Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
LE CARTOPHILION
24 juillet 2024

Tour de France 1934 (2e partie) : Ballon d'Alsace & Belfort ville étape

En ce début du mois de juillet 1934, le Territoire de Belfort s'apprêtait à recevoir, à nouveau, le Tour de France et plus particulièrement, le Ballon d'Alsace et Belfort; la Cité du Lion étant ville étape, organisa donc une arrivée et le départ des coureurs, le lendemain.

Publicité du journal L'Auto (doc. Gallica, BNF)

 

Au regard de la densité de cet article, j'ai préféré le proposer en trois parties. Dans la première partie de l'article, nous avons découvert la présentation de cette 28e édition et la 1ère étape entre Paris et Lille, plus précisément le départ réel eut lieu au Vésinet, le 3 juillet.

 

Cette deuxième partie est consacrée à la 4e étape du Tour, entre Metz et Belfort avec la montée du Ballon d'Alsace; donc la journée du 6 juillet 1934. Elle reprenait à tout point, celle de l’édition de 1933.

 

La 3e partie couvre l’étape Belfort-Évian, l'étape finale, les résultats et la bio du vainqueur.

 

NA : En fin de texte, un lien permet d'accéder au Sommaire des articles consacrés au Tour de France et aux articles liés à cette épreuve cycliste.

 

Deuxième partie de l'article

 

Ballon d'Alsace 1934, passage du Tour de France

 

La Société de transports S.E.T.B.A. (Société d'Étude et de Transport Belfort et Agglomération) organisa un service spécial d'autocars, pour le 6 juillet, entre la gare de Belfort et le sommet du Ballon d'Alsace, avec un départ à 12h30 et un retour vers 17h30.

 

*En 1913 et 1914, le Ballon fut gravi dans les deux sens.

Carte postale Ballon d'Alsace Le sommet Grand Hôtel Stauffer
(coll. BF)

 

La Société de transports S.E.T.B.A. organisa un service spécial d'autocars, pour le 6 juillet, entre la gare de Belfort et le sommet du Ballon d'Alsace, avec un départ à 12h30 et un retour vers 17h30.

 

Belfort 1934, ville étape d’arrivée

 

Par contre, pour la 8e année consécutive, le Tour de France revenait à Belfort, le 6 juillet 1934, lors de la 4e étape, en provenance de Metz comme l'année précédente.

 

À l'occasion de l'évènement, il fut créé un Comité d'organisation sous la présidence de Charles Chaussin, le correspondant du journal L'Auto, et de Marcel Roth, secrétaire général.

Extrait du journal L’est Républicain (doc. AMB)

 

Il y avait aussi de nombreux bénévoles dont Robert Baumgarten, le père et le fils Servin, Ernest Bonnef, Germain Vannier de l’U.V.F., Albert Schneiter, XXX Reiniche, Albert Prenot le vice-président du V.C.B. Jean Drouot, XXX Lallemant, XXX Riche, XXX Maurice, Aloïse Miesch, XXX Fegenbaum, XXX Bottemer...

 

Arrivée sur le stade du Champ de Mars

 

Depuis 1930, il revenait au Stade du Champ de Mars* d'accueillir l'arrivée des coureurs devant effectuer un tour trois-quarts de la piste.

Plan Belfort situant le stade du Champ de Mars (doc JM)

 

*Stade du Champ de Mars : Il fut construit en 1920 par les militaires et utilisé pour la 1ère fois lors des Fêtes du 2 au 4 juillet 1920, qui furent aussi le théâtre du 1er Concours Fédéral & International de gymnastique et de tir. Il est connu aussi sous le nom de Stade Denfert.

 

NA : En fin de texte, un lien permet d'accéder à ces Fêtes.

 

Organisation d'espaces protégés pour installer le chronométreur jugeant l'arrivée, emplacements dédiés aux officiels, à la presse…

 

Des lignes téléphoniques et de la TSF furent installées par l'administration des PTT pour permettre les reportages des journalistes; trois lignes de radiodiffusion furent mises à disposition pour les journaux de "L'Auto", "L'Intransigeant-Match", le "Miroir des Sports" et du "Petit Parisien".

 

Le stade fut équipé de hauts parleurs permettant à un speaker de tenir informé les spectateurs du déroulement de la fin de l'étape et des animations, sans oublier les messages publicitaires...

