Sotchi, Jeux Paralympiques d'hiver 2014
MAJ le 31 janvier 2022
Initialement, je voulais rédiger un article sur les résultats de l’Equipe de France lors des Jeux Olympiques 2014 à Sotchi mais, nos athlètes ont eu une couverture médiatique très importante et que pouvais-je apporter de plus !
C’est en regardant la deuxième partie des Jeux, ceux des Jeux Paralympiques que m’est venu l’idée de mettre en valeur ces Athlètes. La couverture médiatique, elle par contre, fut assez faible si je prends en référence mon quotidien régional… heureusement, France 4 a proposé du 7 au 16 mars, plus de 60 heures de direct.
Historique sur les Jeux Paralympiques
Les Premiers Jeux Paralympiques (1) eurent lieu à Rome en 1960, du 18 au 25 septembre, une semaine après les Jeux Olympiques d’Eté grâce au docteur Ludwig Guttman (2) et le docteur italien Antonio Maglio (3). Le premier susnommé est considéré comme le fondateur du mouvement paralympique, il est le pendant du Baron Pierre de Coubertin.
Le 28 juillet 1948, il organisa les 1er Jeux de Stocke Mandeville, le jour de l’ouverture des Jeux Olympiques de Londres. Cette première compétition nationale permit à des athlètes handicapés de concourir sur deux épreuves, le basket et le tir à l’arc.
Photo des 1ers Jeux de Stoke Mandeville
Elle devint internationale en 1952 avec la participation d’une équipe hollandaise. Pour la première fois en 1960, ces jeux quittent l’Angleterre pour être organisés en Italie sous l’égide de l’ISMGF (International Stoke Mandeville Games Federation ou Fédération Internationale des Jeux des personnes paralysées).
Pour ces premiers Jeux à Rome, 23 nations étaient représentées avec 400 athlètes (souffrant de lésions à la moelle épinière), dont la France, pour concourir sur 57 épreuves dans 8 disciplines : athlétisme, basket-ball en fauteuil roulant, billard (snooker), dartchery (mélange de fléchettes et de tir à l’arc), escrime en fauteuil roulant, natation, tennis de table et tir à l’arc.
Cérémonie d’ouverture à Rome (Photo ICP)
Ce fut l’Italie qui remporta le classement général avec 80 médailles (29 or, 28 argent et 23 bronze) devant le Royaume-Uni et l’Allemagne de l’Ouest. La France se classa à la 9ème avec 7 médailles (3 or, 3 argent et 1 bronze).
Il faut attendre 1976, pour que des jeux d’hiver soient organisés en Suède à Örnsköldsvik (ville au centre est du pays).
16 nations participèrent du 21 au 28 février avec 250 athlètes sur des épreuves de ski alpin et de ski de fond regroupant 43 épreuves.
Logo des Jeux d’Örnsköldsvik (Wikipédia)
Ce fut l’Allemagne de l’Ouest qui prit la 1ère place du classement général avec 28 médailles (10 or, 12 argent et 6 bronze) devant la Suisse (12 médailles, 10 or, 1 argent et 1 bronze) et la Finlande (22 médailles, 8 or, 7 argent et 7 bronze). La France termina 8ème avec 5 médailles (2 or et 3 bronze).
En 1992, les Jeux se déroulent à Tignes du 25 mars au 1er avril avec 24 nations, 365 athlètes, 2 disciplines (ski alpin et ski nordique) et 79 épreuves (Descente, Super G, Géant, Slalom, Ski de fond et Biathlon).
Carte postale Tignes avec le timbre émis pour ces Jeux et le cachet
Chez elle, la France prit la 6e place avec 19 médailles (6 or, 4 argent et 9 bronze) au classement général. Les Etats-Unis avec 45 médailles (20 or, 16 argent et 9 bronze) prirent la 1ère place devant l’Allemagne réunifiée et l’Equipe Unifiée (4).
En 1994, a lieu les premiers Jeux Paralympiques organisé par l’IPC (International Paralympic Committee ou Comité International Olympique) à Lillehammer en Norvège du 10 au 19 mars.
Logo des Jeux Paralympiques de Lillehammer
Les épreuves de biathlon et de hockey sur luge furent intégrées dans ces jeux ainsi que le biathlon.
