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LE CARTOPHILION
18 janvier 2014

Léon Deubel, 1901-1913 (2e partie)

MAJ le 15 juin 2023

Dans le cadre du centenaire de la mort du poète belfortain Léon Deubel, la Ville de Belfort a voulu rendre hommage à son enfant, mort tragiquement; il s'était suicidé le 12 juin 1913 à Maisons-Alfort, commune du Val de Marne, sur la rive sud de la Marne, située à 3 kilomètres au sud-est de Paris.

Programme Léon Deubel 2013

Programme de l'année Deubel (coll. JM)

Je vous propose de poursuivre la découverte de la vie du poète à travers son itinéraire au sens étymologique du mot; on pourrait l’intituler "Itinéraire d’un poète non gâté…" !

Au regard de son contenu, cet article est découpé en trois parties, en voici la deuxième partie couvrant la vie du poète de 1901 à son décès brutal.

1903, Belmont (Doubs)

Ce fut le 23 septembre 1903 que Léon Deubel rencontra pour la première fois Louis Pergaud, à l’occasion du mariage de ce dernier à Belmont (Doubs); il fut même son témoin. Cette rencontre tant attendue par le jeune marié avait enfin lieu !

Photo Belmont Maison Pergaud

Photo de la maison Pergaud (L’école était au RDC,
la mairie au 1er étage et l’appartement à l’arrière de la maison).

Ce jour fut pour lui, surement, le plus beau jour de sa vie !

1903, Fiesole (Italie)

Après ce mariage, Léon Deubel réalisa un de ses rêves… partir visiter l’Italie ! Son pactole lui permit de vivre quelques mois la dolce Vita en découvrant Milan, Venise, Ravenne et enfin les villes de Toscane, Pise, Florence…

Il s’installa dans la localité de Fiesole, colline proche et dominant Florence, d’octobre à novembre 1903.

CPA Fiesole Italie Place Mino

Carte postale Fiesole Place Miro où débouche la rue Antonio Gramsci
(coll. privée)

Ce lieu chargé d’histoire par son site archéologique étrusque et romain lui donna l’inspiration d’écrire les poèmes contenus dans le recueil Sonnets d’Italie. Ils furent édités en fin 1904 à Poligny. Comme éclairé par ce lieu, il y commença une de ses plus belles œuvres, La Lumière natale.

Photo Maison Léon Deubel à Fiesole Firenze

La maison où vécut le poète, sise au 7 rue Antonio Gramsci (coll. privée)

Chaque jour ou presque, il descendait à Florence pour y découvrir les richesses de la ville qu’elles soient culturelles ou à travers les artistes y vivant ! Pour se rendre dans la ville des lumières, il utilisait le tramway reliant les deux cités.

CPA Fiesole Italie Tramway

Carte postale Tramway avec vue sur la colline de Fiesole (coll. privée)

1903, Durnes (Doubs)

De retour d’Italie, Léon Deubel, la bourse presque vide rendit visite à Louis Pergaud qui l’accueillit à Durnes (Doubs), village où son ami assurait son métier d’instituteur.

CPA Durnes Doubs

Carte postale Durnes Le centre (coll. privée)

En retour, Léon Deubel l’aida à publier son premier recueil de poésies Laube, qui sera édité en avril 1904.

Une solide amitié se forgea peu à peu entre les deux hommes.

1904, Lille

Au printemps 1904, en mai, Léon Deubel décida de repartir dans le nord, à Lille plus précisément pour y retrouver Armand Dehorne et participer avec les poètes du nord, au projet littéraire Le Beffroi.

CPA Lille 2

Carte postale Un bonjour de Lille (coll. privée)

Il poursuivit l’écriture de son recueil de poèmes commencé en Italie, La Lumière natale. Il fut publié en novembre.

Recueil La Lumière Natale Léon Deubel

Recueil La Lumière natale (Edition Mercure de France)

Quelques vers extraits de la poésie "Poème du vent" contenue dans ce recueil

Sur mon domaine d'or semé de toits humain
Un vaste orgueil ouvrit mes ailes toutes grandes
Et fier de dominer l'hostile paix des landes,
Je suivis l'immobile avenir des chemins.

