Fêtes du 2 au 4 juillet 1920 à Belfort, le 1er Concours Fédéral de Gymnastique et de Tir, les préparatifs (1ère partie)

MAJ le 29 juillet 2020 (article significativement modifié, par de nombreux apports)

Avec cette première partie, j'aborde dans le cadre de ces Fêtes du 2 au 4 juillet 1920 à Belfort, les préparatifs du 1^er Concours Fédéral et International de Gymnastique et de Tir.

Page d'en-tête du programme du concours reprogrammé (coll. BF)

Ce Concours des 2 au 4 juillet, était prévu initialement les 14, 15 et 16 août 1914, mais l'avènement de la Première Guerre Mondiale mit fin à son organisation.

Fusion de L'Alsacienne et de La Belfortaine

Après la fin de la Première Guerre Mondiale, les Sociétés de Gymnastique belfortaines, L'Alsacienne (créée en 1882) et La Belfortaine (créée en 1901) vont fusionner par obligation, car de nombreux gymnastes sont manquant à l'appel, ils avaient donné leur vie à la Patrie. 

Cette décision fut entérinée lors de la première réunion du Comité de La Belfortaine, le 2 juin 1919.

Le nom de la nouvelle Société formée de l'Alsacienne et La Belfortaine fut… "La Belfortaine".

En-tête document de La Belfortaine (doc. AD90)

Ce choix d'appellation fut certainement dû au palmarès acquis par la plus jeune Société qui avait obtenu de nombreux trophées lors de ses participations à des compétitions régionales, nationales et internationales. Elle envoya même un gymnaste, Georges Thurnherr, aux Jeux Olympiques de Londres en 1908.

Georges Thurnherr (photo RM n°6 Juin 1967)

Ce palmarès se confirmera dès le mois de juillet 1920, plus précisément le 27 ! Lors du Concours de Joinville, deux athlètes de La Belfortaine vont se qualifier pour les Jeux d'Anvers à venir (du 20 août au 12 septembre). À nouveau, Georges Thurnherr, le sélectionné de 1908 et il sera accompagné d'Arthur Hermann.

Au constat des excellents résultats acquis par les sociétaires de la Belfortaine, l'USGF (Union des Sociétés de Gymnastique de France) lui proposa de fournir 4 gymnastes supplémentaires pour participer à l'exhibition de groupe de l'Équipe de France, prévue lors des Jeux !

Affiche des Jeux d'Anvers 1920 (coll. privée)

NA : En fin de texte, un lien permet d'accéder au sommaire des articles consacrés aux Jeux Olympiques dont ceux sur les athlètes de la Belfortaine et aux pays organisateurs.

Le mariage de raison permit à la Cité du Lion de posséder une Société de gymnastique dynamique et performante malgré la situation.

Concours International et Fédéral de gymnastique 1920

Le lancement du projet

Lors de cette première réunion du 2 juin 1919, le Comité de la Belfortaine décida de reprogrammer le Concours, qui n'avait pu se dérouler les 14, 15 et 16 août 1914, en 1920 avec l'aval de la Fédération.

Vignette pour le Concours de 1914 (coll. FB)

Les sommes versées lors des inscriptions seront reversées sur ce nouveau projet.

En 1914, pour organiser ce 1er Concours Fédéral & International, les deux Sociétés de gymnastique de la Cité du Lion, L'Alsacienne et La Belfortaine s'était associées.

Pour ce concours, le Comité d'organisation avait édité plusieurs souvenirs, vignette, insignes, programmes… la presse du 2 août 1914 donnait encore des informations sur le concours !

Papier à en-tête pour le Concours de 1914 (doc. AD90)

Les dates du 14 & 15 août 1920 furent adoptées lors de la réunion du Comité du 9 septembre et entérinées le 17 novembre.

Le Concours était toujours placé sous l'égide de la Fédération de gymnastique et de tir.

Problème de dates !