 

Trois buvettes furent installées dans le stade sous la responsabilité de "Sepi ", bien connu des sportifs.

 

L'accès du public au stade du Champ de Mars

 

Deux entrées permettaient d'accéder au stade, la première par le pont de la rue de l'Est pour accéder aux places en tribune et au pesage, et une seconde, à l'autre extrémité face au Forges, conduisant aux places du pourtour (pelouse).

Les spectateurs devant posséder un ticket acheté à l'entrée ou se l'être procuré lors de la location chez un des dépositaires à Belfort

 

  - Chez Charles Chaussin, 24 avenue jean Jaurès
  - La Grande Taverne, faubourg de France
  - La Brasserie Danjean, faubourg de Montbéliard
  - À La Potinière, faubourg des Ancêtres
  - Chez Grevillot, à la Brasserie de l’Est, avenue Jean Jaurès

Carte photo Belfort La Grande Taverne (coll. JM)

 

L'accès à l'intérieur de la piste était réservé aux seuls porteurs de brassards rouges et blancs (juges, commissaires, officiels, journalistes…); il était filtré par la brigade spéciale de la police judiciaire de Paris, sous la direction de XXX Maizeau.

 

Le service d'ordre du stade fut assuré par des gendarmes sous le commandement du capitaine Mantion. Quand aux alentours du stade et en ville, il fut effectué par les gardiens de la Paix de Belfort, sous la direction du commissaire XXX Bouvet et d'A. Ackermann.

Le parcours dans la ville

 

Pour rejoindre le stade, les coureurs venant du nord de Valdoie passaient devant l'église et continuaient en direction d'Offemont par le chemin d'I.C.22  (chemin d'Intérêt Commun) vers le Bois de l'Arsot; à sa sortie, ils tournaient à droite au hameau des Forges devant le restaurant Musy, passaient le pont du Martinet pour rejoindre l'avenue du Champ de Mars où était située l'entrée du stade.

Carte postale Belfort Café du Martinet (coll. BF)

 

Quant aux véhicules, un contrôle fut installé à Valdoie, à l'intersection de la route G.C.4 (chemin de Grande Communication) et l'I. C.22; seules les voitures officielles pouvaient continuer, les autres étant déviées sur la route G.C.4.

Carte postale Valdoie Route du Ballon d’Alsace (coll. privée)

 

Un parking était réservé aux voitures officielles devant le théâtre.

 

Au regard des circonstances, la circulation et le stationnement dans la ville furent réglementés par un arrêté municipal; des déviations furent mises en place.

 

Tout comme un arrêté préfectoral fut pris pour la circulation comprise entre Belfort et le Ballon d’Alsace dont l’accès fut limité au col jusqu’à 14 heures, et libéré à 1h30 après le passage de la voiture balai; ainsi que le stationnement au sommet ne fut autorisé que du côté est. Les véhicules venant de Giromagny à Valdoie furent triés à partir de 15h30, seuls les officiels munis d’un laissez-passer, pouvait emprunter le chemin IC n°22 en direction des Forges. Les autres furent dirigées vers le centre de Valdoie en direction de l’avenue Jean Jaurès.

 

La brochure du Tour

 

Il fut édité un programme pour mémoriser l'évènement avec photos et textes, et donner plein d'informations au public

 

   - historique du Tour depuis sa création
   - noms des gagnants depuis l'origine (1903)
   - les moyennes réalisées

   - les détails sur les étapes Metz-Belfort et Belfort-Évian (horaires, contrôles…)

   - la présentation de la réunion du jour
   - …

 

Sa couverture fut l’œuvre du maître dessinateur belfortain Robert Henin.

 

NA : Document non trouvé. Au cas où, je suis intéressé à le consulter.

 

Programme "En attendant le Tour"

 

Comme pour chaque arrivée du Tour, un programme d'attente fut proposé au public, avec cette année, une nouveauté en plus de plusieurs courses traditionnelles (vitesse, poursuite, individuelle…).

 

Le clou de ce programme et non sur le sol, fut un match de vélo-vélocar avec le parisien Manuel Morand contre les meilleurs coureurs de l’Est.

 

Les organisateurs comptaient sur la présence de XXX Berger, XXX De Conto, XXX Jeanblanc, XXX Lindimer, XXX Schaeffer… environ 40 cracks dont XXX Karm et XXX Ridolphi. Cette démarche fut saluée...

