Tour de France 1920, Belfort ville de passage
Pour la 2e année consécutive, Belfort était ville de passage lors du Tour de France 1920. Il fut le deuxième Tour organisé après la Première Guerre Mondiale.
Extrait Journal L'Auto (doc. Gallica, BNF)
La Cité du Lion était sur le parcours de la 12e étape entre Gex et Strasbourg, le 19 juillet.
Un petit re Tour sur le passé du Tour
Depuis 1905, Belfort fut sur le parcours du Tour de France, comme ville de passage comme pour cette édition mais aussi Ville étape !
. Ville de passage : 1905, 1906 et 1919
. Ville étape : de 1907 à 1914
De plus, avant la Première Guerre Mondiale, le Tour passa à chaque fois par le Ballon d'Alsace, premier col qui fut escaladé par les coureurs en 1905.
En 1913 et 1914, le sens du Tour fut inversé, mettant le Ballon d'Alsace après Belfort, en direction de Longwy !
En 1919, le Ballon d'Alsace fut évité comme fut cette nouvelle édition.
NA : En fin d’article, un lien permet d’accéder au Sommaire des articles consacrés aux Tours de France. Il y en a des kilomètres, vous pouvez faire des étapes...
Le Tour 1920
Pour cette 14e édition, le Tour de France comprenait toujours 15 étapes, avec 5503 kilomètres entre Paris… et Paris, du 27 juin au 25 juillet 1920. Il s'effectua dans le sens inverse des aiguilles d'une montre, Ouest => Est.
Carte du Tour de France 1920 (réalisation BF)
Le parcours fut très semblable à l'édition précédente, sens, nombre d'étapes, distance parcourue… seulement deux villes étapes remplacées, Aix-en-Provence par Marseille et Genève par Gex.
Les participants
Pour cette nouvelle édition, 137 coureurs s’étaient alignés et répartis dans deux groupe; 33 dans le 1er groupe et 104 dans le 2e groupe. Le premier regroupait les coureurs dit d'expérience.
Deux coureurs marseillais ne purent partir car Elie Tharanger n'était pas en règle avec l'Union Vélocipédique de France, absence de licence, et Émile Traballesy s'était fait voler sa bicyclette J.B. Louvet, le samedi matin à Puteaux !
Déjà la rivalité Paris Marseille ?
Donc 137 concurrents prirent le départ à Colombes.
Carte postale Colombes (coll. privée)
La grande majorité des participants était soit français, soit belges, hormis trois italiens et un espagnol.
Comme le règlement imposait une course individuelle, il n'y avait pas de structure officielle d'équipe…
Concernant les favoris, les français Eugène Christophe*, 3e en 1919 et Henri Pélissier, 2e en 1914. Si ce dernier était plutôt dans une bonne dynamique avec sa victoire récente acquise sur le Paris-Bruxelles, son concitoyen venait de remporter deux belles classiques, Paris-Tours et Bordeaux-Paris !
Cartes postales Eugène Christophe & Henri Pélissier (coll. privée)
*Eugène Christophe fut le premier porteur officiel du Maillot jaune, attribué lors du Tour de France 1919.
Du côté des belges, Firmin Lambot le tenant du titre était en concurrence avec Philippe This vainqueur en 1913 et 1914, abandon en 1919.
Cartes postales Firmin Lambot & Philippe Thys (coll. privée)
Au regard des engagés, le Tour normalement devait revenir à une de ces deux nations.
Quelques points du règlement
Les coureurs devaient courir en individuels, donc pas d’entre-aide…ils ne devaient utiliser qu’une seule bicyclette par ailleurs poinçonnée (marquage du numéro d’inscription) au pédalier, à la tête de fourche et aux moyeux des roues. Un plomb était fixé à la plaque où était le numéro attribué au coureur.
Format de la plaque réglementaire (doc L'Auto, Gallica BNF)
Le coureur était seul lors des courses, non accompagné donc sans soigneur, entraîneur, mécanicien… hors aux étapes.
