Tour de France 1934 (1ère partie) : Présentation & 1ère étape
Comme l’année précédente et depuis 1927, Belfort accueillit le Tour de France 1934, car la Cité du Lion fut à nouveau ville étape, donc arrivée et départ des coureurs.
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Publicité du journal L'Auto (doc. Gallica, BNF)
Comme en 1933, la 4e étape amena les coureurs de Metz à Belfort, le 6 juillet, en passant par le Ballon d'Alsace qui fut le premier sommet franchit lors du Tour de France 1905, pour sa 3e édition. Le lendemain, ils partirent sur Evian-les-Bains.
Au regard de la densité de cet article, j'ai préféré le proposer en plusieurs parties.
NA : En fin de texte, un lien permet d'accéder au Sommaire des articles consacrés au Tour de France et aux articles liés à cette épreuve cycliste.
Première partie de l'article
Le Territoire de Belfort, offre ses routes au Tour de France
En 28 éditions, le Tour de France venait pour la 26e fois sur les routes du Territoire de Belfort
-16 fois comme ville étape (arrivée et départ)
-10 fois comme ville de passage
-15 fois en passant par le Ballon d'Alsace (2 fois en 1913 et 1914)
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Carte postale Souvenir de Belfort (coll. JM)
Belfort, ville étape (arrivée et départ) : 1907 à 1914, 1927 à 1934
Belfort, ville de passage : 1905, 1906, 1919 à 1926
Ballon d'Alsace, sommet au programme : 1905 à 1914, 1930, 1933 et 1934
Tour de France, le parcours 1934
Pour cette 28e édition du Tour de France, étaient au programme du parcours entre le 3 au 29 juillet 1934, 23 étapes et 4 363 kilomètres.
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Tracé du Tour de France 1935 (création BF)
Le parcours du Tour de France reprenait celui de l’édition précédente, avec 23 étapes mais Rennes fut remplacé par Nantes pour la 21e étape (2e partie); cette étape était constituée en deux demi-étapes. La Roche-sur-Yon devenait ville étape à cette occasion entre La Rochelle et Nantes.
Pour mémoire, l'évolution du nombre d’étapes
Au fil des éditions, le nombre d'étapes fut de 6 à l'origine en 1903 à 23 en 1934, en passant par 11 en 1905, 13 en 1906, 14 en 1907, 15 en 1910, 18 en 1925, 17 en 1926, 24 en 1927, 22 en 1928, 21 en 1930, 24 en 1931, 21 en 1932 et 23 en 1933 & 1934.
4 jours de repos furent placés après les arrivées à Évian (5e), Nice (10e), Perpignan (14e) et Pau (18e).
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Illustration de RED (journal Miroir des Sports, doc. Gallica, BNF)
Le départ fut donné dans la capitale, comme lors des autres années, avec un départ fictif depuis le siège de l'organisateur, le journal de L'Auto, rue du Faubourg Montmartre, quant au départ réel, il se fit au Vésinet, commune située au nord-ouest de Paris.
L'arrivée, comme les années précédentes, se déroula sur la piste du Parc des Princes, à Boulogne.
Le sens horaire
Comme l’année précédente, le sens du parcours dans le sens horaire fut reconduit, comme à l’origine, à l’inverse des années 1919-1932. L’impact était le positionnement des difficultés liées aux cols à gravir dans les massifs, qui étaient de fait, inversées !
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Illustration de RED (journal Miroir des Sports, doc. Gallica, BNF)
Pour mémoire, les premiers cols gravis des massifs
De 1903 à 1912 : Dans le sens Vosges, Jura, Alpes et Pyrénées, à savoir l'ordre des premiers cols gravis
- 1905 : Vosges, 1er col avec le Ballon d'Alsace (1174 m)
- 1906 : Alpes, les cols de Laffrey (910 m) et Bayard (1250 m)
- 1910 : Pyrénées, les cols de Port (1249 m), Portet-d'Aspet (1069 m), Peyresourde (1568 m), Aspin (1489 m), Tourmalet (2115 m) et Aubisque (1709 m)
- 1911 : Jura, le col de la Faucille (1320 m)
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Carte postale Col Port d’Aspet (coll. privée)
De 1913 & 1914, 1919 à 1932 : Changement de sens avec Pyrénées, Alpes, Jura et Vosges
De 1933 & 1934 : Retour dans le sens Vosges, Jura, Alpes et Pyrénées
Tour de France 1934, les nouveautés
Comme à chaque nouvelle édition ou presque, des innovations ou évolutions furent testées.