 

Primes belfortaines

 

La municipalité et différents établissements offrirent des primes pour les coureurs

 

  -Ville de Belfort : 300,00 francs
  - Maison Bumsel : 200,00 francs
  - Syndicat des Limonadiers : 150,00 francs
  - Brasserie Danjean : 100,00 francs
  - Établissement Hory Frères : 100,00 francs
  - Établissement Jacquez-Muller (Huile Vigor) : 50,00 francs
  - …

 

Elles étaient adressées au représentant de L’Auto, Charles Chaussin.

 

Quartier libre pour les militaires du 35e RI

 

Les militaires du 35e Régiment d’infanterie furent informés par le colonel Duffet, qu’ils avaient quartier libre à partir de 14 heures, pour voir les coureurs du Tour de France.

 

6 juillet 1934, départ de Metz

 

Pour la 4e étape, se déroulant le vendredi 6 juillet, entre Metz et Belfort, les 54 coureurs restant, 36 As et 18 Individuels, prirent le départ des 220 kilomètres à parcourir avec les premières difficultés sur les pentes du massif Vosgien dont le col du Ballon d'Alsace à franchir, afin de rejoindre la ligne d'arrivée dans la Cité du Lion.

 

Depuis la 2e étape, le Maillot jaune était sur les épaules d’Antonin Magne, devançant au classement général

 

   2e : Vasco Bergamaschi (I) à 45 s
   3e : René Le Grevès à 3 mn 29 s
   4e : Raymond Louviot à 6 mn 28 s
   4e : Giuseppe Martano (I) MT
   4e : Hermann Buse (D) MT

 

Surprenant de voir 3 coureurs ex æquo à la 4e place !

Carte postale Antonin Magne (coll. privée)

 

Le départ fut donné à 11 heures, place de Vigneulle, par le starter patenté à cet exercice, Georges Biscot.

Carte postale Souvenir de Metz (coll. privée)

 

Au regard de la fin difficile de l'étape, les coureurs choisirent de rester en peloton une bonne partie du parcours; il en fut ainsi à Pont-à-Mousson (28e km) tout comme à Nancy (56e km)

La traversée de Nancy (journal Miroir des Sports, doc. Gallica, BNF)

 

Il en fut de même à Nomexy (107e km) et à Épinal (125e km), il en était toujours ainsi à Arches (135e km) et à Remiremont (150e km).

Carte postale Remiremont La fontaine et les Arcades (coll. privée)

 

Mais peu avant Rupt-sur-Moselle (167e km), un imprévu se produisit, modifiant le déroulement peinard de la course ! Car un passage à niveau se ferma à l’arrivée du peloton… provoquant un cafouillage où deux coureurs René Le Grevès et le belge Félicien Vervaecke, surent en profiter pour prendre la poudre d’escampette ! Ils traversèrent Rupt-sur-Moselle et le Thillot (174e km) avec une petite marge d’environ 2 minutes pour affronter la difficulté du jour.

 

6 juillet 1934, le passage au Ballon d'Alsace

 

Les spectateurs étaient venus en nombre sur les pentes pour encourager les géants de la route qui se trouvaient tout de même petits face à la difficulté pour vaincre le dénivelé du géant des Vosges ! 

 

Les 2 échappés abordèrent les pentes du Ballon d'Alsace avec leur petite avance chanceuse, pour gravir les 9,1 kilomètres pour atteindre le sommet. Mais rapidement René Le Grevès eut de grandes difficultés à suivre le rythme imposé par le belge, qui utilisa la multiplication la plus efficiente pour cette montée. Confronté à cette situation, le français décida d’inverser sa roue arrière pour choisir une multiplication plus adaptée à la pente. Mais son adversaire en profita pour prendre la fille de l’air. Son intervention permit aussi, à d’autres concurrents à le dépasser.

Carte postale Ballon d’Alsace (coll. privée)

 

Car deux coureurs, l’espagnol Federico Ezquerra et le français René Vietto vont quitter le peloton pour tenter de rejoindre les deux échappés; ils rattrapèrent le français avant le milieu du col, mais le belge avait trop d’avance… derrière eux, un autre espagnol Vicente Trueba connaissant les lieux, revint fort sur le duo en déposant lui aussi René Le Grevès, suivi de près par l’italien Edoardo Molinar.

