Belflorissimo 2022, Centenaire & senteurs
Pour la 9e année consécutive, hormis en 2020 pour cause de Covid 19, je vous propose un nouvel article sur le rendez-vous annuel en mai à Belfort, avec Belflorissimo !
L'édition 2022, se déroule du 6 au 8 mai toujours aux alentours du théâtre, le long de la Savoureuse.
Affiche Belflorissimo 2022
Cette nouvelle édition ayant pour thème "Centenaire et senteurs", m'a laissé dubitatif ! Que puis-je proposer à mes lecteurs pour accompagner le reportage photographique ? Pour mémoire :
2013 : L'historique + le reportage de la 30e édition
2014 : Le reportage accompagné de vers
2015 : Le reportage sous l'axe du jumelage avec Delémont (30e année) 2 articles
2016 : Le reportage se suffisant à lui-même, vu sa richesse
2017 : Idem
2018 : Idem
2019 : Le Tour de France en parallèle du Tour des fleurs
2020 : Le Covid 19 ne nous avait pas fait une fleur !
2021 : L'abeille en hôte du reportage.
Extrait du dépliant Belflorissimo 2022
Alors paR quel bout entreprendre cet article ?
Le thème "Senteurs", je ne le sens pas bien pour établir un article… et vous mettre au parfum !
Après longuement cogité, environ un quart d'heure, je me suis dit en quoi l'année 1922, année de création officielle du Territoire de Belfort, le 18 février pour être exact, d'où le thème du "Centenaire", peut être exploitable tout en étant en cohérence avec le sujet ?
J'ai trouvé…
NA : En fin de texte, un lien permet d'accéder aux éditions précédentes et à l'histoire de cette manifestation, crée en 1984.
Avant-propos
Avant 1922, Belfort possédait quelques promenades mais pas de square !
Pour être précis, elle eut trois promenades principales, la première longeant la place d'Armes, créée au 18e siècle ainsi que la deuxième, implantée le long de la Savoureuse sur la place devant le théâtre et la troisième créée en 1873, sur l'emplacement des glacis de la Porte de France.
Carte postale Belfort Place d'Armes vers 1850 (coll. JM)
On voit sur la carte postale tirée d'une gravure, la promenade ombragée par les arbres.
Le premier square de la Cité du Lion créé fut celui du Square du Souvenir, sur la rive gauche de la Savoureuse, en 1924.
Carte postale Belfort Square du Souvenir (coll. JM)
L'article va donc s'articuler sous la forme d'un reportage comme pour les éditions précédentes avec des apartés sur les trois premières promenades et sur les deux premiers squares belfortains, le square du Souvenir et le square jean Jaurès (actuel square Émile Lechten).
Comme pour les années précédentes, nous débuterons notre déambulation par l'entrée sud du faubourg de France, en venant de la gare, tel un visiteur lambda.
Faubourg de France
Le faubourg de France accueille plusieurs massifs disséminés, ce qualificatif n'est pas exagéré en cette année, sur son parcours.
1 Massif de l'Amicale des Jardiniers municipaux
Dans la cadre du reportage photographique effectué ce jour, vendredi 6 mai, j'ai pris mes clichés dans le sens inverse, je suis parti de la place d'Armes pour terminer par ce dernier massif installé à la hauteur du bijoutier Cupillard, faubourg de France.
Pourquoi, je vous dis ceci… car surprise quand je suis arrivé pour clôturer mon reportage par cet ultime massif, en découvrant sa composition !
Il est réalisé par l'Amicale des Jardiniers municipaux et a la particularité d'être agrémenté de fleurs mais aussi… de photos anciennes de massifs présents dans le square Jean Jaurès et dans d'autres lieux de la ville, dans les années 1950 !
Clichés photographiés aux promenades d'Essert ? et square Jean Jaurès (devenu square Lechten)
Clichés photographiés place de la Résistance (côté est) et place Corbis
Clichés photographiés place de la Résistance (côté est)
et square Jean Jaurès
Coïncidence surprenante !