Les coureurs devaient effectuer eux-mêmes les réparations. En cas de problème mécanique grave avec une bicyclette, le coureur pouvait utiliser une autre, mais de marque différente. La voiture balai la ramassant pour la livrer à la ville d'arrivée pour permettre sa remise en état car elle devait être utilisée pour le prochain départ.
Comme en 1919, le ravitaillement des coureurs fut assuré par l’organisation mais ils devraient prévoir leur besoin pour tenir jusqu'au poste de contrôle.
Le classement général fut effectué en comptabilisant les temps réalisés lors des 15 étapes.
Il va sans dire qu'il était écrit que tout non-respect du règlement entraînait des pénalités.
Concours de pronostic
Comme pour les éditions précédentes, le journal L’Auto proposa à ses lecteurs un concours de pronostics pour quatre étapes avec deux questions, qui le premier à l'arrivée et avec quel temps aux étapes de Bayonne, Nice, Metz et pour le classement général final.
Le support du concours Classement général (doc. Gallica, BNF)
Il était finement doté avec 12000 francs au total :
. Pour chaque étape, 12 gagnants avec 1000, 300, 200, 100 et 8 prix de 50 francs.
. Pour le classement général, 15 gagnants avec 3000, 1000, 500, 400, 300, 200, 150, 100 et 7 prix de 50 francs.
Prix officiels distribués par L'Auto
Bien entendu, ce Tour de France comme les précédents étaient dotés de prix suivant les résultats des coureurs.
Pour le classement de chaque étape, il était attribué 8 prix aux huit premiers coureurs du Groupe 1ère classe (1000, 500, 300, 250, 200, 100, 100 et 75 francs), et 3 prix aux trois premiers coureurs de la seconde Classe (200, 100 et 60 francs).
Tableau des primes distribuées par L'Auto (coll. Gallica, BNF)
Pour le classement général, il était attribué 15 prix aux premiers coureurs du Groupe 1ère classe (15000, 6000, 3000, 2000, 1500, 1000, 900, 800, 700, 600, 500, 400, 300, 200 et 100 francs), et 7 prix aux sept premiers coureurs de la seconde Classe (2000, 1000, 600, 400, 200, 100 et 100 francs).
Il valait mieux faire partie du 1er groupe !
Belfort, ville de passage du Tour 1920
Après des années à être ville étape, Belfort devait se satisfaire, comme l'année précédente que du seul passage du Tour le 19 juillet, lors de la 12e étape qui était très similaire à celle de 1919, où seule la ville suisse de départ, Genève, fut remplacée par une ville française de Gex, proche de cette dernière.
Cette étape de 354 kilomètres, empruntaient les routes passant par le col de la Faucille, Morez, Pontarlier, Morteau, Montbéliard, Belfort, Mulhouse, Colmar pour arriver à Strasbourg.
Carte postale Belfort (coll. privée)
L'année précédente, Charles Chaussin, le correspondant de L'Auto avait fait passer un mot d'humeur dans le journal pour signaler que Belfort était prêt à accueillir le passage du Tour et attendait surtout que Belfort redevienne ville d'étape, son statut d'avant-guerre !
Apparemment, le message ne fut pas entendu par Henri Desgrange !
Carte postale Belfort Le Lion offre des fleurs… (coll. JM)
Malgré l'amertume, Belfort avait tout mis son savoir-faire pour recevoir le passage des coureurs du Tour de France sous l'autorité de Jules Littot vice-consul de l'UVF*, souvent en charge de ce type de manifestations importantes. Il était épaulé par MM. Lacreuse et Prévot. Les membres du Vélo Club Belfortain, avec leur président Albert Schneitter, étaient fortement impliqués comme MM. Laslaz, Engasser, Prévot, Vittel…
*UVF : L’Union Vélocipédique de France est l’ancêtre de la Fédération Française de Cyclisme (créée en 1940).
Belfort ne retrouva le statut de ville étape qu'en 1927, cette bonne nouvelle ne fut pas une explosion de joie type 14 juillet mais presque, car il vint les 12 et 13 juillet dans la Cité du Lion.
NA : En fin de texte, un lien permet d’accéder à l’article sur ce Tour de France de 1927, via le Sommaire des Tours.
