EntreVues 2023 ne s’affiche pas sur les murs de la Cité du Lion, mais Belfort raconte son Cinéma !
MAJ le 9 décembre 2023
Pour cette 38e édition du Festival International du film, je ne puis vous offrir la découverte de l’affichage d’extraits de film sur les murs de Belfort, car les organisateurs n’ont pas renouvelé cette démarche, en 2023.
Affiche du festival EntreVues 2023
À l’occasion de cette nouvelle édition, l’affiche fait la part belle à l’italienne Monica Vitti, la star en devenir en 1960, dans le film "L’Avventura" sorti cette année-là, réalisé par son compatriote Michelangelo Antonioni.
Le Festival se déroule du 18 au 26 novembre.
Depuis 2016, hormis la période Covid, je construisais mon article sur le Festival EntreVues en vous proposant de découvrir cet affichage. N’étant pas enclin à rédiger un article sur la programmation, effectuée largement par ailleurs, il fallait trouver un autre angle d’attaque !
Difficile de s’assoir devant ces deux grands monstres du 7e art...
(photo JM)
Mon ami Bernard m’a suggéré d’articuler l’article sur le "Cinéma à Belfort". Pourquoi pas, à défaut du Lion de la Metro-Goldwyn-Mayer, celui de la Cité du Lion vaut bien une pseudo filmographie !
NA : En fin de texte, un lien permet d'accéder aux articles sur le Festival d'EntreVues, dont son historique.
EntreVues 2023
Quelques mots tout de même sur cette 38e édition…
Le festival débute par les Petites EntreVues, à destination des enfants sous le thème "100% magie" sur 3 jours, les 18, 19 et 22 novembre, et un programme de 7 films dont "Alice au pays des merveilles", "Harry Potter"…
Programme pour Les petites Entrevues (doc. JM)
Pour ce visuel, le héros n’est pas repris d’une animation existante mais s'appuie sur une création, une conception graphique signée par Barbee, personnage né pour Les Petites EntreVues en 2022.
Au programme du Festival des grands
Quelques mots sur cet incontournable rendez-vous annuel…
L’invité d’honneur est le réalisateur Luc Moullet.
Extrait pochette DVD Luc Moullet (coll. privée)
Comme chaque année, une compétition internationale dont 10 courts et moyens métrages et 10 longs métrages sont en concurrence pour les prix.
La rétrospective Labbrica est dédiée à Sophie Letourneur qui fut double lauréate lors d’EntreVues 2009, avec "La vie au Ranch" et en 2011, avec "Le marin masqué ".
La Transversale est dédiée à la disparition avec près d’une trentaine de films sur ce thème.
Il y a aussi des avant-premières.
Une nouveauté cette année, avec la projection de la mini-série "Small Axe" de Steve McQueen, titre repris d’une chanson de Bob Marley.
Et encore bien d’autres films… un programme riche à foison pour des frissons !
NA : En fin de texte, un lien permet d'accéder au site d'EntreVues.
Les débuts du cinéma à Belfort
Pour mémoire, la première projection cinématographique se déroula à Paris, le 22 décembre 1895, avec au programme, la série des dix petits films réalisés par Auguste et Louis Lumière, d’une durée d’une trentaine de secondes chacun, dont "La sortie de l'Usine Lumière à Lyon", "La voltige", "La pêche aux poissons rouges"…
Carte postale 1er Jour Les Frères Lumière (coll. JM)
NA : En fin de texte, un lien permet d’accéder à ces 10 petits films.
Cette projection est plus considérée comme des images animées successives que réellement un film !
À Belfort, la première projection de ce type fut prévue du 17 au 21 septembre 1896, au foyer du Théâtre, de 20 à 22 heures, avec 4 séances par soirée, avec un intervalle de 10 minutes entre chaque.
Carte postale Belfort Le théâtre (coll. privée)
Le prix d’entrée était de 0,50 cent.
Le journaliste du Ralliement informa les lecteurs que "ces séances donnent au spectateur l’illusion de la réalité, ont fait et font encore courir tout Paris. Elles sont une des parties les plus attrayantes de l’Exposition de Genève. Lorsqu’on en sort, on se demande si l’on a vu une représentation ou si l’on n’a pas plutôt assisté à la scène elle-même".