La promenade de la place d'Armes
Une allée de tilleul fut plantée en 1751 sur la place d'Armes du côté est, entre la place de l'Arsenal et l'église Saint-Christophe (voir la carte postale en début de texte). Il y avait une fontaine.
2 Massif du Lycée agricole de Valdoie
Le deuxième massif est une réalisation du Lycée agricole de Valdoie qui a planché sur le thème proposé cette année…
Les éléves et encadrants ont d'une part représenté le blason de Belfort avec des plants de fleurs.
La partie centrale sensée être La Miotte ressemble plus à un grand "A" !
Et d'autre part, deux panneaux avec des copies de cartes postales dont certaines… me semblent être tirées du blog.
On va leur faire une fleur, on ne va rien dire puisque c'est écrit…
La promenade du Théâtre
Une autre allée de tilleul fut plantée le long de la Savoureuse en 1766, du côté de sa rive droite, à l'emplacement du théâtre. Elle fut renouvelée en 1829. Elle fut même protégée de la circulation par des grilles.
3 Massif du Centre périscolaire de la maternelle Kergomard
Une première pour ce Centre périscolaire de la maternelle Kergomard situé dans le quartier des Forges.
Quid du nom Kergomard ?
Pauline Kergomard née Reclus (1838-1925) (avec "d" final non présent sur la plaque signalétique du massif), fut l'initiatrice de la transformation des salles d'asile à but social en écoles maternelles.
Elle fut nommée inspectrice générale des écoles maternelles en 1881, par Jules Ferry. Plus de 100 établissements portent son nom.
Je ne pense pas que ce soit sa bicyclette !
Celle de l'institutrice ?
La promenade des glacis de la Porte de France
Le génie militaire, entre 1820 et 1830, fit planter de nombreux arbres, tilleuls et marronniers, sur l'ensemble des glacis dont ceux de la Porte de France.
4 Massif Centre périscolaire élémentaire Aragon
Suit le massif dépouillé du Centre périscolaire élémentaire Aragon, leur première participation, qui lui aussi arbore le blason de Belfort, mais en évitant l'écueil pour la représentation de la tour de La Miotte, en utilisant un dessin imprimé.
Le square du Souvenir
Il vint prendre place sur l'ancien champ de foire situé sur la rive gauche de la Savoureuse, au sud du pont Carnot, qui avait accueilli en 1924, le Monument aux Morts en hommage aux morts pour la France, lors de la Première Guerre Mondiale.
Rue Pierre Proudhon
5 Massif du Centre culturel et social du Mont et des Barres
À l'entrée de la rue Pierre Proudhon, le massif réalisé par le Centre culturel et social du Mont et des Barres.
Il représente assez fidèlement l'image d'un jardin "à l'ancienne" avec la cabane de FC, pas le Football Club de Sochaux, mais la cabane du citoyen domicilié à Astaffort !
C'est vrai que ce lieu d'aisance fut présent dans le fond de nombreux jardins, je peux en parler, non pas le chanter, comme Francis, car j'ai connu !
Leur jardin comporte aussi une partie de culture et une partie florale.
Le square du Souvenir (suite)
Suite au projet du Monument aux morts, le conseil municipal décida de réaliser en 1921 un écrin de verdure autour du monument. Le premier projet proposé en novembre 1924, fut celui de Gustave Tharin mais il ne fut pas accepté par le conseil de préfecture.
Place de la Commune de Paris
6 Massif de la Ville de Belfort
En continuant la rue Proudhon, on rejoint la place de la Commune de Paris pour découvrir le 6e massif, réalisé au compte de la Ville de Belfort.
Se mettant au parfum du lieu où est installé le manège pour enfants, le massif se compose de deux chaises sous un arbre.
Mais elles ne sont pas disponibles pour les parents attendant que leurs enfants profitent des tours de manège…
Le square du Souvenir (suite)
Il fallut attendre le 26 janvier 1925, pour que le conseil municipal adopte le projet de l'architecte parisien Albert Monnier, concepteur du Monument aux Morts.