 

Le belge Félicien Vervaecke franchit seul le col, devant deux espagnol, Federico Ezquerra avec 1 mn 38 s et Vicente Trueba à 2 mn 22 s, qui fut le premier coureur à passer le col en 1933.

Félicien Vervaecke dans le Ballon d’Alsace
(journal L’Auto, doc. Gallica, BNF)

 

Un duo formé de l’italien Edoardo Molinar et du premier français, René Vietto, passa à 2 mn 26 s

René Vietto dans le Ballon d’Alsace
(journal Le Miroir des Sports, doc. Gallica, BNF)

 

Tablette du Ballon d'Alsace

 

  1905 : René Pottier
  1906 : René Pottier
  1907 : Émile George
  1908 : Gustave Garrigou
  1909 : François Faber (L)
  1910 : Émile Georget
  1911 : François Faber (L)
  1912 : Odiel Defraye (B)
  1913 : Marcel Buysse (B) aux 2 étapes
  1914 : Henri Pélissier
  1914 : Jean Alavoine (pas certifié)
  1933 : Vicente Trueba (E)
  1934 : Félicien Vervaecke (B)

 

Il avait effectué la montée en 28 mn 19 s et bénéficia de cette avance (1 mn 38 s) qui fut déduite de son temps au classement général. Cet avantage fut lié à la nouvelle règle de bonification (limitée à 2 minutes) mise en place pour ce Tour 1934 par le directeur du Tour, Henri Desgrange.

Carte postale Félicien Vervaecke (coll. privée)

 

Après avoir franchi le sommet, le belge isolé effectua seul la descente, mais il était à la merci de ces adversaires formant un petit groupe avec la volonté de le rattraper avant d’arriver à Belfort…

À tombeau ouvert, illustration (journal L’Auto, doc. Gallica, BNF)

 

Comme envisagé, il fut presque rejoint à peu de distance du Champ de Mars par 7 coureurs, les espagnols Federico Ezquerra et Vicente Trueba, les individuels italiens Edoardo Molinar et Ambrogio Morelli, mais aussi par les français René Le Grevès,  René Vietto et Roger Lapébie.

 

Un 2e petit groupe formé de Maurice Archambaud, de l’italien Giuseppe Martano, de l’espagnol Mariano Canardo … tenta de rejoindre le premier groupe mais sans succès… 

 

6 juillet 1934, Belfort en attendant le Tour

 

Mais avant de présenter la fin de la course de cette étape et les résultats, voyons les animations qui se déroulèrent en attendant les vedettes du jour.

 

En tout début de l'après-midi, une grande partie de la foule s'était amassée autour du Champ de Mars, sur le parcours devant emprunté les forçats de la route; les privilégiés, ceux qui avaient pu obtenir ou se payer un billet se rendaient dans le stade dont les portes furent ouvertes dès 12 heures.

 

Les autres se bataillaient pour être le mieux placé, être aux premières loges sans en avoir sorti le porte-monnaie. Il fallait résister aux tentatives "de se faire piquer sa place" ! La maréchaussée avait du mal de contenir les spectateurs en effervescence et dont certains n'étaient pas toujours disciplinés.

 

Comme présenté un peu plus haut, un programme fut monté par le Comité d'organisation en proposant dans l'enceinte du stade, afin d’attendre l’arrivée des coureurs prévue vers 16h30, des courses cyclistes récompensées par des primes allant de 5,00 à 250,00 francs.

 

Les places furent rapidement occupées par plus de 7 000 à 8 000 spectateurs avant le début du programme. Par contre, le contenu initial fut amoindri suite à des désistements de dernières heures, rendant furax les sportsmen présents, au grand dam des organisateurs !

 

La première animation débuta à 14h00 par une course de vitesse de débutants sur 2 tours de 1 000 mètres, avec les coureurs répartis dans 3 séries de 4 coureurs; la finale fut remportée par XXX Ridolphi gagnant 1ère série) devant XXX Kohler (repéché) et XXX Chevrolet (2e série).

 

La course de vitesse sur 2 tours de 1 000 mètres vit la victoire de XXX Pautot devant les frères Romain, Pierre le cadet et Charles l’aîné.