L'information vint au Comité que les alsaciens avaient prévu d'organiser leur propre concours les 14 & 15 août 1920 percutant ainsi les dates retenues par La Belfortaine. Malgré une intervention du maire de Belfort auprès de celui de Mulhouse, leur décision resta inchangée.

Insigne emblème de la Belfortaine (coll. BF)

La mairie demanda au Comité de la Belfortaine de modifier les dates prévues; lors de la réunion du 5 décembre 1919, il fut décidé de les déplacer au 3 & 4 juillet 1920.

Le Comité d'organisation de la Belfortaine

Un Comité d'organisation fut mis en place lors de cette réunion

   Président d'honneur : Léon Schwob, le maire de Belfort
   Président : Émile Marlin, le président de La Belfortaine
   Vice-président d'honneur : Edouard Levy-Grunwald
   Vice-présidents : René Birckel & Jules Hostetter
   Secrétaire général : Adolphe Vert
   Secrétaires adjoints : Charles Garnier & Émile Rérat
   Trésorier général : Louis Belliard
   Trésoriers adjoints : Charles Altersitz & XXX Lamielle
   Moniteur général : Émile Parrot
   Moniteur général adjoint : Jacques Wasser
   Moniteurs adjoints : Émile Jeannenez, Joseph Malnati, Louis Jeand'Heur, Albert Frantz, Arthur Hermann & Alfred Hilbert
   Membres du Comité : Léon Deubel, Paul Haegel, Henri Luc, XXX Anselm, Paul Rossé, Ernest Schill & René Gerlin

NA : Ce Comité évoluera un peu, concernant les (simples) membres, avant l'édition du livret des Règlements et programme du Concours

MM. Albert Anselm et René Gerlin furent remplacés par Henri Benner (Pdt de l'Harmonie de la Société Alsacienne), Josue Heilmann (Pdt de la Concordia) et Henri Gerber (deux membres de la Belfortaine). 

Il fut aussi créé neuf commissions : 

   Réception
   Logement et nourriture
   Installations
   Récompenses
   Finances
   Fêtes
   Tirs
   Service médical
   Presse

NA : La composition des neuf commissions est en tout fin de l'article, sous forme appendice.

Déroulement du projet

Pour mener à bien ce projet, de nombreuses actions étaient nécessaires, en voici quelques-unes…

Il fut prévu de faire éditer 500 exemplaires du livret "Règlements et Programme".

Extrait Livret du Concours, Les Règlements et le Programme (doc. AMB)

Un courrier fut adressé au président de la Fédération, Charles Siffert pour obtenir la liste des membres du Comité de la Fédération.

De même, une démarche fut entreprise vers le général commandant la 7^e Région militaire, pour obtenir la participation des chefs de corps sous ses ordres pour former des sections pour participer au Concours des Délégations militaires.

En 1914, cinq unités étaient inscrites au Concours, 171^e Régiment d'infanterie, 172^e RI, 23^e RI, 47^e Régiment d'artillerie et le 9^e Bataillon d'Artillerie.

Insigne pour le Concours de 1914 (coll. privée)

Il fut organisé à Belfort le 4 janvier 1920, une réunion de la Commission Technique de la Fédération en présence des présidents de Vesoul, Lons-le-Saunier, de membres du Comité belfortain.

Le président Charles Siffert proposa de reconduire le programme de 1914, qui avait été élaboré et adopté, avec quelques ajustements.

Un concours de pupilles sera organisé.

Les mouvements de la Fête Fédérale de Nice furent adoptés.

Livret du Concours, Les Règlements (doc. AMB)

Un certain nombre de points furent abordés dont les tarifs, droits d'inscriptions, le couchage, la restauration…

Il fut décidé que la tenue serait standardisée pour les gymnastes.

Pour que l'ensemble des Sociétés participantes soient sur le même pied d'égalité, il fut prévu qu'un cours de démonstration serait mis en place à une date à déterminer.

Lors de cette journée seraient nommés les membres du Jury.

La publicité du Concours sera effectuée via le Journal de Franche-Comté et des Monts du Jura qui publie de nombreux articles sur la gymnastique, il peut aussi éditer un bulletin propre à ce Concours à un tarif intéressant.

