11e Coupe du Monde de Football : Argentine 1978 (3e partie), la finale

Avec cet article se finit la saga rédigée sur la 11^e Coupe du Monde de Football jouée en Argentine, en 1978.

À la fin de l'article précédent, on connaissait les 8 équipes qualifiées lors du Premier tour de la phase finale, s'engageant dans un Second tour pour un nouveau tournoi devant déboucher sur le match de classement pour la 3e place et la finale.

Logo Coupe du Monde Argentine 1978 (coll. privée)

Le pays organisateur, l'Argentine étant l'une de huit Nations encore en liste…

NA : À la fin de ce texte, un lien permet d’accéder à l'article sur le Premier tour de la phase finale.

Phase finale en Argentine

Pour mémoire, la Fédération Argentine de Football avait obtenu de la FIFA (Fédération Internationale de Football Association) l'organisation de cette 11^e édition de la Coupe du Monde, dès 6 janvier 1966, à Londres.

NA : En fin de texte, un lien permet d'accéder à l'article sur le Premier tour de la phase finale où est présenté l'historique de cette compétition (Attribution, Tour préliminaire, Tirage des groupes pour le Premier Tour…).

1er Tour de la phase finale

Le tirage des Groupes pour ce Premier tour fut très particulier, un euphémisme. Car si le tirage au sort initialement était prévu le 14 janvier 1978, il fut anticipé par le Comité de la FIFA par une phase de tractations qui se déroula à l’hôtel Sheraton de Buenos-Aires.

Carte postale L’Hôtel Sheraton à Buenos-Aires (coll. privée)

Il en résultat que pour le 1^er Tour, les 4 Groupes avaient les deux premières équipes définies et une pré répartition des autres équipes.

2^e Tour de la phase finale

Lors des tractations, fut décidé d'effectuer un 2e Tour et non pas des matches par élimination directe sous la forme de quarts de finale, puis demi-finales, comme pour les Coupes du Monde précédentes.

Ce 2^e Tour sous la forme de deux nouveaux groupes de 4 équipes fut défini à cette occasion

  - Groupe A : 1^er des Groupes 1 et 3, 2^e Groupes 2 et 4
  - Groupe B : 1^er des Groupes 2 et 4, 2^e Groupes 1 et 3

Cette formule permettait de passer deux tours supplémentaires en étant aux deux premières places de ces groupes. Les deux premiers jouant la finale et les deux deuxièmes la 3^e place.

Les équipes qualifiées

Après le Premier tour de la phase finale, les 8 équipes qualifiées étaient

  - Groupe 1 : Italie et Argentine
  - Groupe 2 : Pologne et Allemagne de l’Ouest
  - Groupe 3 : Autriche et Brésil
  - Groupe 4 : Pérou et Pays-Bas

Peu de surprise pour ces équipes qualifiées hormis peut-être la présence de l'Autriche et du Pérou.

Par contre la surprise fut que les têtes de série du 1^er Tour se classèrent à la deuxième place de leur Groupe !

Carte postale La Mascotte Gauchito (coll. privée)

Les deux groupes furent donc constitués ainsi

  - Groupe A : Autriche, Allemagne de l'Ouest, Italie et Pays-Bas
  - Groupe B : Argentine, Brésil, Pologne et Pérou

Cette pré configuration fit que dans le Groupe A, on retrouva les équipes européennes et dans le Groupe B, les équipes sud-américaines et la Pologne.

Les stades

Pour le 2^e Tour et les finales, quatre des six stades utilisés au 1^er Tour furent retenus

  - Estadio Monumental à Buenos-Aires, 72300 places
  - Estadio Olimpico Château Carreras à Cordoba, 44678 places
  - Estadio Ciudad de Mendoza à Mendoza, 44480 places
  - Estadio Gigante de Arrovito à Rosario, 37804 places

Extrait affiche récapitulant les 4 stades utilisés
(Livre Histoire de la Coupe du Monde)

Le Groupe A

Donc en Argentine, un "tournoi européen" devait dégager les deux équipes appelées à participer à la finale et au match pour la 3^e place.