Enveloppe 1er jour des Jeux Paralympiques de Lillehammer
Handicap
Les athlètes participent à l’une des 3 familles (les handicapés visuels, les handicapés moteurs debout et assis) organisée pour chaque épreuve. Ils sont classés dans l’une des quinze catégories en fonction de leur handicap et selon les matériels techniques utilisés.
Handicapé visuel = 3 catégories.
Handicapé moteur debout = 9 catégories (4 pour les membres inférieurs, 4 pour les membres supérieurs et 1 mixte).
Handicapé moteur assis = 3 catégories.
Des pondérations de temps sont associées aux catégories.
Série de pin's sur les Jeux Olympiques d'Albertville en 1992
Sotchi
Les 11ème Jeux Paralympiques se sont déroulés à Sotchi du 7 au 16 mars 2014 sur les mêmes sites que les Jeux Olympiques. 45 pays ont envoyé près de 1650 athlètes pour décrocher l’un des 72 titres paralympiques ou l’une des 250 médailles. C’est la première fois que la Russie organise les Jeux Paralympiques. Lors des Jeux Olympiques de 1980, les Jeux avaient été attribués à Arnhem aux Pays-Bas.
5 disciplines furent au programme avec le biathlon (18 épreuves), le curling (1 épreuve mixte), le hockey sur glace (1 épreuve masculine), le ski alpin (32 épreuves) et le ski de fond (20 épreuves). Des épreuves de snowboard furent introduites pour la première fois lors de ces Jeux.
Si la Russie a survolé le classement général avec 80 médailles (30 or, 28 argent et 22 bronze), autant que le nombre de ses athlètes engagés, devant l’Allemagne, représentée par 15 athlètes, avec 15 médailles (9 or, 5 argent et 1 bronze) et le Canada avec 16 médailles (7 or, 2 argent et 7 bronze) fort d’une équipe de 49 athlètes.
Les 3 types de médailles (avers et revers)
La France termina à la 5ème place avec 12 médailles (5 or, 3 argent et 4 bronze) derrière l’Ukraine. Aux Jeux de Vancouver (Canada) en 2010, elle avait récolté six médailles (1 or, 4 argent et 1 bronze) dans la seule discipline du ski alpin.
Les médailles françaises
L’Equipe de France pour Sotchi était composé d’une équipe de 14 athlètes plus un guide pour participer à vingtaine d’épreuves.
C’est le 8 mars, le 1er jour des épreuves, que la chambérienne Marie Bochet ouvre son compteur et celui de la France en prenant la médaille d’or de la Descente debout avec le temps de 1'30''72, devant la Russe Inga Medvedeva (1’32’’19) et l'Américaine Allison Jones (1’35’’78).
Marie Bochet (Photo Libération)
La jeune française de 20 ans réalisait ainsi sa premier étape avec brio, elle qui s’était fixée l’objectif de gagner les 5 médailles d’or du ski alpin comme elle avait réussi la passe de cinq en février 2013 aux Championnats du Monde de Molina (Italie).
Deux jours plus tard, le 10 mars, elle remporte l’épreuve du Super G en 1'24''20 devançant de 2 secondes sa partenaire Solène Jambaqué et près de 6 secondes l’américaine Stéphanie Jallen (1'30''14).
Podium du Super G (Photo La Dépêche)
La petite Marie grande par le talent venait de remplir la deuxième étape de son programme… Sur son parcours, elle fut flashée à 126 km/h tout de même ! Notre seconde française, la pyrénéenne de Peyragudes Solène Jambaqué est récompensée avec sa médaille d’argent, elle qui avait terminé au pied du podium lors de la descente.
Solène Jambaqué (Photo 20 Minutes)
Le lendemain, nos deux françaises sont à nouveau en liste pour effectuer la 1ère manche du Super combiné dans l’épreuve du Slalom, si Marie Bochet prend à nouveau la 1ère place en 53’’48 avec une avance confortable devant l’allemande Andrea Rothfuss (55’’86) et l’américaine Stéphanie Jallen (57’’98), Solène Jambaqué ne pourra pas participer à la 2ème manche étant disqualifiée.
