L'École pratique de Commerce et d'Industrie de Belfort, le choix des entreprises en charge des équipements nécessaires
En 2023, on fête le 100e anniversaire de l'inauguration d'un nouvel établissement scolaire créé à Belfort, l'École pratique de Commerce et d'Industrie de Belfort.
Après avoir découvert la genèse du projet, l’évolution de la reconfiguration des bâtiments de l’ancienne entreprise de charpenterie Charles Frey via les plans et le processus du choix des entreprises pour effectuer les gros travaux structurants, il restait encore des étapes à franchir pour la transformer en future École.
Plan du bâtiment central (photo, doc. AMB)
Cette cinquième partie est consacrée au choix des entreprises devant fournir les équipements de fonctionnement et d’enseignement nécessaires pour accueillir les élèves et assurer les cours dans les formations prévues.
NA : En fin de texte, un lien permet d’accéder à la suite de cet article via le Sommaire.
1922, choix des entreprises
Si une première phase fut l’adjudication des 5 lots concernant les gros œuvres dès la fin de l’année 1921, cette phase du projet n’était pas terminée, loin sans faut car pour rendre opérationnelle cette future école, il restait une multitude de besoins à couvrir.
Plan des façades sud de l’ancienne entreprise (doc. AMB)
Dans le cahier des charges du projet, il était prévu à l’article 34, que l’installation du chauffage central, de l’éclairage, des vestiaires, des lavabos et WC, des machines-outils, de l’outillage, de l’ameublement, du matériel de bureau… serait traité de gré à gré par la municipalité après concours.
Création d’une commission
Lors du conseil municipal du 11 février 1922, il fut décidé de créer une Commission chargée d’examiner les propositions des entreprises pour répondre aux concours établis par le directeur des travaux communaux.
Extrait de la délibération du 11 février 1922 (doc. AMB)
Elle fut constituée des conseillers municipaux, René Birkel, François Bussière, Edouard Deshaie, Louis Metzger, Ernest Philippe et Eugène Tschaen
Les entreprises sélectionnées par la Commission
La Commission étudia les offres des entreprises et choisit celles qui répondaient le mieux aux cahiers des charges établis par le directeur des travaux communaux.
Carte postale Belfort L’Hôtel de Ville (coll. JM)
Elle proposa ensuite, lors de conseils municipaux, d’attribuer les marchés aux entreprises qu’elle avait sélectionnées.
Choix de l'entreprise pour les équipements des ateliers et classes
La Commission proposa le 20 mai 1922, au conseil municipal de confier à l’entreprise Grandjean et Cie, installée au 30 de la rue Thomann à Strasbourg, l’étude du projet définitif pour l'installation de machines-outils et de l'ameublement destinés à l’équipement de la future École.
Extrait d’une facture de la société Grandjean (doc. AMB)
La proposition fut entérinée par les conseillers municipaux; elle fut approuvée par le secrétaire général délégué de la préfecture, Louis Bacalerie, le 1er juin 1922.
Extrait de la délibération du 20 mai 1922 (doc. AMB)
Le 24 juin 1922, les conseillers municipaux autorisèrent le maire à passer commande à l'entreprise Grandjean et Cie pour la fourniture et l'installation de machines-outils et de l'ameublement pour le montant du devis ramené à 458 555,00 francs, validé par la Commission chargée de comparer les offres, le 20 mai 1922 et par la Commission des finances le 22 juin 1922, et approuvé par le sous-secrétaire d'état de l'Enseignement technique, le 23 juin 1922.
Extrait de la délibération du 24 juin 1922 (doc. AMB)
La situation demandait de ne plus prendre de retard pour effectuer les commandes.
L'ensemble de ces décisions fut approuvé par le secrétaire général délégué de la préfecture, Louis Bacalerie, le 12 juillet 1922.
Installation d'un transformateur
Le 21 juillet 1922, le directeur des travaux informa le maire, via un rapport, que la force motrice devait être fournie sous la forme de courant triphasé pour alimenter les différentes machines, rendant nécessaire d'installer un poste de transformation alimenté et relié par un câble au poste de pompage de la SACM (Société Alsacienne de Constructions Mécaniques)
Carte postale Belfort Société Alsacienne de Constructions Mécaniques
(coll. privée)
Cette installation n'était pas prévue dans le budget initial. Par contre, elle pourrait être compensée financièrement, par la vente des machines et matériels non utilisables de l’ancienne entreprise.
Lors de la séance du conseil municipal du 29 juillet 1922, fut adopté le devis de cet équipement incontournable pour le fonctionnement de l’école.