Parmi ces 4 équipes, Autriche, Allemagne de l'Ouest, Italie et Pays-Bas, la première nommée était considérée la plus faible.

Allemagne-Italie, 14 juin à l'Estadio Monumental à Buenos-Aires

Pour ce premier match du Groupe A, l'Allemagne de l'Ouest rencontra l'Italie dans un stade où avait pris place 67547 spectateurs dont une grande partie était des supporters des italiens. Les deux équipes jouèrent… pour ne pas perdre, se craignant mutuellement ! Pourtant les allemands étaient les tenants du titre mais l'équipe avait perdu ses leaders, Franz Beckenbauer, Paul Breitner, Wolfgang Overath et le buteur Gert Muller !

Carte postale Équipe d'Allemagne (coll. JM)

À force de ne pas vouloir perdre, le score fut à la hauteur… du nul, 0-0.

Mais ce nul fut à l'origine d'un record, celui de Sepp Maier (83^e sélection) qui avait préservé son but pendant 449 minutes, battant celui de Gordon Banks en 1966 (438 minutes).

Image Panini Sepp (Joseph) Maier (coll. privée)

Pays-Bas-Autriche, 14 juin à Estadio Olimpico Château Carreras à Cordoba  

Comme sous-entendu précédemment, l'Équipe d'Autriche fut balayée par celle des Pays-Bas au regard du score, 5-1. Dès la 35^e, les néerlandais menaient par 3-0 suite grâce aux buts de la tête de Ernie Brandts (6e), un penalty de Rob Rensenbrink (36^e) et un super lob de Johnny Rep dans la minute suivante, suite à une passe du 2^e buteur.

Image Panini Johnny Rep (coll. privée)

NA : Johnny Rep était un joueur de Bastia (1977-1979) puit devint un Vert à Saint-Etienne de 1979 à 1983.

Mais lors de la 2^e mi-temps, les Autrichiens mirent la pression sur les buts de Piet Schrijers par Kurt Jara et Hans Krankl; l'Équipe des Pays-Bas laissa passer l'orage et profitant des boulevards offerts pour planter deux nouveaux buts, par Johnny Rep (53^e) son deuxième et René Van de Kerkhof (83^e). Entre ces deux buts, Erik Obermayer sauva l'honneur à la 80^e minute.

Les 15000 spectateurs environ présents au Estadio Olimpico Château Carreras à Cordoba, virent eux des buts…

Allemagne de l'Ouest-Pays-Bas, le 18 juin à l'Estadio Olimpico Château Carreras à Cordoba

Cette rencontre jouée à Cordoba, avait de particulier qu'elle était l'affiche lors de la finale de la Coupe du Monde 1974 où l'Équipe d'Allemagne prit le dessus sur l'Équipe des Pays-Bas sur le score de 2-1. Une nouvelle fois, ces derniers étaient favoris, l'édition précédente avait-elle porté ses fruits ?

Mais ce furent les Allemands qui ouvrirent les hostilités dès la 3^e minute, sur un coup franc de Rainer Bohnof aux 18 mètres, sa frappe ne fut que repoussée par Piet Schrijers, sur Rüdiger Abramczik qui ne rata pas l'offrande, d'une tête plongeante. Les Néerlandais dominèrent mais en restant stériles jusqu'à la 27^e minute où Arie Haan va égaliser en allumantZep Mayer aux 30 mètres, le ballon étant légèrement dévié pas un dos allemand. La suite de la rencontre fut équilibrée, les équipes ayant des occasions chacune.