Poursuivant son parcours paralympique, Marie se présente pour sa 4ème épreuve le 12 mars, la 1ère manche du slalom. Mais là, Marie part à la faute et tombe ! Le ‘’Grand Chelem’’ visé ne pourra pas être réalisé… mais reste encore deux médailles à décrocher.
Marie Bochet (France Info)
Le 14 mars sur les pentes de Rhosa Kutor, notre grenobloise lors de la 2ème manche du Super G du Super Combiné finit 1ère de l’épreuve en 1’24’’91 devant l’américaine Stéphanie Jallen (1’25’’15) et l’allemande Andrea Rothfuss (1’26’’88) et l’américaine Stéphanie Jallen 57’’98. La française remporte donc sa troisième médaille d’or, l’allemande l’argent et l’américaine le bronze.
Podium du Super Combiné (Photo Le Progrès)
Pour la dernière épreuve du Slalom Géant du 16 mars, nos deux françaises sont à nouveau en piste ; en vue une 4ème médaille d’or. Lors de la 1ère manche, Marie prend la 1ère place en 1’24’’98 devant l’allemande Andrea Rothfuss (1’25’’36) et notre française Solène Jambaqué (1’27’’71). Réaliserons-nous un deuxième doublé ? Oui, Solène avec sa 5ème place dans la 2ème manche conserva sa 3ème place acquise dans la 1ère manche synonyme de médaille de bronze. La médaille d’or revint à… Marie Bochet qui gagna cette 2ème manche avec le temps 1’13’’86 devant l’allemande Andrea Rothfuss (1’14’’34) médaille d’argent et l’américaine Allison Jones (1’16’’92) qui restera aux pieds du podium.
Podium du Slalom Géant (Photo Handisport)
Ainsi se termine le parcours de nos deux championnes paralympiques de ski alpin qui rapportent à la France la moitié des médailles; tout d’abord l’exploit de Marie Bochet avec 4 médailles d’or mais aussi avec les performances de Solène Jambaqué avec ses deux médailles (argent et bronze).
Nos médaillées Marie Bochet (France TV) et Solène Jambaqué (Photo Pyrénées)
Ne pas oublier que cette dernière, née à Toulouse en 1988, avait décroché 2 médailles d’argent à Vancouver en 2010 et 4 médailles à Turin en 2006 (2 or, 1 argent et 1 bronze).
Pour la benjamine de l’Equipe de France, c’est la consécration avec ses quatre médailles d’or, elle bat le record de Jean-Claude Killy, triple champion olympique en 1968.
Revenons au 8 mars, jour doré via Marie, où notre jurassien Vincent Gauthier-Manuel, le porte-drapeau français, sur les même pentes de Rosa Kutor mais sur d’autres traces, a décroché le bronze en 1’25’’30 dans la descente debout derrière l’autrichien Markus Salcher (1’24’’35) médaille d’or et le russe Alexey Bugaev (1’24’’41) médaille d’argent.
Vincent Gauthier-Manuel, le porte-drapeau (photo Ouest France)
Le lendemain, il est engagé sur le Super G mais malheureusement il termine aux pieds du podium à 29 centièmes du Russe Alexey Bugaev (1’22’’30), peut-être lié à une longueur trop importante des skis ! Devant, un doublé des autrichiens Markus Salcher (1’20’’92) et Matthias Lanzinger (1’21’’33) qui remporte l’or et l’argent.
Vincent Gauthier-Manuel (Photo France TV)
Le 11 mars, lors du Super Combiné pour le slalom de la 1ère manche, Vincent confiant mais gêné par le brouillard effectue une sortie de piste dès les premières portes; la guigne ! C’est un russe de 16 ans, Alexey Bugaev qui prit la 1ère place devant le canadien Braydon Luscombe et l'autrichien Matthias Lanzinger. Avec sa 2ème place pour la 2ème manche en Super G, il remporta la médaille d’or pour compléter la moisson de la Russie..
Le 13 mars, Vincent revanchard prend le départ de la 1ère manche du slalom pour réaliser une performance; il l’obtient en se plaçant entre deux russes le jeune prodige Alexey Bugaev (47’’69) et son aîné Alexander Alyabyey (48’’69) avec le temps de 48’’13. Pour la 2ème manche, le français pense pouvoir rattraper son retard de 44 centièmes sur Alexey Bugaev mais il ne réussit que le 3ème temps (52’’11) derrière les 2 russes mais gardant une avance de 50 centièmes sur Alexander Alyabyey (52’’05). Il remporte donc sa deuxième médaille mais celle-ci d’argent.
