110e anniversaire de l’inauguration du Monument du général Schérer, à Delle, le 5 juillet 1914 (1ère partie)
Il y a deux ou trois ans, j’avais pris un engagement vis-à-vis de mon ami dellois Claude, de rédiger un article sur le général Barthélémy Schérer ! Mais il fallait trouver un lien entre le passé et le présent, une philosophie que je respecte, autant que faire se peut, pour les articles "historiques" que je rédige pour le blog…
/image%2F0405742%2F20241231%2Fob_8eb9a4_cpa-general-scherer-gravure.jpg)
Carte postale Général Barthélémy Schérer (doc. CM)
Au début cette année 2024, j’avais identifié ce lien potentiel recherché, avec l’inauguration du Monument en hommage au natif de Delle, car il fut inauguré le 5 juillet 1914, donc on fête ses 110 ans !
Un peu en retard sur mon planning… je vous propose de découvrir cet illustre militaire qui fit de nombreuses campagnes à la tête d’armées, pas que françaises et cette journée de fête à Delle.
Au regard des informations concernant ce sujet, l’article est diffusé en deux parties.
NA : En fin de texte, un lien permet d'accéder à la deuxième partie.
Première partie
Le général Schérer
Le 5 juillet 1747 naquit à Delle, Barthélémy Louis Joseph Schérer, fils de Nicolas Schérer chirurgien et de Catherine Lanos. La famille paternelle était d’origine alsacienne, venant de Guebwiller. Son père s’installa définitivement en cette ville, le 18 juillet 1741, où il avait séjourné à plusieurs reprises. Il dut faire serment de fidélité au Roi. Il s’était marié en deuxième noce, le 7 septembre 1737, avec Catherine Lanos, veuve Munié, de Delle.
Orphelin même pas âgé de sept ans, son père meurt le 20 mai 1754, il fit probablement son éducation à l’école de la ville tenue par Jean-Georges-Michel Bertholet puis la suite de ses études, au Collège des Jésuites de Porrentruy (Suisse).
/image%2F0405742%2F20241230%2Fob_6f148f_cpa-porrentruy-ecole-normale-eglise.jpg)
Carte postale Porrentruy L’ancien collège des Jésuites (coll. privée)
Après celles-ci, en 1760, à l’âge de treize ans, il s’engagea au service de l’Autriche, en tant que cadet. Il y obtint le grade de lieutenant aide-major en 1764. Il y fourbit ses armes jusqu‘en 1775, année où il revint en France. Grâce à l’appui de son frère Jean-Baptiste, avocat conseil du Duc de Richelieu, il fut affecté, avec le grade de capitaine, au régiment d’artillerie provincial de Strasbourg, le 5 avril 1780.
/image%2F0405742%2F20241230%2Fob_ac4790_region-pittoresque-cpa-x-general-sh.jpg)
Carte postale Général Barthélémy Schérer (coll. JM)
En 1785, avec l’accord de Louis XVI, il partit en Hollande à la tête de la légion française levée par le comte de Maillebois, avec le grade de major. Elle devait aider le mouvement des patriotes néerlandais en prise du joug du gouverneur espagnol (stathouder) de Guillaume V d’Orange, soutenu par la Prusse. Ayant obtenu le grade major-général, équivalent au grade de lieutenant-colonel en France, il y resta jusqu’en février 1790, démissionnant le 1er mars.
De retour dans l’armée française, plus précisément dans l’armée de la Révolution, il fut nommé capitaine au 82e Régiment d’infanterie de ligne, le 12 janvier 1792. Il prit part aux grandes batailles menées par les armées de la Révolution que furent Valmy (1792) et Landau (1793).
/image%2F0405742%2F20241230%2Fob_d77068_chromo-bataille-de-valmy-r.jpg)
Peinture bataille de Valmy par Horace Vernet (coll. privée)
Le général Schérer épousa le 3 mai 1794, la colmarienne Marie-Françoise-Henriette Müller, à Delle. Le couple eut trois enfants, Louis Edouard (1797), Henriette (1795), François Xavier (1801) et Louis Frédéric René (1802). Mais dès 1792, il avait eu un premier fils, Charles Louis, avec Catherine Hoffe, en étant pas marié.