Carte postale L'Équipe des Pays-Bas (coll. JM)

Il fallut attendre la 70^e minute pour voir à nouveau les filets trembler suite à un centre de Karl-Heinz Rummenigge pour la tête de Dieter Müller. Les allemands vont avoir de nouvelles occasions mais lors des dix dernières minutes, l'Équipe des Pays-Bas lança toutes leurs forces pour revenir à la marque; ce qui arriva à la 82^e, René Van De Kerkhof va égaliser d'un tir croisé, malgré la tentative de sauvetage d'un allemand avec sa main. Même si les Orange vont avoir encore d'autres occasions, le score en resta là (2-2).

Italie-Autriche, 18 juin à l'Estadio Monumental à Buenos-Aires

Toujours dans le même stade, devant 66 695 spectateurs, l'Italie pour son 2^e match, devait impérativement gagner contre l'Autriche pour rester en course dans ce Groupe A. Les Autrichiens secoués par les Pays-Bas lors de leur première rencontre voulaient être un peu moins naïfs !

Mais les Italiens fidèles à leur catenaccio, verrouillèrent leur défense et jouèrent en contre, surtout qu'à la 14^e minute Paolo Rossi avait marqué le but synonyme de victoire potentielle.

Image Panini Paolo Rossi (coll. privée)

La porte d'accès au but gardé par Dino Zoff, fut fermée à double tour pour tenir ce score favorable donnant la victoire.

Pays-Bas-Italie, 21 juin à l'Estadio Monumental à Buenos-Aires

Pour leur 3^e match, à nouveau, l'Italie devait remporter ce match car en retard au goal average quand pour les Pays-Bas, un nul leur convenait.

Le premier but fut marqué par le néerlandais Ernie Brandts… pour l'Italie en contrant Roberto Bettega, à la 18^e minute; le gardien Piet Schrijers voulant intervenir percuta son défenseur et se reçut mal en plus, blessé au dos ! Il dut sortir sur civière et quitter ses partenaires. Le match prenait une mauvaise tournure pour les Orange !

Image Panini Ernie Brandts (coll. privée)

La 2^e mi-temps fut tout autre car dès la 50^e minute, le buteur de la première mi-temps, Ernie Brandts, récidiva d'un tir des 20 mètres laissant pantois Dino Zoff. 25 minutes plus tard, Arie Haan va lui aussi déclencher une frappe lourde, à plus de 25 mètres, où le gardien n'eut pas le bras assez ferme pour s'opposer à cette 3^e réalisation.

Image Panini Arie Haan (coll. JM)

Les 67433 spectateurs présents dans l'Estadio Monumental à Buenos-Aires, virent une belle rencontre.

Allemagne de l'Ouest-Autriche, le 21 juin à l'Estadio Olimpico Château Carreras à Cordoba

Pour ce dernier match du Groupe A, l'Autriche éliminée, n'avait plus rien à perdre et l'Allemagne, pour rejoindre la finale, devait gagner avec 4 buts d'écart !

On attendait à voir les Allemands dominés au vu de l'objectif et les spectateurs présents à l'Estadio Olimpico Château Carreras, à Cordoba, virent, au contraire, les Autrichiens lancer de nombreuses attaques acculant leurs adversaires dans leur surface. Mais contre le cours du jeu, Karl-Heinz Rummenigge marqua à la 19^e minute.

Image panini Karl-Heinz Rummenigge (coll. privée)

Les Autrichiens furent récompensés à 59^e minute par un but marqué contre son camp (csc) par Berti Vogts de la tête, étant sous pression des Autrichiens. Ils doublèrent la marque par Hans Krankl à la 66^e minute. Mais deux minutes plus tard, grâce à Bernd Hölzenbeim, l'Allemagne revenait à égalité mais loin, très loin, des 4 buts d'avance nécessaire ! Surtout qu'à 3 minutes de la fin de la partie, Hans Krankl remis le couvert !

Image panini Hans Krankl (coll. privée)

L'Autriche finissait par une belle victoire, 3-2 et éliminait l'Allemagne.