Le Grand Prix de la montagne
Créé en 1933, à l'initiative du directeur du Tour, Henri Desgrange fut créé le Grand Prix de la montagne; ce prix devait récompenser les coureurs, arrivant en tête dans les cols. Le Maillot à pois ne fut créé que seulement en 1975.
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Extrait livre Henri Desgrange (coll. privée)
16 cols furent sélectionnés auxquels furent attribués 10 points au 1er, 9 points au 2e, 8 points au 3e, etc. Ce Grand Prix de la montagne 1934 fut sponsorisé par la marque "Martini et Rossi".
Les cols retenus pour cette édition : Ballon d'Alsace, Aravis, Galibier, Laffrey, Vars, Allos, Braus, La Turbie, Port, Portet d’Aspet, Peyresourde, Aspin, Tourmalet et Aubisque.
Course contre la montre
Lors de cette 28e édition, une petite nouveauté avec une course contre-la-montre individuel, lors de la 21e étape, étape qui fut coupée en deux pour permettre ce nouvel exercice sur le Tour de France.
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Illustration de RED (journal Miroir des Sports, doc. Gallica, BNF)
2e demi-étape, elle fut effectuée entre La Roche-sur-Yon et Nantes, 90 kilomètres en solitaire.
Le 1ère demi-étape fut entre La Rochelle et La Roche-sur-Yon.
Les bonifications
Le système de bonification des vainqueurs d'étapes mis en place en 1931, continua d’évoluer significativement… à la baisse suite au retour d'expérience, avec seulement 1 minute 30 attribuée au premier et 45 secondes au deuxième, au lieu des 2 minutes attribuées au premier et 1 minute au deuxième en 1933; en 1932, il donnait, 6, 4 et 2 minutes.
La bonification supplémentaire, mise en place en 1933, de trois minutes attribuées au vainqueur s'il arrivait avec trois minutes d'avance sur le deuxième de l'étape, fut supprimée. Elle fut remplacée par la déduction de l’écart entre lui et le deuxième limité à 2 minutes, en déduction de son temps au classement général.
Concernant les cols retenus pour le Grand Prix de la montagne (voir liste ci-dessus), il fut attribué au premier coureur franchissant le col, le temps le séparant du deuxième limité à 2 minutes, en déduction de son temps au classement général.
Tour de France 1934, les coureurs
Depuis 1930, le Tour de France se courait en équipes nationales; décision prise par Henri Desgrange, le directeur du Tour, pour éviter la mainmise des marques et… permettre une victoire française. Cette disposition se concrétisa avec les victoires tricolorese d’André Leducq en 1930 et 1932, d’Antonin Magne en 1931 et de Georges Speicher en 1933.
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Carte postale Georges Speicher (coll. privée)
Avant cette disposition, il fallait remonter à 1923, pour voir une victoire française, celle d’Henri Pélissier.
Les équipes
Le peloton était formé d'une part de cinq équipes nationales représentant six nations, dont deux dans la même équipe, la Suisse & l’Espagne, comprenant chacune 8 coureurs
- Allemagne (maillot jaune, ceinture noire et rouge)
- Belgique (maillot noir, ceinture jaune et rouge)
- Espagne (maillot violet, ceinture jaune et rouge)
- France (maillot bleu ciel, bandes blanche et rouge)
- Italie (maillot vert, ceinture blanche et rouge)
- Suisse (maillot rouge et croix blanche)
Maillot de l'Équipe de France (doc. Site La Grande Boucle)
Avec ces équipes nationales, il y avait les traditionnels "Touristes-routiers" seulement au nombre de vingt, portant un maillot jaune avec une bande noire. Ces coureurs indépendants étaient choisis parmi les meilleurs coureurs des années précédentes ou ayant obtenu de bons résultats au cours de la saison.