Il fut nommé Général de Brigade, le 19 décembre 1793, au regard de ses exploits. Son succès à Huningue contre les autrichiens, lui valut le grade de Général de Division, le 28 janvier 1794. Il rejoignit l’armée de Sambre et Meuse, sous les ordres du général Jean-Baptiste Jourdan pour combattre la coalition Anglaise et Autrichienne. Les français moins nombreux attaquèrent et remportèrent la bataille de Tourcoing, puis celle de Fleurus. Schérer chassa l’ennemi des quatre places françaises, Landrecies, Le Quesnoy, Valenciennes et Condé.
Ces victoires lui valurent le commandement de l’armée des Pyrénées, où il poursuivit la conquête de l’Espagne, entamée par le général Jacques Dugommier. Suite aux traités signés, cette armée vint rejoindre l’armée d’Italie, face aux austro-sardes. Nouvelle victoire à Loano, le 24 novembre 1795.
Gravure Barthélémy Schérer (doc. Bulletin SBE)
Le 23 juillet 1797, il accepta sa nomination au poste de ministre de la Guerre par le Conseil des Cinq cents du Directoire, sur la proposition du député Lazare Carnot, en remplacement hu général Lazare Hoche. Il établit la conscription en France, par un décret du 4 septembre 1798, et il instaura le drapeau tricolore. Il quitta son poste, le 22 janvier 1799, pour prendre le commandement de l’Armée d’Italie. Il fut vaincu à Magnano, le 5 avril 1799. Il fut remplacé par le général Jean Victor Moreau.
Il fut calomnié par ses détracteurs et dut prouver sa loyauté, mais n’eut pas la reconnaissance souhaitée.
Après le coup d'État du 18 brumaire de l’An VIII (9 novembre 1799) exécuté par Bonaparte, il se retira en ses terres à Commenchon, proche du village de Chauny (Aisne) où il avait acquis en 1799, une propriété du nom de l’Abbaye Saint-Eloi-Fontaine. Elle fut sa dernière demeure où il mourut le 1er Fructidor de l’an XII (19 août 1804). Il fut enterré dans le cimetière du village, sous une simple dalle portant l’inscription
"Ici repose le corps de
Barthélemy-Louis-Joseph Schérer,
Général de Division des Armées françaises.
Décédé à Commenchon le 1er Fructidor an XII."
NA : Suite à des fouilles de mon ami Philippe, sur internet, qui apportent des informations intéressantes sur le lieu de la sépulture du général, je proposerai un article spécifique, pour les partager, car peu connues dans son département natal, du moins au regard des sources consultées pour entreprendre la rédaction de ce sujet.
Plaque du Souvenir Français
Un premier hommage fut rendu au général Schérer en 1897.
Il fut à l’initiative du Souvenir Français; le 29 avril 1897, le délégué belfortain du Souvenir français, sieur Dubail-Roy, écrivit au maire de Delle, Cyrille Ackermann, lui demandant l’autorisation d’installer une plaque commémorative, sur la maison de la Famille Courtot, considérée comme la maison natale du général.
/image%2F0405742%2F20241230%2Fob_72f384_1897-04-29-dde-secours-francais-a-ma.jpg)
Lettre de Dubail-Roy écrite au Maire de Delle (doc. AD90)
Située au bord du pont sur l’Allaine, elle abrita un relais de poste jusqu’à l’ouverture de la ligne de chemin de fer, Montbéliard-Delle, en 1867.
/image%2F0405742%2F20241230%2Fob_ea3bd8_cpa-delle-le-pont-sur-l-allaine-plaque.jpg)
Carte postale Delle Le pont Maison Courtot (coll. CM)
Il eut l’accord positif du maire dès le lendemain, pour la pose de cette plaque où était écrit
"Ici est né le
Général SCHÉRER
(1747-1804)"
Expédiée par l’association depuis Paris au maire, elle fut installée par le serrurier Jules Jacob, à l’endroit défini, certainement au mois d’août.
/image%2F0405742%2F20241230%2Fob_ae3499_brochure-le-buste-deu-genral-scherer.jpg)
Plaque du Souvenir Français en hommage au Général Schérer
(photo Brochure Le buste du général Schérer, doc. CM)
Mais quelques années plus tard, Arsène Zeller (1862-1931), le directeur de l’école, qui effectue une étude sur le général, mis en doute ce lieu de naissance, car à cette date, le terrain était occupé par un jardin, la maison n’existait pas encore, construite plus tard. Elle est présente au cadastre de 1870.