Classement Groupe A

La Hollande finissant première, était qualifiée pour la finale tandis que l'Italie s'adjugeait la 2^e place, et allait tenter de prendre la 3^e place de cette Coupe du Monde.

Le vainqueur en titre, l'Allemagne s'arrêtait à ce stade de la compétition.

Le Groupe B

Si le Groupe A était totalement européen, le Groupe B était sud-américain hormis la présence de la Pologne.

Parmi ces 4 équipes, Argentine, Brésil, Pérou et Pologne, deux premières étaient favorites pour décrocher certainement les deux premières places synonymes de finale et match pour la 3^e place du tournoi !

Brésil-Pérou, le 14 juin à l'Estadio Ciudad de Mendoza à Mendoza

Pour ce premier match du Groupe B, le Brésil affrontait le Pérou à l'Estadio Ciudad de Mendoza, à Mendoza, devant 31278 spectateurs.

Malgré sa première place dans le Groupe 4, l'Équipe du Pérou ne fut pas à la fête face à la Seleção qui gagna sur le score de 3-0. Le premier but fut marqué par Dirceu sur coup franc, dès la 15^e minute. Il doubla la mise à la 27^e minute, suite à une passe de Cerezo.

Image Panini Dirceu (coll. privée)

Zico marqua le 3^e but à la 72^e minute, sur penalty.

Argentine-Pologne, le 14 juin à l'Estadion Gigante de Arrovito à Rosario,

Les Argentins qui pensaient disputer l'ensemble de leurs matches dans leur stade fétiche de l'Estadio Monumental à Buenos-Aires, n'avaient fini qu'à la 2^e place du Groupe 1, laissant ce stade aux italiens, eux devant jouer à Rosario. Par contre, il jouait en décalé par rapport à l'autre match du groupe ! Un nouvel arrangement obtenu bien arrangeant…

Pour son premier match, l'Argentine rencontra la Pologne, devant 37091 spectateurs dont pratiquement la totalité était des supporters de l'Albiceleste. Dès la 15^e minute, elle ouvrit la marque suite à un centre de Daniel Bertoni sur Mario Kempes qui trompa Jan Tomazewski de la tête. Les Polonais réagirent mais le buteur fut de nouveau décisif comme… gardien ! Suite à un coup franc polonais en limite de la sortie de but, il arrêta de la main le ballon frappé par un polonais. Sur le penalty, le capitaine Kazimierz Deyna frappa trop mollement le ballon et Ulbado Fillol stoppa le ballon.

Image Panini Mario Kempes (coll. privée)

Lors de la 2^e mi-temps, Mario Kempes va encore s'illustrer en marquant le 2^e but de la rencontre, à la 71^e minute, suite à une percée et un centre en profondeur d'Osvaldo Ardiles.

Malgré un bon match, l'Équipe de Pologne était défaite 2-0.

Pologne-Pérou, le 18 juin à l'Estadio Ciudad de Mendoza à Mendoza

Pour son 2^e match, la Pologne rencontra le Pérou dans le stade de Mendoza, le 18 juin, devant 35288 spectateurs. Elle obtint une victoire 1-0 grâce à Andrzej Szarmach à la 65^e minute suite à une perte du ballon par un péruvien, Grzegorz Lato put centrer sur le buteur du jour qui marqua de la tête, plaçant le ballon hors de la portée du gardien.

Image Panini Andrzej Szarmach (coll. privée)

Les polonais étaient récompensés de leur match car ils avaient eu les plus belles occasions de la partie.

Un joueur péruvien fit un petit exploit, le gardien Ramon Quiroga. Très bon par ailleurs, il avait une tendance à déserter son but pour monter haut dans le terrain lors de l'attaque de ses partenaires. Vers la fin du match, il plaqua même Grzegorz Lato parti en contre-attaque, dans le camp polonais !

Image Panini Ramon Quiroga (coll. privée)

Ce petit exploit lui valut bien entendu un carton jaune, le premier de ce type dans cette configuration, en Coupe du Monde.

