L'Exposition des CCTB pour le Centenaire du Territoire de Belfort, l'évolution de l'urbanisme à Belfort (partie 1)
Comme annoncé dans le Sommaire, je vous propose de partir à la découverte des quartiers de Belfort, sous l'angle de l'évolution de l'urbanisme, en plus d'un siècle !
Cette première partie concerne le secteur des quartiers de la gare, du faubourg de Montbéliard, de la place Corbis et du faubourg de France.
Panneau de présentation de ce secteur (photo BF)
Cet article en quatre parties vient compléter l'exposition présente au Conservatoire Henri Dutilleux (Quartier Hatry), du 8 octobre au 6 novembre 2022; exposition réalisée pour le Centenaire du Territoire de Belfort (1922-2022), dans le cadre des animations du Mois du Livre 2022 à Belfort.
NA : En fin de texte, un lien permet d'accéder au Sommaire donc aux autres parties de cet article.
Partie 1
Le quartier de la gare
Dans ce quartier, les deux principales évolutions furent la construction de la nouvelle gare et du nouveau pont Michelet.
Le pont Michelet
Surplombant les voies ferrées, le pont Michelet actuel possède une architecture particulière, avec ces deux arches.
Le pont Michelet en 2022 (photo. BF)
Par ailleurs, peu de cliché repris en carte postale du premier pont construit vers 1885, hormis celle-ci-dessous.
Carte postale Belfort Le pont vers 1915 (coll. BF)
En direction du faubourg de Lyon, les immeubles situés de chaque côté, après le pont, sont toujours les mêmes.
Le pont fut détruit lors de la Seconde Guerre Mondiale.
Photo du pont en novembre-décembre 1944 (coll. BF)
À noter qu'il exista un passage à niveau, en face du faubourg de France reliant ce quartier et celui de la gare aux quartiers du faubourg de Lyon et du faubourg de Paris. Il fut fermé en 1909 et remplacé par un passage souterrain.
Carte postale Belfort Le passage sur les voies (coll. BF)
La gare
Une des infrastructures majeures de ce quartier est… la gare qui n'est plus celle d'origine !
La première fut construite en 1858, lors de la création de la ligne de chemin de fer entre Paris et Mulhouse, à partir des plans de l'architecte XXX.
Carte postale Belfort La gare vers 1912 (coll. JM)
Elle était située un peu plus au sud que la gare actuelle; son bâtiment principal était dans l'axe de la rue de la Banque, aujourd'hui rue Aristide Briand.
Quant à la nouvelle construite à partir de 1934, pour permettre d'absorber l'augmentation du trafic, au style arabisant, elle ne fut terminée qu'au début des années 1950, suite au conflit de la Seconde Guerre Mondiale. Son bâtiment principal est dans l'axe de la rue Thiers, donc plus au nord.
L'architecte Jules Bernaut en a dressé les plans.
Carte postale La gare début des années 1960 (coll. BF)
Comme on peut le constater, elles ont une architecture très différente, la nouvelle ayant même un beffroi style minaret.
Bien entendu, le nombre de voies a évolué avec l'impact grandissant du trafic ferroviaire ainsi que le nombre de quais.
Le parvis de la gare a évolué à plusieurs reprises, la dernière à l'occasion du projet Optymo phase II, en 2012.
Le faubourg de Montbéliard
Après la gare, remontons en partie le faubourg de Montbéliard.
Banque de Mulhouse / Tramway départemental
Dans le faubourg de Montbéliard, à noter que quelques mètres avant l'église Notre-Dame, après le carrefour avec les rues Aristide Briand et Gambetta, il existait à droite en allant vers le nord, une grande propriété.
Carte postale Belfort La propriété à droite (coll. JM)
En ce lieu, était installée une belle demeure, la Banque de Mulhouse.
Carte postale Belfort La banque de Mulhouse (coll. BF)
Elle a été remplacée par un immeuble entre 1968 et 1970.
La rue avec l'immeuble actuel (photo BF)
Il s'étire entre les rues Gambetta et Scheurer Kestner.
Un peu avant, au coin du croisement de la rue Aristide Briand avec le faubourg de Montbéliard, était l'arrêt du Tramway départemental qui fonctionna de 1913 à 1948.