/image%2F0405742%2F20241230%2Fob_463bc2_cpa-delle-le-pont-plaque-maison-r2.jpg)
Extrait de la carte postale : La plaque
Ce terrain fut acheté par le père du général le 12 juin 1848, son fils était déjà né depuis 6 mois.
La maison actuelle fut construite après 1827, remplaçant la maison construite par le père qui fut détruite par le feu vers 1826.
Pour Arsène Zeller, Barthélémy Schérer était plutôt né dans une des maisons de la rue Derrière, sans pouvoir préciser laquelle ! La plaque ne fut pourtant pas déplacée pour cause de cette incertitude.
Une autre hypothèse, que je serai tenté de faire mienne, fut qu’il soit né au 4 Grande Rue, dans la maison maternelle !
NA : Ce conditionnel demande à être levé, mais comment ! Plans cadastraux ? Une recherche début 2025 quand les Archives départementales du 90 seront ouvertes…
Rue du général Schérer
Le conseil municipal de Delle décida fin 1909, de renommer cette rue où serait né le général, dixit Arsène Zeller, à défaut de connaître la maison exacte, au nom de l’illustre dellois. Pour acter cette décision, il fallut tout de même obtenir l’autorisation du Président de la République, Armand Fallières.
NA : Les registres de délibération de la ville de Delle ne mentionne pas apparemment cette décision !
/image%2F0405742%2F20241230%2Fob_382934_1909-12-05-deliberation-rue-scherer.jpg)
Extrait du journal L’Alsace du 5 décembre 1909 (doc. AD90)
L’accord présidentiel fut donné, le 12 janvier 1910.
Le samedi 14 mai 1910 fut installée la plaque de la rue du Général Schérer, en remplacement de la plaque de la précédente, la rue Derrière.
/image%2F0405742%2F20241230%2Fob_5494ce_cpa-delle-rue-general-scherer.jpg)
Carte postale Delle Rue du Général Schérer en janvier 1910 (coll. CM)
NA : Le 10 janvier 1910, la rivière traversant Delle, L’Allaine, pris ses aises et vint inonder les rues de la ville, anticipant le baptême de la nouvelle appellation de la rue !
Le journaliste écrivit un article doux amer sur le lieu choisi "Notre Rue de Derrière a vécu. Samedi dernier a été posée la plaque indiquant que cette rue se nommera désormais ‘Rue du Général Schérer’. Pour la mémoire de Schérer, nous espérons que cette rue sera mieux entretenue que l’ancienne et que le cantonnier s’y montrera plus souvent. Nous avons l’espoir que ses habitants sauront eux aussi contribuer de leur côté à son bon entretien."
/image%2F0405742%2F20241230%2Fob_73eb41_1910-05-19-pose-plaque-rue-scherer-la.jpg)
Extrait du journal La Frontière du 19 mai 1910 (doc. AD90)
Monument Schérer, le projet
Après avoir été à l’initiative du rétablissement de la localisation du lieu de naissance du général, du moins la bonne rue, Arsène Zeller fut à l’origine d’un autre projet, plus conséquent, l’érection d’un Monument en hommage à l’enfant de Delle.
/image%2F0405742%2F20241230%2Fob_f64ae2_arsene-zeller-dico-sbe.jpg)
Arsène Zeller (photo Dico SBE, doc Bibliothèque Deubel)
Il soumit l’idée au conseil municipal du 18 février 1910, en présentant une esquisse dessinée par le montbéliardais Armand Bloch, sculpteur à Paris, possédant une belle renommée suite aux œuvres réalisées et médaille d’or au Salon de Paris 1899.
Il a aussi réalisé en 1899, le médaillon du maire Adolphe Metz-Juteau (1849-1893), présent sur sa tombe au cimetière de Brasse. On trouve deux de ses œuvres à Belfort, deux sculptures, le "Droit" et la "Justice", réalisées en 1902, pour le Palais de Justice (aujourd’hui le tribunal).
/image%2F0405742%2F20241230%2Fob_418d28_belfort-cpa-place-republique-n-9c-pa.jpg)
Carte postale Belfort Le Palais de Justice (coll. JM)
Si l’idée séduisit le conseil municipal, elle ne fut pas pour autant actée mais il fut prêt à aider à la poursuite du projet, sans véritablement s’engager.