Argentine-Brésil, le 18 juin à l'Estadion Gigante de Arrovito à Rosario

Pour leur deuxième match, joué à Rosario, l'Argentine et le Brésil devaient vaincre leur adversaire pour se qualifier pour jouer la finale. La Nation organisatrice avait un avantage de taille, avec le "12^e homme" car les 37326 spectateurs étaient acquis à leur cause. À l'entrée des deux équipes sur l'Estadion Gigante de Arrovito, à Rosario, des milliers de "papelitos" (morceaux de papiers déchirés) furent lancés par les supporters ainsi que des rouleaux de papiers; un très beau moment de la rencontre, peut-être le plus beau !

Image Panini Estadio de Rosario (coll. privée)

Car ce match fut un non match, l'enjeu ayant pris le pas sur le jeu, du moins sur le non jeu car ce fut plutôt une rencontre de tranchée; il fut appelé plus tard "La Bataille de Rosario". L'arbitre hongrois, Karoly Palotai*, ne siffla pas moins de 59 coups francs !

*Karoly Palotai : Il fut Champion olympique de football en 1964 à Tokyo.

Si les meilleures occasions furent brésiliennes, l'Argentine put compter sur son gardien Ubaldo Fillol qui sauva la maison, plusieurs fois.

Image Panini Ubaldo Fillol (coll. privée)

La rencontre se solda par un nul, 0-0.

Brésil-Pologne, le 21 juin à l'Estadio Ciudad de Mendoza à Mendoza

Si le Brésil gagnait ce match, la porte de la finale s'ouvrait vu son goal avérage positif (+3). Mais l'Équipe de Pologne n'était pas facile à jouer, ce qui fut confirmé au début du match, les Polonais ayant les meilleures occasions. Mais à la 12^e minute, les Brésiliens ouvrirent le score par un tir puissant de Nelinho sur coup franc. Les européens revinrent dans le match juste avant la mi-temps (45^e), par Grzegorz Lato.

La 2^e mi-temps vit l'Équipe du Brésil s'imposer grâce à deux nouveaux buts. Le premier à la 57^e minute par Roberto Dinamite en profitant d'un ballon frappant le poteau de but, lui revenant.

Image Panini Le brésilien Roberto (coll. privée)

Mais les Polonais ne baissant pas les bras, repartirent à l'attaque et eurent plusieurs occasions sans les concrétiser. Fidèle à son surnom, Roberto Dinamite va doubler la mise 6 minutes plus tard, en bénéficiant à nouveau d'un ballon lui revenant après avoir frappé un poteau !

Avec sa victoire 3-1, le Brésil voyait la finale lui tendre les bras mais encore fallait attendre le résultat du match Argentine-Pérou car l'Albiceleste bénéficiait de cette faveur, en jouant cette rencontre en décalé !

La Pologne était remisée à la 3^e place du classement du Groupe B.

Argentine-Pérou, le 21 juin à l'Estadion Gigante de Arrovito à Rosario,

L'Argentine pour son dernier match à Rosario devant 37315 spectateurs, savait ce qu'elle devait faire pour aller en finale, gagner avec 4 buts d'écart contre le Pérou. Comme pour le 1^er Tour, elle bénéficiait de jouer sa rencontre en décalée, faveur obtenue lors de négociations précédent "le tirage au sort" des Groupes 1 à 4 du 1^er Tour !

Pour ce match, un français fut présent, l'arbitre Robert Wurtz. Il fut mis sous pression par la presse argentine comme quoi il était pro brésilien, passant ses vacances au Brésil avec son épouse ! Lui qui était célibataire…

Fiche Robert Wurtz au centre (coll. privée)

Comme pour les autres matches, le général Videla était présent dans les tribunes, accompagné d'Henry Kissinger, grand amateur de football, déjà présent à Munich en 1974.