Il ne restera à Lille qu’un bon semestre pour rejoindre à nouveau Paris, la bourse étant à nouveau vide ou presque. Il fut accueilli par l’écrivain Hector Fleischmann mais cette période fut à nouveau misérable.

1905, Durnes (Doubs)

Grâce à ses amis franc-comtois, il put revenir en janvier 1905 chez son ami Pergaud à Durnes et y trouver refuge; ce dernier logea le sans domicile fixe.

Photo Léon Deubel avec valise

Photo de Deubel prise devant l’école à Durnes

En ce lieu, il écrivit les premiers sonnets du futur recueil Poésies, dont en voici quelques vers de "Apparition" :

Afin de me permettre, à mon matin vermeil,
De dire avant la nuit des vers impérissables
Elle parut ! Laissant imprimés sur le sable
Ses pas d’où s'élevaient des odes de soleil.

Le beau jour préludant en fanfares d'éveil
Déroulait à ses pieds les grèves de la Fable;
Et les Hommes sentaient que sa grâce ineffable
Incarnait un prestige élu dans leur sommeil.

Mais le désaccord de la femme de Pergaud sur sa présence, fit que le poète reparti à Paris.

1905, Paris

Il fut accueilli par Jean-Baptiste Carlin et enfin, une bonne étoile éclaira le chemin chaotique du poète. Car il y trouva, en ce début d’année 1905, un travail en ligne avec ses motivations. Il fut engagé par Émile Bernard*, artiste et écrivain.

Émile Bernard : Né à Lille le 28 avril 1868, après ses études, il devint un peintre et écrivain de grand talent. Il fut un grand voyageur (vécu 10 ans en Égypte) et ami de nombreux peintres dont Vincent Van Gogh et Paul Gauguin. Ses premières peintures sont dans la mouvance du pointillisme.

Avec Gauguin, ils sont à l’origine du synthétisme où sont privilégiées des formes épurées et une palette de couleur réduite.

Peinture Emile Besnard Moisson au bord de la mer

Peinture Moisson au bord de la mer, Émile Bernard (coll. privée)

Auteur de romans, il créa la revue La Rénovation Artistique, publia des poèmes sous le nom de Jean Dorsal… Elle fut créée en 1905 et financée en partie par le riche russe Goutchkoff qui avait été sollicité par Émile Besnard. La revue promouvait les arts et la littérature mais en développant le concept de la beauté de l’objet.

Émile Bernard décéda le 16 avril 1941 à Paris.

Grâce à lui, Léon Deubel fut engagé comme secrétaire de rédaction de cette nouvelle revue.

Pendant cette période, il fit une nouvelle belle rencontre en la personne du jeune Edgard Varèse* qui lui fit découvrir la musique classique.

*Edgard Varèse est né le 22 décembre 1883 à Paris, il fut un compositeur à part. Après des études classiques, il s’échappa de ce carcan pour aborder la musique au travers du son.

Il créa des œuvres où la technique était présente dans le traitement du son.

Photo Edgard Varèse

Edgard Varèse (coll. privée)

Sa musique considérée comme abstraite, il était en avance sur son époque et aujourd’hui considéré comme un grand innovateur. Il décéda le 6 novembre 1965, à New-York.

Ils partagèrent quelques temps un local* dans le quartier de Saint-Germain-des-Prés, rue de Fürstenberg.

CPM Paris Saint Germain des près

Carte postale illustrée sur le quartier avec la rue
souvent appelée place Fürstenberg (coll. privée)

*En ce local, le peintre Eugène Delacroix (1798-1863) y avait installé son atelier et y vécut les six dernières années de sa vie. Ce lieu devint le Musée national Eugène-Delacroix, en son hommage.

Durant cette petite année où Léon Deubel put vivre correctement en ayant un peu d’argent, il édita un nouveau recueil Poésies, en 1906.