Extrait de la délibération 29 juillet 1922 (doc. AMB)
Le devis s'élevait à 25 600,00 francs correspondant à l'installation du transformateur (22 000,00 francs) et la construction d’une cabine (3600,00 francs) pour le recevoir.
Extrait de la délibération, la décision actée du 29 juillet 1922 (doc. AMB)
Le conseil municipal demanda l'autorisation à la préfecture de traiter de gré à gré avec la Société des Houillères de Ronchamp pour la partie électrique et l'aménagement du local, ce dernier devant être réalisé par l'entreprise belfortaine de travaux publics Simon Simonet, adjudicataire du lot maçonnerie (Lot 1).
Pour financer cet équipement et installation, le conseil municipal choisit de prélever les fonds nécessaires provenant des fonds libres de l'exercice.
Carte postale Ronchamp Station centrale électrique (coll. privée)
L'autorisation fut approuvée le 15 novembre 1922, par le secrétaire général délégué de la préfecture.
Choix de l'entreprise pour le chauffage central
Le 29 juillet 1922, les conseillers municipaux furent sollicités pour acter sur le choix du prestataire pour l'installation du chauffage central.
Extrait de la délibération 29 juillet 1922 (doc. AMB)
Le rapport du directeur des travaux communaux du 19 juillet 1922, s'appuyant sur le choix de la Commission en charge de comparer les offres du 11 février 1922, proposa de retenir la Maison Bur et Cie de Dijon (Côte d’Or), pour un devis s'élevant à 34 000,00 francs.
Extrait courrier Maison Bur & Cie (doc. AMB)
Il rappela que depuis le compte-rendu de la commission, il fut décidé d'ajouter une salle de classe supplémentaire et le chauffage du bureau du directeur, qui vont nécessiter un budget supplémentaire d'environ 6 000,00 francs à prévoir. La Commission des finances avait donné son accord le 27 juillet.
Extrait de la délibération 29 juillet 1922 (doc. AMB)
Le conseil municipal avalisa la proposition et demanda l'accord à l'administration préfectorale de pouvoir traiter de gré à gré avec le prestataire retenu; elle fut approuvée le 27 septembre 1922, par le secrétaire général délégué de la préfecture, Louis Bacalerie.
Choix de l'entreprise pour les sanitaires et vestiaires
Toujours lors de ce conseil municipal du 29 juillet 1922, les conseillers actèrent le choix du prestataire proposé par le directeur des travaux communaux, l'entreprise belfortaine Charles Wagner, pour installer les sanitaires (lavabos et WC) et les vestiaires. La délibération demandait à l'instance préfectorale, de traiter de gré à gré ce marché.
Extrait de la délibération du 29 juillet 1922 (doc. AMB)
Le secrétaire général délégué de la préfecture, Louis Bacalerie, approuva la décision le 25 septembre 1922.
Carte postale Exemple de salle de lavabos (coll. privée)
Choix de l'entreprise pour le bureau commercial
À cette même date, le 29 juillet 1922, le conseil municipal ratifia la proposition faite par la Commission des devis pour l'installation du bureau commercial et de confier le projet à l'expert-comptable M. Fuset installé à Denain (Nord), pour le montant de 45 050,00 francs.
Extrait de la délibération du 29 juillet 1922 (doc. AMB)
Toutefois, le conseil municipal imposa que les fournisseurs de Belfort devaient être consultés en concurrence avec les fournisseurs du devis et que les honoraires de M. Fuset s'élèveraient à 5% des fournitures, en contrepartie de la prise en charge totale de l'exécution de son devis (préparation des marchés, passation des commandes, vérification des factures…).
Lors du conseil municipal du 9 septembre 1922, il fut décidé de suivre les propositions de la Commission de passer commandes directement à différentes sociétés pour l’acquisition de matériels et bénéficier de réductions par rapport aux montants demandés par l'expert-comptable M. Fuset.
