Les visuels édités en cartes postales de 24 canons allemands capturés et présenté sur la place d’Armes de Belfort, en août 1914, (4e partie) !

MAJ le 5 mai 2025

En mémoire du 110^e anniversaire de la Première Guerre Mondiale, j’ai rédigé un article dont les trois premières parties, présentent les deux premières offensives françaises en août 1914, en Haute Alsace annexée depuis 1871. La première donnant le contexte de la Place forte de Belfort et les deux suivantes concernant plus particulièrement, le déroulement des prises de guerre françaises qui furent exposées sur la place d’Armes de Belfort.

Elles concernent 24 canons type 77 FK96 et des caissons, et un aéroplane biplan LVG BI.

Carte postale Belfort Place d’Armes Aéroplane
& canons allemands exposés (coll. JM)

Avec cette quatrième partie, je propose de présenter les différents clichés qui furent édités sous la forme de cartes postales et de cartes photos, sur les canons exposés pris aux allemands à Dornach. Il en existe de nombreux qui furent photographiés lors de la présence de ces prises de guerre sur la place.

Il m’a semblé intéressant de proposer un petit recensement de ces clichés et de souligner certaines particularités de libellés des légendes de ces cartes postales.

NA : En fin de texte, des liens permettent d'accéder, aux trois premières parties de l'article.

Quatrième partie

Préambule

Lors de la deuxième offensive de l’Armée d’Alsace, en août 1914, sous le commandement du général Paul Pau, les régiments firent des prises de guerre, un aéroplane du côté de Berrwiller, le 16 et 24 canons à Dornach les 19 et 20, qui furent ramenés à Belfort et exposés sur la place d’Armes, avant de quitter la Cité du Lion.

Les éditions de cartes postales

Il existe plusieurs clichés différents figurant sur des éditions de cartes postales, présentant les canons de 77 capturés lors de la bataille de Dornach, le 19 août 1914, prises de guerre réalisées en deux temps. Six le jour même et dix-huit le lendemain.

Les six premiers furent exposés dès le 20 août sur la place d’Armes de Belfort et les dix-huit autres le lendemain.

NA : Le détail de ces prises de guerre françaises est détaillé dans la 3^e partie de l’article.

Les éditions sous le format de cartes postales des canons

Ce format comprend une légende et généralement la raison commerciale d’un éditeur, mais pas toujours.

L’éditeur belfortain Jean-Baptiste Schmidt

Commençons par un des éditeurs les plus prolifiques, Jean-Baptiste Schmitt.

"J.-B. Schmitt et Fils, édit., Belfort"

Carte photo Belfort Place d’Armes Éditeur Schmitt (coll. JM)

Ce cliché à la particularité d’être daté ! Car il fut photographié quand il y avait seulement les 6 premiers canons, devant la statue Quand-Même, donc le 20 août 1914.

Il édita un deuxième cliché avec l’ensemble des canons présentés sur la place d'Armes.

La particularité de cette édition se trouve dans la légende car elle est imprimée en français et en anglais.

Carte photo Belfort Place d’Armes Éditeur Schmitt (coll. privée)

Est-ce une initiative de Jean-Baptiste Schmitt ou de l’éditeur parisien qui a aussi émis aussi ce cliché ?

Par contre, la légende ne précise par le lieu où ils furent exposés !

L’éditeur belfortain Eve

Poursuivons avec un autre éditeur belfortain, Eve.

"M. Eve, éditeur, Belfort" 

Carte postale Belfort Place d’Armes Éditeur Eve (coll. JM)

L’éditeur belfortain Cardot

Un 3^e éditeur belfortain a réalisé des clichés de ces canons, Henri Cardot.

"Edit. Cardot. Belfort"

Carte postale Belfort Place d’Armes Éditeur Cardot (coll. JM)

La légende précise que les canons furent "pris au combat de Dornach".

Il existe d’autres clichés édités par Cardot, dont l'un, un peu plus rare, car on ne voit que les 6 premiers canons arrivés le 20 août et exposés devant la statue Quand-Même;

Carte postale Belfort Place d’Armes Éditeur Cardot (coll. JM)

Un troisième cliché fut édité par cet éditeur dont la légende précise que les canons furent "pris au combat de Dornach".