Paris, départ le 27 juin
Le lieu de regroupement à Paris des concurrents fut à la place de la Concorde, le samedi 26 juin à minuit où eut lieu la remise des dossards. Une heure plus tard, les organisateurs firent l'appel qui fut suivi de l'émargement de la feuille de départ au Restaurent Gillet, boulevard Maillot à Neuilly. Le peloton se rendit à Colombes où le départ fut donné au pont d'Argenteuil.
La foule des grands jours ou plutôt des grandes nuits, vu l'heure du rassemblement, s'était massée autour de la place de la Concorde pour voir ces forçats de la route qui allait partir sur leur bicyclette pour plus de 5000 kilomètres sur les routes de France… il en était de même devant chez Gillet.
Carte postale Place de la Concorde (coll. privée)
Le rassemblement le 29 28 juin s’effectua depuis le Parc des Princes où furent signées les feuilles de contrôle. A 2h45 du matin, les coureurs précédés de la voiture officielle avec le chronométreur rejoignirent la place d’Armes à Saint-Cloud où fut donné à 3 heures le départ officiel du Tour 1919.
La présence cette foule qui s'était infiltrée parmi les coureurs, fit qu'il était 2 heures du matin quand ils purent partir rejoindre le lieu du départ.
Carte postale Saint-Cloud Place d’Armes (coll. privée)
Le départ put enfin être sifflé pour laisser les 137 concurrents effectuer une étape de 371 kilomètres, pour rejoindre Le Havre.
Un groupe de 5 coureurs détachés se présentèrent pour le gain de l'étape qui va revenir au belge Louis Mottiat, devant Jean Rossius, Philippe Thys, Félix Goethals et Émile Masson.
Le français Félix Goethals avait pris la 4e place dans ce groupe de coureurs belges…
Carte postale Louis Mottiat (coll. privée)
L'étape fut accomplie par ce groupe en 14h50, avec trois quarts d'heure d'avance sur le temps estimé.
Seuls 116 coureurs franchirent la ligne d'arrivée.
12e étape, départ de Gex
Avant le départ, le peloton qui ne comprenait plus que 22 unités, il ne restait plus que 11 coureurs dans chaque classe !
Dès la 1ère étape, 16 coureurs étaient éliminés (2 de 1ère classe & 14 de 2e classe), 13 (2 & 11) à la 2e, 17 (3 & 14) à la 3e, 19 (3 & 16) à la 4e, 5 (2 & 3) à la 5e, 12 (2 & 10) à la 6e, 4 (4 & 0) à la 7e, 2 (0 & 2) à la 8e, 2 (2 & 0) à la 9e, et 1 (1 & 0) à la 10e..
Le leader du classement général était le belge Philippe Thys et le français Etienne Dorfeuille pour la 2e classe.
Classement général - L'Auto (coll. Gallica, BNF)
Au programme de cette 12e étape, 371 kilomètres à parcourir par les coureurs pour rejoindre Strasbourg avec une difficulté proche du départ, au 27e kilomètre, le col de la Faucille (1322 mètres).
Profil de l'étape dans L'Auto (doc. Gallica, BNF)
Le départ, le 19 juillet
Le départ de Gex était prévu à 2 heures du matin, au niveau du carrefour de la route menant à… Genève ! Mais il fut décalé car le préposé au départ, Robert Desmarets de L'Auto eut une panne de réveil !
Carte postale Gex (coll. privée)
Les 22 coureurs restants prirent la route avec 22 minutes de retard.
La difficulté du col de la Faucille fut avalée par les coureurs relativement groupés, personne ne décida d'ouvrir les hostilités, si tôt… Morez (37 km) vit passer les 22 concurrents avec un écart d'une minute entre le maillot jaune, le belge Philippe Thys qui donnait l'allure et le dernier.
Carte postale Morez (coll. privée)
À Pontarlier (88 km), deux groupes s'étaient formés, dans le premier avec les coureurs de la 1ère Classe dont le Maillot jaune, Firmin Lambot, Hector et Louis Heusghem, Jean Rossius… suivi à 2 minutes par le groupe des 2e Classe dont José Pelletier, Joseph Muller et Etienne Dorfeuille.
