Fêtes de la Victoire à Belfort (1ère partie), les 12 & 13 juillet 1919, le début des festivités
MAJ le 5 mars 2025
Les Fêtes de la Victoire furent célébrées le 14 juillet 1919, le jour de la première Fête nationale après la fin de la Première Guerre Mondiale.
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Page d’en-tête du journal L’Illustration n°3985 du 19 juillet 1919
(coll. Site médailles19141918)
Ces Fêtes se déroulèrent partout en France, bien entendu aussi à Belfort, elles se prolongèrent les 15, 16 et 17 août 1919 avec les Grandes Fêtes Patriotiques avec les Alsaciens, en quelques sorte des Fêtes de la Victoire du Haut-Rhin réunifié…
NA : En fin de texte, un lien permet d’accéder au Sommaire de l'article consacré aux Fêtes Patriotiques.
Au regard du contenu, l'article est rédigé en deux parties
La première partie est consacrée à la présentation de ces Fêtes de la Victoire, les animations organisées par la municipalité belfortaine dès le samedi 12 juillet et poursuivies le dimanche 13 juillet.
NA : En fin de texte, un lien permet d’accéder à la seconde partie de cet article.
1ère partie
Un peu d’histoire…
En 1919, la Fête nationale devint la Fête de la Victoire faisant suite au traité de Versailles signé le 28 juin dans la Galerie des glaces du château de Versailles.
Carte postale Galerie des glaces Table utilisée pour le traité de Paix
(coll. privée)
NA : Le lieu et le choix de la date du traité étaient des symboles, ils permettaient d’effacer la défaite française de 1871 avec la proclamation de l’Empire allemand et commémoraient l’attentat de Sarajevo du 28 juin 1914; l’assassinat de l’archiduc François-Ferdinand, l’héritier de l'Empire austro-hongrois, et de son épouse, fut l’élément déclencheur de la Première Guerre Mondiale.
Carnet de cartes postales Fêtes de la Victoire à Paris (coll. privée)
Ainsi le défilé du 14 juillet devint le défilé de la Victoire en 1919. Il fut d’une très grande ampleur à Paris avec entre autre, la présence des armées alliées invitées. Dans toute la France, les défilés furent de grands moments de solennité et de joies.
Carte postale Paris Les Fêtes de la Victoire Le bas du cénotaphe
(coll. Privée)
Belfort était représenté par des militaires des 35e, 42e, 235e, 242e Régiments d’infanterie et des 49e et 50e Régiments Territoriaux. Ils étaient accompagnés de médaillés militaires et de titulaires de citations.
Ces Fêtes se déroulèrent aussi dans d'autres capitales comme à Londres le 19 juillet sous le titre de "Peace celebrations", à Bruxelles le 21…
Fêtes de la Victoire à Belfort
Comme partout en France, les Fêtes de la Victoire furent donc au programme du 14 juillet 1919 des belfortains, organisées par la municipalité, elles débutèrent dès le samedi 12 en soirée.
Carte postale Belfort Hôtel de Ville (coll. JM)
Programme
Samedi : Distributions aux indigents, Concerts en soirée et Fête foraine.
Dimanche : Concerts en plusieurs lieux, Retraites aux flambeaux et Chants patriotiques place d'Armes.
Lundi : Revue des troupes, Courses et Démonstrations de gymnastique, Concerts, Illuminations et Bals.
Samedi 12 juillet : Concert & Fête foraine
Pour ces Fêtes de la Victoire, les bâtiments publics et militaires, des immeubles, des maisons… étaient pavoisés dans tous les quartiers, avec les drapeaux français et alliés. Certains grands magasins étaient joliment décorés comme la Maison Bumsel, les Galeries Modernes, le Bon Marché…
Carte postale Belfort Faubourg de France (coll. JM)
Comme de tradition pour les grands évènements, une distribution de secours aux indigents fut organisée le samedi à 15 heures à l'Hôtel de Ville.
Concerts
A partir de 20h30, se déroulèrent des concerts dans la Cité du Lion, l'Harmonie des Usines joua de nombreux morceaux de son répertoire sur la place du marché, faubourg des Vosges.
Carte postale Belfort L'Harmonie des Usines (coll. JM)
Sur la place d'Armes, ce fut la Lyre Belfortaine qui fit l'aubade pour un public enchanté par les notes de musique virevoltant dans le ciel de la Vieille Ville.
Carte postale Belfort La Lyre Belfortaine (coll. JM)
Fête foraine
En même temps (déjà en ce temps là…), le Fête foraine ouvrait ses portes pour accueillir une foule importante sur le Champ de foire, le long de la Savoureuse; les belfortains et belfortaines voulaient s'amuser après cette période de grandes peines induites par la Première Guerre Mondiale.
Dimanche 13 juillet : Concerts & Retraites aux flambeaux
Concerts
La journée du dimanche débuta à 14h30, par un nouveau concert de la Lyre Belfortaine. Il fut donné dans la cour de l'hôpital civil pour permettre aux malades de participer aux réjouissances de ces fêtes. Elle fut à l'initiative d'Alfred Moraweck, le président de la société de musique.