Stade Denfert Tour de France ? (coll. privée)

 

Pour la course à l’américaine en dix courses, onze paires participèrent, Charles Romain & XXX Pautot, Alphonse Karm & Ridolphi, XXX Litot & XXX Della Corte, XXX Sanchez & XXX Bauriot, les frères Pellicoli, XXX Ostertag & XXX Amet, XXX Lindimer & XXX Jeanblanc, XXX Berger & XXX Schaeffer, XXX De Conto & XXX Kohler, XXX Philippe & XXX Grignola, et enfin XXX Oser & Sella.

 

Le classement général final donna la victoire à l’équipe Alphonse Karm associé à XXX Ridolphi.

Carte postale Le belfortain Alphonse Karm (col. JM)

 

Le clou du programme ne fut pas à la hauteur de l’attente car le vélocariste Manuel Morand n’osa pas se livrer à fond, étant déporté dans les virages insuffisamment relevés et la cendre chassant trop sous la roue.

Exemple de vélocar (doc. privé)

 

Sur la première course, l’équipe nancéienne XXX Girardin associé à XXX Pautot, se relayant, rejoignit le vélocar dès le 2e tour sur les six au programme. Sur la 2e, XXX Girardin seul, dut effectuer 3 tours et quart.

 

La dernière course, par élimination, fut remportée par XXX Crignola devant XXX De Conto, XXX Robin, XXX Berger, XXX Bauriot et XXX Chevrolet. La bise fut de rigueur... malgré qu'il n'y ait eu aucun vent par cette journée très ensoleillée.

 

Des vainqueurs de différentes courses reçurent un joli bouquet remis par l’une des charmantes hôtesses, Mlles Jacquemain, Subiger ou Caron.

 

Le public apprécia les différentes courses mais fut déçu par le clou, vendu tel que, de la course avec le vélocariste.

 

En parallèle, le public fut informé de l'avancement de la course grâce à la diffusion, par un haut-parleur installé, des informations communiquées par le speaker Georges Wandrès, tout comme à la déclinaison de publicités pour vanter telle ou telle marque au bénéfice souvent exagérée… il faut bien vendre la soupe !

 

Ce programme tout de même apprécié permis de faire patienter les spectateurs, même s'ils attendaient avec impatience les vrais sportifs du jour, les coureurs du Tour.

 

6 juillet 1934, arrivée du Tour à Belfort

 

Il est temps de passer à l’arrivée des coureurs…

 

Ils étaient précédés par la caravane publicitaire, elle aussi très attendue. Elle ne pénétra pas sur le stade mais continua via la rue de l'Est pour rejoindre l'avenue Jean Jaurès pour redescendre stationner dans le parc aménagé et gardé par la police, sur la place de l'Esplanade.

Itinéraire utilisé par les coureurs dans Belfort (réal. BF)

 

Venant de Valdoie, toujours légèrement détaché d’environ 500 mètres, le belge Félicien Vervaecke fit une chute dans le secteur du Martinet, peu avant l’arrivée sur le Champ de Mars, chute qui malheureusement, permit aux chasseurs de rattraper leur proie !

 

Donc 8 coureurs firent leur entrée sur le stade à 18 heures, le belge écorché au coude, avait pu tout de même s’insérer dans le groupe de ces poursuivants.

 

Sur la piste et pour ce sprint, Roger Lapébie fut le plus fort et remporta une 2e victoire après celle de la veille. Il devança l’italien Ambrogio Morelli et l’espagnol Federico Ezquerra; René Vietto finissant aux pieds du podium.

Victoire de Roger Lapébie
(journal Miroir des Sports, doc. Gallica, BNF)

 

Sans se faire trop prier, il dut effectuer un deuxième tour d'honneur avec son bouquet de fleurs donné par Mlle Jacquemin, acclamé par le public.

 

Classement de l'étape

Les 8 coureurs furent gratifiés du même temps.

 

   1 : Roger Lapébie en 7 h 16 mn 27 s (7h 14 mn 25 s en 1933)
   2 : Ambrogio Morelli (I)
   3 : Federico Ezquerra (E)
   4 : René Vietto
   5 : Edoardo Molinar (I)
   6 : Felicien Vervaeke (B)
   7 : Vicente Trueba (E)
   8 : Antonin Magne
  

Le groupe suivant avec Giuseppe Martano (I), Maurice Archambaud... fut pointé à 1 mn 29 s.