La création du square fut à l'initiative de deux maires successifs, Noël Lapostolest (1920-1925) et Edouard Lévy-Grunwald (1925-1932).
Faubourg de France (suite)
Retour dans le faubourg de France en direction de la place Corbis...
7 Massif de la ville de Delémont (Suisse)
Nous revenons dans ce faubourg pour poursuivre notre déambulation nous permettant de découvrir la suite des massifs du Marché aux fleurs 2022… avec celui de la ville suisse de Delémont, jumelée avec Belfort depuis 1985; elle participe chaque année à Belflorissimo, depuis 2015.
Ses jardiniers ont réalisé un double massif, avec une décoration différente côté pile que côté face.
Une pancarte rappelle le "Centenaire".
Le square du Souvenir (suite)
Il fut installé deux fontaines en 1927 dans le square et vint en 1929, la statue du Gaulois mourant du sculpteur Léon Alexandre Delhomme. Une porte monumentale réalisée par Charles Schick en 1928, ferme l'entrée principale.
8 Massif de la Maison du quartier des Forges
Avec le massif suivant, réalisé par la Maison du quartier des Forges, nous retrouvons un deuxième jardin "à l'ancienne".
Les jardiniers des Forges ont ajouté des éléments traditionnels qui le jouxtaient, comme les cages à lapin, le bois en stère entrain de sécher…
Bien sûr, on retrouve le cabinet de toilette du fond du jardin mais aussi les fils tendus permettant de sécher le linge.
Le square du Souvenir (suite)
En 2000, le square du Souvenir reçut la stèle rendant hommage aux Sapeurs-pompiers belfortains morts pour la France et en 2006, le Monument aux Morts d'Indochine.
9 Massif du Comité des Fêtes de la ville de Belfort
Pour son massif, le Comité des Fêtes de la ville de Belfort avait fait l'effort d'être dans la thématique de cette édition de Belflorissimo, du moins pour la partie "Centenaire".
Pour se faire, il s'est appuyé sur le style de la mode à ces deux époques, en illustrant sur deux plaques reprenant le profil du département du Territoire de Belfort, complété de l'inscription d'un des deux millésimes, 1922 ou 2022.
Une troisième silhouette est présente, un épouvantail au style plus tendance 1922 que 2022, car loin d'être connecté…
Le square du Souvenir (fin)
En 2018, le square du Souvenir accueillit la statue du Poilu, "Le Soldat vainqueur", qui était installée à quelques mètres au nord depuis avril 1928. Elle est l'œuvre du sculpteur Léon Leyritz; le socle fut réalisé par le belfortain Eugène Traut.
10 Massif Le Savoir vert
Comme chaque année depuis 2016, l’entreprise paysagiste de Bavilliers, Le Savoir vert, participe au Marché aux fleurs et fidèle à sa ligne directrice propose un massif combinant verdure et en limitant la partie minérale.
Pour cette édition, il a déniché d'une part une ancestrale machine agricole dont je n'ai pas identifié sa fonction, un rouleau à gazon fantaisiste ?
Et d'autre part, une ancienne pompe à eau, à main, permettant de tirer l'eau d'un puit.
Le square du faubourg des Vosges
En 1923, le maire Noël Lapostolest proposa au conseil municipal d'acheter un terrain bordant l'entrée ouest du faubourg des Vosges; la ville possédait déjà un terrain contigu. L'idée étant d'en faire un jardin public réalisé par les services municipaux.
Place Corbis
À mi-parcours de cette déambulation, encadrant le théâtre et longeant la Savoureuse, sont installés les stands de la bonne cinquantaine de professionnels ayant répondu présent, horticulteurs et fleuristes, qui proposent un panel bien fourni en plantes, fleurs, arbustes…
Mais pas que, car il y a aussi présence d'artisans de la décoration et de produits alimentaires, de viticulteurs.