Podium du slalom : V. Gauthier-Manuel, A. Bugaev & A. Alyabyev (Photo Zimbio)
Avec la dernière compétition du Slalom Géant, se déroulant le l5 mars, s’offre au franc-comtois la dernière possibilité pour décrocher l’or. Dès la 1ère manche, il réalise une belle performance avec le temps de 1’14’’72, repoussant l’autrichien Markus Salcher à 1’’23 et le russe Alexey Bugaev à 1’43. Il s’agit d’effectuer un sans faute sur la 2ème manche tout en ne trainant pas en chemin… Vincent effectue à nouveau un beau slalom et confirme sa 1ère place de la 1ère manche. Le trio finit dans le même ordre avec des écarts plus faible; le jeune Alexey Bugaev avec le temps de 1’11’’72 ne perd que 57 centièmes et le second russe est à 1’04.
Podium du Slalom Géant (Photo France TV)
Vincent Gauthier-Manuel gagne sa troisième médaille, enfin l’or ! Il peut être fier d’avoir réalisé des excellents Jeux Paralympiques en obtenant les 3 couleurs (or, argent et bronze).
Vincent Gauthier-Manuel (Photo Sud Ouest)
Il améliore ses résultats de Vancouver où il avait remporté deux médailles d’argent.
Après le ski alpin, le snowboard
Pour la première fois à Sotchi, le snowboard est au programme de ces Jeux Paralympiques. La France a deux représentants dont la perpignanaise Cécile Hernandez-Cervellon. Elle s’était donnée comme objectif de monter sur le podium du snowboard cross debout sachant que la néerlandaise Bibian Mentel-Spee spécialiste et ex-championne du monde de la discipline en valide, était intouchable.
Le vendredi 14 mars, dans les trois manches de qualification, elle prend la seconde place et par la même est parfaitement en ligne avec son objectif.
Cécile Hernandez-Cervellon (Photo Le Figaro)
Lors de la finale, elle récidive en prenant à nouveau la 2ème place, synonyme de médaille d’argent. Comme prévu, c’est la néerlandaise Bibian Mentel-Spee qui décroche la médaille d’or, l'Américaine Amy Purdy prenant la médaille de bronze.
Cécile Hernandez-Cervellon (Photo France TV)
Pour Cécile, cette médaille est l’épilogue heureux d’un long parcours. L’ex championne de BMX des années 90 est atteinte depuis 2002 de sclérose en plaques. Cette maladie neurologique dégénérative et évolutive entraîne par conséquence une paralysie des membres inférieurs; les muscles de la jambe droite restent atrophiés.
La catalane renoue avec le sport en 2011 et retrouve la compétition en redécouvrant le snowboard en fin 2013 via une invitation de l’Equipe de France handisport.
Cécile Hernandez-Cervellon (Photo Zimbio)
Elle termine deux fois 4ème dans des épreuves internationales, l’envie est revenue ! La récompense à cette détermination tombe le 11 février, Céline est sélectionnée par le CIP (Comité Olympique Paralympique) pour participer aux Jeux de Sotchi. Elle a su, ô combien, honorer cette qualification en devenant vice-championne du Monde
Le ski de fond et biathlon
Malgré des prétentions, nos athlètes ont démarré difficilement les premières épreuves, même s’il est fallu de peu à Benjamin Daviet de monter sur un podium, la faute à quatre balles hors cibles en biathlon sur les 2 épreuves (1 lors du 7,5 km et 3 lors du 12,5 km). Tout de même pour ces premiers jeux, il se classe 2 fois dans les dix premiers (7ème et 9ème). Par contre sur les premières épreuves de ski de fond, les russes étaient intouchables et beaucoup trop nombreux !
De son côté Thomas Clarion (malvoyant) guidé par Julien Bourlat, sur ses deux premières épreuves n’ont pas encore le rythme.
