EntreVues 2015 & rétro sur le festival 1986
MAJ le 22 ovembre 2021
Fin novembre arrivant, le Festival International du Film EntreVues de Belfort vient prendre ses quartiers au Cinéma des Quais pour sa 14e année, l’édition 2015 fête son 30e anniversaire (1), du 27 novembre au 6 décembre.
A l'occasion de cette édition, je vous propose de replonger aussi dans l'édition de 1986, le festival s'intitulait à l'époque, les 18e Rencontres Cinématographiques.
Signalétique
Cette année, la signalétique pour cette édition est disons-le minimaliste, certainement dû à un budget resserré…
Côté entrée principale du Cinéma des Quais, seule sur la façade vitrée en partie supérieur, apparaît le nombre 30 rappelant l’anniversaire du festival.
Les deux silhouettes (John Wayne et Alfred Hitchcock) positionnée un peu avant l’entrée étaient déjà présentes l’année dernière, elle ont été recyclées.
Lors de mon passage, un Lion essayait de mettre un peu d’animation et effectuait des câlins à qui en voulait.
Côté entrée arrière du cinéma, dans le ’’patio’’, cinq nouvelles silhouettes colorisées viennent égayer le lieu et marquer l’événement.
Charlie Chaplin et Catherine Deneuve (ou Claude Jade ?)
Al Pacino, Erol Flynn et Jean-Pierre Mocky
Avant d’entrer dans le programme d’EntreVues 2015, effectuons un zoom arrière pour replonger 30 ans en arrière, en 1986
Retour sur image en 1986
Les 18e Rencontres Cinématographiques se déroulèrent, du 22 au 30 novembre 1986, au Cinéma Alpha au 4 AS. Elles étaient organisées par l’association Mois de l’Image de Belfort-Montbéliard avec le concours de plusieurs services de la mairie de Belfort.
Page d’en-tête du programme
Aux manivelles de cette manifestation, on retrouvait Janine Bazin en tant que Déléguée générale et Richard Gorrieri et Philippe Saal à la coordination.
Les acteurs du festival croqué par Serge Meyer (ER du 2 décembre 1986)
En 1986, le CNC (Centre National de la Cinématographie), partenaire historique de ce festival, fêtait ses 50 ans. Comme le dit son directeur général Jérôme Clément :
‘’Les Rencontres cinématographiques de Belfort sont essentielles pour le 7e art pour la promotion des œuvres des jeunes auteurs comme en témoigne le film Noir et blanc de Claire Devers primé à Belfort en 1985 avec le Grand Prix du Festival et récompensé l’année suivante au Festival de Cannes avec la Caméra d’or’’.
Affiche du film
Pour cette édition, plusieurs personnalités du cinéma étaient présentes dont Costa Gavras réalisateur et président de la cinémathèque ainsi que l’actrice Bernadette Laffont invitée d’honneuret le réalisateur Jean-Charles Tachella pour l’ouverture du festival.
Arrivée de Bernadette Laffont et Costa Gavras (Photo Le Pays)
Ainsi que Jean-Claude Guignet avec Patachou, réalisateur et actrice du nouveau film Faubourg Saint-Martin présenté en clôture après le palmarès.
Janine Bazin et Patachou (Photo ER)
Le thème de ces 18e Rencontres était la comédie sur le discours amoureux. A ceux-ci, les organisateurs avaient invité les distributeurs indépendants à venir avec un film de leur choix. Des débats entre exploitants et distributeurs étaient prévu au programme du week-end final avec la projection des 6 films apportés par ces derniers.
Programme ‘’Discours amoureux’’
Au programme 16 longs métrages étaient projetés pour les amoureux du 7ème art, choisis par les organisateurs sous la houlette de Janine Bazin qui avait visionné des kilomètres de pellicule pour aboutir à cette sélection.