Les inscriptions au concours

Dès le lancement des invitations, les premiers retours présageaient une adhésion au projet belfortain. Au 9 février, 17 Sociétés étaient inscrites au Concours. Le nombre passa à 29, au 23 février.

De nombreuses Sociétés suisses, dont plusieurs alémaniques, avaient demandé le règlement car fortement intéressées à y participer.

Fiche illustrée de mouvements de gymnastique (coll. privée)

Par contre, plusieurs Sociétés françaises ont décliné l'invitation suite à leurs difficultés à remonter leurs sections… la guerre meurtrière était malheureusement passée par là ! 

Campagne de démonstration 

Afin de promouvoir ce 1^er Concours Fédéral & International de gymnastique et de tir reprogrammé, la Belfortaine envoya ses moniteurs effectuer des cours de démonstrations pour présenter aux Sociétés de gymnastique, les exercices prévus au programme. 

Ce fut à Porrentruy, le dimanche 11 avril, qu'eut lieu la première présentation des exercices imposés aux gymnastes des Sociétés suisses inscrites ou ayant l'intention de participer au Concours de Belfort.

 Carte postale Porrentruy Suisse (coll. privée)

Une soixante de moniteurs de gymnastique représentant les Sociétés de Genève, du Tessin, de la Chaux-de-fond, de Soleure, de plusieurs sociétés jurassiennes, démontrant ainsi la volonté suisse de pouvoir renouer les bonnes et cordiales relations bilatérales mises à mal par le conflit mondial !

Les gymnastes helvètes découvrirent les mouvements au programme grâce au moniteur général Émile Parrot qui fut chaleureusement accueilli.

 Émile Parrot (photo coll. AD90)

 Une démonstration se déroula à Besançon, le dimanche suivant, 18 avril pour les Sociétés de la Fédération. Lors de cette journée, se déroula l'élection des membres du jury par les moniteurs de la Fédération.

Une troisième était prévue le 2 mai, à Mulhouse, pour les Sociétés alsaciennes.

17 avril 1920, création de la Commission des Fêtes des 2 au 4 juillet

Le président, Émile Marlin, rendit compte de la réunion préparatoire avec la Commission des fêtes de la ville du 17 avril. L'adjoint au maire, Paul Marx a informé le Comité de la Belfortaine, que la municipalité ne pouvait voter aucune subvention pour ce projet ! Il sera fait appel à la générosité des commerçants et habitants de Belfort, comme lors de précédentes circonstances.

Carte postale Belfort Hôtel de Ville (coll. JM)

Il les informa aussi que lors de cette réunion, il fut décidé de créer une Commission pour les Fêtes du 2 au 4 juillet 1920, nom donné à l'événement,  regroupant le 1^er Concours Fédéral et la remise de la Croix de guerre par le Président de la République, le 4 juillet. 

La présidence de la Commission fut attribuée au 1^er adjoint, Paul Marx.

La composition de la commission, des sous-commissions et leurs attributions sont détaillées dans la 2e partie de l'article.

Accueil des Sociétés de gymnastiques

À ce stade, il était escompté la participation de 80 Sociétés de gymnastique représentant environ 1500 à 2000 athlètes. Cet afflux demandait une logistique importante en termes de logements et de repas. Tous les hôteliers, restaurateurs et cafetiers de la place étaient sollicité pour donner leur capacité.

Les informations étaient collectées chez le trésorier du Concours, Louis Belliard (Charcutier), au 9 faubourg de France.

Carte postale Belfort Faubourg de France (coll. BF)

NA : La flèche rouge situe l'emplacement de la charcuterie Belliard.

Pour encadrer les Sociétés participantes, il était nécessaire de pourvoir à des postes de "commissaires"; les candidatures étaient enregistrées chez Adolphe Veit (agent d'affaire), le secrétaire du concours, au 9 rue Denfert-Rochereau. 