Par contre, le lieu de son implantation fut envisagé; le choix se portant sur la place de la République. Mais la présence d’un abreuvoir couru par le bétail des paysans du secteur, rendait la place toujours souillée par les déjections. Il fut envisagé pour résoudre cette situation peu présentable, de supprimer le point d’eau et de le remplacer par un kiosque à musique* en proximité du monument, ce qui serait plus accueillant !
*Kiosque : Il ne vit pas le jour et l’abreuvoir ne fut retiré qu’en 1931 !
Ayant un appui… modéré de la municipalité, Arsène Zeller fit des conférences pour présenter le général et solliciter des dons, pour amorcer financièrement le projet.
Une année passa, quand lors du conseil municipal du 25 février 1911, l’élu Eugène Claret demanda qu’un budget soit voté; la somme de 100,00 francs fut allouée. Peu à peu, des dons vinrent conforter le projet. Il fut décidé au conseil municipal du 29 juin 1911, de créer un Comité du Monument. Ce comité dit aussi Comité Schérer fut constitué le 6 juillet 1911, avec comme président, l’initiateur du projet, Arsène Zeller, l’adjoint au maire, André Dumaine, les conseillers Ferreol Lablottier, Achille Burgermeister et Charles Jacob, deux autres dellois Joseph Bornot et Hubert Girardin; ce dernier fut nommé secrétaire-trésorier.
On fit appel à des personnalités locales pour former le Comité d’honneur, dont le préfet Georges Surugue, le sénateur Philippe Berge, le député-maire de Belfort, Charles Schneider, le général gouverneur de la Place forte Claude Thèvenet et le maire de Delle, Louis Lex.
NA : Les membres du Comité d’honneur évoluèrent pour l’inauguration !
Au regard de l’avancement et surtout de la faiblesse des dons récoltés, Arsène Zeller, le 12 décembre 1911 reprit à nouveau une initiative, via la presse en faisant appel aux dons, telle une souscription officieuse.
/image%2F0405742%2F20241230%2Fob_44b4c7_1911-12-07-souscription-scherer-la-fr.jpg)
Extrait du journal La Frontière du 7 décembre 1911 (doc. AD90)
Le 12 février 1912, le conseil municipal et le Comité du Monument actèrent le lancement officiel de la souscription, via une lettre. Elle fut un accélérateur dans l’arrivée des dons d’industriels, de commerçants, de sociétés, de personnes…
/image%2F0405742%2F20241230%2Fob_60866d_1912-02-18-souscription-scherer-la-fr.jpg)
Extrait du journal La Frontière du 18 février 1912 (doc. AD90)
Au mois de mars, la somme récoltée prit enfin son envol, du moins devint plus significative car elle atteignit le montant de 600,00 francs; la lettre ouverte du conseil municipal porta ses fruits.
Parallèlement, Arsène Zeller continua ces conférences pour faire connaître inlassablement le général et pouvoir ainsi effectuer des quêtes. L’année 1913 fut toujours consacrée à obtenir des dons via des animations, concert, attractions… Le 30 octobre, le montant récolté atteignit les 1 400,00 francs, mais encore insuffisant pour acquérir le monument.
En novembre 1913, le projet s’accéléra un peu. Le Comité acta le choix d’Armand Bloch comme sculpteur qui avait dessinée la première esquisse, pour la réalisation du bronze du Monument. Tout comme le socle prévu en granit des Vosges fut confié au sculpteur dellois Edmond Niglis. Il fut même avancé la date de l’inauguration, au début de l’été 1914.
Restait le lieu d’implantation à choisir, il le fut défini le 9 décembre 1913, par une décision collégiale démocratique, car participèrent le conseil municipal, le Comité du Monument et les présidents des Sociétés locales. La place de la République fut délaissée unanimement pour installer le futur Monument sur la place du Pont, pas très loin de la maison soi-disant natale du général ! Un énorme tilleul y prônait, considéré comme un Arbre de la Liberté de 1848.
/image%2F0405742%2F20241230%2Fob_a0e2b5_cpa-delle-place-du-tilleul-assis-pere.jpg)
Carte postale Delle Place du Pont (coll. CM)
Sur cette carte postale, on peut voir deux personnes accroupies, un rétameur effectuant son labeur avec une personne plus jeune. Une légende dit que d’après Raymond Forni, ancien maire de Delle, député, président de l’Assemblée Nationale… qu'elle serait son père.