Extrait de la délibération du 9 septembre 1922 (doc. AMB)
Les fournisseurs sélectionnés furent
- Maison Falcot de Lyon : Tables de bureau (10 623,00 francs)
- Maison Japy, à Beaucourt : Machines à écrire Japy (9 675,00 francs)
Carte postale Beaucourt Opération de contrôle des machines à écrire (coll. privée)
- Bureau Moderne, à Belfort : Meubles spéciaux en acier, duplicateur Edison, Miméoscope (8 168,55 francs)
- Bureau Moderne, à Belfort : Machines spéciales type Ronéo (2 785,00 francs)
Publicité Le Bureau Moderne dans l’annuaire 1922-1923 (doc. BF)
- Marcel Schmitt, à Belfort : Clavier pour l’enseignement de la dactylographie, système Navarre (1 300,00 francs)
- Maison Martin, à Paris : Reliures spéciales à feuillets mobiles (723,00 euros)
- Librairie Schmitt, à Belfort : Cartons pour le classement des fournitures (331,00 francs)
Carte postale Belfort Librairie Schmitt, faubourg de France (coll. privée)
- Marcel Schmitt, à Belfort : Accessoires de bureau, presse à copier… (150,00 francs)
Les décisions entérinées par le conseil municipal, furent approuvées le 27 septembre 1922, par le secrétaire général délégué de la préfecture, Louis Bacalerie.
On était à 4 jours de l’ouverture de l’École pratique ! Il est certain que la municipalité avait dû négocier avec les fournisseurs, des délais réduits d’approvisionnement.
Vente du matériel excédentaire de l'usine
Le 29 juillet 1922, le conseil municipal confirma la décision prise le 24 juin de mettre en vente les matériels et équipements non utilisables de l’ancienne entreprise, dans le cadre du fonctionnement futur de la nouvelle École.
Extrait de la délibération du 29 juillet 1922 (doc. AMB)
Liste du matériel avec mise à prix
- 1 générateur à vapeur Wolf 20 000,00
- 1 dynamo pour éclairage 1 000,00
- 1 tenonneuse 4 000,00
- 1 toupie 2 500,00
- 2 scies circulaires (2 x 2000,00) 4 000,00
- 1 banc à coller 800,00
- 1 scie à ruban 600 3 000,00
- 1 machine à percer de forge 250,00
- 1 poinçonneuse cisaille 250,00
- 1 étau 100,00
- 4 établis de menuisier (4 x 500,00) 2 000,00
Le secrétaire général délégué de la préfecture, Louis Bacalerie, approuva la décision le 7 août 1922.
Choix de l'entreprise pour l'éclairage
Le 9 septembre 1922, le conseil municipal décida de suivre la proposition de la Commission en charge du traitement des devis, de demander à l'autorité préfectorale de pouvoir passer la commande de gré à gré avec l'entreprise belfortaine Louis Cadell située rue de Mulhouse, pour l'installation de l'éclairage; le devis s’élevait à 10 000,00 francs.
Extrait de la délibération du 9 septembre 1922 (doc. AMB)
Louis Bacalerie, le secrétaire général délégué de la préfecture, le 21 septembre 1922, approuva la solution adoptée lors de la délibération du conseil municipal.
Publicité Louis Cadell dans l’annuaire 1922-1923 (doc. BF)
NA : Cette entreprise avait installé, entre-autre, les équipements électriques dans la Salle des Fêtes; en fin de texte, un lien permet d'accéder à l'article consacré à leur prestation.
Choix de l'entreprise pour les liaisons électriques
Suite au rapport du directeur des travaux demandant de ratifier le marché de gré à gré passé à l'entreprise belfortaine Louis Cadell pour établir les liaisons électriques entre le transformateur et les ateliers, le conseil municipal acta la proposition le 9 décembre 1922. Le montant de la facture s'élevait à 4 400,00 francs.
Extrait de la délibération du 9 décembre 1922 (doc. AMB)
Cette démarche fut liée à l'urgence du besoin et la présence de cette entreprise sur le site.
Le secrétaire général délégué de la préfecture, Louis Bacalerie, approuva le 23 janvier 1923, la décision retenue lors de la délibération.
Fin de la 5e partie, la suite à découvrir via le Sommaire (lien ci-dessous).
Épilogue
Cette cinquième partie permet de découvrir les entreprises retenues, en charge de réaliser les installations de fonctionnement complémentaires aux gros travaux, le chauffage central, l’éclairage, des lavabos et WC, les vestiaires… et celles destinées à l’enseignement, les machines-outils, les outillages, l’ameublement… et les fournitures de bureaux.
Un élément important pour le fonctionnement des machines-outils fut oublié lors de l’élaboration des devis, le transformateur, de quoi alimenter cet épilogue !
Un constat, pour une ouverture de l’École le 2 octobre 1922, il restait encore beaucoup à faire pour qu’elle soit opérationnelle !
JM
Liens pour accéder aux articles cités
L’École pratique de Commerces et d’Industrie, le Sommaire : Cliquer ici
Construction de la Salle des Fêtes, l’éclairage : Cliquer ici
Références : Dossier École pratique (Archives municipales de Belfort, AMB),
Infos pratiques
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