L'armée fut sollicitée

Vu l'importance que prenait la manifestation, avec le Concours de gymnastique qui devait recueillir de très nombreuses inscriptions de Sociétés, estimées à plus de 80, le maire fit appel le 21 avril au Général Baston, le commandant de la 14^e Division d'infanterie, pour obtenir l'aide de l'armée en termes de main d'œuvre et de prêt de matériels si disponible, rappelant que le Président de la République devait à cette occasion, venir remettre la Croix de guerre à la Ville de Belfort. 

Il lui demanda aussi son concours pour la mise à disposition de locaux et de fourniture de couchage. 

Il eut réponse le 29 avril, apportant l'information qu'une mise à disposition du couchage dans les casernes de la Place, entre celles de la ville, de Réthenans et Offemont, libérée des militaires de la Classe 1918, était potentiellement possible. Toutefois, il attendait, le plus tôt possible, l'information sur les effectifs à accueillir.

Carte postale Caserne Réthenans (coll. JM)

Une directive du ministre de la Guerre, du 21 avril 1920, avait été transmise au général du 7^e Corps d'armée de mettre à disposition, autant faire se peut, l'hébergement des Sociétés agréées et scolaires amenées à se déplacer pour participer à des Concours, éducation physique, sportive, tir… A charge aux organisateurs de rembourser les dépenses suivant la table des tarifications.

Cette bonne nouvelle voire une très bonne nouvelle, enleva une épine des pieds du Comité.

Mise à disposition du futur stade au Champ de Mars

Une autre bonne nouvelle vint, toujours à l'initiative de l'armée. Suite à la suggestion du Capitaine Berger, les autorités militaires ont décidé de construire un stade sur le Champ de Mars, destiné à la garnison de la Place. Les différents travaux dont les tribunes, la clôture et l'aménagement du terrain de courses, seront effectués par des ouvriers militaires. Elle proposa une mise à disposition de ce futur stade pour le déroulement du Concours; une visite des lieux était prévue le 22 avril. Cette solution proposée fut retenue.

Pour obtenir des volontaires sous l'intitulé de "Commissaire" pour prendre en charge les Sections de gymnastique, le Comité décida de passer une insertion dans la presse locale.

Illustration papier à en-tête de la Belfortaine (doc. AMB)

 Les restaurateurs ne répondant pas réellement aux demandes du Comité, furent à nouveau sollicités pour la nourriture des athlètes. Il fit appel aux médecins pour assurer une présence continue lors du Concours.

Mai 1920, encore quelques points durs !

Afin de faciliter l'accès aux 42 Sociétés de gymnastiques helvètes, Paul Marx dut intervenir, le 18 mai, auprès de l'ambassadeur à Berne, pour que soit facilitée la délivrance de passeports aux athlètes et encadrants, voire une réduction sur la taxe.

Carte postale Suisse Concours Nyon 1920 (coll. privée)

Cette intervention fut nécessaire car le vice-consul de la Chaux-de-Fond avait biffé sur le passeport collectif les noms des personnes qui n'étaient ni gymnastes ou ni cadres techniques de la Société. Les membres honoraires et supporters n'étaient pas autorisés à entrer sur le sol français ! Cette décision était jugée incompréhensible par les suisses qui un an plutôt avaient vu plus d'un millier d'helvètes participer aux Grandes Fêtes Patriotiques d'août 1919 à Belfort !

 

Carte postale Belfort Fêtes Patriotiques 1919 Les Ajoulotes (coll. JM)

NA : En fin de texte, un lien permet d'accéder au Sommaire de l'article sur les Grandes Fêtes Patriotiques de 1919.

Un train spécial fut affrété à partir de Delémont pour rejoindre Delle où un train prendrait les voyageurs pour les emmener à Belfort.

Petit point d'avancement à la presse

Tout début mai, Émile Marlin, le président du Comité d'organisation du Concours International et Fédéral de gymnastique fit un point d'avancement du projet pour que la presse relaie vers leurs lecteurs, la situation à deux mois de ces Fêtes, soulignant aussi les points encore critiques.

