Tour de France 1934 (3e partie) : la 5e étape Belfort-Évian, la dernière étape et tous les résultats avec la bio du vainqueur
Après avoir reçu les coureurs venant de Metz dans la Cité du Lion, la veille, lors de la 4e étape de ce Tour de France 1934, Belfort fut aussi ville de départ de la 5e étape, à destination d’Évian, le samedi le 7 juillet.
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Carte du parcours du Tour de France 1934
(journal Miroir des Sports, doc. Gallica, BNF)
Au regard de la densité de cet article, j'ai préféré le proposer en trois parties.
Dans la première partie de l'article, nous avons découvert la présentation de cette 28e édition et la 1ère étape entre Paris et Lille, dans la deuxième partie, nous avions au programme l'accueil par la ville de ce Tour et le déroulé de la 4e étape, avec le passage au Ballon d'Alsace et l'arrivée à Belfort.
Pour la 16e fois, le Tour de France partait de la Cité du Lion.
NA : En fin de texte, un lien permet d'accéder au Sommaire des articles consacrés au Tour de France et aux articles liés à cette épreuve cycliste.
Troisième partie de l'article
7 juillet 1934, 5e étape entre Belfort et Évian (293 km)
Après une nuit d’hôtel à Belfort, les coureurs avaient au programme de ce samedi 7 juillet 1934, la 5e étape les menant à destination de la ville d’eau, Évian-les-Bains.
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Petit déjeuner de l’Equipe de France Carte avant le départ
(journal Miroir des Sports, doc. Gallica, BNF)
Le regroupement fut organisé dans le faubourg de Montbéliard, devant la Brasserie Danjean où fut installée la table des officiels pour l’enregistrement des coureurs avant le départ, sous le contrôle de Charles Chaussin, le correspondant de L’Auto, assisté du secrétaire général du Comité d'organisation, Charles Henner.
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Charles Chaussin (journal L'Est Républicain, doc. AMB)
Ce secteur fut envahi très tôt par une foule très importante, sur la place du théâtre mais pas que; il est vrai que pour voir une dernière fois les coureurs, il fallait être là, lieu prévu aussi pour le départ. Malgré les dispositions prises par le Comité d’organisation, le service sécurité fut confronté à bien des difficultés pour canaliser les spectateurs et permettre aux coureurs de prendre place pour quitter la Cité du Lion.
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Carte postale Belfort Faubourg de Montbéliard (coll. JM)
Après l’appel, le départ fut donné à 9 heures aux 53 coureurs restants, pour une étape de 293 kilomètres à pédaler ou presque, la plus longue de cette 28e édition. La caravane publicitaire était partie peu avant.
Le parcours de la journée
Sans se faire mouiller pour rejoindre la ville d'eau, car la journée s’annonçait tout autant ensoleillée que la veille, les coureurs quittaient le Territoire de Belfort à Châtenois-les-Forges, puis poursuivaient par Montbéliard, Pont-de-Roide, Maîche, Pontarlier (contrôle), Champagnole (contrôle et ravitaillement), Morez (contrôle), Gex (contrôle), Col de la Faucille, Genève, Thonon et Évian.
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Tour de France 1934 (journal L’Est Républicain, doc. AMB)
Un départ tonitruant
Pour ce début d’étape, la course fut lancée avec un train soutenu, suite au départ tonitruant de l’As italien Giovanni Cazzulani qui s’échappa dès les premiers kilomètres. Les coureurs français ne voulant pas laisser le transalpin s’enfuir, appuyèrent fortement sur les pédales, provoquant l’éclatement du peloton.
Ce fut dans ce contexte que Maurice Archambaud, à Trétudans (10e km), se prit une belle gamelle… une roue se prenant dans un des rails du tramway départemental, précédé par une crevaison ! Il effectua une lourde chute avec pour conséquence sa clavicule gauche cassée entraînant son abandon; son coéquipier Antonin Magne fut affecté par cette situation vécue par son coéquipier.