Pour le weekend d’ouverture du festival, pour le samedi 22 novembre, deux projections avec le film d’Olivier Assayas, Désordre (1986) qui venait d’être primé meilleur scénario à la Mostra de Venise de septembre et, le court métrage Qui êtes-vous Dorothée Blanck? d’Haydée Caillot. Le lendemain, Le Carrosse d’or (1952) de Jean Renoir ouvrait le programme ‘’Le discours amoureux, pièces roses, pièces noires’’.
Carte postale du film Désordre et affiche du film Le carrosse d’or
Pour la suite du programme hors compétition, les spectateurs avaient le choix de visionner 11 films dont Les hommes préfèrent les blondes 1953) de Howard Hawks, Intérieurs (1978) de Woody Allen, Pauline à la plage (1983) d’Eric Rohmer, Embrasse-moi idiot (1964) de Billy Wilder, New-York Miami (1934) de Franck Capra, Une chambre en ville (1982) de Jacques Demy…
Six cartes postales et affiches des 11 films présentés pendant la quinzaine
Pour le week-end fermant les 18èmes Rencontres Cinématographiques, le film Madame de (1953) de Max Ophuls clôturait le programme dès le samedi 29 novembre et le lendemain après le palmarès était projeté le nouveau film de Jean-Claude Guiguet, Faubourg Saint-Martin (1986) avec Patachou.
Les deux affiches de la clôture du festival
Coup de cœur des distributeurs
De leur côté les six distributeurs avaient proposé chacun leur coup de cœur avec Cash cash (1984) de Richard Lester, Welcome in Vienna (1986) d’Axel Corti, Exit exil (1986) de Luc Monheim, L’orchestre noir (1984) de Stephen Lejeune, Corbeaux et moineaux (1949) de Zheng Junli et Crazy family (1984) de Sogo Ishii.
Trois affiches des 6 films présentés
La compétition des jeunes auteurs
Du côté de la compétition des jeunes auteurs, 16 longs métrages et 22 courts métrages concouraient pour les huit prix décernés pour ces premières œuvres.
Cérémonie de Clôture
Le soir du dimanche 30 novembre, la cérémonie de clôture de ces 18e Rencontres Cinématographique était présidée par Patachou. Elle s’est déroulée devant une salle pleine d’Acteurs du monde du 7e art.
Il était incontestable que le film de Vincent B. Martorana avait fait l’unanimité des membres des différents jurys avec son long métrage Ragazzi; il remporta quatre prix.
Vincent B. Martorana (photo Le Pays)
Après la divulgation du palmarès Jean-Claude Guignet, accompagné de l’actrice Patachou et de Serge Tomazzi auteur de la musique, le réalisateur a présenté son dernier film Faubourg Saint-Martin.
Patachou, Jean-Claude Guignet et Serge Tomazzi (photo Le Pays)
Avec 50 films en projection, environ 4000 entrées et quelques 110 invités, les 18ème Rencontres Cinématographiques furent un bon cru
EntreVues 2015
Comme tout anniversaire, 30ème qui plus est, le programme de cette édition est très alléchant et se décline sur plusieurs thèmes comme depuis plusieurs années.
Carte EntreVues 2015 :
Images Le miroir / Tokyo ! et programme au verso
Spécial 30e, Cadavres exquis
Pour cette 30ème édition, 30 cinéastes ayant participé à l’histoire d’Entrevues ont accepté de participer au jeu créé par les surréalistes en 1925, le jeu du cadavre exquis. La déclinaison de ce jeu s’articulant ainsi, le premier participant choisit un film, sa dernière image est transmise au suivant qui sélectionne un autre film et ainsi de suite…
Carte EntreVues 2015 : Images The host / Nostalgie de la lumière
A partir de L’Age d’or (1930) de Louis Buñuel, on est arrivé à Paris Texas (1984) de Wim Wenders en passant par La Neuvième porte (1999) de Roman Polanski, de Blade (1998) de Stephen Norrington, L’homme tranquille (1951) de John Ford, Camille Claudel, 1915 (2013) de Bruno Dumont.
Affiche de trois des films de la sélection
Télécartes de Blade et de La neuvième porte
Spécial 30e, Entrevues 30 ans après
Douze films de réalisateurs ayant déjà passé par EntreVues seront en présentation en tant qu’avant-première, en inédit ou restauré.