Extrait journal Le Ralliement (doc. Gallica, BNF)
Mais lors de première séance, l’appareil de projection fit des caprices de diva, refusant de projeter le programme qui reprenait celui de Genève et qui était celui de Paris, présenté un an plutôt ! Les belfortains furent privés de cette première, le rideau était tiré sur le mot fin sans avoir commencé…
Suite à ce faux départ, le tourneur ambulant remis le couvert, le 8 octobre 1896 avec un changement de lieu, car ce fut dans la salle de bal du Café Demeusy, situé au 17 du faubourg des Vosges.
Carte postale Belfort Café restaurant Demeusy (coll. JM)
Une seule soirée fut offerte aux belfortains, pas encore cinéphiles, à partir de 20h30, avec plusieurs séances.
L’inflation avait fait des siennes, le prix des places étant passé à 1 franc pour les premières et 0,50 francs pour les secondes.
La presse locale ne revint pas sur cette première… peut-être ayant peur de faire rugir le Lion de déplaisir !
D’autres projections furent organisées, dont une deuxième mi-novembre d’après le journal Le Ralliement.
Les enfants de la Cité du Lion
Il faudra attendre quelques années pour que le cinéma mette à l’affiche des enfants de la Cité du Lion.
Jean-Pierre Melville
Le premier fut Jean-Pierre Melville né Jean-Pierre Grumbach, même s’il est né à Paris le 20 octobre 1917, il possède des racines à Belfort où ses grands-parents, Jacques et Pauline, tenaient une boucherie au faubourg de France, puis Arthur né en 1902, le frère à son père qui s’installa rue du Manège. Jules, né en 1917, préféra une autre voie professionnelle, le négoce en gros de vêtements; activité qu’il va poursuivre avec son épouse Berthe, à Paris.
NA : Je n’ai pas trouvé ces commerces à ces adresses, dans les annuaires et les recensements consultés.
Jean-Pierre Melville passa une grande partie de son enfance à Belfort où il fit ses études au Lycée d’État, aujourd’hui le Condorcet et découvrit le cinéma, très tôt à la Grand Taverne; cette première fut la petite graine qui grandit et fit que le multiple visionnage du film "Calvacade" de Franck Lloyd en 1933, le décida à devenir cinéaste.
Livre sur Jean-Pierre Melville
Son pseudonyme "Melville" vient de sa présence à Londres, ayant rejoint la France Libre en 1942; nom de l’auteur de "Moby Dick", le romancier américain Herman Melville.
Son frère Jaques fut tué par le passeur en novembre 1942 dans les Pyrénées, lors de son équipée pour traverser la frontière au sein d’un groupe*, ayant la volonté de rejoindre l’Afrique du Nord.
*Groupe : Parmi les membres, il y avait un autre belfortain Pierre Dreyfus-Schmidt, né aussi en 1902, maire de sa ville, de 1935 à 1941 (révoqué), puis en 1945, et de 1958 à 1964.
Après la guerre, Jean-Pierre Melville devint son propre producteur de son premier court métrage, "Vingt-quatre heures de la vie d’un clown" (1946), puis son long métrage "Le silence de la mer" (1947). Il créa ses studios à Paris, dont vont sortir de grands films "Les enfants terribles" (1950), "Léon Morin, prêtre" (1961), "Le Doulos" (1962), "Le deuxième souffle" (1967), "Le Samouraï" (1968), "L’Armée des ombres*" (1969)… et "Un flic" (1972).
*L’Armée des ombres : L’histoire de son frère n’est pas étrangère à ce film.
Fiche sur Jean-Pierre Melville (coll. privée)
À gauche, Pierre Grasset; cette scène est tirée du film "Deux hommes dans Manhattan" du réalisateur, sorti en 1959.
Il fut aussi acteur dans une douzaine de film dont le sien "A bout de souffle", et pour d’autres réalisateurs dont "Orphée" de Jean Cocteau, "Landru" de Claude Chabrol…
Il décéda le 2 août 1973, à Paris.
Éric Ruf
Né lui à Belfort, le 21 mai 1969, Éric Ruf fit ses études dans la Cité du Lion dont le conservatoire, il intégra l’École Nationale Supérieure des Arts Appliqués et des Métiers d’Arts, à Paris en 1987.
