Jeux Olympiques 1924 à Paris (2e partie), la compétition, la cérémonie de clôture et les anecdotes

MAJ le 27 août 2024

Dans le premier article, on a découvert la présentation des 8^e Jeux Olympiques, de l’attribution des Jeux à Paris à les organiser en 1924, jusqu’à la cérémonie d’ouverture, en passant par les nations participantes, les équipements, les types de récompenses.

Pour cette Olympiade en France, il aurait été inconcevable que le Territoire de Belfort n’envoie pas d’athlète à Paris ! Ce fut à nouveau, la société de gymnastique La Belfortaine qui remplit le contrat, avec à nouveau le gymnaste Arthur Hermann et aussi son maître-chef Émile Parrot en tant que responsable de l’Équipe de France.

2^e partie de l’article

La compétition

Pour cette Olympiade, 126 épreuves dans 17 disciplines furent proposées aux 3089 athlètes inscrits pour cette compétition internationale.

Page de garde du programme des Jeux Olympiques (coll. privée)

À ces Jeux, point de nouvelles disciplines mais inversement, Paris fut le lieu de la fin définitive de sports Olympiques comme le rugby à quinze ou provisoire comme le tennis (retour en 1988).

Les Jeux Olympiques de Paris comme ceux d’Anvers débutèrent bien avant la cérémonie d’ouverture du 5 juillet.

Ce fut avec le rugby que débuta la compétition le 3 mai, suivi du football le 15 mai, ensuite vint le polo, le tir…

Carte postale émise en 1924, phase de rugby (coll. privée)

Une nouvelle fois, les États-Unis dominèrent largement ces Jeux, la France chez elle, prit la 3^e place devant le Royaume-Uni. Elle fut devancée pour la 2^e place par la Finlande d’une médaille d’or.

Tableau des médailles (source : Wikipédia)

Le vainqueur du classement général fit nettement la différence, avec les autres nations ayant comptabilisé 99 médailles (45 en or, 27 en argent et 27 en bronze). Résultats obtenus principalement avec la discipline de l’athlétisme qu'il récolta le tiers des  médailles, 32 (12 or, 10 d’argent et 10 de bronze), suivie de la natation, avec 19 médailles (9 or, 5 d’argent et 5 de bronze).

Carte postale Les États-Unis lors du défilé à la cérémonie d’ouverture (coll. privée)

Le nageur Johnny Weissmuller

Bien avant Mark Spitz (9 médailles d’or dont 7 à Munich en 1972) et Michael Phelps (23 médailles d’or dont 8 à Pékin en 2008), la natation américaine possédait un jeune nageur exceptionnel, Johnny Weissmuller, d’origine hongroise.

Carte postale Mark Spitz et Michael Phelps (coll. privée)

Il concrétisa aux Jeux de Paris, en survolant cette discipline avec 3 médailles d’or, complétées d’une médaille de bronze en polo. Du haut de ses 19 ans, il remporta le titre du 400 m nage libre, le 18 juillet puis deux jours plus tard, le 100 m nage libre en passant sous la minute, en 59 secondes, nouveau record mondial. Les américains prirent l'or sur les deux autres  podiums. Dans la même journée, avec ses coéquipiers, il obtint le matin son 3^e titre lors du relais 4x200 m nage libre.

Carte postale Aileen Riggin et Johnny Weissmuller (coll. privée)

Lors du tournoi de water-polo, l’équipe des États-Unis avec Johnny Weissmuller gagnèrent la petite finale en battant la Suède, remportant ainsi la médaille de bronze.

Savoir nager, ouvre les portes. Ce fut celles du 7e art qui s’ouvrirent pour l’américain. Il deviendra à partir de 1932, le Tarzan cinématographique.

Carte postale Affiche du film Tarzan et sa compagne 1934 (coll. privée)

Si les américains avaient un nageur d’exception, la Finlande possédait, elle aussi des athlètes d’exception en la personne de  Paavo Nurmi qui s’était déjà illustré en 1920, à Anvers, en remportant 4 titres.

Fiche descriptive Paavo Nurmi (coll. privée)

Le "Finlandais volant", tel fut son surnom, récidiva aux Jeux de Paris et même améliora cette performance en s’adjugeant 5 médailles d’Or. Tout débuta le 10 juillet, où il obtint deux titres dans la même après-midi, le 1 500 m et ensuite le 5 000 m. Après cet exploit, le lendemain, il remporta le 3 000 m par équipe. Le jour suivant, deux nouvelles victoires avec le cross-country 10 km individuel, puis par équipe.  

Carte postale Sa statue devant le stade Olympique d’Helsinski
par Väinö Aaltonen (coll. privée)

Il ne brigua pas un 6^e titre potentiel, celui de l’épreuve du 10 000 m dont il possédait le record mondial, car sa fédération ne l’avait pas inscrit à cette compétition !

