Karine Philippot, aux Jeux Oympiques de Nagano de 1998
Lors des Jeux Olympiques de Nagano en 1998, une terrifortaine portait les couleurs tricolores mais aussi les couleurs du Territoire de Belfort, il s'agit la skieuse de fond Rougemontoise, Karine Philippot.
Karine Philippot (photo Le Pays)
Nous allons mettre à l’honneur cette athlète qui avait une volonté farouche de progresser dans le gotha du ski de fond, confirmée par sa participation à cette olympiade et décrochant par la même, le titre de première terrifortaine qualifiée à des Jeux Olympiques d'hiver.
*Terrifortain (e) : Nom des habitants du Territoire de Belfort (90). Il a été choisi en 2011 par les auditeurs de Radio France Bleu Belfort et un jury de personnalités. Ce nom n'est pas, à ce jour, officialisé.
Pour mieux la connaître…
Karine Philippot est née à Mulhouse le 29 octobre 1974, elle vint habiter avec ses parents à Rougemont-le-Château, dans le Territoire de Belfort, dès l977.
Carte postale Rougemont-le-Château (coll. privée)
NA : En fin de texte, un lien permet d'accéder à son parcours avant cette qualification aux Jeux Olympiques de Nagano.
Le ski de fond aux Jeux Olympiques
Avant de développer plus amplement la carrière olympique de Karine Philippot, il me semble intéressant de parler de sa discipline de prédilection dans le cadre des Jeux Olympiques, le ski de fond !
Le ski de fond fit son apparition dès l’origine des Jeux Olympiques d’Hiver à Chamonix en 1924. Deux épreuves masculines furent au programme, les 18 et 50 kilomètres.
Carte postale Chamonix Ski de fond (coll. privée)
Les deux premières compétitions furent gagnées par le même homme le norvégien, Thorleif Haug. Il remporta en réalité 3 médailles d’or car il obtint aussi le premier titre olympique du Combiné nordique !
Timbre émis par la Norvège sur Thorleif Haug (coll. JM)
A l'occasion de ces Jeux, fut créée la FIS (Fédération International de Ski), le 24 février 1924.
Aux Jeux Olympiques de 1936, une épreuve de relais fut ajoutée à Garmisch-Partenkirchen en Allemagne, le 4 x 10 kilomètres.
Entier postal Garmisch-Partenkirchen JO 1936 (coll. privée)
Il fallut attendre les Jeux d’Oslo de 1952 pour que les féminines puissent concourir elles aussi, aux médailles olympiques, sur une épreuve de 10 kilomètres.
4 pin’s sur le thème du ski de fond (coll. privée)
Le nombre d’épreuves a évolué au fil des olympiades, de 2 épreuves en 1924 à 10 épreuves depuis les Jeux de Lillehammer en 1994, avec la parité parfaite sur le nombre d’épreuves entre les deux sexes, mais sur des distances différentes.
Les épreuves de ski de fond peuvent être soit du type Classic (codifié "C") utilisant "le pas alternatif’" (les skis sont parallèles) ou du type Free (Libre, codé "F") utilisant "le pas de patin" ou "skating" en anglais.
Cette dernière technique est utilisée depuis 1985.
Descriptif (doc. AFP)
Karine Philippot qualifiée pour les JO de Nagano
Après une saison 1996-1997 où elle monta en puissance, la saison suivante confirma ses capacités à se hisser avec les meilleures, prenant la 3e place des fondeuses françaises.
Carte postale (extrait) Karine Philippot (coll. privée)
Elle obtint ainsi le sésame, tant convoiter, pour participer aux Jeux Olympiques de Nagano !
Jeux de Nagano du 7 au 22 février 1998
Quand Karine Philippot sut qu’elle était sélectionnée pour participer aux 18e Jeux Olympiques se déroulant au Japon, à Nagano, elle fut envahie d’une immense joie tout en mesurant la responsabilité face aux enjeux !
Carte postale Affiche des JO de Nagano (coll. privée)
NA : À la fin du texte, des liens permettent d’accéder aux articles sur le déroulement des Jeux de Nagano et sur les résultats de l’Équipe de France.
La préparation
Avant de partir pour le Japon, notre sélectionnée effectua un stage de deux semaines à mi-janvier à Bride-les-Bains pour préparer la future compétition. La première semaine fut consacrée à avaler des kilomètres et vérifier les gammes techniques quant à la seconde, elle fut réservée au travail spécifique pour les différentes épreuves.
Pin’s Bride-les-Bains sorti pour les JO d’Albertville (coll. privée)
Après un petit passage à Rougemont-le-Château avec quelques heures passées au Markstein, Karine Philippot partit le 2 février, avec l’Équipe de France depuis l’aéroport de Zurich, pour rejoindre Nagano. Ces quelques jours avant la compétition étaient nécessaires pour, dans un premier temps s’acclimater au décalage horaire (8 heures), puis poursuivre et parfaire son entraînement sur la neige japonaise.