Il se dirigea vers le théâtre, via des formations au Cours Florent en 1989, puis au Conservatoire National Supérieur d'Art Dramatique en 1992 et à la Comédie Française en 1993 où il devient Sociétaire (n°498) en 1998. Il assure la fonction d’administrateur général depuis 2014.
Magazine Transfuge : Eric Ruf (coll. privée)
Bien entendu, il joua dans de très nombreuses pièces de théâtre, mais aussi œuvra dans la mise en scène, les décors et la scénographie.
Il obtient trois Molières, en 2007, ceux de Meilleur comédien dans un second rôle et du Meilleur décorateur scénographe pour "Cyrano de Bergerac", puis en 2016 pour la création visuelle pour "Vingt mille lieues sous les mers".
Extrait fiche film La troisième partie du monde (coll. privée)
En parallèle, il mène une carrière d’acteur avec des rôles dans de très nombreux films dès 1995, plus d’une vingtaine dont "Place Vendôme" (1998), "Poupoupidou" (2011), "J’accuse" (2019)… et tout dernièrement "Les Trois Mousquetaires, I et II" (2023). Il est aussi présent dans des séries TV et téléfilms.
Tahar Rahim
Un autre enfant de la Cité du Lion, né le 4 juillet 1981, est devenu un acteur incontournable, Tahar Rahim. Tout comme son prédécesseur, il fut attiré tôt par le cinéma car il fréquenta les salles belfortaines dès son adolescence.
Lui aussi effectua ses études au Condorcet, ancien Lycée d’État puis après deux années où il ne trouve pas sa voie, il entra à l’Université Paul Valéry à Montpellier pour des études cinématographiques.
Extrait fiche film Tahar Rahim (coll. privée)
Une de ses premières apparitions sur les écrans, fut sur celui de la télévision, dans la série de Canal+, "La commune" (2007) mais aussi sur le grand écran dans le film "A l’intérieur" d'Alexandre Bustillo et Julien Maury, en tant que policier.
Dès son deuxième film, la consécration vint avec son rôle dans "Le prophète" de Jacques Audiard en 2009, où il obtint le prix du Meilleur comédien européen 2009, le prix Lumière du Meilleur acteur en 2010 et surtout les Césars de Meilleur espoir masculin et de Meilleur acteur, le 27 février 2010 !
Extrait fiche film Tahar Rahim (coll. privée)
Il va poursuivre sur cette piste d’envol et tourner dans de nombreuses productions françaises et internationales, dont "L’Aigle de la Neuvième Légion" (2011), "Or noir" (2011), "Samba" (2014), "Un hiver à New-York" (2019)… et le tout dernier Ridley Scott, "Napoléon" (2023) !
Autres personnalités du cinéma
D’autres belfortains font partie de la famille du 7e Art, comme Mohamed Brikat, acteur depuis 2007, Cyril Mennegun, réalisateur… qui eut le César 2013 du Meilleur premier film pour "Louise Wimmer".
Les films tournés
Belfort n’est pas une ville très exploitée pour tourner des scènes de films, mais elle a toutefois servi de cadre pour certains; le Jura surplante largement le Territoire de Belfort en Franche-Comté, il n’y a pas photo… de cinéma !
Nettoyage à sec
La plus grande partie du film "Nettoyage à sec" sorti en 1997, réalisé par Anne Fontaine, fut tournée à Belfort. Au casting, Miou-Miou, Charles Berling, Stanilas Merhar, Mathide Seigner, Michel Bompoil… et même Gérard Blanc, lui qui fut le chanteur des Martin Circus (1971-1988) et fit une carrière solo.
Affiche du film (coll. privée)
L’histoire tourne autour d’un couple formé par Miou-Miou et Charles Berling tenant un pressing en centre-ville depuis une quinzaine d’années qui les a mangés… Un soir, dans une boîte de nuit, leur vie va basculer par la faute d’un jeune travesti (Stanilas Merhar) et de sa sœur (Mathide Seigner) qui vont séduire le couple.
Une scène du film, Stanilas Merhar et Miou-Miou (coll. privée)
Le pressing devait être celui du 104 de l’avenue Jean Jaurès, aujourd’hui fermé mais ce fut un local quai Schwob, proche du Cinéma des Quais, qui servit pour les scènes.