                     Carte publicitaire Ville Ritola (coll. privée)

Le Finlandais volant avait un double en la personne de Ville Ritola qui dès le 6 juillet remporta son 1^er titre, le 10 000 m en améliorant le record du monde de son compatriote Paavo Nurmi. Le 9, il enleva le 3 000 m steeple.

Image Panini Ville Ritola et Paavo Nurmi (coll. privée)

Par contre, il dut se contenter de la seconde place derrière ce même compatriote pour le 5 000 m et le cross country 10 km. Comme lui, il obtint les médailles d’or en 3 000 m et 10 km par équipe. Il était ainsi quadruple champion olympique avec 4 médailles d’or et deux d’argent.

L’Équipe de France

L’avantage d’organiser les jeux se confirma au regard de la 3^e place obtenue au classement général obtenu par l’Équipe de France.

Carte postale La délégation française (coll. privée)

Avec une délégation légèrement supérieur à celle d’Anvers, avec 318 athlètes dont 299 hommes (+3) et 19 féminines (+13), elle obtint 38 médailles (13 en or, 15 en argent et 10 en bronze).

A noter que les féminines étaient présentes dans des disciplines d’athlétisme, d’escrime avec le fleuret par équipe, et le tennis.

Carte postale L’escrime (coll. privée)

Les 13 titres olympiques furent acquis par

  - Lucien Michard en cyclisme avec la vitesse sur piste,
  - Jean Cugnot et Lucien Choury en tandem sur piste,
  - Armand Blanchonnet en cyclisme sur route,
  - l’équipe de cyclisme sur route avec Armand Blanchonnet, René Hamel et Georges Wambst,
  - Roger Ducret au fleuret,
  - l’équipe d’épée, composée de Georges Buchard, Roger Ducret, Lucien Gaudin, André Labatut, Lionel Liottel, Alexandre Lippmann et Georges Tainturier
  - l’équipe de fleuret, composée de Philippe Cattiau, Jacques Coutrot, Guy de Luguet, Roger Ducret, Lucien Gaudin, Henri Jobier, André Labatut, Joseph Péroteaux
  - Albert Séguin en gymnastique,
  - Edmond Decottignies (- 67,5 kg) et Charles Rigoulot (-82,5 kg) en haltérophilie,
  - Henri Deglane en lutte gréco-romaine (+82,5 kg),   
  - Pierre Coquelin de L’Isle à la carabine couchée,
  - l’équipe de water-polo, composée de Noël Delberghe, Albert Deborgies, Robert Desmettre, Paul Dujardin, Albert Mayaud, Henri Padou et Georges Rigal

La médaille d’Or en water-polo fut la toute première victoire conquise par équipe.

Carte postale Équipe de France de cyclisme sur route (coll. privée)

Parmi ces athlètes, un va établir un record, encore aujourd’hui non égalé, avec pas moins de 5 médailles !

L’escrimeur Roger Ducret obtint 3 médailles d’or avec le fleuret individuel et par équipe, et l’épée par équipe auxquelles il faut ajouter les 2 médailles d’argent à l’épée en individuel et le sabre par équipe.

   Roger Ducret (photo Wikipédia)

Le cycliste Armand Blanchonnet décrocha deux médailles en or avec le titre individuel et le titre par équipe du cyclisme sur route.

 Carte postale Armand Blanchonnet (coll. privée)

Belfort aux Jeux de Paris

Pour ces Jeux, le Territoire de Belfort était représenté par deux sociétaires de La Belfortaine.

En premier lieu, Émile Parrot, le moniteur-chef de cette société de gymnastique réputée. Il fut choisi pour le poste de Directeur de l’Équipe de France de gymnastique, une reconnaissance incontestée de la qualité de formateur du belfortain.

Émile Parrot (Revue municipale Belfort, doc. JM)

NA : En fin de texte, un lien permet d’accéder à l’article sur le moniteur-chef de La Belfortaine, lors de ces deux participations.

Par ailleurs, les athlètes sélectionnés en Équipe de France et l’encadrement s’entraînèrent à Belfort, dans les locaux de la société de gymnastique, en juin.

Le journal, L’Alsace dans son édition du 12 juillet 1920, présenta les gymnastes de l’Equipe de France sous la forme de caricatures.

Illustration des gymnastes de l’Équipe de France
(journal L’Alsace, doc. AD90)

Arthur Hermann, gymnaste

Parmi les membres de cette Équipe de France figurait un gymnaste belfortain, Arthur Hermann qui participa à l’obtention de la médaille d’argent par Équipe.

Arthur Hermann (Revue municipal Belfort, doc. JM)

Une 2^e médaille après celle acquise à Anvers en 1920, la médaille de bronze par équipe.