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Maurice Archambaud après sa chute
(journal Miroir des Sports, doc. Gallica, BNF)
Il fut rapatrié à Belfort, à la clinique du docteur Braun pour y pratiquer les soins adaptés au traumatisme; son épouse vint le rejoindre à Belfort pour l'accompagner dans cette situation imprévue.
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Carte postale Belfort Clinique du Docteur Braun (coll. JM)
Le passage à Montbéliard (18e km) fut rapide car la chasse n’était pas terminée, le fuyard n’étant pas repris… mais il le fut quelques kilomètres plus loin. Le regroupement se fit dans la foulée, une dizaine de kilomètres après la Cité des princes. La journée avait commencé par une chute, il y en eut deux autres peu après le regroupement, avec celle de l’allemand Willi Kutzbach puis celle du belge Alphons Schepers et un peu plus loin, celle de son compatriote Louis Hardiquest, avec des séquelles plus ou moins importantes !
Ces chutes eurent pour conséquence de réduire l’allure du peloton et de refroidir les échappées.
Les communes de Saint-Hippolyte (50e km), du Russey (73e km) de Morteau (89e km) furent traversées au petit train. À Pontarlier (120e km), où fut organisé le ravitaillement, les spectateurs virent arriver un peloton regroupé vers 13h30, appuyant modérément sur les pédales, les lâchés profitèrent pour revenir se mettre au chaud, dont ceux qui avaient chuté.
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Carte postale Saint-Hippolyte L’église et le pont du Doubs
(coll. privée)
Pas d’évolution à Champagnole (164e km), il fallut attendre le col de Savine (187e km, 995 m) situé un peu avant Morez (193e km), pour que la course se dynamise à nouveau sous l’action d’Antonin Magne, accompagné des espagnols Vicente Trueba et Federico Ezquerra, des italiens Giuseppe Martano, Eugenio Gestri et Giovanni Cazzulani. Mais profitant de la descente, une partie du peloton se reforma. La difficulté suivante, le col de la Faucille (230e km, 1323 m) ne vit pas de nouvelles escarmouches, hormis un étalement des coureurs dans cette montée.
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Carte postale Col de la Faucille (coll. privée)
Peu avant 17 heures trente, un peloton formé de 25 coureurs traversa Gex (240e km), suivi d’attardés dont Charles Pélissier qui avait vécu un calvaire dans l’étape précédente, entre Metz et Belfort. À l’arrivée dans la Cité du Lion, il fut même près de l’abandon; la rage le fit repartir tout de même pour cette 5e étape.
Les derniers kilomètres furent sans incident hormis que Roger Lapébie creva à Genève (257e km), mais il put tout de même rejoindre le petit peloton, ne comprenant que 22 coureurs pour entrer dans Évian.
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Carte postale Évian Vue générale (coll. privée)
L’arrivée fut jugée sur le quai de Blinay, le long du lac Léman où le sprint fut réglé par Georges Speicher et René Le Grevès, devant l’italien Giovanni Cazzulani, qui ne purent être départagés !
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À gauche René Le Grevès et à droite Georges Speicher
(journal Miroir des Sports, doc. Gallica, BNF)
Une double victoire française pour sanctionner cette 7e étape Belfort-Évian, la plus longue de cette 28e édition, réalisée en 9 h 47 mn 16 s.
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Cartes postales René Le Grevès et Georges Speicher (coll. privée)
Le classement général resta en l'état, du moins pour les 3 premiers, avec Antonin Magne toujours vêtu avec le Maillot jaune acquis lors de la 2e étape, en 36 h 11 mn 13 s.
2e : René Le Grevès à 5 mn 33 s
3e : Giuseppe Martano (I) à 7 mn 53 s
4e : Raymond Louviot à 12 mn 55 s
5e : Ludwig Geyer (D) à 13 mn 53 s
tandis que, Raymond Louviot et l’allemand Ludwig Geyer avaient gagné, chacun une place.