Carte postale Pontarlier Grande Rue (coll. privée)
Au passage à Maiche (174 km) à 9 heures, le premier peloton comprenant 15 coureurs passa 5 minutes avant le suivant. Suite à une crevaison, Honoré Barthélémy était passé dans le deuxième peloton.
Carte postale Maîche La mairie (coll. privée)
Montbéliard (200 km) vit une foule importante amassée sur le parcours pour applaudir les forçats de la route. Le premier groupe emmené par Eugène Dhers, passa dans la Cité des Princes à 10h39 avec une avance de 10 à 17 minutes sur les sept poursuivants un peu éparpillés.
Carte postale Montbéliard (coll. privée)
Les coureurs, à destination de Strasbourg, entrèrent dans le département du Territoire de Belfort par Châtenois,
Carte postale Châtenois des Forges (coll. privée)
Poursuivant leur route par Trétudans, puis Danjoutin pour aborder la Cité du Lion par le quartier du Fourneau.
Belfort, au 217e kilomètre
La météo qui fut la veille assez chaude, fut refroidie par une averse le matin qui fit retomber la température météorologique mais pas la température ressentie liée à l'excitation du public.
L'organisation belfortaine mise en place pour le passage des coureurs était aussi bien huilée que la chaîne de leurs bicyclettes.
Le parcours intramuros était sécurisé avec la présence de la police et des membres du VCB.
Parcours du Tour dans Belfort (réalisation BF)
Après le Fourneau, ils remontaient le Quai Vauban où était installée la table de contrôle au Restaurant Charles, en extrémité nord de la rue. Charles Chaussin et M. Schneider officiaient ces opérations en toute impartialité.
Carte photo Belfort Café-restaurant Charles (coll. privée)
A 11h25, devancés par la voiture de L'Auto, sept coureurs furent les premiers à signer la feuille de passage, Philippe Thys, Joseph Pelletier, Jean Rossius, Félix Goethals, Eugène Dhers, Honoré Barthélémy et Firmin Lambot. Ils furent acclamés par les belfortains venus très nombreux voir les hommes du Tour. Les autres concurrents étaient un peu distancés mais sans un écart irrémédiable seul Charles Raboisson passa avec 2 heures de retard.
Carte postale Belfort Quai Vauban (coll. JM)
L'organisation et le contrôle furent à la hauteur grâce au concours des personnes dévouées qui assurèrent leurs postes avec sérieux.
Ils poursuivirent leur route à destination de l'Alsace en empruntant le faubourg de Brisach en direction de la route de Roppe pour quitter le Territoire de Belfort après le passage à Lachapelle-sous-Rougemont.
Ils traversèrent Roppe puis Les Errues pour rejoindre Lachapelle sous Rougemont…
Carte postale Lachapelle sous Rougemont (coll. privée)
... et quittèrent ainsi le Territoire de Belfort après 23 kilomètres effectués dans le département.
En direction de Strasbourg
Après un premier passage en 1919 par l'Alsace, le Tour remettait ses roues sur les terres libérées du joug allemand.
A nouveau Mulhouse (258 km) fit une grande ovation aux rescapés du Tour de France où environ 10000 spectateurs s'étaient agglutinés sur le parcours dans la ville, malgré la pluie.
Carte postale Mulhouse (coll. privée)
À 12h40, ce fut Jean Rossius qui menait le train des 1ères Classes, sans passer par la gare mais obtenant le ticket pour la prime attribuée au premier coureur. Ce groupe devançait des coureurs isolés entre 20 minutes à plus d'une heure.
Le régional de l'étape Joseph Muller qui avait cassé sa fourche du côté de Montbéliard, passa sous les acclamations à 13h30.
Colmar (274 km) comme Mulhouse avait attiré une foule importante et enthousiaste à ce passage des coureurs.