Carte EntreVues 2015 :
Images Nostalgie de la lumière / Memories of murder
La Fabbrica, Otar Iosseliani
Cette thématique est née lors de l’édition 2013, La Fabbrica met à l’honneur un réalisateur confirmé et ayant contribué à l’évolution du cinéma.
Carte EntreVues 2015 :
Images Blue velvet / Le chant de la fleur introuvable
En 2015, c’est le réalisateur géorgien Otar Iosseliani (2) qui a été choisi. Il sera présent, accompagné de plusieurs collaborateurs, à Belfort pour présenter une partie de ses 15 courts et longs métrages prévus au programme.
Deux affiches de ses films qui seront projetés au Cinéma des Quais
Le réalisateur 19 fois nominés, a été récompensé par 5 prix. Les trois premières fois à la Mostra de Venise avec le Grand Prix du Jury, en 1984 pour Les favoris de la lune, en 1989 pour Et la lumière fut, et en 1996 avec Brigands, chapitre VII.
Affiches de trois de ses films primés
En 1999, il reçoit le Prix Louis Delluc pour Adieu, plancher des vaches et l’Ours d'Argent du Meilleur réalisateur pour Lundi matin en 2002.
Dans cette liste est présent son dernier film de 2015, Chant d’hiver où l’on trouve à l’affiche Rufus qui sera aussi présent au Cinéma des Quais
Souvent défini comme le ‘’Tati géorgien’’, comparaison dont il n’adhère pas du tout comme il le spécifie au journaliste de L’Est Républicain, Laurent Arnold lors de son interview lors de sa présence à ce festrival où il est l’invité d’honneur. Il se voit plus comme ‘’un descendant de la métaphysique d’Orson Welles, de John Ford ou de Boris Barnett’’.
Article de l’ER du 1er décembre 2015 : Cliquer ici
Rencontre Cinéma et Histoire, 1986
EntreVues 2015 revient sur l’année 1986 en 16 films dont cinq présentés par des historiens qui reviennent sur cette année cinématographique à travers le monde.
Carte EntreVues 2015 : Images Les ailes du désir / Tokyo !
Parmi ces 16 films, une grande majorité, sont des standards du 7ème art, pour n’en citer que quelques uns : Platoon d’Oliver Stone, Blue Velvet de David Lynch, Ginger et Fred de Federico Fellini, Les yeux brûlés de Laurent Roth, Hannah et ses sœurs de Woody Allen…
Affiches de Platoon et Les yeux brûlés
Un certain genre, l’intégrale Bong Joon-Ho
Pour la thématique Un certain genre, les programmateurs d’EntreVues ont choisi de mettre à l’honneur l’ensemble de la filmographie du réalisateur sud coréen Bong Joon-Ho (3).
Carte EntreVues 2015 :
Images Fièvre sur Anatahan / Mauvais sang
Elle s’articule sur 11 films composés de courts métrages dont le 1er réalisé en 1994, White Man. Il sera suivi de quatre autres et bien sur, des longs métrages dès 2000, avec Barking dogs never bite. Bong Joon-Ho va se faire un nom avec son deuxième film, le thriller Memories of murder avec lequel il va obtenir le Grand Prix du Festival du film policier à Deauville en 2004. Sans oublier, le train fonçant dans les montagnes enneigées avec le Snowpiercer, le Transperceneige.
Affiches de deux des films marquant de Bong Joon-Ho
Premières épreuves, matière et mémoire
Cette thématique destinée aux lycéens s’appuie sur le film Nostalgie de la lumière réalisé par Patricio Guzmann ainsi que d’autres courts et longs métrages.
Carte EntreVues 2015 : Images Snowpiercer /Touki Bouki
Les cinéastes de demain, la compétition internationale
La compétition internationale met en concurrence les jeunes auteurs dans les deux formats du cinéma, le court et le long métrage. Pour cette édition 2015, 12 longs métrages et 12 courts métrages sont au programme et en concurrence pour obtenir l’un (ou plusieurs) des sept prix prévus pour cette édition 2015.