/image%2F0405742%2F20241230%2Fob_9fdd06_cpa-delle-place-du-tilleul-pere-forny.jpg)
Extrait de la carte postale : Alexis Forni à droite
Légende ou réalité ?
Début 1914, le projet passa dans sa phase active de réalisation, le sculpteur parisien Armand Bloch peaufinait la maquette du buste, quand le sculpteur dellois Edmond Niglis travaillait sur la confection du socle, prévu à l’origine en grès des Vosges, il était devenu en calcaire blanc, donc d’un coût moindre.
Pour protéger le Monument, une grille fut prévue. Elle fut prise en charge par un membre du Comité, le conseiller municipal Charles Jacob.
En parallèle, on aménagea la place pour la rendre plus accueillante.
En mai, le buste à couler, du moins la maquette validée, fut donnée au fondeur parisien XXX, pour lui permettre de couler le buste définitif.
Descriptif du Monument
Le buste de 80 kilogrammes fut livré et fixé dans la foulée sur son piédestal, finalisant le monument s’élevant à près de 3 mètres de haut. Le bronze mesurait 100 centimètres de haut et 80 centimètres de large (épaules).
/image%2F0405742%2F20241230%2Fob_99e9b0_cpa-delle-buste-general-scherer.jpg)
Carte postale Delle Buste du général Schérer (coll. CM)
Son socle en forme de pyramide à 4 étages. Les deux premiers étant des parallélépipèdes de 15 centimètres de haut servant d’assisse; le deuxième possédant une surface plus réduite.
Un troisième parallélépipède plus haut, environ 45 centimètres et plus étroit que le deuxième était en calcaire blanc tout comme le quatrième étage, le socle où reposait le bronze du général Schérer. Il était de forme légèrement pyramidale.
/image%2F0405742%2F20241230%2Fob_a8f148_cpa-delle-monument-general-scherer.jpg)
Carte postale Delle Monument du général Schérer (coll. CM)
Il portait l’inscription suivante
"AU
GÉNÉRAL SCHÉRER
1747 – 1804
Ses compatriotes
1914"
Arsène Zeller avait enfin pu concrétiser son projet qui ne fut pas un long fleuve tranquille, l’Allaine pourrait en témoigner… elle qui sortit de son lit, le 10 janvier 1910.
Armand Bloch
Quelques mots sur ce sculpteur montbéliardais ayant immigré à Paris.
Il est né à Montbéliard (Doubs) le 1er juillet 1866. Son père était sculpteur possédait une maison de fonte. Il fit l’École des Beaux-Arts de Paris en 1884 où il fut l’élève des sculpteurs Alexandre Falguière et Antonin Mercié*.
*Antonin Mercié : Il réalisa la statue Quand-Même érigée sur la place d’Armes de Belfort, en 1884.*.
/image%2F0405742%2F20241230%2Fob_77a52b_armand-bloch-photo-wikipedia.jpg)
Armand Bloch (photo Wikipédia)
Dès 1885, il exposa au Salon des artistes français; il en fut sociétaire en 1888. Il obtint une médaille d’argent en 1924. En 1900, il avait aussi obtenu une médaille d’argent, lors de l’Exposition universelle.
Hormis les œuvres citées plus haut dans l’article, il fut prolifique, construisit entre-autres plusieurs Monuments aux morts de la région dont celui du Caporal Peugeot, qui fut détruit par les allemands au début de la 2e Guerre Mondiale.
Il décéda à Paris, le 5 mars 1932.