Carte publicitaire Roger Lapébie (coll. privée)

 

Ainsi Roger Lapébie doubla le nombre de victoires sur cette édition, en remportant deux étapes de suite, autant que ces deux premiers Tours (1 victoire en 1932 et en 1933); une bonne entame pour ce Tour de France 1934 ! Seront-elles suivies d’autres ? Il remonta aussi de 4 places.

 

La surprise vint à nouveau de Charles Pélissier qui avait dû abandonner le jour de cette même étape en 1933, suite à une grosse chute la veille, qui vécut de nouveau la galère et pas seulement dans la montée du Ballon d’Alsace car apparemment les étapes dans l’enfer du nord, l’avaient rincé ! Abandon ou pas, la nuit porte conseil…

 

Classement général

 

Le Maillot Jaune resta sur les épaules du français Antonin Magne qui consolida significativement son avance sur ces adversaires… lui qui n’avait que 45 secondes avant cette étape, sur l’italien Vasco Bergamashi, lequel fut relégué à la 4e place et à près de 12 minutes. Il possédait 6 minutes quarante sur le nouveau deuxième, son compatriote René Le Grevès qui grappilla une place.

Carte postale Antonin Magne (coll. privée)

 

Le 3e était un autre italien, Giuseppe Martano, à 8 minutes (7 mn 57 s).

 

Pour terminer ce TOP 5, le champion de France Raymond Louviot qui avait perdu une toute petite place; il était 4e ex æquo au départ de cette étape.

 

Classement du Meilleur grimpeur

 

Concernant le classement du Meilleur grimpeur, il reprenait celui de l'ordre des coureurs au passage du col du Ballon d'Alsace, avec l'attribution de points aux 10 premiers coureurs (de 10 à 1 point)

 

   1 : Félicien Vervaecke (B), 10 points
   2 : Federico Ezquerra (E), 9 points
   3 : Vicente Trueba (E), 8 points
   4 : Edoardo Molinar (I), 7 points
   5 : René Vietto, 6 points
   6 : …

 

Signature de la feuille de contrôle

 

Après l'arrivée et les tours d'honneur, les coureurs devaient se rendre à la Brasserie Danjean, pour signer la feuille de contrôle d'arrivée.

 

Ils empruntèrent la rue de l'Est, l'avenue Jean Jaurès, le faubourg des Ancêtres, la place Corbis et le faubourg de Montbéliard où était situé l'établissement réputé.

Carte postale Belfort Brasserie Danjean (coll. JM)

 

Mais pour les coureurs, si le chemin pour y parvenir ne fut pas aussi dur que la montée du Ballon d’Alsace, ils furent confrontés à l’empressement des spectateurs, certains désirant les toucher, discuter avec eux... quand d’autres très très nombreux se rendaient eux aussi vers ce lieu. Les échappées étaient impossibles à se concrétiser, le peloton très hétéroclite formé des routiers, piétons, vélos... ne donnant pas de droit de sortie !

 

Les véhicules & les vélos des As

 

Après la course, les voitures officielles Hotchkiss de L'Auto furent stationnées au garage Pillat, rue de Turenne. Concernant les camions Latil, ils furent accueillis par les représentants de la Maison Latil, Georges Fierobe et E. Mettey du garage Peugeot, pour permettre l'entretien des vélos des As.

Carte postale Belfort Garage Peugeot (coll. JM)

 

6 juillet 1934, la soirée à Belfort

 

Plusieurs animations ou autres étaient prévues en soirée dans la Cité du Lion.

 

Place du théâtre

 

À 16h30 et 19h45, se déroulèrent les radioreportages sur le déroulement de la journée, les différents faits, les résultats, les comportements des coureurs, les incidents de course…

Publicité (journal L’Est Républicain (doc. AMB)

Place d'Armes

 

Vers 21 heures, l'accordéoniste Frédo Gardoni proposa un concert sur la place d'Armes.

Carte postale Fredo Gardoni (coll. privée)

 

Au programme, la chanson du Tour "Les Champions de la route" écrite par Lucien Cazalis, sur une musique de Fredo Gardoni et Charles Jardin, un enregistrement Pathé.