Thomas Clarion et Julien Bourlat (Photo Esprit Bleu)
Mais les français sont revanchards et veulent décrocher une médaille. Dans le relais 4x2,5 km du 15 mars, l’équipe a décidé de prendre le taureau par les cornes. Benjamin Daviet prend la tête de la course dès le premier relais devant le russe Roman Petushkov et le Kazakh Alexander Kolyadin. Sur le deuxième relais, Thomas Clarion, guidé par Julien Bourlat, reviennent en 2ème position derrière le Russe Vladislav Lekomtsev et devant le Biélorusse Vasily Shapteboy, après avoir été un moment 5ème ! Dans le 3ème parcours, Benjamin est derrière le russe Gregory Murygin mais devant l’ukrainien Youri Outkin, mettant dans de bonnes conditions le dernier relais à effectuer par Thomas et Julien.
Benjamin Daviet (Photo Zimbio)
Le russe Rushan Minnegulov améliore l’avance conquise par ses équipiers pour remporter la victoire avec le temps de 24’22’’8. L’ukrainien Vitaliy Lukyanenko rattrape et dépasse le duo français pour prendre la 2ème place à 54 secondes. Les français avec les tripes conservent la 3ème place (25’30’3) devant les canadiens qui revenaient très fort sur eux dans le final.
L’Equipe de Russie (Roman Petushkov, Vladislav Lekomtcev, Grigory Murygin et Rushan Minnegulov) remporte la médaille d’or devant l’Ukraine (Olena Iurkovska, Ihor Reptyukh, Iurii Utkin et Vitaliy Lukyanenko) avec l’argent et la France qui enfin décroche sa première médaille pour le ski de fond.
Le trio Benjamin Daviet, Thomas Clarion et Julien Bourla (Photo esprit Bleu)
Le lendemain au départ le 10 km libre malvoyant, Thomas Clarion avec son guide sont hyper motivés suite à la médaille de bronze acquise lors du relais. Après un départ prudent, l’équipe française revient dans la course pour passer en 3ème position aux 4 kilomètres. Ils conservent cette place à l’arrivée. La médaille d’or revient au canadien Brian McKeever avec son guide Erik Carleton, ils remportent leur 3ème médaille d’or avec le temps de 23’18’’10. Arrivés seulement à 7 secondes des canadiens, les russes Stanislav Chokhlaev avec son guide Maksim Pirogov prennent la médaille d’argent et le duo français décroche sa 2ème médaille de bronze à 57 secondes.
Thomas Clarion et Julien Bourlat (Photo Esprit Bleu)
Dans l’épreuve debout, Benjamin Daviet termine à la 8ème place, certainement par manque d’énergie suite aux efforts consentis la veille pour mettre le relais sur le podium. Il était aussi impossible de défier l’armada russe qui s’approprie les cinq premières places !
Les athlètes français
Il me semblait important de faire connaître l’ensemble des athlètes de l’Equipe de France.
Pour chaque athlète, sont associés à son nom et prénom, son année de naissance, son handicap et dans quelle famille* il participe.
* Famille : Malvoyant, debout ou assis
Les photos proviennent du site Sotchi2014.tv.
En ski Alpin
Cédric Amafroi-Broisat (1977, Amputé du tibia gauche, Debout) :
5e participation aux Jeux Paralympiques (Nagano 1998 fut les premiers)
Super G (10e), Slalom Géant du Super combiné (9e), Super G du Super combiné (7ème), Slalom 1er manche (disqualifié) et Slalom géant 1ère manche (non terminé)
Patrice Barattero (1970, Amputé fémoral gauche, Debout)
Snowboard cross (16e)
Marie Bochet (1994, Agénésie du bras gauche, Debout)
Descente (1ère), Super G (1ère), Slalom du Super Combiné (1ère), Slalom 1ère manche (non terminé), Super G du Super Combiné (1ère), Slalom Géant 1ère manche (1ère) et 2ème manche (1ère)
La benjamine de l’Equipe de France
Les 4 médailles d’or de Marie
Frédéric François (1977, Paraplégique, Assis)
Descente assis (non terminé), Super G assis (5e), Slalom Super G assis (non terminé), Slalom assis 1ère manche (15e) et 2ème manche (11e), Slalom Géant 1ère manche (6e) et 2ème manche (4e)