Sautons plusieurs étapes pour aborder la 23e et dernière étape.
Nouveauté 1934 : une course contre-la-montre
Mais avant un petit mot, sur la nouveauté de cette 28e édition, que fut l'ajout d'une course contre-la-montre, lors de la 21e demi-étape, le 27 juillet 1934. Elle se déroula l’après-midi, entre La Roche-sur-Yon et Nantes, sur 90 kilomètres.
La victoire revint à Antonin Magne en 2 h 32 mn 5 s devant
- 2e : Roger Lapébie à 1 mn 6 s
- 3e : Ludwig Geyer (D) à 5 mn 56 s
- 4e : Sylvère Maes (B) à 7 mn 48 s
- 5e : Giuseppe Martano à 8 mn 1 s
À noter que Roger Lapébie creva en début d’étape ce qui lui priva de la victoire probablement, ayant perdu probablement plus que l’écart à l’arrivée.
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Carte postale Roger Lapébie (coll. privée)
Mais avec son excellent temps, il remonta à la 3e place du classement général, derrière l’italien Giuseppe Martano, à la place de René Vietto, 7e de ce premier contre-la-montre.
Dernière étape, Caen-Paris le 29 juillet 1933
Pour cette ultime étape du Tour de France 1934, les 39 coureurs restants, 24 As et 15 Touristes-routiers, avaient à parcourir en ce dimanche 29 juillet 1933, les 222 derniers kilomètres de cette compétition, entre Caen et Paris.
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Carte postale Souvenir de Caen (coll. privée)
Généralement lors de la dernière étape, les coureurs ont tendance à plus caresser leurs pédales plutôt que les presser… donc ils traversèrent en peloton Lisieux (49e km), Évreux (123e km), Mantes (168e km), Meulan (182e km), la course étant verrouillée par l’Équipe de France voulant protéger le Maillot jaune d’Antonin Magne. Dans la côte de Poissy (194e km), René Le Grevès décida d’appuyer fort sur les pédales provoquant l’éclatement du peloton.
Mais le fait du jour vint dans la côte suivante, celle de Cœur-Volant quand un coureur voulut rompre cette ballade monotone et passa à l’attaque à l’approche du sommet, le belge Sylvère Maes. Il prit rapidement une petite marge de 150 mètres en haut de la côte, sur un groupe de 6 coureurs.
Le Parc des Princes en attendant les coureurs
Tôt le matin, le métro déversa les parisiens et autres spectateurs près du Parc des Princes, lieu incontournable pour essayer d'assister à l'arrivée de la 28e édition du Tour de France. Ils devaient faire la queue pour obtenir le sésame et pouvoir se positionner le mieux possible dans le stade, pour profiter de cette journée exceptionnelle.
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Carte postale Paris Parc des Princes (coll. privée)
La direction du stade fit en sorte de combler l'attente, en proposant un programme alléchant, avec différents types de courses permettant de mettre de l’ambiance, via la variété des confrontations dont celles derrière des motos… avec la présence de la Fanfare Gibbs des Établissements Thibaud-Gibbs et Cie.
Critérium cycliste des "Vieilles Gloires"
À midi, arrivèrent les premiers coureurs du 12e Critérium cycliste des "Vieilles Gloires", course par handicap de 62 kilomètres, organisée par le "Journal" et "L’Écho des sports", effectuée dans la banlieue parisienne après un départ de l'hippodrome de Longchamp. Ils étaient 56 coureurs au départ.
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Illustration (journal L’Auto, doc. Gallica, BNF)
La suite du programme
Après la réception des "Vieilles Gloires", le programme prévu par les organisateurs comprenant plusieurs courses fut décliné, pour animer le temps d’attente des spectateurs déjà forts nombreux dans l’enceinte, venus pour les coureurs du Tour.