Les favoris
Qui pour briguer la victoire finale à Paris, le 29 juillet ?
Une nouvelle fois, l’Equipe de France fut favorite de cette 28e édition, ne compte-t-elle pas le Champion en titre, Georges Speicher !
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Carte publicitaire Georges Speicher (coll. privée)
Sans oublier Antonin Magne, le vainqueur 1931, Maurice Archambaud qui porta le Maillot jaune l’année précédente, Charles Pélissier, le champion de France en titre Raymond Louviot, Roger Lapébie, René Le Grevès et René Vietto.
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Carte postale L’Équipe de France 1934 (coll. privée)
L’opposition pouvait venir de l’Équipe d’Italie et de l’Équipe de Belgique.
La première possédait en Giuseppe Martano, un vainqueur potentiel, lui qui avait fini à la 3e place en 1933. Côté belge, de bons coureurs voire de très bons coureurs mais plus forts sur les classiques que les courses à étapes.
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L’Équipe d’Italie 1934 (journal Miroir des Sports, coll. Gallica, BNF)
Ne pas oublier l’allemand Kurt Stoepel, le 2e de l'édition précédente 1932,
Mais comme toujours, tout au moins comme souvent, une surprise n'était pas à exclure ! Et surtout, il ne fallait pas oublier que chez les Touristes-routiers, se trouvaient de belles pointures.
Pour prendre part à la course, les coureurs devaient
- Signer le règlement, en ayant pris connaissance, avec nom, prénom, âge et lieu de naissance
- Se faire photographier et peser
- Se soumettre à une visite médicale
Tour de France 1934, autres points
Les officiels
Comme pour l'année précédente, trois commissaires de course furent présents sur le Tour, de trois nationalités différentes pour l'impartialité des décisions à prendre, dont l’italien XXX Cougnet.
Le représentant de la FCI, Costante Girardengo fut le commissaire technique de la course.
Georges Biscot fut le starter comme les années précédentes; l’artiste donna les départs et aux arrivées, et aida les juges à l’arrivée des groupes.
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Illustration RED sur Georges Biscot
(journal L'Auto, coll. Gallica, BNF)
Le directeur sportif du Tour de France fut Henri Manchon en charge d’entretenir la bonne harmonie physique et morale des coureurs.
Les bicyclettes
Les As durent rouler sur des bicyclettes de la marque L’Auto, fournies par l'organisateur avec 2 roues libres, afin de mettre tous les coureurs sur une même pédale d'égalité. Elles étaient fournies suivant les indications spécifiées par chaque coureur, hauteur et longueur du cadre, longueur des manivelles (pédales) et multiplications. Le standard étant un pignon de 48 dents, roue libre avec 16 et 18 dents d’un côté, 17 et 19 dents de l’autre côté. Par contre, elles étaient livrées sans selle et sans guidon, parties spécifiques à la morphologie du coureur, car une selle neuve étant un risque pour son postérieur ! Il devait prévoir deux guidons. Les boyaux étaient eux aussi fournis par l’organisation, tout comme les pièces de rechange et la pharmacie.
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Illustration (journal L'Auto, coll. Gallica, BNF)
Il recevait aussi une valise contenant maillot de course et un imperméable, le reste des vêtements était à fournir par lui-même. La valise et l’imperméable étaient consignés.
Par contre les Touristes-routiers pouvaient utiliser n'importe quelle marque de bicyclette hormis une marque ou filiale ayant déjà participé à cette épreuve avec les coureurs de la 1ère catégorie (ou As) depuis 1919.
Comme les années précédentes, les bicyclettes possédaient une plaque avec son fond blanc et les chiffres du numéro en noir; elle était poinçonnée via des plombs posés pour éviter les fraudes.
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Modèle de plaque à respecter (journal L'Auto, coll. Gallica, BNF)
À la fin du Tour, les bicyclettes des AS pouvaient être achetées pour la somme de 500,00 francs; seule la hauteur du cadre pouvait être spécifiée, pas le nom du coureur !