NA : En fin de texte, un lien permet d’accéder à l’article sur le gymnaste lors de ces deux participations.

Émile Parrot, le directeur de l’équipe

Avec cette 2^e place sur le podium par équipe, derrière les italiens et devant les suisses, Émile Parrot put être fier des résultats de ses gymnastes qui remportèrent au total 6 médailles.

L’équipe de France, Émile Parrot à gauche et Arthur Hermann au centre (coll. privée)

Une en or avec Albert Seguin pour le saut à cheval de côté, 5 en argent avec le même athlète pour le grimper à la corde, avec Jean Gounot et François Gangloff au saut à cheval de côté, le concours général par équipe, et une en bronze avec André Higelin à la barre fixe.

Cérémonie de clôture

La Cérémonie de clôture se déroula le 27 juillet, au stade de Colombes avec les athlètes rassemblés sur la pelouse. Pour chaque nation, un représentant se présenta devant la tribune officielle pour recevoir des mains du président du CIO, les médailles décrochées par ses partenaires.

Vignettes éditées pour les JO de Paris, version 2 (coll. privée)

Une première lors de ces Jeux, aux drapeaux du CIO et de la France, fut hissé le drapeau des Pays-Bas, nation via la ville d’Amsterdam choisie pour organiser les Jeux Olympiques de 1928.

Carte postale Le Baron Pierre de Coubertin (coll. JM)

Le président du CIO, le Baron Pierre de Coubertin prononça la clôture de la 8^e Olympiade dont la formule olympique de clôture

"Puissent la joie et la bonne camaraderie régner et, ainsi le Flambeau Olympique poursuivre sa course à travers les siècles pour le bien d'une humanité toujours plus enthousiaste, plus courageuse et plus pure.

Qu'il en soit ainsi ! Amen !".

Quelques anecdotes

Lors de cette Olympiade, le nageur Johnny Weissmuller, hongrois de naissance, qui participait à ces premiers Jeux sous la bannière des États-Unis, avait utilisé les papiers de son frère cadet Peter Jr., lui né chez l’Oncle Sam, pour intégrer l’équipe de natation américaine !

Un autre américain, Robert Legendre, se distingua en battant le record du Monde du saut en longueur en l’améliorant de 7 cm, à 7,765 m.

Robert Legendre (coll. privée)

Cette performance ne fut pas récompensée car elle fut effectuée dans le cadre du pentathlon. Toutefois, il remporta la médaille de bronze dans cette épreuve.

Même pour les Jeux, des athlètes ont des principes tel le britannique Eric Lindell qui refusa de disputer l’épreuve du 100 m car elle se déroula le dimanche. Pour ce favori, pasteur, le dimanche était réservé au repos ! Ce fut son compatriote Harold Abrahams qui remporta le titre olympique. Par contre, il remporta la médaille d’or du 400 m avec un nouveau record olympique et la médaille de bronze du 200 m.

Le destin croisé de ces deux athlètes fut le scénario d’un film sorti en 1981, "Les chariots de feu", du réalisateur Hughes Hudson.

Carte postale Affiche du film (coll. privée)

Un des survivants du naufrage du Titanic participa à cette olympiade, il s’agit du tennisman américain Richard (Dick) Williams qui fut champion Olympique en double mixte avec sa partenaire Hazel Hotchkiss.

Carte postale JO de Paris 1924, le tennis (coll. privée)

Épilogue

La 8e Olympiade qui se déroula en 1924 à Paris et sur les autres sites, fut une grande réussite et apporta de nouvelles installations sportives édifiées pour le bon déroulement des 17 disciplines totalisant 126 épreuves olympiques.

La France avec ses 38 médailles prit la 3e place du classement général des nations, loin derrière les États-Unis (99 médailles) mais, pour ainsi dire, à égalité avec la Finlande qui totalisait une médaille de moins mais avait une médaille d’or de plus.

Carte postale Affiche dessinée par Orci (coll. privée)

Grace à ces deux représentants, Belfort avait participé activement à cette 3^e place nationale. Émile Parrot, le maître-chef de La Belfortaine qui fut le responsable de l’Équipe de France de gymnastique. Arthur Hermann l’un de ses gymnastes ramenait une belle médaille d’argent par équipe

Environ 600 000 billets furent vendus, dont 200 000 pour les matches de football. 

JM

Liens pour accéder aux articles cités

Émile Parrot aux Jeux Olympiques : Cliquer ici

Arthur Hermann aux Jeux Olympiques : Cliquer ici

Sommaire des Jeux olympiques d’été : Cliquer ici

Référence : Wikipédia, Rapport officiel du CIO JO 1924, Site Olympique, Autres sites...

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