Afin de me permettre, à mon matin vermeil,
De dire avant la nuit des vers impérissables
Elle parut ! Laissant imprimés sur le sable
Ses pas d’où s'élevaient des odes de soleil.

Quelques vers extraits de la poésie "Apparition"

Mais les relations se détériorent entre les deux hommes et le poète quitta cet emploi, pourtant son gagne pain, au début de l’année suivante.

1907, toujours Paris

À nouveau, après cette période de quiétude, Léon Deubel replongea dans une situation très difficile où son orgueil l’enferma à nouveau dans ses périples chaotiques, avec quelques éclaircies liées à des petits travaux ponctuels confiés par une généreuse connaissance... en la personne de Serge Persky écrivain et traducteur d’œuvres russes.

En août 1907, il fut rejoint par Louis Pergaud et ils partagèrent le même hôtel à Paris, dans la rue de l’Ave-Maria, proche du quai des Célestins.

CPA Paris Quai des Célestins

Carte postale Paris Quai des Célestins (coll. privée)

Les deux écrivains et la maitresse de Pergaud, Delphine Duboz sous l’expertise du peintre fresquiste Jean-Paul Lafitte, vont réaliser de nombreux dessins appelés "Les illuminations".

*Les illuminations : Recueil de poèmes d’Arthur Rimbaud composés de 1872 à 1875, où se trouve le sonnet "Voyelles" qui établit une relation entre un texte et une couleur.

Livre Les illuminations Arthur Rimbaud  Photo Arthur Rimbaud

 Livre Les illuminations et photo Arthur Rimbaud (coll. privée)

La méthode employée pour ces dessins, était basée sur l’écriture ample sur la page d’un cahier du nom ou les initiales d’un philosophe ou d’un homme de l’art avec de l’encre de plusieurs couleurs. Avant séchage, la feuille était pliée donnant une figure pour laquelle les auteurs cherchaient à déterminer la relation avec le nom de départ.

Expo Deubel Tour 46 Les illuminations IMG_6767R  Expo Deubel Tour 46 Les illuminations IMG_6766RR

Deux dessins de Léon Deubel (coll. Bibliothèque municipale Belfort)

C’est dans ce climat fraternel que Léon Deubel écrivit la plus grande partie de ses poésies destinées au recueil Poèmes choisis dont "Le rire de Viviane", en voici quelques vers 

Légère et jetant aux oiseaux
Son rire, tel un fruit acerbe,
Elle s'en vient à pieds déchaux
Dans la populace de l'herbe.

Son manteau est fait d'un lampas
Brodé du rêve des nuits closes;
Elle s'avance, et sur ses pas,
Il naît un empire de roses.

À partir de février 1908 jusqu’en décembre 1912, il habitat dans la rue des Fossés située danle quartier de Saint-Germain. Lors de cette période de sa vie, il vécut souvent des périodes d’exubérance liées à des rentrées d’argent alternant plus souvent avec des périodes de tristesse voir de repli sur soi; son orgueil lui interdisant de montrer sa détresse et provoquant des sauts d’humeur envers ceux du monde littéraire qui n’adhéraient pas à son talent…

En 1909, son recueil Poèmes choisis fut imprimé aux Éditions du Beffroi à Paris.

Livre Poèmes choisis IMG_7040 R

 Page de couverture du recueil Poèmes choisis (coll. privée)

Cette période de sa vie lui laissa, sinon de la sérénité, quelques moments de quiétude. Il pouvait s’abandonner à son art grâce aux petites entrées d’argent gagnées par ses différentes petites activités rétribuées mais ne lui permettant pas d’atteindre la sérénité car le fardeau des dépenses récurrentes (logement, repas, habits…) était toujours plus important que ses recettes, le contraignant à être inlassablement débiteur !

Il put tout de même se consacrer à son œuvre, en le livre Régner. Mais pour l’étape suivant, son impression, le poète voulait un grand éditeur. Il lui appartenait d’effectuer les démarches en cohérence avec ses désirs mais son orgueil était un frein à ce travail de quémandeur !