Individuelle du Gros-Caillou Sportif
Pour commencer, une première course, intramuros, mettant en prise 4 coureurs, se déroula l’Individuelle du Gros Caillou Sportif, nom du club de la région parisienne, course réservée à ses adhérents, qui fut remportée par XXX Jacquard devant XXX Cattelin et XXX Mésonguy.
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Carte postale Boulogne Vélodrome Parc des Princes (coll. privée)
Le Prix René Pottier
Concernant les courses majeures du programme, un match omnium, intitulé Prix René Pottier, il se déroula entre 6 concurrents, en 4 manches, avec un 5 km, un contre-la-montre avec départ lancé, une poursuite de 3,632 km et pour finir un 20 km derrière motos. Il fut remporté par Henri Lemoine devant l‘allemand Lothar Elmer, déjà présent l’année précédente et Amédée Fournier.
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Carte postale Henri Lemoine (coll. privée)
Le Grand Prix de France
La seconde épreuve majeure fut un match de demi-fond derrière moto, entre 7 coureurs, en trois manches de 25 km. La victoire sur le Grand Prix de France revint à Auguste Wambts avec son entraîneur Groslimond, en gagnant la 1ère et la 3e manche et en finissant 2e à la 2e manche, devança René Brossy et Henri Bréau.
Autres courses
Après ces deux moments forts du programme, il y eu d’autres courses dont la Course d’encouragement où 6 coureurs s’affrontèrent. Elle fut remportée par XXX Julien (18 pts), devançant XXX Delord (12 pts) et Jaunes (9 pts). Tout comme la course scratch internationale Le Prix du Tourmalet, la victoire finale revint à XXX Ragot devant XXX Cheron et XXX Barateau. Mais aussi, le Critérium-omnium du G.C.S. remporté par le binôme Morey-Dupuy.
Arrivée de la dernière étape du Tour de France 1934
La petite avance prise au sommet de Cœur-Volant par le belge, Sylvère Maes, lui permit d’arriver seul sur la piste du Parc des Princes, malgré le retour furieux des chasseurs. Il s’appropria cette victoire de prestige, sa première étape lors de ses deux participations, en gagnant la dernière du Tour de France 1934.
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Carte postale Sylvère Maes (journal L’est Républicain, doc. AMB)
Il termina 8e au classement général et surtout, sa victoire, la seule, sauva aussi l’honneur des Belges.
Dans les derniers kilomètres, le groupe fut réduit à cinq, car Antonin Magne dût le quitter, suite à une crevaison à Saint-Cloud; donc ne restaient plus que Roger Lapébie, le belge Félicien Vervaecke, Georges Speicher et les allemands Kurt Stoepel et Ludwig Geyer. Il s’employa à faire fondre l’avance du belge, suite à une bonne attente dans les relais.
D’ailleurs, ils arrivèrent sur les talons du vainqueur, à 20 secondes, pour un sprint où Roger Lapébie prit la 2e place, devant le belge Kurt Storpel (D), Félicien Vervaecke (B) et Georges Speicher.
Les français avaient remporté 20 étapes sur 24 possibles car la 21e fut décomposée en deux demi-étapes, devant les italiens trois et les belges une.
Le classement général
Malgré cette crevaison en fin d’étape, Antonin Magne ne perdit qu’une minute et 41 secondes, donc n’ayant aucune crainte pour son Maillot jaune bien accroché à ses épaules.
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Antonin Magne Illustration de Red (journal L’Auto, doc. Gallica, BNF)
Avec cette victoire finale construite tout le long de cette 28e édition de Tour de France 1934, car il avait pris le Maillot jaune dès la 2e étape, à Charleville, succédant à Georges Speicher, pour ne plus le quitter, considérant que le jaune lui allait bien !
Dans la montagne, il avait pu compter sur René Vietto, beaucoup compter, car dans l’étape Perpignan-Ax-les-Termes, il lui donna sa roue, car il creva dans la descente du col de Puymorens, et même son vélo, dans l’étape suivante, car il chuta dans la descente du col de Portet d’Aspet.