Les véhicules officiels
Pour transporter les organisateurs, trois voitures officielles Hotchkiss 13 CV type 1933 et une quatrième décapotable.
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Les 4 véhicules Hotchkiss (journal L'Auto, doc. Gallica, BNF)
Elles étaient affectées, la première avec le directeur de L'Auto Henri Desgrange, la deuxième pour le rédacteur en chef Jacques Godet et la troisième pour le secrétaire général Lucien Cazalis; conduites par les frères Morillon.
N°1 : Henri Desgrange, Henri Manchon directeur sportif et un commissaire, chauffeur Alfred Morillon
N°2 : Jacques Godet, XXX Blini, deux commissaires, chauffeur Morillon fils
N°3 : Lucien Cazalis, Georges Biscot le starter, un commissaire, chauffeur Eugène Morillon
La quatrième décapotable, véhiculait les gendarmes Tissier et Roy en charge du respect du code de la route, elle précédait les coureurs.
Pour l'intendance, cinq véhicules de la marque Latil permettaient d'assurer la logistique inerrante à ce type de compétition
- un camion magasin (5 tonnes)
- deux camions ateliers pour remettre en état les vélos
- un camion rapide convoyant les valises de tous les participants
- une camionnette d’accompagnement comme voiture balai
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Les 5 véhicules Latil (journal L'Auto, doc. Gallica, BNF)
À ces véhicules officiels, s'ajoutaient celles des suiveurs (presse, invités, marques…) dont une centaine de journaliste et photographes, constituant une caravane de près d’une centaine de véhicules.
La caravane publicitaire
Depuis 1930, le Tour de France s'appuyait budgétairement sur la présence d'une caravane publicitaire palliant l'absence des marques de cycles et de pneumatiques ! Les participants devaient offrir des récompenses numéraires significatives aux coureurs en fonction des résultats. Chaque année, elle devenait de plus en plus importante et le public était demandeur de son passage et surtout de ces distributions de gadgets…
Radio diffusion
Pour cette 28e édition, deux radioreportages furent organisés, par le journal "L'intransigeant" (journal et Match), avec comme reporters Jean Antoine, Gautier-Chaumet et Jean Leulliot, et le journal "Miroir des Sports" associé à "le Petit Parisien" avec comme reporter, Georges Briquet.
Illustration Publicité (Journal L’Auto, coll. Gallica, BNF)
Il y eut plusieurs émissions par jour.
Les primes
L’organisateur L’Auto versait les primes officielles aux coureurs suivant ces résultats
As, pour chaque étape, 30 primes : 1000, 500, 300, 250, 200, 100 (25)
Touristes-routiers, 6 primes : 300, 200, 150, 100, 75 et 50
Classement général, 17 primes : 30000, 8000, 5000, 4000, 3000, 2000, 1000 (3) et 500 (8)
Meilleur grimpeur, 1 prime : 10 000 francs
Par contre, le montant des primes d’étapes pouvait être réduit si
- la vitesse de 27 km/h n’est pas atteinte sur l’étape
- 90% des coureurs arrivaient ensemble
- un coureur arrive seul avec plus de 20 minutes d’avance
- plus de douze coureurs arrivaient ensemble
Mais d’autres primes étaient attribuées par les marques présentes dans la caravane publicité, ou autres… chacune avait ses propres critères d’attribution.
Parmi celles-ci, il y eut le belfortain A. Dot, pour le Shampoing Marcel qui versa la somme de 700,00 francs
- 100,00 francs aux vainqueurs à Cannes, Tarbes et Bordeaux
- 100,00 francs au le 1er individuel à Gap, Perpignan, Pau et La Rochelle
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Publicité Shampoing Marcel
Au départ de la 1ère étape, les marques présentes dans la caravane s’étaient engagées à verser des primes pour un montant total de 734 810,00 francs.
Challenge International
Créé en 1930, le Challenge International récompensait l'équipe nationale ayant le meilleur temps cumulé sur leurs trois premiers coureurs au classement général.