Le pressing des Vosges quai Schwob (photo BF, 1997)
La boîte de nuit fut le Ranch, fermé aussi, situé derrière la gare, rue Louis Parisot; il fut un haut lieu de la nuit à Belfort dans ses plus belles années.
Apparemment d’après mon ami Bernard, le tournage des scènes dans le cabaret, fut réalisé à Bâle et non à Belfort.
D’autres lieux furent utilisés, l'usine Alsthom Transport, la clinique de la Miotte en lien avec l’activité du pressing.
Au fait, Anne Fontaine a découvert Belfort lors de sa venue au Festival EntreVues en 1992, où elle y obtint le Prix du public pour "Les histoires d’amour finissent mal en général". Elle vint écrire le scénario dans la Cité du Lion pour s’imprégner de la ville.
Le film fut présenté en avant-première à la Mostra de Venise le 4 septembre 1997, la sortie nationale fut le 24 septembre.
Fiche du film Nettoyage à sec (coll. privée)
Pour son premier film, Stanislas Merhar, obtint le Prix Première du Public au Festival des Acteurs à l'Écran de Saint-Denis (1997), le César du Meilleur espoir masculin (1998) et le Swan d'or révélation masculine du Festival du film de Cabourg (1998).
Lenz ou la liberté (Lenz oder die Freiheit)
En 1985, Belfort fut envahi à nouveau par l’Allemagne mais là pacifiquement pour bénéficier du cadre de la Cité du Lion, car la télévision allemande vint pour tourner une mini-série télévisée de 4 épisodes pour la ZDF, "Lenz ou la liberté" ou dans la langue de Goethe "Lenz oder die Freiheit", une production de la société Südwestfunk. La diffusion était prévue en 1986.
Place d’Armes (photo Nathalie Parisot, coll. AMB)
L’histoire se déroule en 1849 en Allemagne, lors de la révolution en pays de Bade et de son écrasement par l’Armée Prussienne, tiré du livre de Stefan Heym, "Lenz oder die Freiheit".
On n’était pas très loin de 1871…
Le réalisateur fut Dieter Berner, il était accompagné par une dizaine de techniciens.
Place d’Armes (photo Nathalie Parisot, coll. AMB)
Le tournage se déroula du 7 au 24 mai 1985, dans les glacis du Château, dans le tunnel d’entrée, le fossé près des casemates, le Fort de la Justice, la Porte de Brisach, la rue du Rosemont, la place d’Armes, la cour de l’Hôtel de Ville* et les rues alentour partiellement.
*L’Hôtel de Ville fut renommé "Rathaus" pour la circonstance, la mairie en allemand.
Entrée de l'Hôtel de ville (photo Véronique Inverzzini, coll. AMB)
Extrait de la photo : Inscription au fronton, RATHAUS
Des tonnes de sable furent déversées sur le secteur de l’Hôtel de Ville, pourtant il n'y avait pas de neige...
La production fit appel à des figurants locaux, près de 300, les belfortains et autres devinrent allemands pour jouer les scènes prévues par la production, dont le député européen actuel. Côtés allemands, une bonne trentaine d’acteurs étaient présents pour tenir les rôles principaux. Pas moins de 3500 costumes furent utilisés.
NA : En fin de texte, un lien permet d’accéder au film sur Youtube.
Les cinémas de Belfort
Un peu d'histoire sur les cinémas de Belfort...
Après les premières projections via un tourneur, le cinéma va s’installer dans la Cité du Lion dans les grandes enseignes type brasseries, dont le Café Danjean implanté dans le faubourg de Montbéliard où fut projeté en mars 1897, le premier film.
Carte postale Belfort Le Café Danjean (coll. JM)
Un autre établissement se tourna sur le créneau de la projection de films, la Brasserie Georges, située au 81 du faubourg des Vosges (aujourd’hui avenue Jean Jaurès).