Carte postale A gauche, l'arrêt du tramway départemental (coll. BF)
L'arrêt était à gauche devant la grille de l'immeuble de la rue Aristide Briand.
Église Notre-Dame des Anges
Une première église Notre-Dame des Anges fut inaugurée en 1908, dans la partie droite de ce nouveau bâtiment récemment construit, utilisé comme école.
Carte postale Belfort L'église Notre-Dame des Anges en 1914 (coll. BF)
Une seconde église construite entre 1926-1931, vint cacher son ancêtre !
Carte postale Vue aérienne des deux églises vers 1955 (coll. BF, réal. JM)
Carte postale Vue aérienne des deux églises vers 1955 (coll. BF, réal. JM)
Sur ces cartes postales, elle n'a pas encore son clocher qui n'arrivera qu'en 1957-1958.
La façade de l'église en 2015 avec son clocher (photo BF)
En 2015, cette dernière fut démolie pour cause de matériaux "friables" utilisés pour sa construction; celle de 1908 est toujours là !
A la place, un ensemble de bâtiments destinés au Cours Notre-Dame.
La façade du nouveau bâtiment du collège (photo BF)
L'hôpital militaire / La Maison des Arts et du Travail
Avant le théâtre, en remontant le faubourg, un autre secteur a subi de grands bouleversements ! L'Hôpital militaire, occupant à l'origine l'emplacement du Couvent des Capucins, dut s'agrandir à partir de 1845, suite à l'augmentation de la garnison de la Place forte belfortaine.
Carte postale Belfort L'Hôpital militaire vers 1903-1905
(coll. BF)
En 1977, les bâtiments furent rasés sauf un, le dernier construit en 1914, le long de la Savoureuse.
Carte postale Le dernier bâtiment de l'Hôpital militaire vers 1920 (coll. BF)
Il fut rénové en 1980 et devint La Maison des Arts et du Travail.
La Maison des Arts et du Travail en 2009 (photo. BF)
Le bâtiment n'appartient plus à la ville car il fut vendu au début des années 2010, devant accueillir une résidence offrant des appartements de standing.
Le théâtre
Au début du faubourg de Montbéliard côté place Corbis, le Théâtre municipal qui fut construit en 1877-1878, en bordure de la Savoureuse, suivant les plans des architectes S. & T. Ladrange. Il revint à Mr Fleury de la Hussinière, la charge des travaux.
Carte postale Belfort Le théâtre vers 1910 (coll. BF)
Avant sa construction, les représentations théâtrales se déroulaient dans une salle à l'arrière, côté sud de l'Hôtel de Ville.
La partie arrière du nouveau bâtiment fut utilisée par les sapeurs-pompiers avant de rejoindre une caserne implantée dans le quartier des Forges, en 1958-1960.
Ayant souffert pendant la Première Guerre Mondiale, le théâtre vit sa façade principale totalement reconfigurée en 1929-1931, à partir des plans de l'architecte (Julien) Hirsch.
Carte postale Belfort Le théâtre vers 1935 (coll. BF)
En 1979, la façade Est côté de la Savoureuse fut elle aussi reconfigurée, avec l'ajout d'une façade vitrée conçue par l'architecte Jean Nouvel.
Carte postale Le théâtre côté Savoureuse vers 1995 (coll. JM)
La place Corbis
Une importante intersection irrigue les quartiers du centre-ville, la place Corbis.
À la fin des années 1930, un aménagement type square fut aménagé sur la partie nord, côté de la Savoureuse. Les portiques sont les mêmes que ceux installés dans le square de le Roseraie.
Carte postale Belfort Place Corbis avec son aménagement (coll. BF)
Dans les années 1950, il fut installé aussi la cabine de l'agent de police qui reçut les équipements de commande des feux tricolores.
Extrait carte postale Au centre, la Cabine de l'agent (coll. BF)
Ce lieu avant cet aménagement, reçut un kiosque à journaux sous la forme d'une colonne Morris et, dans ses parages, prenait place la marchande de glaces.
Carte postale Place Corbis vers 1910 avec sa marchande de glaces
(coll. BF)
Pour mémoire, le pont Carnot actuel construit en 1904, remplaça l'ancien pont construit en 1752-1753, nommé le pont de la Savoureuse.
