Concours musical des 15 & 16 août 1908, à Belfort (2e partie) : La journée du 15 août
MAJ le 10 mars 2024
Les 15 & 16 août 1908, Belfort organisa un grand Festival de musique avec en point d'orgue un Concours musical international, où participèrent des sociétés de musique venant de France, d’Alsace, de Lorraine et de Suisse.
Carte postale Souvenir du Concours (coll. JM)
Pour ce concours exceptionnel, 115 formations s’étaient inscrites réunissant près de 4500 musiciens !
Cette deuxième partie est consacrée à la 1ère journée du Concours qui se déroula le 15 août 1908, et aux autres animations l'accompagnant (hommage aux morts de 1870-1871, concerts, retraite aux flambeaux…).
Accueil des Société de musique
Tôt le matin de ce samedi, se déroula à la gare, la poursuite de la réception de sociétés par leurs commissaires respectifs. Beaucoup de trains étaient en retard suite à la foule qui avait prit d’assaut les wagons pour se rendre à Belfort.
La cour de la gare, baignée par un soleil éclatant, était noire de monde avec les belfortains et de nombreux militaires qui étaient venus accueillir les musiciens et les visiteurs en ce jour de fêtes musicales.
Carte postale L’accueil des Sociétés à la gare de Belfort (coll. JM)
Les présidents des sociétés de musique recevaient un bouquet par les commissaires en charge de chaque entité venant concourir.
Carte postale Le faubourg de France de Belfort (coll. JM)
Les musiques rejoignirent le lieu où elles devaient se rendre pour participer à leur première épreuve.
1ère épreuve, le Concours de lecture à vue
Dès 8h00 débuta officiellement le Festival de musique avec le Concours de lecture à vue. Cette figure était imposée par le jury qui choisissait le morceau à jouer. Une particularité de ce concours, il était exécuté à huis clos.
Carte postale L’Union de Schiltigheim (coll. privée)
Après avoir terminé l’exécution du morceau prévu, les sociétés de musique se répandaient dans les rues de la ville pour interpréter les plus belles partitions de leur répertoire, pour le plus grand bonheur du public.
Dépôt de couronnes au cimetière des Mobiles
À l’occasion du Festival de musique, les deux sociétés de Chalon-sur-Saône, L’Harmonie et les Trompettes de chasse du Rallye, ainsi que la Chorale des Enfants d’Algérie avaient demandé à se rendre au Cimetière des Mobiles pour déposer des couronnes sur les tombes des soldats morts en 1870-1871 à Belfort, lors du conflit avec les prussiens.
Carte postale Souvenir du Concours de Musique (coll. JM)
À 10 heures, le cortège se forma devant l’hôtel de ville. Il fut conduit par l’adjoint au maire, Paul Giroud accompagné des conseillers municipaux, Paul Dié et Émile Py, de M. Bled-Boursey, le président des Anciens Mobiles de Saône-et-Loire, M. Jacquetin le conseiller municipal de Chalon-sur-Saône, M. E. Musard le président de l’Harmonie du Rallye-Chalon…
Suivaient les sociétés et une foule importante pour se rendre au lieu de mémoire du Siège de Belfort.
Carte postale L’entrée du cimetière des Mobiles à Belfort (coll. BF)
Devant le monument, l’Harmonie et les Trompettes de chasse du Rallye exécutèrent le morceau "L’Écho de France", écrit par M. E. Musard.
Après le dépôt de la couronne de perles, M. Jacquetin lut un discours, fort émouvant, en mémoire des mobiles tués pendant le Siège. M. Bled-Boursey fit lui aussi son discours. Le représentant du maire, Paul Giroud remercia les intervenants de leur démarche qui honore la Cité du Lion.
Il revint à l’Harmonie de Chalon d’exécuter La Marseillaise pour clôturer la cérémonie qui impressionna les nombreuses personnes présentes.
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Carte postale Le Monument des Mobiles (coll. BF)
Initialement, la Chorale des Enfants d’Algérie devait participer à cette cérémonie mais, ayant terminé tard son concours, elle ne put se libérer. Elle effectua son pèlerinage le dimanche matin où étaient présents M. Perez le président de la société accompagné de personnalités belfortaines. Il déposa une couronne et lut son discours où la terre d’Algérie bien qu’éloignée, était bien présente en ce lieu. L’Harmonie de Mascara, qui s’était jointe à cette démarche, interpréta La Marseillaise.
2e épreuve, le Concours d’exécution
Au début de l’après-midi, à 14 heures, les sociétés furent soumises au Concours d’exécution. Pour cette épreuve, elles choisissaient le morceau qu’elles voulaient interpréter.
Le public pouvait venir les écouter, un droit d’entrée de 50 centimes était demandé par personne.
Carte postale Les trompettes de L’Alliance Cérès, Reims (coll. privée)
Accueil du représentant du gouvernement
À 15 heures, à la gare, le maire Charles Schneider et le préfet, Eugène Schmidt, accompagnés de conseillers municipaux accueillirent M. Michelot, l’inspecteur général des Beaux-arts, représentant Etienne Dujardin-Beaumetz, le sous-secrétaire d’État des Beaux-arts. Il se rendit à la préfecture, son lieu de résidence pendant son séjour à Belfort.
Carte postale La préfecture de Belfort (coll. JM)
À partir de 17 heures et jusqu’à 19 heures, les sociétés s'étaient réparties sur les différentes places de la ville, pour donner des concerts devant une foule dense, appréciant les programmes musicaux proposés.
Retraite militaire aux flambeaux
Dès 20h30, une grande retraite militaire aux flambeaux se déroula dans la ville, après celle de la veille; les édifices publics étaient restés illuminés. Sur le parcours, les festons de lampions installés projetaient leurs lumières vacillantes quant aux guirlandes formées de lanternes électriques multicolores, elles assuraient des feux d’artifice de lumières.
Carte postale Belfort Pont Carnot (coll. JM)
NA : On voit au fond les arcs de triomphe installés sur le pont Carnot.
La parade eut un grand succès et remplit de joie le public.
Concerts libres dans la ville
La place d’Armes, comme d’autres lieux, accueillit des concerts pour le grand plaisir du public qui avait envahi la place. Il est vrai qu’elle possédait une scène à orchestre, avec son kiosque.
Carte postale Le kiosque de la place d’Armes (coll. JM)
Le premier concert fut celui de la société alsacienne, La Vogesia de Strasbourg qui avait remporté le premier prix dans sa catégorie. Elle exécuta un programme s’appuyant sur ses meilleurs morceaux. Elle reçut de forts nombreux et chaleureux applaudissements pour sa prestation.
A la fin de son concert, Charles Schneider accompagné de ses adjoints félicita la formation et remis à son président M. Ritti, un bronze d’art offert par l’industriel Alfred Engel.
Ce concert et cette remise de prix fut suivi d’un autre concert par Les Trompettes de Vesoul qui remportèrent un beau succès.
Fin de la deuxième partie, la suite via le Sommaire, lien ci-dessous.
Épilogue
Après la réception des dernières Sociétés de musique, le Concours se déroula conformément au programme, sous deux formes, lecture à vue et d'exécution.
Un hommage fut rendu aux morts de 1870-1871 au Cimetière des Mobiles.
La musique, l'invitée du jour ne fut pas que réservée pour le seul Concours; il y eu de nombreux concerts improvisés sur les différentes places de la ville.
JM
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Références Web : Divers sites.
Références livres : Journaux La Frontière et L’Alsace (collection Archives municipales de Belfort).
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