Carte EntreVues 2015 :
Images L’année dernière à Marienbad / Leçons de ténèbres
Le festival des enfants, EntreVues junior
En 2014, EntreVues organisait le 1er festival des enfants. EntreVues Junior 2015 propose 6 films; Le livre de la jungle (1967), Hôtel Transylvanie (2013), Le fils de Rambo (2008), Stand by me (1986), L’Hiver féérique (2015) et Les espiègles (2015).
Carte EntreVues 2015 :
Images Hôtel Transylvanie / Le livre de la jungle
Mais aussi un concept avec un Ciné-concert pour les 120 ans du cinéma où un orchestre va accompagner quatre courts métrages du début du cinéma : Le Marchand d’images (Gaston Velle, 1910), Cendrillon (Georges Méliès, 1899), La caméra magique (Vitagraph, 1905) et Charlot au music-hall (Charles Chaplin, 1915).
Afters et séances spéciales
EntreVues propose d’autres rendez-vous cinématographiques ainsi que musicaux…
Pour découvrir l’ensemble du programme : Cliquer ici (Site EnteVues)
Epilogue
Il est temps de lancer le clap de fin... pour cet article afin de vous permettre de vous rendre au Cinéma des Quais pour profiter d'une projection d’EntreVues 2015, bien calé dans votre fauteuil...
JM
Remerciements : Aux Archives municipales de Belfort
Références : Journaux Le Pays et l’Est Républicain, Wikipédia, Site EntreVues, Sites Web…
Infos pratiques
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Appendice
(1) 30e anniversaire : Depuis 1986, le Festival International du film est organisé sous l’égide de la Mairie de Belfort, au sein des activités culturelles de la Cité du Lion.
Ce festival est né en 1969 à l’initiative de Michel Legrand, directeur du CDEP (Comité Départemental de l’Education Populaire) sous le patronage du CNC (Centre National de la Cinématographie). Son nom : Festival du Cinéma des Jeunes Auteurs.
Pour découvrir l’histoire de ce festival : Cliquer ici
(2) Otar Iosseliani : Né le 2 février 1934 à Tbilissi, en Géorgie. Après avoir effectué des études musicales (piano) dans sa ville natale, il entre à l’université de Moscou pour des études de mathématiques et mécaniques.
Il quitte cette filière pour entreprendre des études de mise en scène à l’Institut de cinéma. Il réalise son premier film Aquarelle dès 1958. Suite à des restrictions dans la diffusion de plusieurs de ses œuvres, il s’installe en France à partir de 1982.
Toutefois ses deux premiers longs métrages La chute des feuilles (1966) et Il était une fois un merle chanteur (1970) seront présentés au Festival de Cannes en 1968 et 1975.
Libre de s’exprimer, il va pouvoir poursuivre son métier et agrandir sa filmographie dont plusieurs de ses œuvres vont être primées (voir détails dans article La Fabbrica ci-dessus). Il va aussi jouer comme comédien principalement dans ses propres films.
(3) Bong Joon-Ho : Réalisateur et scénariste, il est le 14 septembre 1969 à Séoul, Corée du Sud.
Après ses études en sociologie, il quitte cette filière pour entrer dans celle du cinéma via la Koran Academy of Film Arts et réalise son premier court métrage White man en 1995 qui sera primé, suivi d’un second, Incohérence.
Son premier long métrage sort en 2000, Barking Dog et en 2003, son premier grand succès Memories of Murder fait déplacer pas moins de 5000000 coréens dans les salles de cinéma.
Il poursuit sa carrière avec plusieurs films pour aboutir en 2013 avec une coproduction internationale adaptée de la bande dessinée, Le Transperceneige.
Ce film où il assure aussi le scénario, un thriller de science-fiction, sorti sous le titre Snowpiercer, le Transperceneige rencontre un énorme succès international grâce aussi au casting anglo-américano-coréen.
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