Vincent Gauthier-Manuel (1974, Né sans avant-bras gauche, Debout)
2e participation aux Jeux Paralympiques (Vancouver 2010 fut les premiers)
Descente (3e), Super G (4e), Slalom Géant du Super Combiné (non terminé), Slalom 1ère manche (2e), Slalom 2ème manche (3e), Slalom Géant 1ère manche (1er) et 2ème manche (1er)
Porte-drapeau de l’Equipe de France
Pour Vincent une médaille de chaque métal : Or, Argent et Bronze
Cécile Hernandez-Cervellon (1974, Paralysie membres inférieurs, Debout)
Snowboard cross (2e)
La médaille d’agent de Cécile
Solène Jambaqué (1988, Hémiplégique côté droit, Debout)
3e participation aux Jeux Paralympiques (Turin 2006 fut les premiers)
Descente (4e), Super G (2e), Slalom Super G 1ère manche (disqualifiée), Slalom Géant 1ère manche (3e) et 2e manche (5e)
Pour Solène une médaille d’argent et une de bronze
Jean-Yves Le Meur (1969, Amputé membres inférieurs, Assis)
3e participation aux Jeux Paralympiques (Turin 2006 fut les premiers)
Slalom assis 1ère manche (non terminé), Slalom Géant 1ère manche (9e) et 2e manche (9e)
Cyril Moré (1972, Paraplégique, Assis)
3e participation aux Jeux Paralympiques (Turin 2006 fut les premiers)
Descente (non terminé), Super G (non terminé), Slalom Super G 1ère manche (non terminé), Slalom 1ère manche (9e) et 2ème manche (8e), Slalom Géant 1ère manche (13e) et 2ème manche (11e)
Romain Riboud (1982, Hémiplégique côté gauche, Debout)
3e participation aux Jeux Paralympiques (Salt Lake Placid 2002 fut les premiers)
Descente (12ème), Super G (7ème), Slalom Géant Super G 1ère manche (7ème), Slalom 1ère manche (12ème) et 2ème manche (non terminé), Slalom Géant Super G 2ème manche (non terminé), Slalom Géant 1ère manche (10ème) et 2ème manche (10ème)
Yohann Taberlet (1981, Paraplégique, Assis)
3ème participation aux Jeux Paralympiques (Turin 2006 fut les premiers)
Descente (7e), Super G (non terminé), Slalom Géant Super G 1ère manche (non terminé), Slalom 1ère manche (4e) et 2ème manche (6ème), Slalom Géant 1ère manche (5e) et 2ème manche (6e)
En ski de fond, nos 3 participants
Thomas Clarion (1982, Malvoyant, Debout)
2e participation aux Jeux Paralympiques (Vancouver 2010 fut les premiers)
Ski de fond 7,5 km (15e), 1 km Sprint qualification (10e, éliminé), Relais 4x2 km avec Benjamin Daviet (3e) et 10 km libre (3e)
Est accompagné par son guide Julien Bourla
Les deux médailles de Bronze de Thomas
Julien Bourla (1987, valide, Debout)
- Ski de fond 7,5 km (15e),1 km Sprint qualification (10e, éliminé), Relais 4x2 km avec Benjamin Daviet (3e) et 10 km libre (3e)
Même médailles pour Julien guide de Thomas Clarion
Benjamin Daviet (1989, Handicap membre inférieur, Debout)
Biathlon : 7,5 km (7ème), 12,5 km (9ème),
Ski de fond : 1 km Sprint qualification (6e, qualifié), 1 km Sprint demi-finale (4e, éliminé), relais 4x2,5 km (3e) et 10 km libre (8e)
Benjamin : une médaille de bronze
Romain Rosique (1976, Paraplégique, Assis)
2ème participation aux Jeux Paralympiques (Vancouver 2010 fut les premiers)
7,5 km assis (16ème), 1 km Sprint qualification (22ème, non qualifié), 15 km (14ème) et 10 km (13ème)
Sotchi, des Jeux accessibles
Les russes pour les Jeux de Sotchi, dès 2007, ont établi un projet ‘’Plan d’accessibilité’’ pour faciliter l’accès à toute personne ayant un handicap à accéder aux installations.
Mais ce projet fut aussi de modifier la perception des valides vis-à-vis des personnes handicapées et leur faciliter l’accès aux sports. Des standards d’accessibilité développés pour les Jeux sont devenus des référents pour l’ensemble du pays. Une carte d’accessibilité est accessible sur internet pour connaître les installations répondant à ces critères.