Le square du faubourg des Vosges (suite)
En juin 1925, le nouveau maire Edouard Lévy-Grunwald proposa d'aménager le terrain en un vrai square, à l'image du square du Souvenir. Un monument en marbre blanc, "l'Age de Pierre" du sculpteur Horace Daillon vint s'installer en 1926; il fit polémique par la nudité de ses personnages.
Reprenons notre parcours par étape.
11 Massifs de la Ville de Belfort
Massifs avec un "s", car toujours sur la place Corbis à l'opposé de la zone commerciale du Marché aux fleurs, la Ville de Belfort présente cinq variétés de jardin.
Le jardin à la française
Le jardin anglais
Le jardin potager
Le jardin de broderie
Le jardin public
Le square du faubourg des Vosges (suite)
Le square va prendre forme avec la réalisation en 1928 d'un petit bassin avec des motifs décoratifs et des jets d'eau. Il reçoit en 1929, une ballerine, "Fin de danse" réalisé par Fournier des Corats, installée au bout d'une pergola.
Boulevard Carnot
12 Massif de l'Association Belflorissimo
Devant le Monoprix, l'Association Belflorissimo affiche clairement le thème du Centenaire.
Jetons un œil !
Avec d'une part, une composition de bon aloi pour représenter les "100 ans".
Et d'autre part, une représentation du Lion, tout aussi bien réussie.
Le square du faubourg des Vosges (suite)
Il va encore s'agrandir, côté sud, pour ériger un portail monumental réalisé par le même ferronnier, Charles Schick.
11 Massif Jonathan Nature
Le second paysagiste participant à ce rendez-vous annuel, l'auxellois Jonathan Nature a lui aussi fait la part belle à une ancienne machine agricole.
Ici une charrue permettant d'effectuer les sillons dans la terre et de fermer le sillon après plantation.
Le square du faubourg des Vosges (suite)
En 1935, le square reçut la réplique du buste de Léon Deubel réalisé par le statuaire Philippe Besnard à partir de l’œuvre du sculpteur japonais Hiroatzu Takata, elle fut installée sur un socle de grès rose.
12 Massif Ville de Léonberg (Allemagne)
Nous voici arrivé au dernier massif, présent sur la place d'Armes devant la Mairie, celui de la seconde ville jumelée avec Belfort, depuis 1977.
Il s'agit de la ville allemande de Léonberg qui proposeun jardin traditionnel tourné style potager, avec quelques arbustes.
Prévoyant, il est équipé d'une ancienne pompe manuelle à eau !
Pour protéger les plantations, là aussi est présent un épouvantail sous la forme 3D d'un jardinier.
Voilà que se termine notre déambulation qui nous a permis de découvrir les massifs réalisés pour la 38e édition de Belflorissimo.
Le square du faubourg des Vosges => Square Lechten (fin)
En 2017, une nouvelle dame entra dans le square, Edith Cavell, statue réalisée par le sculpteur Hippolyte Lefèbvre. Elle était précédemment devant le pavillon Lévy-Grunwald depuis 1936. après un précédent transfert car elle fut implantée à son arrivée, devant le bâtiment principal de l'hôpital en 1925.
Carte postale Belfort Square Jean Jaurès (coll. JM)
Le square des Vosges, aujourd'hui square Émile Lechten depuis 1961, fut appelé aussi Square Grosborne, Square Deubel, Square Jean-Jaurès (1925). Son nom final est en hommage au premier chef jardinier de la ville, décédé cette même année.
NA : En fin de texte, un lien permet d'accéder au sommaire des articles sur les squares de Belfort et de leurs protégés (sculptures…).
Épilogue
Pour cette nouvelle édition, le thème "Centenaire et saveurs" n'était pas évident à mettre en musique florale par les jardiniers, toutefois certains ont tentés de s'y coller quand d'autres moins, mais le principal n'est-il pas de participer ?
Ce rendez-vous annuel apporte une animation bon enfant et permet à certains de donner des idées…
Il m'a permis aussi de revenir sur l'histoire de l'arrivée des deux premiers squares à Belfort.
JM
Reportage photographique : JM
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