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LE CARTOPHILION
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12 juin 2025

Marché Fréry de Belfort, un petit historique : les fondations (2e partie)

MAJ le 13 juin 2025

 

Dans la première partie de cet article, j’ai présenté le projet de la construction d’un Marché couvert à Belfort, sur les nouveaux terrains déclassés qui appartenaient à l’armée, du nouveau quartier Carnot. Elle couvre du lancement du projet jusqu’au choix des entreprises ayant obtenu l’attribution de l’élévation de ce bâtiment dans le style eiffelien.

 

La deuxième partie poursuit le déroulement de la construction du projet, avec les travaux des fondations et de maçonnerie à effectuer, pour recevoir la structure métallique.

Extrait du plan des fondations réalisé par Eugène Lux (doc. AD90)

 

Ces travaux furent réalisés par l’entreprise belfortaine Adrien Guidon.

 

NA : En fin de texte, un lien permet d'accéder au Sommaire dont la première partie de l’article.

 

2e partie

 

1904, les travaux de maçonnerie

 

Les travaux de fondations et de maçonnerie du socle furent effectués par l’entreprise belfortaine Adrien Guidon, qui avait remporté l’adjudication, le 30 juin 1904, face à cinq autres concurrents.

Extrait courrier de l’entreprise Adrien Guidon (doc. AMB)

 

Vu le courrier de l’entreprise parisienne qui était prête à intervenir dès mi-juillet 1904 pour effectuer l’assemblage de la structure, les travaux de maçonnerie dont le terrassement durent démarrer assez rapidement.

 

La maçonnerie à la charge de l’entreprise s’arrêtait au socle, la partie de la maçonnerie s’appuyant sur celui-ci, fut à la charge de l’entreprise parisienne.

 

Ces travaux comprenaient deux phases principales.

 

Phase 1 : les fondations

 

Les fondations étaient destinées à permettre de réaliser la maçonnerie devant supporter et fixer la structure métallique.

Le plan des fondations, dressé par Eugène Lux (doc AD90)

 

Il est probable que l’agent voyer municipal (l’architecte), Eugène Lux, ait travaillé de concert, avec l’entreprise Schwartz & Meurer pour dresser ce plan.

 

Les travaux comprenaient

 

   - les fouilles pour permettre

 

      - dégager le terrain des souches d’arbres, complété de l’évacuation de la terre
      - effectuer la maçonnerie des massifs escaliers de la façade principale, des façades latérales et de
la façade arrière

 

Extrait du plan, les fondations de la façade principale (doc AD90)

 

      - recevoir le terrassement des piliers intérieurs et extérieurs (2 mètres de profondeurs), du renforcement des angles, des contreforts du pourtour et des contreforts d’axe (de 2 à 4 mètres de profondeurs)

      - installer la fosse des toilettes, les bornes fontaines, les bouches d’arrosages et les regards de siphon
      - permettre
le passage des canalisations
      - installer les regards intérieurs et extérieurs

 

    -la fourniture des tuyaux en ciment pour les canalisations, les 16 plaques des regards en fonte avec les tampons, les fers en I et hourdis en béton pour la fosse

 

   - la maçonnerie

 

      - ordinaire des massifs d’escaliers et le remplissage des reins de voûte pour les quatre façades, des chambres bornes de fontaines, des bouches d’arrosage, des regards de la fosse et des siphons
      - des piliers extérieurs et des contreforts d’angles
      - des piliers intérieurs et des contreforts

Extrait du plan, les fondations des piliers intérieurs
et de la façade arrière (doc AD90)

 

      - des massifs de scellement des portes

      - des moellons choisis de Pays pour les voûtes et cintres

      - des pierres de taille de grès pour l’appui des piliers intérieur et le parement

      - des pierres de taille de calcaire dur pour le socle extérieur et des façades

Extrait du plan, une demie partie des fondations
pour les façades latérales (doc AD90)

 

   -le nivellement et le régalage des remblais dont la liaison avec l’égout des faubourgs

 

Phase 2 : les travaux intérieurs

 

Le cahier des charges prévoyait que les travaux intérieurs ne soient exécutés que quand la structure métallique serait achevée, donc les travaux suivants de maçonnerie

 

      - de la fosse
      - des regards intérieurs et extérieurs
      - du rocaillage aux moellons du Pays devant recevoir le dallage
      - du dallage en ciment intérieur et des toilettes
      - des bondes siphoïdes pour l’évacuation des eaux à l’intérieur avec les raccordements et les branchements
      - de la chambre des bornes de fontaine
      - des enduits intérieurs

 

Le déroulement des travaux dans le temps

 

Partie pauvre, voire très pauvre des dossiers possédés par les Archives municipales et départementales sur le Marché couvert, aucune pièce d’avancement versée, hormis les procès-verbaux provisoire et définitif !