Les Comités
Pour donner encore plus de solennité à l’inauguration, il fut créé un Comité des Présidents d’Honneur sous la présidence du ministre de la Guerre, Adolphe Messimy. Il fut représenté par le général Claude Thévenet Gouverneur de la place forte de Belfort. Les autres présidents furent
Georges Goublet, administrateur faisant fonction de Préfet du Haut-Rhin
Laurent Thiéry, sénateur du Haut-Rhin
Charles Schneider, député du Haut-Rhin et maire de Belfort
Louis Viellard, député du Haut-Rhin
Le général Louis Curé, commandant de la 14e Division d’Infanterie
Le général Jean Gendron, commandant la 8e Brigade de Cavalerie
Le général Joseph Rouquerol, adjoint au Gouverneur de Belfort
Le général Alexandre Faës, commandant la 28e Brigade de d’Infanterie
Le médecin inspecteur Lucien Hasler, commandant de l’École de Santé Militaire de Lyon
/image%2F0405742%2F20241231%2Fob_e15e1d_4.jpg)
Extrait modifié du Programme de l’Inauguration du Monument Schérer
(doc. CM)
Comme écrit précédemment le Comité d‘honneur final évolua dans sa composition pour le grand jour. Il fut constitué ainsi
Louis Lex, maire de Delle
Jules Jappy, conseiller général du Haut-Rhin
Jean Maître, conseiller général du Haut-Rhin
Gaston Erhardt, conseiller général du Haut-Rhin
Chris Schad, conseiller général du Haut-Rhin
Adolphe Chardoillet, conseiller général du Haut-Rhin
Louis Pourchot, conseiller général du Haut-Rhin
Docteur Bouvier, conseiller général du Haut-Rhin
Georges Suard, le secrétaire général de la préfecture
Les Présidents du tribunal civil, du tribunal de commerce, de la Chambre de commerce
Charles Ackermann, le 1er adjoint au maire de Delle
Le docteur Gromier, ancien maire de Delle
Xavier Niessen, secrétaire général du Souvenir français à Paris
Ferdinand Scheurer, président de la Société Belfortain d’Emulation
Le commandant Guérin, promoteur du Monument Schérer à Chauny (Aisne)
Le docteur Reboud, ancien médecin principal de l’armée
Une ville parée de ses plus beaux atouts
La ville de Delle, en ce premier dimanche du mois de juillet, fut en fête doublement car il y avait l’inauguration prévue du Monument Schérer, mais aussi la cité accueillait, le Festival de musique organisé par la Fédération des Sociétés de Musique de Franche-Comté et du Territoire de Belfort.
/image%2F0405742%2F20241230%2Fob_fefd0d_1.jpg)
Programme du Festival de musique et
de l’Inauguration du Monument Schérer (doc. MC)
Pour ce double grand évènement, la ville fut pavoisée et fleurie pour accueillir les personnalités invitées, les Sociétés de musique et le public. Presque toutes les fenêtres possédaient un drapeau tricolore, de nombreux lampions de toutes tailles et de toutes formes décoraient les rues. De nombreuses plantes étaient aussi présentes.
Des arcs de triomphe
Un arc triomphe était érigé dans l’avenue de la gare, porte d’entrée principale de la ville, du moins, du côté e l’arrivée des officiels et des musiques; des trains supplémentaires furent affrétés par la Compagnie des Chemins de Fer de l’Est.
/image%2F0405742%2F20241230%2Fob_c54f75_brochure-le-buste-deu-genral-scherer.jpg)
Arc de triomphe présent dans l’avenue de gare
(photo Brochure Le buste du général Schérer, doc. CM)
Il fut réalisé par Mrs Gluntz et Grandjean, fabricants d’épingles de sûreté. Il célébrait les arts et métiers, formé de gigantesques… épingles de sureté.
Un second fut dressé rue Saint-Nicolas, décoré avec des dessins au fusain réalisés par le fils du maître d’école, (André) Loviton. Étaient présentes les inscriptions
"HONNEUR A SCHERER – GLOIRE À l’ARMEE".
Une tribune fut installée sur la place du Pont.
Fin de la première partie
Épilogue
La présence du Monument du général Schérer est due à la pugnacité d’un homme, Arsène Zeller qui avait entrepris une véritable croisade pour que son projet prenne forme jusqu’à la décision d’acquérir un bronze, de faire construire un socle pour le recevoir.
Il attendit avec impatience le jour de l’inauguration… tout comme les lecteurs du blog !
JM
Liens pour accéder à l'article cité
Delle Inauguration Monument Schérer 2e partie : À venir
Références : Brochures, Histoire d’un monument dellois & Le buste du général Schérer par Michel Colney, Livre Général Zeller par Arsène Zeller, Programme 1914 Festival Musique & Monument Schérer (doc. CM), Bulletin de la Société Belfortaine d’Émulations (doc. Archives municipales Belfort, AMB), Journaux La Frontière et L’Alsace (doc. Archives départementales du 90, AD90)
Infos pratiques
Vous pouvez laisser des commentaires sur cette présentation via le lien "Commentaires" en fin de l'article après la liste des tags.
En cliquant sur une photo ou un document, vous pouvez l’agrandir.
---o-----o-----o-----o-----o-----o-----o-----o-----o-----o---