Il remportait ainsi son 2e Tour de France après celui acquis en 1931, et avait aussi gagné deux étapes, la 17e à Tarbes et la 21e à Nantes.
1er : Antonin Magne en 147 h 13 mn 58 s
2e : Giuseppe Martano (I) à 27 mn 31 s
3e : Roger Lapébie à 52 mn 15 s
4e : Félicien Vervaecke (B) à 57 mn 40 s
5e : René Vietto à 59 mn 2 s
Lors de cette dernière étape, René Vietto perdit sa 4e place au profit de l’individuel belge Félicien Vervaecke, suite à sa 12e place mais surtout par son retard de 2 mn 47 s.
La France remportait ainsi son 14e Tour, donc la moitié des éditions, avec 3 coureurs dans le TOP 5 de cette édition; elle devançait la Belgique avec 9 victoires, le Luxembourg (3) et l’Italie (1).
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Publicité illustrée (journal L'Auto, doc. Gallica, BNF)
Antonin Magne améliora la moyenne horaire du Tour, dépassant pour la 1ère fois les 30 kilomètres par heure, avec 30,60 km/h.
NA : Lors du Tour 2022, le danois Jonas Vingegaard a établi un nouveau record à 42,026 km/h, qu'il détient toujours, l'ancien datant de 2005, était de 41,654 km/h.
39 coureurs, sur les 60 au départ, terminèrent le Tour de France 1934.
Le premier Touriste-routier
Donc le 1er Individuel fut le belge Félicien Vervaecke, avec la 4e place du classement général.
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Carte postale Félicien Vervaecke (coll. privée)
Il fut le premier coureur du Plat Pays donc fit mieux que ces compatriotes de l’équipe de Belgique.
Le 1er classement de la Montagne
La victoire du classement du 2er Prix du meilleur grimpeur, créé en 1933, revint au à René Vietto avec 11 points, succédant à l’espagnol Vicente Trueba qui termina deuxième (93 pts) et l’italien Giuseppe Martano (78 pts).
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Carte postale René Vietto (coll. privée)
Antonin Magne termina 6e avec 69 points, qui eut la chance de l’avoir comme coéquipier.
Le classement par équipe
Le prix du Challenge International revint à l'Équipe de France, devant l’Italie et la Suisse-Espagne.
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L'équipe de France (journal Miroir des Sports, doc. Gallica, BNF)
De gauche à droite : Antonin Magne, Maurice Archambaud, Charles Pélissier, Roger Lapébie, René Le Grevès, Raymond Louviot et Georges Speicher
Ce classement comptabilisait les temps des 3 premiers coureurs des équipes nationales.
Le vainqueur 1934
Antonin Magne est né le 15 février 1904 à Ytrac (Cantal). Ses parents étaient vachers chez un fermier en région parisienne. Il avait un frère, Pierre.
Suite à l'obtention de son certificat d'études primaires avec la mention "Bien", il reçut en cadeau, sa première bicyclette.
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Fiche Antonin Magne (coll. privée)
En 1918, il entra en apprentissage chez un marchand de cycles et de voitures à Pavillons-sous-Bois où il fit de la boxe puis du cyclisme. Il disputa sa première course en août 1920, sans informer son père, retord à cette pratique. Son apprentissage terminé, il fut embauché comme mécanicien à la Société Daunay à Paris. Il continua à s'entraîner avec son frère en cachette.
Travaillant pour les Cycles Peugeot à partir de 1920, il participa à des courses interclubs avec succès. Il fut repéré par Alphonse Baugé, directeur de La Sportive et intégra la Société Sportive de Suresnes pour y disputer les principales courses amateurs. Il remporta de belles victoires en 1923, comme celle sur le Circuit des Monts du Roannais et Paris-Amiens.