Au cas où, une équipe n'avait plus que trois coureurs, un système permettait d'y pallier, mais il revenait au directeur de la course de choisir la solution de 1929, prenant en compte le temps total de l'équipe divisé par le nombre de coureurs.
Tour de France 1934, le départ de Paris & du Vésinet
Depuis plusieurs années, le regroupement pour le départ fictif et l'émargement de la feuille de course furent effectués à Paris, au siège de l'organisateur, le journal L'Auto, rue du Faubourg Montmartre. L’appel était prévu 7h30.
Comme toujours, la foule avait envahi le secteur pour voir les courageux coureurs.
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Paris Faubourg Montmartre (Journal L'Auto, doc. Gallica, BNF)
Le départ fut donné à 8 heures, pour rejoindre la ligne de départ réelle au Vésinet, l'Équipe de Belgique ouvrant la route du peloton, suivi des autres équipes nationales et des Touristes-routiers.
Pour sécuriser le départ, une escorte de 80 agents cyclistes, sous les ordres du directeur de la police municipale Paul Guichard, accompagna l’ensemble des coureurs et du cortège d’environ 100 voitures dont la première était celle de Lucien Cazalis, le secrétaire général du Tour suivi de celle des gendarmes.
L'itinéraire utilisé fut à partir du faubourg Montmartre, par la rue Georges-Batelière, la rue Drouot, les grands boulevards, la rue Royale…
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Coureurs rue Royale à Paris
(journal Miroir des Sports, doc. Gallica, BNF)
Puis la place de la Concorde, l'avenue des Champs-Élysées, la place de l'Etoile, les avenues de la Grande-Armée et de Neuilly, les ronds-points de la Défense et des Bergères, Nanterre puis direction Chatou et pour finir le Vésinet.
Tradition oblige, la ligne de départ au Vésinet était positionnée à la hauteur des établissements de l'ancien coureur de vitesse Julien Rudolph, en charge de l'organisation de cette tâche, épaulé par les membres des sociétés sportives de la région.
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Carte postale Le Vésinet Un bonjour (coll. privée)
Le départ fut donné à 10 heures par l’As du volant, Louis Chiron, le vainqueur du Grand Prix de Montlhéry, aux 60 coureurs à 10 heures pour cette première étape du Tour de France 1934.
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Timbre Monaco 2024 Louis Chiron (coll. privée)
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Départ du Vésinet (journal Miroir des Sports, doc. Gallica, BNF)
Ils partaient pour effectuer 4 363 kilomètres en 23 étapes pour revenir à Paris, le 29 juillet.
1ère étape, Paris-Le Vésinet – Lille, la course
Le mardi 3 juillet, se déroula la première étape du Tour de France 1934, entre Paris, du moins Le Vésinet et Lille, avec au programme 262 kilomètres à effectuer par les coureurs.
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Illustration du tracé de la 1er étape Paris-Lille
(journal L’Auto, doc. Gallica, BNF)
Les hostilités démarrèrent rapidement, car dès Pontoise (31e km), Roger Lapébie et l’italien Giovanni Cazzulani lâchèrent le peloton, mais ce ne fut qu’un feu de paille, peut-être une volonté de déverrouiller les gambettes pour ces deux coureurs…
Peu après Beauvais (73e km), un petit groupe de 6 coureurs s’extrait du peloton pour faire la belle, formé de Charles Pélissier, l’italien Vasco Bergamaschi, le suisse Kurt Settler et de René Vietto, les individuels Sylvain Marcaillou et Vincent Salazard, Ils furent rejoints par huit coureurs un peu avant Breteuil (100e km), le groupe formé de ces 14 unités possédait environ 2 minutes d’avance.
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Carte postale Souvenir de Breteuil (coll. Privée)
Mais avant Amiens (133e km), le peloton avait repris les échappées. En ce lieu fut organisé un contrôle fixe et le ravitaillement, certains prenant plus le temps que d’autres, fit que trois petits groupes se formèrent pour la suite de cette étape, suivi du reste du peloton.