Carte postale Belfort L'hôpital civil (coll. JM)
A partir de 16 heures, il revint aux musiques militaires de délivrer des concerts tant appréciés par le public.
La musique du 42e Régiment d'infanterie avait investit la place du marché, faubourg des Vosges pour donner son concert sous la conduite du chef de musique M. Cadelboscq avec au programme
- Paris-London (allegro) de G. Allier
- Les Diamants de la couronne (ouverture) de Daniel Aubert
- Lucrèce Borgia (solo pour clarinette) de Gaetano Donizetti
- Rigoletto (fantaisie) de Giuseppe Verdi
- Ma Petite Bretonne (polka-marche) de Désiré Berniaux
Carte postale Belfort Musique 42e RI (coll. JM)
Quant à la musique du 35e Régiment d'infanterie, elle s'était installée sur la place d'Armes. Sous la direction de leur chef de musique, A. Hamburg, elle proposa un programme musical de haute volée avec,
- Marche de Paris de Francis Popy
- Le Myosotis, suite de valses alsaciennes de J. Dreyer
- La Française, chant héroïque de la Grande Guerre de Camille Saint Saëns
- La Chanson du Régiment d'Albert Montmain
- Lakmé, sélection de Léo Delibes
- Dis-moi quel est ton pays (chant alsacien) d'Adolphe Sellenick
- Vive la France ! Chanson de marche de Pichon
Carte postale Belfort Musique du 35e RI (coll. JM)
Comme prévu, ces concerts furent très appréciés par les auditeurs d'un soir qui applaudirent chaleureusement les musiciens à la fin de chaque morceau et plus encore au dernier concluant le programme musical.
A partir de 20h30, les bâtiments publics militaires et civils prirent des couleurs pour la nuit.
Retraites aux flambeaux
Après leurs concerts, les deux musiques militaires n'étaient pas quittes car elles avaient rendez-vous à 20h45 sur la place d'Armes où se déroula le regroupement des participants aux retraites aux flambeaux !
Carte postale Belfort Place d'Armes (coll. JM)
Retraites au pluriel car deux trajets différents étaient organisés pour couvrir au maximum les quartiers de la ville. Les deux musiques militaires avaient la charge de prendre la tête, chacune d'une délégation.
Le départ s'effectua à 21 heures.
La musique du 35e Régiment d'infanterie suivie des participants, partit en direction du faubourg des Vosges en empruntant la rue du Docteur Fréry, poursuivant par la rue de la Gendarmerie pour rejoindre la rue du Mulhouse, puis la rue Voltaire, prit l'avenue d'Alsace avec un arrêt place du marché et revint par le faubourg des Vosges, le faubourg des Ancêtres, le boulevard Carnot et la place de la République, où elle interpréta un morceau devant la préfecture avant la dislocation.
Itinéraire parcouru par la retraite aux flambeaux "35e RI" (doc. FB)
Pour le deuxième groupe emmené par la musique du 42e Régiment d'infanterie, la destination était la partie sud de la ville. Le départ s'effectua après qu'un morceau soit joué devant le Palais du gouverneur. Ensuite, il emprunta la rue de l'Hôtel de Ville, puis la rue de l'Arsenal, tourna dans la rue Denfert-Rochereau, prit la rue Thiers, l'avenue Wilson, la rue Berthelot, le faubourg de Lyon, l'avenue du Lycée, le faubourg de France, le boulevard Carnot et retour sur la place de la République.
Itinéraire parcouru par la retraite aux flambeaux "42e RI" (doc. FB)
Le Lion s'illumina !
Les illuminations furent particulièrement réussies avec le clou de la soirée, l'embrasement du Château et du Lion qui fut impressionnant et féérique.
Concert en soirée
A partir de 21h30, nouveau concert au kiosque de la place d'Armes où l'Orchestre symphonique de la 14e Division accompagna deux chanteurs, Natol er Ferrus qui interprétèrent des chants patriotiques avec "La Madelon de la Victoire", "Le chant du départ", "Les Allobroges" et pour finir "La Marseillaise".
Fin de la première partie
Un lien ci-dessous, permet d’accéder à la seconde partie de l’article.
Épilogue
La municipalité belfortaine organisa ces Fêtes de la Victoire du 14 juillet 1919, en proposant un programme fourni débutant dès le samedi 12 juillet, avec concerts, chants, retraites aux flambeaux...
D’une certaine manière, il fut aussi un exercice à grande échelle pour les futures Grandes Fêtes Patriotiques prévues les 15, 16 et 17 août 1919
JM
Liens pour accéder aux articles cités
Les Fêtes de la Victoire 1919, 2e partie : Cliquer ici
Sommaire de l’article sur le Fêtes Patriotiques : Cliquer ici
Références : Les journaux La Frontière et L'Alsace (collections Archives départementales du 90, AD90)
Infos pratiques
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