Carte postale Belfort Le pont de la Savoureuse en 1855 (coll. BF)
Ils n'étaient pas sur le même emplacement, le pont Carnot fut construit au sud de l'ancien pont, dans l'axe boulevard Carnot – faubourg de France.
Cartes postales montrant cet axe de circulation vers 1955 (coll. BF)
Peu de documents existent sur la construction du nouveau pont et la destruction de l'ancien, du moins aucune, à ce jour, sous la forme de carte postale !
Photo de la déconstruction du pont de la Savoureuse (doc. BF)
Sur cette photo unique, les ouvriers détruisent les piliers de l'ancien pont pendant que le nouveau pont nommé "Pont Carnot" en 1902, assure la circulation. De même, on peut voir la construction de l'immeuble du Bon Marché (aujourd'hui le Monoprix)
Le Faubourg de France
Les principales évolutions dans le faubourg de France, hormis qu'il est devenu en 1981 un faubourg piétonnier, sont des rehaussements d'immeubles, la disparition de certains et la transformation d'autres.
En descendant le faubourg en direction de la gare, quelques exemples…
Concernant les transformations, elles sont relativement récentes comme la création de la Galerie des Faubourgs en 1996 s'installant en lieu et place de l'immeuble situé au n°7 qui possédaient précédemment deux commerces aux activités évolutives, dont un fut un magasin de chaussures depuis 1886.
Carte postale Belfort L'immeuble au n°7 du faubourg (coll. BF)
Photo Entrée de la Galeries des Faubourgs (coll. BF)
En descendant le faubourg, sur la droite, les immeubles des n°24 à 32 vont être fondus pour devenir un seul immeuble en 1969, en devenant les Nouvelles Galeries.
Photo L'immeuble Bumsel en 1978 (coll. privée)
À l'origine, cette enseigne s'appelait Bumsel, terme encore utilisé aujourd'hui par les anciens; son activité débuta en 1877 au n°19, puis au n°28 en 1885, puis s'étendit au n°26 en 1902, au n°24 en 1909, au n°30 en 1913 et enfin au n°32 en 1930.
Carte postale L'immeuble Bumsel aux n°24 & 26 du faubourg (coll. BF)
Peu après, une traversée fut créée en 1977 pour rejoindre le centre commercial des 4AS, le Passage de France, marqué par la présence de la Fontaine de Rougemont.
Carte postale La Fontaine donnant sur le faubourg de France (coll. JM)
NA : En fin de texte, un lien permet d'accéder à l'article consacré à la Fontaine de Rougemont.
En pénétrant dans le passage de France par la rue Proudhon, on atteint une petite place en forme de patio, la Place de la Commune de Paris.
Carte postale La Place de la Commune de Paris (coll. JM)
Les immeubles des n°36 et en partie du n°38 furent détruits pour laisser… le passage à ce nouveau quartier.
Carte postale Belfort Les immeubles détruits (coll. BF)
Carte postale La Fontaines et l'entrée du quartier du passage de France (coll. JM)
Un des derniers lieux qui subit une grosse transformation de façade fut La Grande Taverne, immeuble construit en 1908, à partir des plans de deux architectes, le belfortain d’adoption Eugène Lux et le colmarien Gustave Umbdenstock.
Carte postale Belfort La Grande Taverne (coll. BF)
En 1952, la partie de droite de sa façade va être totalement reconfigurée car elle va devenir une salle de cinéma, le Rex.
Le cinéma le Rex en 1974 (photo. BF)
En 1988, démolition de la façade du Rex et rétablissement d'origine.
NA : Un lien en fin de texte permet d'accéder à l'article consacré.
Sans oublier que les façades des commerces sont régulièrement rénovées, principalement, suite aux changements d'enseignes.
Fin de la 1ère partie
En fin de texte, un lien permet d'accéder au Sommaire donc aux autres parties de l'article relatif à l'exposition.
Épilogue
Avec cette 1ère partie, nous avons effectué une boucle en abordant le centre-ville en partant de la gare, lieu d'arrivée des voyageurs au fil du temps pour rejoindre le faubourg de France en empruntant le faubourg de Montbéliard puis la place Corbis.
JM
Liens pour accéder aux articles cités
Le Sommaire de l'article sur l'exposition du Centenaire : Cliquer ici
La Fontaine de Rougemont : Cliquer ici
La Grande Taverne : Cliquer ici
Infos pratiques
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