Comme souvent des images sombres lui traversaient l’esprit et le suicide en fut une dès 1911 ! Heureusement, il trouvait réconfort et pitance auprès de ses vrais amis, Eugène Chatot et Louis Pergaud.

Contact Oct 1982 Louis Pergaud 002 Deubel-Pergaud R

Léon Deubel et Louis Pergaud, dessin de Roland Gaubert (coll. privée)

1912, Besançon

En novembre 1912, il rendit visite à sa famille à Belfort, ce fut sa dernière,  pour récupérer un petit héritage. Il lui permit de passer quelques jours dans un hôtel à Besançon où il s’abandonna à sa passion.

CPA Besançon

Carte postale Besançon (coll. privée)

Il repartit poursuivre son périple vers la Belgique et l’Allemagne, après avoir effectué un passage rapide par Paris. Il visita ces deux pays et revint dans la capitale, bourse vide ! C’est au cours de son voyage qu’il fit éditer son recueil Ailleurs chez l’imprimeur berlinois Wilhemersdorf.

Son dernier voyage…

Début juin 1913, il déjeuna avec ses amis dont Eugène Chatot lors d’un pique-nique au bord de la Marne, son souhait. Avant de les quitter, il leur laissa quelques livres en dépôt…

Quelle était son arrière-pensée ?

Car le poète se suicida par noyade dans la Marne, à Maisons-Alfort, le 6 juin 1913, au lieu-dit Les Sept Arbres. Mais auparavant, il avait brûlé tous ses manuscrits et sa correspondance. Les mariniers qui le repêchèrent, l’identifièrent par son livret militaire.

CPA Maisons-Alfort Bords de Marne

Carte postale Maisons-Alfort Les bords de la Marne (coll. privée)

Par contre son décès fut enregistré à Paris, à la mairie du 4e arrondissement.

Ci-dessous l’avis de décès :

« Deubel 1399 (Mairie du 4e arrondissement de Paris).

L’an mil neuf cent treize les dix-neuf juin à trois heures du soir; acte de décès de Léon, Louis Deubel, sans profession, domicile inconnu, né le vingt-deux mars, mil neuf cent soixante-dix-neuf, à Belfort (Territoire de Belfort), décédé vers le six juin courant, dans la circonscription de Charenton et transporté au 3 quai de l’Archevêché. Fils de Louis, Joseph Deubel et de Marie Joséphine Mayer, décédé, célibataire.»

Louis Pergaud lui évita la fosse commune, il fut inhumé au cimetière parisien de Bagneux le 21 juin; dans un premier temps dans une sépulture provisoire et ce ne fut que le 26 avril 1919 qu’il put rejoindre sa tombe définitive. Ce report est dû principalement à la 1ère Guerre Mondiale. Les fonds furent réunis par Louis Pergaud mais il ne put s’assurer du transfert, car il fut mobilisé dès août 1914.

CPA Bagneux Cimetière

 

Carte postale Bagneux L’entrée du cimetière (coll. privée)

Ce fut le poète Michel Puy, frère du peintre fauviste Jean Puy, qui s’est chargé de l’organisation de l’inhumation finale. Il avait récupéré les fonds conservés par la veuve Delphine Pergaud pendant le conflit mondial.

Au cimetière parisien de Bagneux, sa tombe est située dans la 11e division, 18e ligne, tombe n°2.

Photo Tombe Léon Deubel Bagneux

Photo de la Tombe de Léon Deubel (coll. privée)

NA : Dans certains écrits, on peut lire que Léon Deubel fut inhumé au Père-Lachaise; erreur, Léon Deubel, poète maudit, même dans la mort ne pouvait pas côtoyer un certain gotha mondain…

Bagneux Pierre tombale Léeon_Deubel Texte R

Louis Pergaud participa à la publication de son œuvre, du moins celles connues ! Le livre Régner fut publiée au Mercure de France* en 1913. Elle sera complétée à l’initiative d’Eugène Chatot, par la publication de Œuvres par le même éditeur en 1929 et Lettres choisies en 1931, aux éditions Le Rouge et le Noir.