Si le couchage des athlètes était résolu par la mise à disposition de bâtiments par les autorités militaires, le chapitre nourriture posait toujours problèmes !

Carte postale Belfort (coll. JM)

La frilosité des hôteliers et restaurateurs à s'engager fit que l'incertitude était encore de mise… Une nouvelle relance fut effectuée pour obtenir leur implication.

La préparation des aménagements du Champ de Mars où devaient se dérouler les épreuves, était bien avancée.

Une réunion était prévue le 22 mai à l'Hôtel de Ville, avec les commissaires chargés d'accompagner les Sociétés; ils en manquaient encore pour garantir la bonne organisation.

Le Comité sollicitait encore la générosité de la population pour incrémenter les fonds pour couvrir les frais liés au projet et le don de prix en vue de pouvoir distribuer un maximum de souvenirs aux gymnastes.

Liste des Sociétés de gymnastique

Dans l'édition du 29 mai de La Frontière, était donnée la liste des 90 Sociétés participantes au Concours et elle rappela que quand en 1914, fut annulé le Concours des 14, 15 et 16 août, suite à la déclaration de la Guerre, il n'y avait que 57 Sociétés d'inscrites. Par ailleurs, les sommes versées et les prix données ont été réintégrés pour ce Concours.

Extrait carte postale (coll. JM)

Liste des Sociétés (nombre entre parenthèses = le numéro d'ordre d'engagement)

  Société luxembourgeoise

La Courageuse de Pétange (1),

  Sociétés suisses

Section de Ferrières (3), Section des Breuleux (11), Section Tramelan dessous (13), Helvetia de Courgenay (14), Section de Courtelary (16), Section de Réconvillier (17), Section de Courrendlin (18), L'Ancienne de Delémont (19), Section Romande de Berne (20), Section de Bellinzona (21), Section de Saint-Imier (22), Section de Neuveville (23), Section de Tavannes (25), Section de Peseux (27), Section de Genève-Grottes (28), Genève-Eaux-Vives (29), La Bourgeoise de Delémont (32), Section de Tramelan-dessus (34), Section de Sonceboz (35), Section de Courfaivre (36), Section de Saint-Ursanne (37), Section de Nersoix Ancienne (38), Section de Longeau (39), Helvetia de Genève (40),

Carte postale Société genevoise à Lyon (coll. privée)

(suite) Section de Saignelégier (41), Section de Louville (43), Section de Porrentruy (45), Section de Courteville (46), Section de Undervelier (47), Section de Bassecourt (48), L'Abeille de La Chaux de Fonds (49), Section de Noirmont (50), Section de Villeret (51), Section de Le Locle (52), L'Ancienne de La Chaux de Fonds (54), Jeunes Patriotes d'Orbe (55), Section de Cernier (57), Section de Moutier (60), Section de Corgémont (61), Section de Péry (76),  Section de Herzogenbuchsee (80), Section de Buhl (81), Section de Bellach (82) et Berne-Neuengasse (88).

  Sociétés françaises

Éclaireurs de Beausoleil (2), La Gauloise de Montbéliard (4), La Jeunesse du 18^e arrondissement à Paris (5), La Séquanaise de Poligny (6), Société de Guebwiller (7), La Chaumontoise de Chaumont (8), L'Indépendance d'Épernay (9), Le Réveil d'Épernay (10), L'Espérance d'Épinal (12), Société de Sausheim (15), L'Alsatia de Ribeauvillé (24), Union et Patrie de Chalon-sur-Saône (26), Mulhouse (30), La Française de Besançon (31), La Stéphanoise de Saint-Etienne (33), La Milhusina de Mulhouse (42), Société de préparation militaire de Bavans (44), La Bourgeoise de Mulhouse (53), La Lorraine de Lunéville (56), La Morézienne de Morez (58), Patrie de Boulogne-sur-Mer (59), L'Évolution de Morteau (62), La Jurassienne de Lons-le-Saunier (63), L'Espérance d'Audincourt (64), Vienne Gymnastique (65), Union et Patrie de Maiche (66), La Boroillotte de Valentigney (67),