Les vingt premières minutes du match virent les Péruviens faire des misères aux Argentins avec plusieurs occasions. Mais Mario Kempes va ouvrir le score à la 21^e minute suite à une action personnelle en prenant appui sur Leopoldo Luque.

Image Mario Kempes (coll. privée)

Ce premier but va mettre l'Argentine dans le sens du jeu quand inversement le jeu péruvien se délita. À la 43^e minute, Alberto Tarantini va marquer de la tête suite à un corner. Donc à la mi-temps, la moitié du chemin était réalisée…

Image Panini Alberto Tarantini (coll. privée)

Quatre minutes après la reprise, Mario Kempes marqua son 2^e but sur à un coup franc, en allumant le gardien Ramon Quijora, suite à un une-deux avec Jorge Olguin. Dans la minute suivante, Leopoldo Luque inscrivit de la tête, le 4^e but, suite à une action de Omar Larrosa sur l'aile gauche. L'Argentine avait atteint son objectif.

Les Péruviens étaient amorphes facilitant le jeu des Argentins qui vont amplifier le score avec un 5^e but de René Houseman, sept minutes après son entrée en jeu à la 60^e, remplaçant Ricardo Bertoni. Un 6^e but de Leopoldo Luque va clôturer le score à 6-0, à la 72^e minute.

Image Panini Leopoldo Luque (coll. privée)

Cette rencontre fut source de polémiques car le Pérou sembla ne jouer que les vingt premières minutes ! On lui reprocha aussi la nationalité d'origine son gardien, argentin avant d'être naturalisé péruvien.

Classement Groupe B

L'Argentine poussait le Brésil à la 2^e place du classement du Groupe B, donc l'obligeait à jouer la 3^e place et non pas la finale attendue; car Albiceleste possédait un meilleur au goal average (+3)

Classement final du Groupe B (doc. Wikipédia)

Match pour la 3^e place : Brésil-Italie, le 24 juin à l'Estadio Monumental à Buenos-Aires

Pour la 3^e place de la Coupe du Monde, la rencontre opposa donc le Brésil à l'Italie, à l'Estadio Monumental, à Buenos-Aires, devant 69659 spectateurs.

Cette rencontre rappelait la finale de 1970 à Mexico où le Roi Pelé avait marqué le premier des 4 buts de la Selecao (4-1).

Image Panini L'Équipe du Brésil 1970 (coll. privée)

L'Équipe d'Italie se présenta diminuée car ses deux pièces maîtresses qu'étaient Romeo Benetti et Marco Tardelli ne jouèrent pas ayant reçu un 2^e carton jaune contre les Pays-Bas. Elle comptait sur le jeune Paolo Rossi (22 ans) pour obtenir cette 3^e place.

Carte postale L'Équipe d'Italie (coll. JM)

Le début du match vit des Italiens plus dangereux que les Brésiliens, confirmé à la 38^e minute, pour voir une occasion se concrétiser par Franco Causio qui plaça une tête gagnante au 2^e poteau, suite à un centre de Paolo Rossi qui avait débordé à droite. Il faillit récidiver par deux fois, tir sur la barre transversale puis sur un poteau.

Image Panini Franco Causio (coll. privée)

Au retour pour la 2^e mi-temps, les Brésiliens se firent plus présents sur le but italien, domination confirmée par un très beau but de Manoel Nelinho à la 64^e minute.

Image Panini Manoel Nelinho (coll. privée)

Poursuivant leur pression, ils vont marquer un 2^e but à la 70^e minute, sur un tir de Dirceu du point de penalty suite à un amorti de Mendoça d'un centre venant d'un de ses partenaires. Les Italiens tentèrent de revenir au score, mais ce 2e but fut synonyme de victoire pour le Brésil; eux qui avaient gagnés tous leurs matches.