*Mercure de France : Cette revue littéraire très ancienne, crée en 1672 sous le nom de Mercure Galant, prend ce nom en 1724.

 

Livre Mercure_de_France R

À la fin du 19e siècle, son rayonnement fut important par la présence de textes de grands écrivains. Elle édita de nombreux livres de jeunes écrivains.

Ainsi mourut le poète qui consacra une grande partie de sa courte vie à la poésie. Son parcours fut chaotique car assez solitaire, ayant du mal à s’intégrer dans la société certainement causée par son orgueil. Il se jugeait incompris de ses pères et porta son fardeau de poète maudit.

Suite à l’action de ses amis car il en avait, sa poésie fut enfin reconnue et célébrée par les plus grands écrivains.  

Les deux grands amis de Léon Deubel

Durant sa courte vie de poète, Léon Deubel put compter sur ses deux amis indéfectibles, Eugène Chatot et Louis Pergaud.

Eugène Chatot

De son vrai nom, Eugène Claudius, Eugène Chatot est né le 3 septembre 1880 à Gizia, commune du Jura, située au sud de Lons-le-Saulnier.

Photo Eugènr Chatot Collège Ramsgate 1902 R

Eugène Chatot en 1902 à Ramsgate (coll. privée)

Écolier à Nans-sous-Sainte-Anne (vers 1890), il eut comme instituteur Elie Pergaud, le père de Louis dont il partagera quelques faits d’armes. Il entra au collège de Baume-les-Dames en 1893 et devint l’ami de Léon Deubel.

En 1900, retrouvant Louis Pergaud, il lui fit découvrir les poésies de Léon Deubel. Il fut le trait d’union entre les deux écrivains jusqu’à leur rencontre en 1903 !

Avec son baccalauréat en poche, il devint répétiteur (lui aussi) à Longwy, Dole, Poligny et Salin. Il participa à la création de la revue La vie meilleure à Poligny, avec Alfred Jacquin.

Photo de classe en 1894 R177 R

Photo de classe à Baume-les-Dames
(coll. Bibliothèque municipale de Belfort)

Côte à côte, Léon Deubel (3e rang, 2e en partant de la droite) et Eugène Chatot (3e rang, 3e en partant de la droite)

Baume-les-Dames Photo de classe en 1894 R177 RR

Extrait de la photo : Les deux compères

Après deux séjours en Angleterre pour enseigner le français, Eugène Chatot passa et réussit le concours de postier en 1906. Il fut nommé à… Belfort, au bureau de poste du faubourg de Montbéliard. Il se maria avec une de ses collègues, Marie-Louise Gressenbucher, le 4 août 1907.

CPA Belfort La Poste fbg Montbéliard 001

Carte postale Belfort Le bureau de poste (coll. JM)

Il prépara le concours d’entrée au Ministère des P.T.T., le réussit et fut nommé à Paris, à la bibliothèque du Ministère, en février 1911. Il y retrouva Léon Deubel, présent dans la capitale.

Il publia ses souvenirs dans la revue Franche-Comté Monts-Jura et collabora à de nombreuses revues littéraires. Il recueillit et publia les lettres de Léon Deubel en 1930, aux Éditions Le Rouge et le Noir.

Eugène Chatot subit de terribles épreuves familiales en perdant en 1926 sa fille unique âgée de 12 ans, puis en 1934 son épouse. En 1936, il épousa… Delphine Pergaud, la deuxième épouse et veuve de Louis Pergaud.

Altruiste, il est un des fondateurs de la Société des Amis de Léon Deubel, en 1927 et de la Société des Amis de Louis Pergaud, en 1965.

Il décéda le 5 juillet 1974, à Besançon.

Louis Pergaud

Né à Belmont (Doubs) le 22 janvier 1882. Après des études studieuses basées sur la lecture qui l’emmenèrent à suivre la voie de son père, Louis Pergaud devint instituteur en 1901, ayant obtenu son diplôme à l’École Normale de Besançon.