Partition de la chanson "Les Champions de la route" (coll. Privée)

 

Après le concert, les spectateurs eurent droit à une séance cinématographique proposée par la Société des Reportages Cinématographiques avec le concours du grand quotidien parisien "Le Journal", avec au programme, les étapes précédentes, les dernières actualités mondiales de France Actualités Gaumont, un film…

Carte postale Belfort La place d'Armes (coll. JM)

 

Le public fut à nouveau fort nombreux à assister à ces projections et fut fort heureux de toutes ses animations gratuites.

 

La ville fut en fête toute la soirée, tel un 14 juillet !

 

Théâtre municipal

 

Parmi les animations en ce jour du Tour de France, le théâtre municipal reçut la troupe "La Revue du Tour" de René-Paul Groffe et Lucien Cazalis, proposant un spectacle innovant d’humour et de gaité, en deux parties

 

   - Le Tour de l’actualité
   - Tout autour du Tour

Carte postale Belfort Le Théâtre (coll. JM)

 

Le spectacle était construit d’une part sous la forme de sketchs comme "Mi-nuit rouge", "La T.S.F. à la caserne", "On demande un coureur", "Washington nous voici"… et d’autres part sous la forme de tableaux "On liquide et on s’en va", "Au temps de Mayol", "Les oubliés"…

 

Résultat du concours de la Maison Bumsel

 

À l’occasion du Tour de France 1934, la Maison Bumsel avait organisé un concours joliment doté de nombreux prix, adressé aux élèves. Il fallait répondre simplement à deux questions, le nom du vainqueur de l’étape Metz-Belfort et son temps.

Extrait Le Républicain de Belfort (doc. AMB)

 

Le gagnant fut un danjoutinois qui donna le nom du vainqueur, Roger Lapébie, avec le temps de 7 h 16 mn 20 s ! Maurice Bernadot, âgé de 13 ans, avait surestimé de seulement 7 secondes le temps réalisé.

 

Il fut suivi de près par Colette Baum, 12 ans, de l’école des Barres à Belfort, qui avait donné le temps de 7h 17 mn 8 s donc une petite erreur de 1 mn 1 s.

 

Fin de la première partie de l'article

 

NA : En fin de texte, un lien permet d'accéder à la troisième partie de l'article.

 

Épilogue

 

Une nouvelle fois, Belfort fut à la hauteur pour recevoir la 28e édition du Tour de France et proposa un beau programme au public, avant, pendant et après l'arrivée, avec un invité de marque, le soleil car pas souvent présent pour ce rendez-vous annuel.

 

Dans le Ballon d'Alsace, après un coureur espagnol en 1933, le belge Félicien Vervaecke fit la différence mais pas suffisamment pour rejoindre seul Belfort qui vit Roger Lapébie remporter l'étape.

 

Le Maillot jaune resta sur les épaules du leader, Antonin Magne, en tête du classement général depuis la 2e étape.

 

La 3e partie de l'article nous dira qui fut le vainqueur final au Parc des Princes, du Tour de France 1934.

 

JM

 

Liens pour accéder aux articles cités

 

Sommaire des articles sur le Tour de France : Cliquer ici

 

Tour de France 1934, Belfort ville étape (3e partie) : Article à venir

 

Sommaire des Fêtes du 2 au 4 juillet 1920 : Cliquer ici

 

Références presse : Journaux La Frontière et L’Alsace (coll. Archives départementales du Territoire de Belfort, AD90), Journaux L'Est Républicain, Le républicain de Belfort et la République de l’Est (doc. Archives municipales de Belfort, AMB),

 

Référence Web : Wikipédia, Le Miroir des Sports et L’auto (Gallica, BNF), Site La Grande Boucle, Divers autres Sites…

 

Infos pratiques  

 

Vous pouvez laisser des commentaires sur cette présentation via le lien "Commentaires" en fin de l'article après la liste des tags.

En cliquant sur une photo ou un document, vous pouvez l’agrandir.

 

---o-----o-----o-----o-----o-----o-----o-----o-----o-----o-----o---

Publicité
Commentaires
LE CARTOPHILION
  • Le CartophiLion est un journal proposant des articles centrés sur la ville de Belfort et du département, ainsi que d'autres thématiques nationales et internationales (sports, fêtes & traditions...); agrémentés de visuels liés aux collections. A l'origine, il fut imaginé comme outil de communication des CCTB.
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Publicité
Archives
Publicité
Newsletter
Visiteurs
Depuis la création 976 735
Publicité
Publicité