Carte postale Valentigney Société La Boroillotte (coll. privée)

(suite) Les Éclaireurs de Chagny (68), Société de Châtenois d'Alsace (69), Société de Didenheim (70), L'Union de Fesches-le-Châtel (71), L'Union Universitaire de Belfort (72), La Patriote de Villers-le-Lac (73), La Beaucourtoise de Beaucourt (74), La Patriote de Seloncourt (75), L'Espérance de Pfastatt (77), Société de Riedisheim (78), L'Espérance de Mulhouse (79), Patriote Maîchoise de Maiche (83), La Comtoise de Besançon (84), La Dannemarienne de Dannemarie (85), Société de Lutterbach (86), La Fraternelle de Besançon (87), Société de Rixheim (88) et La Marnaysienne de Marnay.

Carte postale Société mulhousienne de gymnastique (coll. privée)

Deux nouvelles inscriptions arrivèrent juste avant la clôture fixée le 28 mai, portant le nombre à 92 Sociétés participantes avec une Luxembourgeoise, 43 Suisses et 48 Françaises, dont plusieurs alsaciennes et lorraines, totalisant environ 2500 gymnastes. Un nombre jamais atteint à Belfort tant en nombre de Société qu'en gymnastes. 

NA : Les suisses allaient envahir Belfort…

Parmi ces Sociétés, la présence de 11 sections de pupilles qui participeront au Concours. 

Dimanche 30 mai, réunion du Comité de la Fédération

Un point d'avancement fut effectué le 30 mai lors de réunion organisée par le Comité de la Fédération des Sociétés de Gymnastique de Franche-Comté et du Territoire de Belfort. Étaient présents, le président Charles Siffert, le vice-président de Vesoul, XXX Jurain, le secrétaire de Besançon, Achille Perret accompagné de Alphonse Topinet, Émile Parrot de la Belfortaine. Plusieurs Sociétés s'étaient excusées, Claudius Lapalu de Lons-le-Saunier, Alcide Brognard de Valentigney et Albert Ehlinger de Vesoul.

Des membres du Comité d'organisation de la Belfortaine assistaient à la réunion, le vice-président Jules Hostetter, Charles Altersitz, Émile Jeannerez, Jacques Wasser et Émile Rérat. 

Il revint à Émile Parrot de présenter son projet concernant le déroulement des épreuves mises au point pour le Concours. Le travail effectué fut très apprécié par les autres membres du Comité qui entérinèrent le projet sans apporter de modification. 

La décision fut prise que tous les concours spéciaux en sections pour les mouvements d'ensemble, les pyramides, les poses plastiques, ainsi que les ballets et tournois, seraient présentés à la Fête de nuit, le samedi 3 juillet.

 Carte postale (extrait) Affiche concours (coll. JM)

Malgré les difficultés pour accueillir 2500 gymnastes attendus représentant les 92 Sections inscrites, les membres du Comité d'organisation des Fêtes annoncèrent que les restaurateurs belfortains s'étaient engagés, verbalement, mais engagés tout de même, à les nourrir. Pour le couchage, grâce aux autoritaires militaires, ils seront logés dans les casernes de la Place.

Le concours de tir était prévu de se dérouler au stand de La Miotte pour les épreuves de tirs, les 3 et 4 juillet.

Carte postale Belfort Le Mont Stand de La Miotte (coll. JM)

Lors de ce Comité de la Fédération, fut désigné Lons-le-Saunier pour organiser la 2^e Fête Fédérale en 1922. En l'absence du représentant de cette cité, Claudius Lapalu, et n'ayant pas eu confirmation que la municipalité pressentie soit d'accord, le président Charles Siffert proposa que la ville de Vesoul soit retenue au cas où !

Carte postale Lons-le-Saunier (coll. privée)

Pour la 3^e Fête Fédérale en 1924, il proposa Besançon qui fut retenu par les membres du Comité.

Le congrès de la Fédération était prévu à l'Hôtel de ville de Belfort, le 4 juillet.