Carte postale L'Équipe du Brésil (coll. JM)

Une très belle rencontre fut offerte par les deux équipes, mais il revint donc au Brésil de Claudio Couthino de s'adjuger la 3^e place de la Coupe du Monde 1978.

La finale Argentine-Pays-Bas, le 25 juin à l'Estadio Monumental à Buenos-Aires

Pour la Finale de la Coupe du Monde, jouée le 25 juin 1978, l'Argentine retrouvait son stade fétiche, l'Estadio Monumental, à Buenos-Aires où avaient pris place 71483 spectateurs voulant porter leur équipe au titre mondial.

Carte postale Buenos-Aires Stadium Monumental (coll. privée)

Son adversaire, les Pays-Bas, déjà finaliste en 1974, ne voulait pas passer de nouveau au travers de cette occasion de remporter enfin ce titre mondial.

L'Argentine avait perdu aussi sa précédente finale (2-4) en 1930, face à l'Uruguay, à Montevideo.

NA : En fin de texte, un lien permet d'accéder aux Mondial 1930 et 1974 via le Sommaire des Coupes du Monde.

L'Équipe d'Argentine

Entraîneur : César Luis Menotti

En récupérant Osvaldo Ardilès (blessé lors du match contre le Brésil), il put aligner son équipe-type.

Livre Cesar Luis Menotti (coll. privée)

Équipe : Ubaldo Fillol, Osvaldo Ardiles (remplacé à la 65' par Omar Larrosa), Américo Gallego, Luis Galván, Daniel Bertoni, Mario Kempes, Oscar Ortiz (remplacé à la 74' par René Houseman), Jorge Olguín, Daniel Passarella (Cap) Alberto Tarantini et Leopoldo Luque

Carte postale L'Équipe d'Argentine (coll. JM)

L'Équipe des Pays-Bas

Entraîneur : Ernst Happel (Autrichien)

Lui aussi, fit jouer son équipe type hormis son gardien Piet Schrijers, blessé au dos lors du match contre l'Italie, remplacé par Jan Jongbloed.

Livre Ernst Happel (coll. privée)

L'équipe : Jan Jongbloed, Ruud Krol (Cap), Wim Jansen (remplacé par Wim Suurbier à la 72'), Jan Poortvliet, René Van De Kerkhof, Willy Van De Kerkhof, Robbie Rensenbrink, Johan Neeskens, Johnny Rep (remplacé par Dick Nanninga à la 69'), Arie Haan et Ernie Brandts

 Carte postale L'Équipe des Pays-Bas (coll. privée)

L'arbitre

Le choix de l'arbitre pour la finale fut un choix cornélien, plutôt politique, pour la Commission d'arbitrage dirigée par le président italien Artemio Franchi, entre l'israélien Abraham Klein et l'uruguayen Ramon Barreto; le premier des deux arbitres fut considéré comme le meilleur fédéré de ce Mundial.

A la sortie, ce fut un 3^e homme, l'arbitre italien Sergio Gonella (45 ans) à qui fut confier la direction de la finale.

Image Panini L'arbitre italien Sergio Gonella (coll. privée)

Abraham Klein bénéficia comme lot de consolation, la rencontre pour la 3^e place.

Le match

Le match démarra… par un faux départ ! Car le capitaine argentin vint se plaindre auprès de l'arbitre concernant le plâtre porté par René Van de Kerkhof à la main, soi-disant dangereux; il dut le retirer ! Même le bandage fut contesté...

Après cette polémique, fut donné le coup d'envoi… mais les premières minutes furent marquées par une distribution de coups, de fautes voire de provocations argentines pour faire sauter les plombs aux joueurs néerlandais. Si ces derniers eurent les premières occasions, les argentins vont aussi se procurer de bons ballons de buts sans pouvoir marquer non plus jusqu'à la 38^e minute, où le buteur Mario Kempes va s'infiltrer dans la défense néerlandaise suite à une montée d'Osvaldo Ardiles, suivie d'une passe de Luque pour placer le ballon au fond des filets.