Karine au Markstein (photo vidéo INA)
NA : En fin de texte, un lien permet d'accéder à une vidéo sur le site de l'INA, sur Karine avant son départ.
Avec elle, les trois autres françaises sélectionnées étaient Anne-Laure Condevaux, Annick Pierrel et Sophie Villeneuve, cette dernière ayant les meilleurs résultats à son actif.
Son objectif, pour ses premiers Jeux était d’obtenir une place dans les 15-20 premières concurrentes, dans la poursuite et aux 30 kilomètres et, prendre une très bonne place en relais avec l’Équipe de France.
Karine Philippot (photo Le Pays)
Pour sa première sélection olympique, elle participa à quatre épreuves sur les cinq prévues pour la discipline du ski de fond. Elles se déroulèrent sur le site situé à Hakuba.
Carte postale Hakuba (coll. privée)
Le 10 février, sous une neige tombante, Karine prit part à la première épreuve sur le 5 kilomètres style Classic où elle prit la 52e place sur 79 concurrentes ayant rejoint l’arrivée. La forme n’était pas au rendez-vous et le départ fut tumultueux, car elle perdit lunettes et bonnet, dès le 1er kilomètre…
Karine Philippot (photo Le Pays)
La victoire revint à la russe Larisa Lazutina; la première française fut Sophie Villeneuve, avec la 32e place.
La russe Larisa Lazutina, triple championne olympique (coll. privée)
Deux jours plus tard, elle était engagée sur le 10 kilomètres, appelée la "Poursuite", où les concurrentes partaient dans l’ordre du classement obtenu sur le 5 kilomètres. Partant à la 52e place, avec 2 minutes retard sur la russe, sous une pluie battante, Karine va effectuée une belle remontée, pas tout à fait une remontada, car elle ne passa la ligne d’arrivée qu'à la 33e place, n’ayant que 2 minutes 31 secondes de retard sur la russe Larisa Lazutina qui doublait sa médaille d’or.
De son côté Sophie Villeneuve remonta à la 27e place.
Timbres émis en 1997 par le Japon pour les Jeux de Nagano (coll. privée)
Le résultat en relais du 4x5 kilomètres du 16 février, laissa un goût amer aux filles car elles finissaient au pied du TOP 10, à la 11e place derrière le Japon. Loin de leurs ambitions ! Pourtant au passage du 1er relais, la France était 3e mais la suite de la course ne fut pas dans la continuité. Karine ayant retrouvé des forces réalisa, tout de même, le 7e temps de sa série.
Sur le podium, la Russie devançait la Norvège et l’Italie.
Télécarte émise en 1998 par le Japon pour les Jeux (coll. privée)
Pour sa dernière épreuve, le 30 kilomètres en style Libre, notre rougemontoise ne visait pas moins d’être dans les quinze premières. Le 20 février, elle s'employa pour tenir ce challenge mais dû se contenter de la 22e place, mais une belle place pour finir ses prestations olympiques. Quand à Sophie Villeneuve, la meilleure française, elle se hissa à la 17e place; la première fut obtenue par… une russe, Julija Tschepalowa.
Pour Karine Philippot, ses résultats sur ces premiers Jeux n’étaient pas à la hauteur de ses espérances et demandaient une certaine revanche…
Karine Philippot (photo Le Pays)
Par contre, l’expérience acquise devrait lui permettre de pouvoir obtenir de meilleurs résultats sur les compétitions futures... et pourquoi pas de se qualifier pour les Jeux de 2002 !
Épilogue
La saison 1997-1998 fut marquée d'une boule blanche de neige pour notre terrifortaine Karine Philippot qui venait de vivre une saison unique avec comme cerise sur le Vaucluse, sa première participation aux Jeux Olympiques, ceux de Nagano.
Elle les a trouvés hyper chouette (‘’Snowlet’’ en japonais olympique) !
Karine Philippot fut donc la première athlète terrifortaine à participer aux Jeux Olympiques d’hiver. Il faudra attendre 2018 pour qu’une autre terrifortaine la rejoigne, la patineuse de vitesse Tifany Huot-Marchand, lors des Jeux de PyeongChang.
La suite de sa carrière à venir... car les Jeux, elle y avait pris goût !
JM
Karine Philippot, fondeuse de premier plan (1985-1998) : Cliquer ici
Jeux Olympiques d'hiver aux JO de Nagano en 1998 : Cliquer ici
L’Équipe de France aux JO de Nagano en 1998 : Cliquer ici
Sommaire des articles sur les Jeux Olympiques d'hiver : Cliquer ici
Vidéo INA sur Karine Philippot : Cliquer ici
Références sites Web : Wikipedia, FIS, Sports Reference, Sport365, Les Sports Info, Esprit Bleu, CIO, Divers…
Référence presse : Journal Le Pays (collection Archives municipales de Belfort, AMB)
Infos pratiques
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