprises sans succès; les glaces sont intransigeantes.

Louis Antoine de Bougainville

Né à Paris le 12 novembre 1729, Louis Antoine de Bougainville effectue des études mathématiques assez poussées l’amenant à éditer un Traité de calcul intégral (1774-1756) et des études de droit pour devenir avocat.

Il quitte sa robe pour entreprendre une carrière militaire.

Gravure de Louis Antoine de Bougainville

En 1756, il est affecté au Canada comme aide de camp de Louis-Joseph Montcalm et participe aux différents engagements armés contre l’Angleterre jusqu’à la capitulation à Montréal en septembre 1760.

C’est en décembre 1766 qu’il part effectuer le Tour du Monde avec deux frégates La Boudeuse et L’Etoile, direction le Brésil où le botaniste Philibert Commerson donne le nom de bougainvillée à une des fleurs découverte sur ces terres.

Il quitte l’Océan Atlantique pour voguer à travers l’Océan Pacifique en direction de la Polynésie qu’il atteint en avril 1768. Après avoir sillonné au travers des nombreuses îles, il poursuit son exploration vers l’Archipel des Samoa.

Carte postale de La Boudeuse, frégate de Bougainville à Tahiti (Pub cirage Lion noir)

A Tahiti, Bougainville va faire une étrange découverte… le cuistot de L’Etoile est en fait une femme déguisée, Jeanne Barret* la compagne du botaniste ! Les deux seront débarqués à l’île de France (future Ile Maurice) interrompant ainsi le Tour du Monde de la première femme.

*Plusieurs orthographes existent, Baré ou Baret ou Barer…

Elle rentra en France en 1775 avec son second époux et les récoltes botaniques de son premier époux décédé en 1773.

Gravure sur Jeanne Barret

Il poursuit son périple vers les îles de la Papouasie-Nouvelle-Guinée où il découvre une des îles Salomon qu’il baptise ‘’Bougainville’’.le 30 juin 1768. 

De retour à Saint-Malo le 16 mars 1769, il va se consacrer à son ouvrage ‘’Description d’un voyage autour du Monde’’ qui sera publié deux ans plus tard.

En 1775, il participe à la tête de plusieurs vaisseaux à la guerre d’indépendance des Etats-Unis et sera compromis par son abandon lors de la bataille aux Saintes en avril 1781.

Comte de Lapérouse

Officier de marine puis explorateur, le comte de Pérouse né Jean François de Galaup est né le 23 août 1741 à Saint-Julien (commune proche d’Albi),

Il s’engage dans la Marine royale lors de la guerre de Sept Ans (1756-1763).

Carte postale du comte de Lapérouse

Il participe aux combats en Amérique du Nord et aux Antilles. Il est à nouveau confronté aux Anglais aux Antilles lors de la guerre d’indépendance des Etats-Unis (1775-1783).

Louis XIV lui confie une expédition scientifique en 1785 pour compléter les découvertes effectuées par James Cook dans l’Océan Pacifique. Les deux frégates affrétées que sont La Boussole et L’Astrolabe quittent Brest le 1^er août 1785 pour dépasser la Cap Horn et remonter le long des côtes des Amérique du sud pour atteindre les îles Hawaii. Il découvre des îles délaissées par le britannique, fait route vers le nord du Canada pour redescendre le long des côtes de l’Amérique du Nord tout en effectuant des reconnaissances.

L’expédition traverse le Pacifique pour rejoindre la Chine tout début 1787 et pénètre dans la mer séparant la Chine et le Japon, il en est le premier navigateur européen. Après avoir passé la plus grande partie de l’année à longer les côtes asiatiques, il va rejoindre l’Australie en décembre.

Carte de l'expédition Lapérouse

Début mars 1788, les deux frégates reprennent la mer vers le nord. Mais prises dans un cyclone en juin, elles vont se fracasser sur les récifs de l’archipel des îles Santa Cruz où le comte disparut certainement dans les flots comme la plupart des marins.

Jules Dumont d’Urville

Côté français, un grand explorateur a lui aussi sillonné les mers, Jules Sébastien César Dumont d’Urville.

Né à Condé-sur-Noireau (Calvados) le 23 mai 1790, il s’engage très tôt dans la marine, à peine âgé de 17 ans.

Carte maximum 1^er jour timbre 1988 Dumont d’Urville

Après de longues études, il peut enfin réaliser son rêve, participer à une expédition scientifique sur La Chevrette en 1819 en mer Noire et dans les îles grecques. Il a en charge d’effectuer les observations d'histoire naturelle et de l'archéologie. Sur l’île de Milos, il participe à l’achat de la Vénus de Milo découverte le 8 avril 1920 par un paysan à la recherche de pierres. C’est sur ce bateau qu’elle sera ramenée en France au titre de l’ambassadeur le marquis de Rivière.