Carte postale Belfort Place d’Armes Éditeur Cardot (coll. JM)

L’éditeur parisien E. Deley, imprimeur

Ce cliché émis par l’éditeur parisien E. Le Deley (Ernest Le Deley) est celui de Jean-Baptiste Schmitt, vu un peu plus haut.

Carte postale Belfort Place d’Armes E. Deley (coll. CCTB)

La carte postale porte l’information sur les ceux éditeurs

   - à gauche, la raison sociale de l’éditeur parisien

"E. LE DELEY, Imprimeur, Paris"

Elle est accompagnée du logotype de l’éditeur "ELD"

Extrait de la carte postale : Le logotype de l’éditeur

   - à droite, la raison sociale de l’éditeur belfortain

"J.-B. Schmitt, édit., Belfort"

Cette double présence me fait suggérer que l’éditeur belfortain avait fourni le cliché à l’éditeur-imprimeur parisien !

Comme écrit pour l'édition du belfortain Jean-Baptiste Schmitt, la légende est imprimée en français et en anglais, mais sans donner le lieu d’exposition de ces canons !

L’éditeur lyonnais P. Legendre

Il existe encore d’autres clichés émis en cartes postales par un éditeur non belfortain, mais lyonnais.

"IMP. P. LEGENDRE & Cie, LYON"

Carte postale Belfort Place d’Armes Éditeur Legendre (coll. JM)

Ce cliché fait partie d’une série de 11 cartes postales numérotées (existe-t-il une douzième ?) où on retrouve le biplan pris vers Berrwiller, mais aussi des vues de prisonniers, des blessés, les paysans de Valdoie arrivant à la gare…

Carte postale Belfort Place d’Armes Éditeur Legendre n°6 (coll. JM)

Il y a 5 visuels sur les canons numérotés de 5 à 9.

Carte postale Belfort Place d’Armes Éditeur Legendre n°7 (coll. JM)

Les visuels sont signés "M. W", les initiales du photographe surement !

Carte postale Belfort Place d’Armes Éditeur Legendre n°8 (coll. JM)

Les légendes sont identiques ou presque indiquant "pris à Dornach".

Carte postale Belfort Place d’Armes Éditeur Legendre n°9 (coll. JM)

Sur les numéros 8 et 9, la légende précise "1^ère Batterie prise à Dornach" ; ce qui n’est pas tout à fait juste car les clichés furent photographiés quand tous les canons furent rendus et exposés sur la place d’Armes !

Carte postale sans éditeur

Il existe plusieurs cartes postales, tout au moins trois, sans présence de la raison sociale d’un éditeur !

Carte postale Belfort Place d’Armes Un canon (coll. JM)

Dans la légende de celle-ci, est précisée que cette "Pièce allemande percée par les balles du 35^e de ligne" !

Le terme "percée" semble excessif, peut-être que "impact" serait plus adapté… tout comme on sait que ce ne fut pas le 35^e Régiment d’infanterie qui captura la première batterie prise à Dornach le 19 août 1914, mais son jumeau belfortain, le 42^e Régiment d’infanterie.

Un autre cliché, sans raison sociale imprimée, sur la carte postale suivante.

Carte postale Belfort Place d’Armes Un canon (coll. JM)

J’ai la forte l’impression (feeling) que ce cliché fut pris par le même photographe, même si la forme du libellé des légendes est différente ! Un indice allant dans ce sens, la même configuration des dos destinés à la correspondance, même mise en page et même police de caractères ! Sa légende cite aussi le 35^e RI ! Elle donne une information sur le devenir des canons "exposés à Belfort puis à Lyon".

On peut voir aussi sur cette carte postale, qu’un fil de fer interdisait de trop s’approcher des canons, en plus de la présence de militaires de garde.

Extrait de la carte postale : Présence de fils de fer

Il y aurait aussi ce troisième cliché de commun. Je pense que c’est le même canon que celui du visuel de la première carte postale. Mon hypothèse s’appuie sur la présence des impacts de balles (et non trous) aux mêmes endroits sur le bouclier blindé.