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Carte postale Antonin Magne (coll. privée)
Après son service militaire, effectué à Kiel (Allemagne) puis à Épinal, il passa professionnel en 1926 au sein de l'équipe Alléluia. Il remporta sa première course, le Paris-Saint-Quentin.
En 1927, il participa au Tour de France avec son frère, remportant la 14e étape et finissant à la 6e place du classement général. Il gagna Paris-Limoge et le Grand Prix Wolber. Lors du Tour de France 1928, toujours 6e mais avec deux étapes à son compteur. Il participa à son premier Bordeaux-Paris, le Circuit de Champagne (2e place) et le Critérium des routiers (5e avec 3 victoires).
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Carte publicitaire Antonin Magne (coll. privée)
Il gagna à nouveau le Paris-Limoges et le Circuit des villes d'eaux d'Auvergne en 1929. Termina 7e au Tour de France. En 1930, il fut 3e sur le Paris-Roubaix, 2e sur le Paris-Caen, 3e sur le Tour de France avec une étape, et surtout participa activement à la victoire d'André Leducq. Il remporta Paris-Vichy, 2 étapes au Tour du Pays Basque et finit 2e au Grand Prix du Marthonnais.
Après sa victoire au Tour de France 1931, l'année 1932 fut difficile. Mais l'année suivante, il finit 3e au Paris-Tours, 2e au Championnat de France, 8e au Tour de France en étant 2e au classement de la Montagne, et 2e aux Championnat du Monde. Il participa aux épreuves sur piste organisées au Vélodrome d'Hiver. En 1934, à nouveau de bons résultats, 3e sur Paris-Saint-Etienne et le Circuit de Paris, 2e au Championnat de France et il remporta à nouveau le Tour de France avec deux étapes. Il gagna le Grand Prix des Nations.
Lors du Tour de France 1935, il fut percuté par une voiture entrainant son abandon. Il remporta tout de même à nouveau le Grand Prix des Nations. L'année suivante, il termina 2e du Tour et 1er au Championnat du Monde ainsi que le Grand Prix des Nations. Après une année mi-figue mi-raisin en 1937, lié à un accident, il finit 8e au Tour de France 1938, avec 2 nouvelles victoires d'étape. Il remporta le Critérium d'Europe en 1939, dernière victoire.
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Carte postale Antonin Magne (coll. privée)
Après la Seconde Guerre Mondiale, il devint directeur sportif chez Mercier où il obtint de beaux résultats tout en mettant en selle de beaux champions. En 1970, il prit la présidence de la commission des professionnels de la Fédération. Il luta contre le dopage tout au long de sa carrière.
Il décéda le 8 septembre 1983 à Arcachon (Gironde).
Épilogue
Pour la 5e année successive, un français, Antonin Magne, remportait le Tour de France, la 28e édition de 1934, après avoir déjà gagné celui de 1931 ! Il porta le Maillot jaune dès la 2e étape et fut aussi vainqueur sur deux étapes. Il succédait à Georges Speicher (1933), André Leducq (1932 et 1930), lui-même (1931).
Paris avait vu une victoire belge, celle de Sylvère Maes et ce fut la seule de cette édition.
Le Ballon d’Alsace et Belfort avaient vu s’inscrire de nouveaux noms sur les tablettes du Territoire de Belfort, réciproquement, le belge Félicien Vervaecke et Roger Lapébie. La réception des coureurs fut comme toujours, à la hauteur grâce au Comité d’organisation, de la municipalité et des bénévoles.
JM
Liens pour accéder aux articles cités
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Références presse : Journaux La Frontière et L’Alsace (coll. Archives départementales du Territoire de Belfort, AD90), Journaux L'Est Républicain, Le républicain de Belfort et la République de l’Est (doc. Archives municipales de Belfort, AMB),
Référence Web : Wikipédia, Site La Grande Boucle, Divers autres Sites…
Infos pratiques
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