Carte postale Belfort La Brasserie Georges Salle de cinéma (coll. BF)
D’autres lieux proposèrent des séances ponctuelles comme Le Glacier au coin du boulevard Carnot, de la place de la République, La Taverne Gauloise, au 72 du faubourg de France…
Carte postale Belfort La Taverne Gauloise Séance de cinéma (coll. JM)
Pour la belle saison, le Café Danjean et Le Glacier firent installer un écran à l’extérieur pour offrir des séances.
NA : Un article est dans mes tablettes sur ce sujet mais il me manque quelques éléments pour le finaliser, dont les années de projections, certainement avant 1914 !
Il y avait aussi des projections ponctuelles dans d’autres lieux de la ville.
La Grande Taverne
Mais le premier établissement qui créa une salle destinée en grande partie pour la projection de films fut La Grande Taverne, située au 35 du faubourg de France, par Messieurs Schill et Pottier.
Cette institution belfortaine ouvrit le 10 juillet 1908, elle s’était équipée d’une cabine de projection installée en hauteur dans sa grande salle, d’un écran et… d’un piano pour accompagner la projection des films muets.
Carte postale Belfort La Grande Taverne (coll. JM)
En 1926, La Grande Taverne fut rachetée par la SNCE (Société Nouvelle des Cinémas de l’Est), installée à Mulhouse qui va imposer une nouvelle orientation à ce commerce, pour le consacrer principalement au cinéma.
Donc on peut considérer que La Grande Taverne fut la première salle spécialisée de cinéma à Belfort, permettant de recevoir plusieurs centaines de spectateurs.
Elle ferma en 1952 pour laisser place à une nouvelle enseigne.
NA : En fin de texte, un lien permet d’accéder à l’article consacré à La Grande Taverne.
Le cinéma Kursaal
En 1911, Alphonse Boeglin ouvre une salle de cinéma spécifique dans un nouveau bâtiment construit à cet effet, le Kursaal, au 63 du faubourg des Vosges.
Carte postale Belfort Le Kursaal (coll. JM)
Il fut complété d’un café en 1929 et reçut une première rénovation en 1956; il fut même envisagé de changer d’enseigne pour Le Paris, idée émise en 1953 dans le cadre du projet, puis abandonnée.
Lors de le 2e Guerre Mondiale,en 1943, Louis Boeglin remplaça son père Alphonse à la tête du cinéma.
Plusieurs autres rénovations furent engagées, comme en 1973.
Une énième rénovation mais beaucoup plus importante, car structurelle, fut réalisée en 1981, entre le 27 avril et le 13 octobre, pour être à la hauteur de la concurrence et devenir un complexe avec cinq salles, trois au sous-sol et deux à l’étage, offrant 906 places au total.
Belfort Le nouveau Kursaal (photo journal Le Pays, doc. AMB)
Elle fut à l’initiative des propriétaires, Madame Boeglin & et sa fille Madame Hartmann.
En 1994, le Kursaal fut à nouveau modernisé.
Mais l’heure de fermer le rideau vint suite à la création du Cinéma des Quais, les dernières séances furent données le 22 octobre 2002.
Le cinéma L’Eldorado
Toujours dans le faubourg des Vosges, un peu plus haut, fut créé peu de temps après le Kursaal, une autre salle de cinéma, au numéro 141, L’Eldorado, à l’initiative de Messieurs Doucelance, et Louis Boeglin de la Compagnie des cinémas de l’Est.
Il offrait 480 places.
Carte postale Belfort le faubourg des Vosges, le cinéma à droite
(coll. JM)
Il fut fermé dans les années 1960.
Les cinémas Le Foyer / Vox / La Caravelle
Toujours dans le faubourg des Vosges, fut créée une nouvelle salle de cinéma plus thématique, entre les deux guerres, car dû à l’initiative de la paroisse Saint-Joseph, Le Foyer, implantée au 81 du faubourg des Vosges.
En 1956, il devint le Vox, changeant d’orientation… cinématographique.
Au cas où, je recherche des photos de ces lieux.
Nouveau changement d’enseigne en 1975, pour devenir La Caravelle, salle qui fut prisée par sa programmation et ses 500 places. Elle quitta son port d’attache en 1987.
Le cinéma de l’ABC
En 1951, un nouveau cinéma s’installa dans le sud du faubourg de France en lieu et place de l’Hôtel Américain, au numéro 72, à l’initiative de Louis Boeglin, propriétaire du Kursaal.