Carte postale Colmar (coll. privée)
Le contrôle était installé au Restaurant Meistermann. À 14 heures, un premier trio avec Firmin Lambot et les frères Heusghem, s'y présenta, suivi d'un deuxième avec Philippe Thys, Émile Masson et Jean Rossius à 1 minute. Derrière, les poursuivants se présentèrent avec un retard allant de 4 minutes à une heure.
Les deux derniers coureurs arrivèrent 1h30 après la tête de la course; l’écart grandissait…
L’arrivée à Strasbourg
Pour cette 2e année consécutive, Strasbourg recevait le Tour de France. L'arrivée était juchée dans le quartier du Neudorf et la table de contrôle où devaient parapher les coureurs, était installée au grand Café de la République, place Kléber. En ce lieu fut servit un vin d'honneur pour les coureurs.
Carte postale Strasbourg (coll. privée)
La foule des grands jours avait pris possession des abords des rues où devaient passer les coureurs, maintenue à distance par le service d'ordre formé du groupe cycliste du 18e chasseur sous les ordres du lieutenant Salagnac, complété de gendarmes et d'agents municipaux.
La digue apparemment infranchissable va être débordée quand le peloton de tête arriva pour… le goûter ! L'horloge indiquait 16 heures 19 minutes quand les 6 coureurs ensembles depuis qu'ils avaient quitté Mulhouse, franchirent la ligne où le plus costaud fut le belge Philippe Thys.
Carte postale Philippe Thys (coll. privée)
Il devança Jean Rossius, Firmin Lambot, Hector Heusghem, Louis Heusghem et Émile Masson, tous crédités du même temps.
Cette étape n'apporta pas de changement pour les coureurs sur le podium, le maillot jaune, restait donc sur les épaules du belge Philippe Thys.
Dernière étape : Étape Dunkerque - Paris
Au départ de Dunkerque le 25 juillet, il ne restait plus que 22 rescapés sur les 137 coureurs au départ à Paris, 11 de la "Première Classe" et 11 "Indépendants".
Carte postale Dunkerque (coll. privée)
Le Maillot jaune était toujours sur les épaules du belge Philippe Thys, qu'il avait conquis dès la 2e étape entre Le Havre et Cherbourg ! Il possédait plus de trois quarts d'heure d'avance (47mn 21s) sur le deuxième du classement, un autre belge, Hector Heusghem. La victoire finale tendait les bras au leader incontesté de cette 14e édition !
Ce fut à la hauteur du Café des Arcades que le départ de la dernière étape fut donné pour effectuer les 340 derniers kilomètres de ce Tour, sous l'acclamation du public venir dire au revoir aux coureurs.
À Calais (42e km), un groupe s'était détaché avec en tête l'enfant de la ville, Félix Goethals, qui put embrasser son épouse. Il était 6 heures quand le premier coureur, le calaisien passa le contrôle de Boulogne sur Mer (82e km) emmenant un groupe de 14 unités dont le maillot jaune et les autres leaders, Barthélémy, Scieur, Émile Masson, Jean Rossius, Lambot, les frères Heusghem, Eugène Dhers, Noël Amenc, Marius Matheron, Joseph Muller et André Coutte.
Carte postale Félix Goethals (coll. privée)
A Etaples (107e km), le groupe a perdu deux coureurs, André Coutte et Marius Matheron. Il traversa Abbeville (163e km), à 9h30, dans la même configuration. Par contre le calaisien Félix Goethals va rencontrer de trop près une automobile ou l'inverse, bilan, roue arrière et fourche HS !
Toujours le même groupe, hormis l'accidenté, traversa Beauvais (249e km) à une minute avant 13 heures.
Carte postale Beauvais (coll. privée)
Le groupe va exploser avant d'arriver à Poissy (314e km) où le groupe de tête se composait plus que de 7 coureurs avec Jean Rossius, Honoré Barthélémy, Léon Scieur, Eugène Dhers, Philippe Thys, Hector Heusghem et Émile Masson.
Ce fut ce groupe qui entra dans Paris pour le gain de la dernière étape jugée sur la piste en ciment du Parc des Princes à Boulogne qui ne put accueillir que 20000 spectateurs; plusieurs dizaines de milliers d'autres durent s'amasser dans les derniers kilomètres ne pouvant pas assister à la victoire du coureur pour cette étape !
