Carte-Lettre militaire du 42e Régiment d'infanterie à Belfort n°1 !
Je poursuis une série d’articles sur un type de document assez insolite, du moins pour les non-initiés, à la limite de la carte postale, une "Carte-Lettre militaire", ici consacrée au 42e Régiment d'infanterie qui prit garnison à Belfort, à la caserne Bougenel, en voici une première version.
Carte-Lettre militaire 42e Régiment d'infanterie, dépliée (coll. JM)
Comme celles présentées précédemment concernant le 35e Régiment d’infanterie, elle se déplie ou se plie en deux, la correspondance inscrite étant à l'intérieur protégée des regards par la fermeture du document préencollé.
NA : En fin de texte, un lien permet d’accéder aux articles précédents.
Le 42e Régiment d'infanterie
Ce Régiment voit son origine remontant à 1635, sous le nom du Régiment de Calvisson, nom d'un gentilhomme lorrain, N. de Louet marquis de Calvisson qui avait levé cette armée.
Il faut attendre 1er janvier 1791, pour voir son appellation s'approcher de son titre final, 42e Régiment d'infanterie de Ligne.
Carte postale Le drapeau du 42e Régiment d'infanterie avec les dates de ses principaux engagements (coll. JM)
Avant cette dénomination, il eut deux autres appellations, le Régiment de Montpezat (1638) qui succéda au Régiment de Calvisson, puis le Régiment du Limousin (1684).
Il prit l’appellation de 42e Régiment d’infanterie en 1882, après plusieurs appellations différentes. Il fut dissout en 1923, recréé en 1936, en 42e Régiment d’infanterie de forteresse, puis à nouveau dissout en 1940, recréé en 1952, comme 42e Bataillon d’infanterie, devint en 1958, 42e Régiment d’infanterie mécanisé. Sa dernière dissolution date de 1991.
Ce Régiment fut affecté à la Place forte de Belfort, dans la caserne Bougenel, en 1903.
Carte postale Caserne Bougenel 42e Régiment d'infanterie (coll. JM)
Il y resta jusqu’en 1914, au début de la Première Guerre mondiale.
Le nom de la caserne est celui du général de division Jean-François Bougenel (1786-1865).
Présentation du document
Ce document se présente sous la forme d'une double carte postale moderne (15 x 10 centimètres) pliée, composée
- d'une face "extérieure" avec deux visuels différents, un pour chaque partie
- d’une face "intérieure" avec une partie historique du régiment et une partie réservée pour la correspondance.
Carte-Lettre militaire côté intérieur déplié (coll. JM)
Le document d’origine possède sur son pourtour une partie gommée d’un centimètre environ, délimité par un pointillé, permettant de le fermer et rendant la correspondance discrète.
Ce document "ouvert", est incomplet car il manque la partie supérieure et les parties de chaque côté, certainement découpées à l’ouverture de la Carte-Lettre par le destinataire.
Le côté extérieur du document
Donc deux visuels différents pour ce document se pliant en deux.
La partie de droite
Le côté droit présente le visuel de militaires du 42e Régiment d’infanterie installés aux tables, équipant la véranda de la cantine de la caserne Bougenel, à Belfort.
Carte-Lettre militaire visuel de droite : La véranda de la cantine
En partie inférieure, un champ est prévu pour l'expéditeur afin d'inscrire les coordonnées du destinataire.
Extrait de la partie de droite :
Le champ destiné à l'adresse du destinataire
La partie de gauche
Le côté gauche présente le visuel du Monument des Trois Sièges.
Carte-Lettre militaire visuel de gauche : Monument des Trois Sièges
NA : Je reviendrai sur ce visuel via un autre article.
Le côté intérieur du document
Deux parties distinctes dans la partie intérieure du document.
La partie de droite
Le côté droit décrit l’historique des différentes appellations du 42e Régiment d’infanterie depuis sa création en 1635, en donnant l’appellation Régiment du Limousin qui ne fut pourtant baptisé ainsi qu’en 1684; il fut créé en réalité, sous le nom du Régiment de Calvisson.
Le texte stipule les faits d’armes majeurs du Régiment.
Carte-Lettre militaire : L’historique de régiment
La partie de gauche
Le côté gauche est réservé à la correspondance de l’expéditeur
Carte-Lettre militaire : La partie pour la correspondance
Par ailleurs, on peut apercevoir, du moins ne pas apercevoir, le nom ou le prénom de la destinatrice en partie supérieure, car découpée à l’ouverture du document.
À droite, en partie supérieure est le champ destiné à écrire la date.
Extrait de la partie correspondance : Le champ prédéfini
Sur le côté droit, est imprimée aussi la raison sociale de l’éditeur du document.
"<< Carte-Lettre >> Touriste et Militaire, 18, Rue Eugène-Gibez Paris"
Extrait de la partie Historique : La raison sociale partielle
Mes recherches ne m’ont pas permis d’obtenir des informations sur cet éditeur parisien !
Quelques mots sur cette correspondance...
Cette Carte-Lettre écrite le 7 novembre 1914, par un militaire, un réserviste rappelé, informe sa correspondante, sa fille Albertine, sur le déroulé de sa journée depuis son départ de Dijon "Parti hier à minuit, sommes arrivés à Belfort à 2 heures de l’après-midi, et parti à pied jusqu’à Giromagny à 14 kilomètres de Belfort…"; il lui signale aussi qu’il part le lendemain en direction de l’Alsace, pour occuper les villes conquises, dont Mulhouse reprise aux allemands…
Épilogue
Un article sur une nouvelle "Carte-Lettre militaire", pour présenter ce type de document, proche de la carte postale, mais au format double se pliant pour fermer le document, cachant la correspondance.
Chance pour celle-ci, elle est entière ou presque, car souvent malheureusement, les deux parties sont séparées; on retrouve plus une partie que l’autre, celle ne portant pas la correspondance, celle-ci expliquant cela !
JM
Lien pour accéder à l’article cité
Carte-Lettre militaire 35e Régiment d'infanterie à Belfort n°2 :
Référence : Wikipédia
Infos pratiques
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