À Talmas (148e km), le deuxième rattrapa rapidement le premier formant un groupe de 15 unités qui va prendre près de 6 minutes sur le peloton; on y trouvait Georges Speicher, Antonin Magne, René Le Grevès, Raymond Louviot, les allemands Willi Kutsbach et Rudolp Ritsch, les italiens Vasco Bergamaschi et Giuseppe Martano, le belge Franz Dictus et Louis Hardiquest, le suisse Kurt Stettler et les individuels Marcel Renaud, le belge Félicien Vervaecke, l’italien Ambrogio Morelli.
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Carte postale Talmas Route nationale (coll. Privée)
Ce groupe poursuit son échappée, et passa à Doullens (218e km) dans cette configuration, peu ou prou, car trois coureurs furent lâchés suite à crevaison ou autres.
Les faubourgs de Lille (262e km) approchant, les escarmouches se firent en nombre, le premier fut le belge Félicien Vervaecke quand le groupe arriva sur les pavés, son terrain préféré… qui provoqua l’éclatement du groupe et le réduisit à Antonin Magne, Georges Speicher, le belge Romain Maes, l’allemand Willi Kutsbach, l’italien Vasco Bergamaschi, et l’individuel belge Sylvère Maes.
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Carte postale Souvenir de Lille (coll. privée)
Chacun d’entre-eux tentèrent de s’extraire pour rejoindre seul l’arrivée mais sans succès.
La ligne d’arrivée fut installée sur l’hippodrome des Flandres, à Marcq-en-Baroeul; pour le rejoindre, les coureurs entrèrent par la porte de Béthune, empruntèrent la rue de l’Isly, la place de Tourcoing, la rue Nationale, la Grande place, la rue des Manneliers, la place du Théâtre, le Boulevard Carnot et enfin le nouveau Boulevard.
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Carte postale Marcq en Baroeul Hippodrome du Croisé-Laroche
(coll. privée)
Revenu de nulle part, Maurice Archambaud vint se mêler à la bataille, très motivé car il avait gagné en cette même ville, l’année précédente. Il remonta peu à peu les différents coureurs de l’échappée pour rejoindre les trois premiers en tête à 3 kilomètres de l’hippodrome.
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Carte postale Maurice Archambaud (coll. privée)
Mais la victoire revint à Georges Speicher devant le belge Romain Maes et l’italien Vasco Bergamaschi; Maurice Archambaud termina 4e et Sylvère Maes, à la 5e place.
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L’arrivée à Lille (Journal L’Auto, doc. Gallica, BNF)
Ainsi Georges Speicher remportait la 1ère étape du Tour de France 1934, pour l’équipe de France, et par là même, revêtit le Maillot Jaune, lui qui avait gagné l’édition de 1933, en portant ce même maillot lors des 11 dernières étapes.
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Carte publicitaire George Speicher (coll. privée)
Après l’arrivée, les coureurs devaient se rendre au Grand Bar Chagnot, 18 rue de Tournai, pour l’enregistrement effectué sous le contrôle d’A. Messelin, le correspondant de L’Auto
Fin de la première partie de l'article
NA : En fin de texte, un lien permet d'accéder à la deuxième partie de l'article.
Épilogue
Avant de découvrir le Tour de France 1934 dans le Territoire de Belfort, une première partie pour présenter cette 28e édition et le déroulement de la première étape entre Paris et Lille du 3 juillet, avec la victoire du vainqueur de l’édition 1933, Georges Speicher.
Ce Maillot jaune acquis sera-t-il encore sur ses épaules le 29 juillet au Parc des Princes ?
La 2e partie de la suite de l'article nous dira qui fut le vainqueur final.
JM
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Tour de France 1934, Belfort ville étape (2e partie) : Article à venir
Références presse : Journaux La Frontière et L’Alsace (Collection Archives départementales du Territoire de Belfort, AD90), Fascicule Paris-Belfort cycliste 1933 (doc. BF)
Référence Web : Wikipédia, Le Miroir des Sports et L’auto (Gallica, BNF), Site La Grande Boucle, Divers autres Sites…
Infos pratiques
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