Carte postale Paris Parc des Princes (coll. privée)
Au sprint, Jean Rossius gagna la mise d'une longueur devant Philippe Thys et Hector Heusghem. Honoré Barthélemy pris la 4e place devant Émile Masson.
Carte postale Jean Rossius (coll. privée)
Il remportait sa 2e étape après celle obtenue à Perpignan.
L'alsacien Joseph Muller prit la 10e place.
Classement général du Tour 1920
Le belge Philippe Thys remporta le maillot jaune qu'il avait porté pendant 13 étapes; seules les deux premières lui avaient échappé donc une seule en réalité ! Il avait passé 228 heures 36 minutes sur sa bicyclette.
Lors de ce Tour, il avait remporté 4 étapes, 2e, 9e, 12e et 13e.
Carte postale Philippe Thys (coll. privée)
Il succédait à un autre belge, Firmin Lambot qui termina à la 3e place à 1h39’35" du vainqueur. La 2e place revint à Hector Heusghem, lui aussi natif du plat pays !
Le vainqueur remporta au total 21660 francs, le deuxième 9960 francs et le troisième 6560 francs.
Pour trouver le premier français, il fallait aller à 8e place pour trouver Honoré Barthélémy qui devançait Félix Goethals, le calaisien.
Carte postale Honoré Barthélémy (coll. privée)
Le 1er indépendant fut Joseph Pelletier qui prit la 12e place, mais accusant plus de 20 heures de retard sur le belge vainqueur.
Le vainqueur 1920
Philippe Thys est né à Anderlecht le 8 octobre 1889, mort le 17 juillet 1971.
Sa première victoire fut celle du Championnat de Belgique de cyclo-cross en 1910.
Carte postale Philippe Thys, Illustration Jack Plunkett (coll. privée)
Dès 1911, il remporta la seconde édition du Tour de France des Indépendant (Tour Peugeot Wolber), avec deux étapes au compteur. Auquel il ajouta le Paris-Turin, avec 2 étapes, à son jeune palmarès ainsi que le Paris-Toulouse.
NA : En fin de texte, un lien permet d'accéder au Sommaire des Tours dont ce dernier.
Devenu professionnel en 1912, pour son premier Tour de France (officiel), il termina sixième. Les deux années suivantes, il mit dans son escarcelle les éditions 1913 et 1914, en étant vainqueur d'une étape à chaque fois. Que se serait-il passé sans la Première Guerre Mondiale ?
En 1919, il avait abandonné à la 1ère étape comme il le fera en 1921 lors de la 2e (non partant). Il termina 14e en 1922 avec 5 étapes à son actif. 1923, nouvel abandon à la 9e étape et prit la 11e place en 1924 avec le gain de 2 étapes. Il abandonna pour son dernier Tour en 1925, lors de la 9e étape.
Carte postale Philippe Thys, illustration Mich (coll. privée)
En 1917, il gagna le Tour de Lombardie et le Paris-Tours, et à nouveau cette dernière classique en 1918.
Les Six jours de Bruxelles en 1919 furent remportés avec Marcel Dupuy.
En 1921, il fut vainqueur du Critérium des As, des Paris-Lyon et Paris-Dijon (avec Jean Rossius). De nouveau les Paris-Lyon 1922 et 1923 (avec Jean Alavoine).
Ces victoires furent complémentées de nombreux autres podiums.
Épilogue
Comme en 1919, Belfort n'était plus ville d’étape après les années d'or d'avant la Première Guerre Mondiale. L'étape entre Gex et Strasbourg vit les coureurs le 19 juillet dans les rues de la Cité du Lion et sur les routes du département entre Châtenois-les-Forges et Lachapelle-sous-Rougemont.
JM
Liens pour accéder aux articles cités
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Références presse : Journaux L’Alsace et La Frontière (Coll. Archives départementales du Territoire de Belfort), Livre Tour de France Histoire extraordinaire des géants de la route
Référence Web : Wikipédia, Site La Grande Boucle, Divers autres Sites…
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