Carte postale Belfort Place d’Armes Un canon (coll. JM)

Toujours les mêmes indices pour les associer, formatage partie correspondance et citation du 35^e RI.

Ces clichés m’interpellent car l’on peut constater la présence de plusieurs personnes portant un canotier, les clichés furent-ils photographiés le dimanche 23 août 1914 ?

Les éditions sous le format de cartes photos des canons

Ce format au contraire des cartes postales ne comprend pas de légende et souvent pas la raison commerciale d’un éditeur ! Cette situation pose problème pour localiser et dater ces documents. Mais ils sont la source de nombreux articles sur le blog !

NA : En fin de texte, un lien permet d’accéder à cette Catégorie sur le blog.

Comme souvent, les cartes photos n’ont pas de raison sociale imprimée ! Les clichés du biplan édité sous ce format confirment ce constat…

Il existe, tout de même, des clichés qui furent émis en format carte photo, avec la raison sociale de l’émetteur qui était le photographe du cliché !

Le photographe Feugère

"Photo FEUGÈRE, 12, Faubourg des Ancêtres – BELFORT"

Carte photo Belfort Place d’Armes Photo Feugère (coll. JM)

L’expéditeur de la carte photo a écrit, d’une certaine manière, la légende de la carte photo. Par contre, il donne une information fausse car il indique "pris à Rixheim".

Il existe un deuxième cliché de ce photographe mais avec un libellé différent, lié à un changement d’adresse.

"Photo FEUGÈRE, 68, Faubourg de France – BeLFORT"
(avec un petit "e")

Carte photo Belfort Place d’Armes Photo Feugère (coll. JM)

Par contre, cette adresse est surprenante ! À ce jour, c’est la seule carte photo que je connaisse avec cette adresse, pour cet éditur. Surtout qu’elle était celle d’un autre photographe, nommé Fernand Lafette !

Une hypothèse, qui vaut ce qu’elle vaut… Le photographe Eugène Feugère aurait-il utilisé l’installation de Fernand Lafette, voire récupéré les lieux car ce dernier quitta Belfort, pour s’installer à Danjoutin ? Ou un simple dépannage ? Le cachet postal apposé sur la carte photo est daté du 2 septembre 1922.

Pour consolider mon hypothèse, j’ai consulté les recensements disponibles des deux communes. En 1911, Fernand Lafette est bien au 68 du faubourg de France mais plus en 1921 (pas de recensement en 1916). Par contre, il est recensé au 13 de la Route de Montbéliard, à Danjoutin.

Sans raison sociale

Il existe d’autres clichés mais sans raison sociale comme celui-ci.

Carte photo Belfort Place d’Armes sans raison sociale (coll. JM)

Tout comme celui après.

Carte photo Belfort Place d’Armes sans raison sociale (coll. JM)

Ce cliché permet d’avoir une vue de l’ensemble ou presque des canons exposés.

Tous ces clichés ont semble-il-un point commun, on ne voit que des canons ! Ce qui pourrait avancer l’hypothèse qu’ils furent photographiés avant l’installation de l’aéroplane, le dimanche 23 août 1914.

NA : Je ne pense pas avoir présenter la totalité des clichés photographiés sur ces prises de guerre exposées sur la Place d'Armes de Belfort en août 1914, mais une grande partie tout de même, qui sera complété si de nouveaux clichés apportent vraiment un plus.

Fin de la 4e partie

NA : En fin de texte, un lien permet d’accéder au Sommaire, dont à la cinquième partie de l’article.

Épilogue

Je pense que la construction de l’article avec cette quatrième partie dédiée aux cartes postales et cartes photos présentant les canons exposés, était une bonne solution car même étant partie prenante du sujet, elle est construite totalement différemment et donc, un peu indépendante.

Une 5^e partie est consacrée à son corollaire, avec la prise de l’aéroplane.

JM

Lien pour accéder à l'article cité

Sommaire de l’article : Cliquer ici

Infos pratiques  

Vous pouvez laisser des commentaires sur cette présentation via le lien "Commentaires" en fin de l'article après la liste des tags.

En cliquant sur une photo ou un document, vous pouvez l’agrandir.

---o-----o-----o-----o-----o-----o-----o-----o-----o-----o---