Livre Tome 3 Voyage dans les deux Amériques par Jules Dumont d’Urville

A bord de La Coquille, il participe à l’exploration scientifique de 1822 à 1825 à destination de l’Amérique du Sud puis de l’Australie, en étant en charge de la botanique et de l'entomologie (l’étude des insectes),

En 1926, il est nommé capitaine de frégate pour une nouvelle exploration des mers du Sud avec deux corvettes, L’Astrolabe (l’ex Coquille a été rebaptisée du nom du vaisseau du comte de Lapérouse) et la Zélée.

Carte postale de l’Astrolabe

La mission d’explorer l’Océanie est complétée d’une seconde, situer le lieu de naufrage de Lapérouse survenu en 1788. Il sera devancé par Pierre Dillon, capitaine du Saint-Patrick en mission en Nouvelle-Zélande, qui découvre des restes à Vanikoro dans les îles Santa-Cruz au nord-est de l’Australie.

Sa dernière expédition, vers l’Antarctique en 1837, lui fait découvrir des terres nouvelles jamais explorées dont une qu’il nomme Terre d’Adélie en hommage à son épouse ! 

Peinture Dumont d’Urville par Jérôme Cartellier (19^ème siècle)

Il est l’auteur de nombreux ouvrages liés aux expéditions effectuées dont l’Histoire des voyages en cinq tomes.

Quelques autres ouvrages…

De nombreux ouvrages sont nés pour mémoriser les découvertes extraordinaires effectuées par les explorateurs où une grande place est faite, en autre, à la botanique et à l'ornithologie…

La bibliothèque Léon Deubel possède en son fond de nombreux et rares ouvrages provenant du fond du Couvent des Capucins.

Pour mémoire, sur ce sujet : Cliquer ici

Quelques ouvrages à découvrir, comme le Nouveau dictionnaire d’histoire naturelle appliquée aux arts… éditeur Déterville (1816-1819).

Ensuite à gauche, ouvrage L’Italie, la Sicile, les îles Eoliennes, l’île d’Elbe… par Denis-Dominique Farjasse (1835) et à droite, ouvrage Relation du voyage de la commission scientifique de Morée dans le Péloponnèse… par Jean-Baptiste Bory de Saint-Vincent (1836).

Et pour finir cet inventaire partiel, la Collection en 19 volumes de l’Histoire générale des voyages, ou nouvelle collection… d’Antoine-François Prévost (1745-1770) dit l’Abbé Prévost.

Exposition, les explorateurs de la littérature

Après les explorateurs au long cours, une autre partie de l’exposition est consacrée à la littérature romancée. En voici quelques échantillons de quelques bestsellers…

Robinson Crusoé

Le roman écrit par l’écrivain-aventurier anglais Daniel Defoe est publié pour la première fois en 1719. Il raconte les aventures de Robinson Crusoé né à York en Angleterre en 1632 qui est attiré très tôt par la mer. A même pas vingt ans, il embarque sur son premier bateau pour Londres et va subir sa première tempête !

Pour son deuxième voyage, il part vers la Guinée. Pendant la traversée, le bateau va être arraisonné par les corsaires et réduit à l’esclavage. Il peut s’échapper au bout de deux années et embarque sur un bateau portugais faisant route vers le Brésil.

En 1659, après quatre années passées à diriger une plantation, il reprend la mer avec une expédition partant à la recherche d’esclaves africains. Une nouvelle fois, les flots lui sont contraires et le bateau sombre à la suite d’une tempête ! Il est toutefois le seul naufragé sur une île…

La suite de l’aventure est à découvrir ou redécouvrir en plongeant dans les pages de Daniel Defoe…

L’île mystérieuse

Un autre explorateur de l’aventure écrite, Jules Verne a lui aussi succombé à la magie de l’île avec son roman L’île Mystérieuse parue en feuilleton dès 1874 dans une revue littéraire puis en roman, en 1875.

Deux versions de couverture dont la 1^ère édition

Pour écrire ce roman, il s’inspire du roman incontournable du sujet écrit par Daniel Defoe, Robinson Crusoé. Il s’appuie aussi sur Le Robinson suisse (1812) de Johann David Wyss et sur le récit autobiographique des naufragés du Graffon sur les îles Auckland en 1864.

Bloc feuillet émis par le Congo en 2006

Cette aventure vernienne assure un lien également avec des personnages de deux précédents romans, Nemo de Vingt mille lieues sous les mers et Ayrton, le traitre dans Les Enfants du Capitaine Grant.

Les personnages de L’île mystérieuse ne se sont pas ici échoués via la mer mais par le ciel; le ballon utilisé pour s’échapper du siège de Richmond où ils étaient retenus prisonniers par les hommes du Général Lee, est emporté  par une tornade et vient s’écraser sur cette île qu’ils baptiseront Lincoln. L’équipe est constituée de l'ingénieur Cyrus Smith, son domestique Nab, le reporter de guerre Gédéon Spilett, le marin Pencroff, l'adolescent Harbert Brown et le chien Top.

Pour connaître ce mystère, une seule solution, devinez !