Carte postale Mario Kempes vient de marquer (coll. privée)

En deuxième période, l'Équipe des Pays-Bas remis la pression sur le but de Ubaldo Fillol mais leurs actions étaient toujours stériles. Les Argentins jouèrent en contre avec Leopoldo Luque souvent dans les bons coups, sans concrétiser. Au fil des minutes, l'Équipe d'Argentine se rapprochait du gain de match quant à la 82^e minute, Arie Haan va récupérer un ballon sur le côté gauche, servir René Van De Kerkhof qui centra sur Dick Nanninga, entré à la 69^e minute, ce dernier propulsa le ballon au fond de la cage, offrant l'égalité. Ils eurent une dernière très belle occasion dans le temps supplémentaire par Robert Rensenbrink, son tir battit Ubaldo Fillol mais s'écrasa sur le poteau.

Image Panini Dick Nanninga (coll. privée)

Les deux équipes devait passer par les prolongations pour tenter de se départager. Toujours, dans un match heurté par les fautes sifflées ou pas, à tour de rôle, elles eurent l'occasion de prendre l'avantage. Une nouvelle fois l'Argentine va confier la victoire à son buteur Mario Kempes qui va s'infiltrer dans la défense néerlandaise pour marquer son 2^e but en finale, en s'y reprenant à deux fois, à la 105^e minute.

Mario Kempes (photo Magazine Onze, coll. JM)

Mario Kempes fut le meilleur buteur du Mundial, avec 6 réalisations.  

Il va libérer ainsi son équipe retrouvant des forces pour poursuivre l'ascendant sur leur adversaire. Cet allant va se concrétiser dix minutes plus tard par un 3^e but argentin marqué par Daniel Bertoni, suite à une nouvelle chevauchée d'El Matador (Mario Kempes).

Image Panini Daniel Bertoni (coll. privée)

L'Argentine était donc arrivée à ses fins, en remportant son premier titre mondial, lors de cette 11^e Coupe du Monde de Football, organisée dans son pays, pour la plus grande joie de ses habitants et une image de marque pour la Junte au pouvoir, par rapport à l'organisation de la compétition.

Daniel Passarella (photo coll. privée)

NA : En fin de texte, un lien permet d'accéder à un petit résumé via une vidéo.

Les néerlandais avaient trop voulu répondre aux provocations argentines en délaissant leur jeu léché et donc perdre pour la deuxième fois consécutive une finale de Coupe du Monde, après celle de 1974, ils finissaient à la 2^e place en 1978 !

Pour la cérémonie de clôture, les Néerlandais refusent d'y assister.

Épilogue

Ce Mundial argentin fut un grand succès avec 1 726 500 spectateurs ayant assisté aux 38 matches de la compétition donc une moyenne de 45324 spectateurs par rencontre; du même niveau qu'en Allemagne en 1974.

Cesare Menotti avait su créer un groupe performant en s'appuyant sur des individualités, dont Ulbaldo Fillol, Jorge Olguin, Luis Galvan, Daniel Passarella, Alberto Tarentini, Americo Gallego et Mario Kempes, pour gagner la Coupe Jules Rimet.

Cette Coupe du Monde fut toutefois controversée au regard de plusieurs raisons, tirage au sort arrangé, décalage des matches de l'Équipe d'Argentine lui permettant de connaître les résultats de leurs adversaires, des arbitrages à la maison…

JM

Liens pour accéder aux articles cités

1^er Tour de la phase finale CM Argentine 1978 : Cliquer ici

Sommaire des articles sur la Coupe du Monde : Cliquer ici

Vidéo Youtube de la finale : Cliquer ici

Références Web : Wikipédia, Divers sites Web…

Références livres : La fabuleuse histoire de la Coupe du Monde par Thierry Roland et Argentina'78 par Jean Ekénasi (coll. JM),

Infos pratiques  

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