 

Les articles dans les ouvrages sur ce sujet n’en parlent pas plus.

 

J’ai recherché via la presse des informations, pouvant permettre de dater un peu plus précisément le déroulement de ces travaux.

Carte postale Belfort, la presse locale (coll. JM)

 

Pour mémoire, le choix de l’entreprise pour effectuer les travaux de maçonnerie ne fut acté que le 30 juin 1904 lors de l’adjudication. Le délai ne me semble pas compatible avec un début de montage de la structure métallique à mi-juillet comme proposé, par la société parisienne Schwartz & Meurer. Le volume de travaux de maçonnerie à réaliser avant la pose des premiers piliers, demandait plus de temps que ces deux petites semaines. Pour intervenir sur du béton, il faut prévoir en plus, des temps de cure, avant d’effectuer des ancrages dans le béton.

 

Le cahier des charges donnait à l’entreprise 40 jours pour effectuer ces travaux de fondation.

 

Que dit la presse ?

 

La consultation des journaux locaux ne fut pas très enrichissante sur le déroulé de ces travaux, rien à se mettre sous la dent, hormis deux faits divers dont un dramatique !

 

Dans le journal Le Ralliement du 23 juillet 1904, il est rapporté qu'un accident mortel est survenu lors des fondations du Marché couvert, un ouvrier italien, Bernard Mazzolini, âgé de 22 ans, fut enseveli dans une tranchée, suite à un éboulement; il décéda à l’hôpital.

Carte postale Belfort L’entrée de l’hôpital (coll. JM)

 

Ce compte-rendu dramatique donne l’information que les travaux pour effectuer les fondations étaient en cours, donc la date prévisionnelle de mi-juillet était dépassée.

 

Dans le même journal, dans son édition du 10 septembre 1904, un article signalait que "L’entreprise de la halle du nouveau marché couvert a été donnée à une maison parisienne malgré qu’une excellente maison de construction du pays, admise depuis longtemps à toutes les grandes adjudications de l’État !"

 

La lecture que j’en tire, l’entreprise parisienne n’est pas encore intervenue sur le chantier à cette date !

 

La deuxième phase des travaux de maçonnerie a dû se dérouler, peut-être, en mars-avril 1905.

 

Réception des travaux

 

Le métrage final

 

Avant d’effectuer la réception provisoire des travaux effectués, il fut effectué le métrage final permettant de dresser les travaux effectués prévus au devis, en les valorisant aux montants prévus.

Extrait du métrage du terrassement (doc AMB)

 

Le montant du métrage s’élevait à 34 706,03 francs auxquels étaient déduits le rabais consenti par l’entreprise lors de l’adjudication, 23%. La municipalité devait payé la somme de 26 723,65 francs.

 

Les procès-verbaux

 

La réception des travaux est formalisée par la rédaction d'un procès-verbal de réception provisoire; il ne fut signé que le 25 mai 1905.

Extrait du procès-verbal de réception provisoire (doc AMB)

 

Il entérine que les travaux sont terminés globalement conformément au cahier des charges; il déclenche un terme de versement important à l’entreprise, 90% du montant de l'adjudication. Les fondations étaient terminées depuis plus de six mois.

 

Quant au procès-verbal de réception définitive, il ne fut signé que le 19 juin 1906.

Extrait du procès-verbal de réception définitive (doc AMB)

 

Il était prévu au contrat, que ce procès-verbal ne serait signé qu’un an après la fin des travaux, déclenchant le versement des 10% restant à payer par la municipalité aux entreprises.

 

Fin de la 2e partie

 

NA : En fin de texte, un lien permet d'accéder au sommaire dont la 3e partie de cet article.

 

Épilogue

 

Cette deuxième partie de l’article concerne une étape importante des travaux car la qualité de ceux-ci, était la garantie que la structure métallique du Marché couvert sera supportée.

 

L’entreprise Adrien Guidon avait une bonne expérience de ce type de travaux.

 

JM

 

Lien pour accéder à l’article cité

 

Le Marché couvert, le Sommaire : Cliquer ici

 

Références : Dossiers des Archives municipales de Belfort (AMB), Dossiers des Archives départementales du Territoire de Belfort (AD90)

 

Infos pratiques  

 

Vous pouvez laisser des commentaires sur cette présentation via le lien "Commentaires" en fin de l'article après la liste des tags.

 

En cliquant sur une photo ou un document, vous pouvez l’agrandir.

 

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