Épilogue
Ainsi se termine ce billet sur les Jeux Paralympiques pas aussi exposés ou médiatisés que les Jeux Olympiques mais les exploits de ces athlètes sont aussi remarquables que ceux réalisés par les athlètes valides. Espérons que la lumière apportée par les Jeux soit plus présente pendant le reste de l’année…
JM
Références : Wikipédia, Site Esprit Bleu, Site Sotchi2014, Site FranceTV, Site Handisport, Site Paralympic, autres sites…
Infos pratiques
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Appendice
(1) Jeux Paralympiques (ou Paralympic Games) : Ce titre ne fut entériné qu’à partir de 1987 par le CIO (Comité International Olympique). Il fut rétroactivement appliqué à partir des ‘’9th Annual International Stoke Mandeville Games’’ (ou 9ème Jeux Internationaux Annuels des personnes paralysées) organisés en 1960 à Rome. Ces jeux se déroulent toujours chaque année mais seuls les jeux, organisés lors des années olympiques (1960, 1964, 1968, 1972… 1984), furent nommés Jeux Paralympiques. A partir de 1988, les Jeux s’organisent avec leur nom de baptême ’’Jeux Paralympiques’’.
C’est le 22 septembre 1989 qu’est fondé l’IPC (International Paralympic Committee ou Comité International Paralympique).
Le Comité prendra en charge l’organisation des Jeux à partir de 1993 donc ceux de Norvège en 1994 en lieu et place de l’ICC (Comité de coordination International des organisations mondiales de sport pour les personnes handicapées) créé en 1982. Le siège est implanté à Bonn.
(2) Ludwig Guttman: Né le 3 juillet 1899 à Toszek (ville du sud de la Pologne), fut un éminent neurochirurgien allemand avant la 2ème Guerre Mondiale. Travaillant à l’hôpital juif de Breslau (4ème ville de la Pologne, située au sud), il se réfugie en Angleterre en 1939.
Il fonde en 1944, le National Spinal Injuries Centre (Centre national des blessés de la moelle épinière) au sein de l’hôpital de Stoke Mandeville à Aylsbury, proche de Londres.
Ce centre étant en charge de soigner les soldats et civils atteints à la moelle épinière car le taux de mortalité était proche de 95% dans les deux premières semaines. Le neurochirurgien s’appuya sur le sport comme thérapie avec de très bons résultats physiques et mentaux. Il organisa en 1948 les 1er Jeux de Stocke Mandeville en parallèle des Jeux olympiques voulant ainsi démontrer que le sport n’était pas réservé qu’aux valides. Il travailla sans relâche presque jusqu’à sa mort le 18 mars 1980 pour se combat.
(3) Antonio Maglio : Né en 1918,il obtint son diplôme de médecin à l’université de Bari en 1935. Il a œuvré à la réadaptation des personnes handicapées par l’amélioration de leur espérance de vie et leur réinsertion dans la vie active. Nommé directeur, après la guerre, du centre des paraplégiques de la Villa Marina à Ostie (ville sur la côte ouest proche de Rome). Il mit en place de nouvelles méthodes et techniques basées sur la pratique de sport en combinant plusieurs disciplines qui permirent de réduire la mortalité de ses patients et d’atténuer leur état dépressif. Dès 1956, il fait participer des handicapés aux Jeux de Stoke Mandeville organisés par son confrère le docteur Ludwig Guttman. Profitant des liens d’amitiés s’étant créés entre eux, il lui propose d’organiser les prochains jeux en 1960 à Rome pour profiter des installations prévues pour les Jeux Olympiques. Il participa activement à la création de la Fédération internationale du sport pour les personnes handicapées et au développement des activités paralympiques en Italie. Il décède en 1988.
(4) Equipe Unifiée : Elle rassemblait les athlètes de six anciennes Républiques Sociales Soviétiques représentant l’Albanie, la Biélorussie, le Kazakhstan, l’Ouzbékistan, la Russie et l’Ukraine. En automne 1991, s’était produite la dissolution de l’URSS suite à l’indépendance proclamée de plusieurs des quinze républiques constituantes.
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