Il revenait dans les murs où furent organisées des soirées cinématographiques au début du siècle, à la brasserie de la Taverne Gauloise.
Belfort Le cinéma l’ABC en 1970 (photo BF)
Il fut soumis à des rénovations et proposa environ 500 places, entre l’orchestre et le balcon.
Il baissa aussi son rideau, en 1985, sans tambour ni trompette !
Le cinéma le Rex (ex La Grande Taverne)
En 1952, la Grande Taverne ferma ses portes car un nouveau projet pris jour initié par Société Nouvelle des Cinémas de l’Est qui transforma le bâtiment pour en faire deux activités distinctes, la partie gauche fut louée à la Maison L’Hôte, spécialisée dans l’ameublement, qui modifia la façade pour insérer une vitrine.
La partie droite fut elle aussi modifiée pour la transformer en une toute nouvelle salle de cinéma avec un grand écran qui devint en 1955, le Rex. Un clin d’œil à celui de Paris.
Belfort Le cinéma le Rex (photo BF, 1974)
Sa façade est due à l’architecte Georges Peynet (1904-1979), spécialiste de ce type d’activité.
Lui aussi du baisser son rideau, le 18 février 1986.
Les cinémas Alphas
Dans le cadre de la construction du centre commercial des 4 AS en 1976, il fut intégré un cinéma dans la partie nord, Les Alphas, il ouvrit en 1978.
Rapidement, il fut le cinéma central de la ville, "the place to be" car il bénéficiait d’un environnement attractif avec cafétaria, disquaire, supermarché… et un parking souterrain.
Belfort Côté nord des 4 AS, au fond le cinéma (photo privée)
Débutant avec trois salles, il fut complété de deux autres en 1980.
Mais lui aussi qui fut Le cinéma de Belfort va rendre les armes à l’ouverture du Cinéma des Quais, en 2002.
Le Cinéma des Quais
Le 14 novembre 2002, ouvrit le multiplexe construit dans les murs de l’abattoir, pas spécialement spécialisé dans les films d’horreur, le Cinéma des Quais. Les concepteurs du projet n’osèrent pas choisir comme enseigne…
Belfort Cinéma des Quais lors du Festival EntreVues 2012 (photo JM)
Sur 10 000 m², il offrait à l'ouverture 14 salles et diffusait 5 films en même temps.
Retour en ce lieu pour rejoindre le Festival EntreVues 2023.
EntreVues s’affiche
Les organisateurs du festival EntreVues ont réduit la voilure en 2023, deux jours de moins, moins d’affichages distinctifs et point de supports de communication pour les collectionneurs (carte postale, carte COM, de marque-page…).
L'entrée du Cinéma des Quais moins flamboyante en 2023...
un peu de bleu à l'âme (photo JM, 2023)
Comme toujours, du moins depuis 2002, le Festival se déroule au Cinéma des Quais de Belfort qui a fait sa mue cette année puisque Pathé est remplacé par Kinépolis, depuis le 29 mars.
Tout de même, cette 38e édition offre un très beau programme varié pour tout les cinéphiles ou pas, en ce mois de novembre de grisaille où la lumière est plus présente à l’intérieur qu’à l’extérieur…
Le hall de l’intérieur du complexe aux couleurs d'EntreVues (photo JM)
NA : Pour découvrir la richesse de la programmation, un lien en fin de texte permet d’accéder au site EntreVues.
Épilogue
Cet article permet de découvrir dans le cadre du Festival EntreVues 2023, la scène cinématographique de Belfort, au cours d’un siècle sous différents angles, les débuts du cinéma à Belfort, réalisateur & acteurs belfortains, les films tournés dans la ville, l’histoire des salles de cinéma dans la Cité du Lion.
Je dois confier que j'ai des incertitudes sur certaines dates sur l'histoire des cinémas de Belfort que je tâcherai de valider et de corriger si nécessaire...
La suite du programme se trouve au Cinéma des Quais…
Bon festival 2023
JM
Reportage photos : JM
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Références Web : Sites Wikipédia, EntreVues, Dossier du film Lenz ou la liberté (doc. Archives municipales, AMB), Journaux L’Est Républicain et Le Pays, Vivre le Territoire…
Infos pratiques
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