L’île aux trésors (Treasure Island)

Et pour finir ce reportage, quoi de plus naturel en somme que le livre de l’écossais Robert Louis Stevenson, L’île aux trésors est éditée sous forme de feuilleton dès 1881 puis en livre en 1883 avec de nombreuses retouches au texte initial.

Les flots qui ont porté l’auteur le long de sa vie furent tumultueux. Souffrant de nombreuses et successives infections respiratoires pendant son enfance, l’école fut suivie en pointillé tout en ayant une propension à la lecture de récits d’aventure. Dès l’adolescence, il prend la plume pour coucher des récits pour les magazines des écoles.

Il abandonne ses études d’ingénieur (métier de son père spécialiste en phare) pour effectuer du droit et obtenir le diplôme d’avocat, profession qu’il n’assurera pas.

Carte postale de Robert Louis Stevenson

Un peu globe-trotter, il effectuera de nombreux séjours en France dont une randonnée de 230 kilomètres avec un compagnon à quatre pattes Modestine dont il en tirera un récit ‘’Voyage avec un âne dans les Cévennes’’ édité en 1879.

Il se mariera avec une artiste-peintre américaine l’année suivante et repris ses voyages à la recherche d’un lieu profitable à sa santé toujours vacillante. Il meurt le 3 décembre 1894 aux Samoa, archipel rejoint en 1890. Il laisse un florilège d’œuvres : nouvelles, essais poésies, romans…

Le récit de L’île Mystérieuse met au centre des flots du roman… le jeune Jim Hawkins qui par un concours de circonstance récupère un premier trésor, celui du vieux loup de mer Billy Bones mort foudroyé dans l’auberge de son père lui-même décédé brutalement. Dans la chambre du premier défunt, un coffre contient un peu d’or et une carte au trésor !

Avec l’aide du docteur Livesey et du squire (écuyer) Trelawney, le navire L’Hispaniola est affrété avec sa tête le capitaine Smollet et un équipage. Mais en son sein, un marin, le cuisinier John Silver n’a pas envie de partager le trésor !

L’histoire est lancée, les amarres sont remontées et les voiles sont hissées, vous êtes embarqués pour un long voyage dans une drôle d’aventure…

Epilogue

Dans le panneau rassemblant des images de l’Ile Mystérieuse, un intrus s’est glissé en espérant passer inaperçu…

Un pirate fait bonne figure au milieu de ce concentré d’affiches comme pour surveiller le trésor de l’île… Jacques Sparrow him self est à la vigie.

JM

Référence : Wikipédia

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Légende

(1) Christophe Colomb : Beaucoup d’incertitude sur les premières années de sa vie; comme sa date de naissance établie en 1451 dans la République de Gênes. Fils d’un tisserand, il serait l’aîné de ses quatre frères. Le métier de son père lui aurait permis d’entrer à l’université de Pavie où il étudierait la géométrie, la cosmographie et l’astrologie.

Attiré par la mer et influencé par les récits de navigateurs au long cours, il effectue plusieurs voyages dès 1473 pour le compte de grandes familles marchandes génoises. Lors d’un voyage à destination de l’Angleterre via Lisbonne, il se réfugie à Lagos suite à l’abordage de son bateau. Cette escale contrainte au Portugal va modifier significativement le cours de sa vie…

Il se marie avec la fille du capitaine-gouverneur de Porte Santo (île en face de Madère) Bartelemeu Pertestrelo en 1479, Filipa Moniz. Grâce à sa dote, il va récupérer des cartes maritimes portugaises de l’Atlantique. Elle lui donna un fils, Diego l’année suivante.

Carte postale Reproduction Santa-Maria, Pinta et Nina

Convaincu de pouvoir rejoindre les Indes en traversant l’Atlantique, il va défendre son hypothèse auprès de la cour royale portugaise sans résultat. Il tente sa chance en Espagne mais ses exigences font capoter le projet   dans un premier temps. Toutefois en 1491, la reine Isabelle de Castille va accepter le projet et les avantages demandés. Le contrat est signé le 14 avril 1492.

Christophe Colomb quitte Palos de la Frontera (port andalou au sud du Portugal) le 3 août 1492 avec la caraque Gallega qui renommera Santa-Maria et deux caravelles, la Pinta et la Nina. 

Détail (la Santa-Maria) de l’Atlas novus (1716) de Jean-Baptiste Homann

L’atlas est présent dans une vitrine dans une salle d’exposition

Ce n’est que le 12 octobre qu’il atteint les côtes, celle d’une île des Bahamas et non l’Inde comme il le pensait. Il baptise cette terre San Salvador. Il reprend son exploration et le 26, il accoste dans la baie d’une nouvelle île qu’il nomme Juana (Cuba) croyant qu’il était au Japon ! La nuit de Noël, la Santa-Maria échoue sur les récifs de l’île de Tahiti.

Carte postale de la Santa-Maria

Colomb décide du retour avec les 2 caravelles fortement chargées avec les richesses obtenues dans les îles abordées. Le 4 mars 1493 à bord de la Nina, il pénètre dans l’estuaire du Tage.

La suite à découvrir sur Wikipédia par exemple… ou autres.

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