Photo Louis Pergaud

Photo Louis Pergaud (coll. privée)

Il effectua son service militaire à Belfort au 35e de Ligne de novembre 1902 à septembre 1903. Après avoir été attiré pour la poésie, il se tourna vers le roman. Dès son premier livre en 1910, "De Goupil à Margot", il obtint le Prix du Goncourt. Sa carrière littéraire fut des plus brèves car il décéda le 8 avril 1915 à Marchéville (Meuse) lors d’une attaque de sa compagnie qui fut chargée de cette offensive.

CPM Louis Pergaud 1982 R

Carte postale Louis Pergaud dessinée par Jean-Marie Petey
avec le timbre émis à son effigie en 1982 (coll. JM)

Il a écrit cinq livres dont peut-être le plus connu, "La guerre des boutons" qui fut repris par le cinéma dans plusieurs versions (1936 par Jack Daroy, 1960 par Yves Robert et deux en 2011, l’une par Yann Samuell et l’autre par Christophe Barratier).

La bibliographie de Léon Deubel

La Chanson balbutiante. Éveils, Sollicitudes, la Chanson du pauvre Gaspard, 1899. 
Le Chant des Routes et des Déroutes, 1901. 
À la Gloire de Paul Verlaine, 1902. 
Léliancolies. La Chanson du pauvre Gaspard, 1902. 
Sonnets intérieurs, 1903. 
Vers la vie, 1904. 
Sonnets d'Italie, 1904. 
La Lumière natale, poèmes, 1905. 
Poésies, 1905. 
Poèmes choisis, 1909. 
Ailleurs, 1912. 
Régner, poèmes, 1913. 
Œuvres de Léon Deubel. Vers de jeunesse. La Lumière natale. Poésies. Poèmes divers. L'Arbre et la Rose. Ailleurs. Poèmes divers. Appendice, préface de Georges Duhamel, 1929. 
Lettres de Léon Deubel, 1897-1912, 1930. 
Chant pour l'amante, 1937. 
Florilège Léon Deubel, publié à l'occasion de son centenaire, 1979. 

Fin de cette deuxième partie (1901-1913), la troisième partie est consacrée aux hommages qui lui furent rendus. Un lien ci-dessous, permet d'accéder à cet article.

Épilogue

Léon Deubel s'étant focalisé sur la poésie, qui était loin de subvenir à ses besoins primaires, la suite de sa vie après le service militaire fut assez chaotique, avec plus de bas que de hauts. Mais rien ne pouvait le faire dévier de sa volonté de créer des vers !

Il fit de belles rencontres dont deux amis indéfectibles, Eugène Chatot et Louis Pergaud qui le soutinrent dans ses périodes noires. Il se nourrit de ses voyages pour écrire sa poésie qui sera reconnue mais malheureusement après sa mort qu'il organisa sous la forme d'une tragédie.

JM

Lien pour accéder aux articles cités

Léon Deubel, les hommages (3e partie) : Cliquer ici

Léon Deubel, 1879-1900 (1ère partie) : Cliquer ici

Références : Livre "Louis Pergaud" d’Henri Frossard, Brochure Art dans la ville (doc. JM), Wikipédia, Mairie de Fiesole (Italie), Musée de Maisons-Alfort (Madame Aubert), les journaux L’Alsace et l’Est Républicain (doc. Archives municipales de Belfort, AMB), Exposition Deubel à la Tour 46 et la brochure associée (Bibliothèque municipale de Belfort), Livre "Hommage à Léon Deubel" (Edition Livres 90), Dossier Exposition Deubel 1979 (doc. AMB), Livre "Régner", Les Amis de Louis Pergaud (Bernard Piccoli), Livre Les Maires de Belfort…

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Commentaires
D
Super intéressant, je m'étais toujours demandé qui était cet homme à qui l'on avait donné le nom de la bibliothèque municipale. Merci !
Répondre
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