L'après-midi, les membres, sous la conduite d'Émile Parrot, se rendirent au Champ de Mars pour voir les lieux, en début d'aménagement, où se dérouleront les concours.

Juin 1920, les dernières mises au point

Les réunions suivantes du Comité furent hebdomadaires pour traiter et régler au fur et à mesure les nombreux points soulevés de logistique au sens large du terme…autant qu'un Concours de ce type demande une réactivité exemplaire pour être à l'heure du rendez-vous !

Appel aux dons

Encore tout début juin, le Comité de la Belfortaine, par voie de presse,  rappelait le besoin en dons sous forme nature ou argent pour distribuer 1500 prix, objectif que les organisateurs s'étaient fixés, pour la bonne renommée de Belfort !

Une nouveauté, le javelot

Lors de ce 1^er Concours Fédéral, le lancement du javelot fut au programme !

Carte postale Joinville Le javelot (coll. privée)

Cette épreuve pratiquée seulement par quelques Sociétés sportives, réunira quelques concurrents pour un concours spécial. Ce lancer étant un exercice individuel, il n'était pas une pratique agréée par les Sociétés de gymnastique, préférant développer l'activité pluri sportive !

La dernière ligne droite

À mi-juin, le nouveau stade au Champ de Mars prenait tournure et sera, comme prévu, opérationnel pour ces Fêtes du 2 au 4 juillet.

Pour les derniers jours du mois de juin, une permanence journalière du Comité fut mise en place.

Seule incertitude que le Comité ne pouvait maîtriser… la météo !

Il ne restait plus que le beau temps fasse son apparition pour permettre à ces Fêtes d'être les plus accueillantes possibles !  

La remise de la Croix de guerre

Les préparatifs de la remise de la Croix de guerre font l'objet d'une deuxième partie de l'article consacré aux Fêtes du 2 au 4 juillet 1920.

 Extrait carte postale : Croix de guerre 1914-1918 (coll. JM)

NA : En fin de texte, un lien permet d'accéder au Sommaire de l'article donnant accès à cette deuxième partie.

Épilogue

Après les cinq années de la Première Guerre Mondiale, la Société de gymnastique La Belfortaine voulait rebondir après cette terrible épreuve qui avait vu plusieurs de ses gymnastes donner leur vie à la Patrie… ce projet de Concours Fédéral et International de Gymnastique et de Tir en 1920 redonnait, l'énergie pour relancer la dynamique d'avant-guerre.

Elle qui avait fourni tant de champions et envoya même un gymnaste aux Jeux Olympiques de Londres en 1908 !

Pour la suite de cet article, un lien ci-dessous permet d'accéder au Sommaire.

JM

Liens pour accéder aux articles cités

Sommaire des Fêtes du 2 au 4 juillet 1920 : Cliquer ici

Sommaire des Jeux Olympiques : Cliquer ici

Sommaire des Fêtes patriotiques : Cliquer ici

Références textes : Les journaux L’Alsace et la Frontière (coll. Archives Départementales du 90 ‘’AD90’’), Archives La Belfortaine (coll. AD90), Programme du Concours (coll. BF), Livret Règlements & programme du concours (coll. Archives municipales de Belfort, "AMB"), Archives du concours (coll. AMB)

Appendice

Les 9 commissions créées par La Belfortaine pour les Fêtes

  Réception

Président : Paul Marx
Membres extérieurs : Jules Hostetter (vice-président), François Baixès et Victor Schlumberger (conseillers municipaux) et XXX Carriot (chef de gare),

 Logement et nourriture

Président : François Bussières (2^e adjoint)
Membres extérieurs : Antoine Dulac (conseiller municipal), Jules Dick et Alfred Reibel (Pdt et vice-pdt du syndicat des restaurateurs et Limonadiers)
Membres de La Belfortaine : XXX Stuber, Charles Mairey, Fernand Lefranc, Georges Wurffel et Émile Boulanger (tous membres de la Belfortaine)

 Installations

Président : Edouard Deshaies (conseiller municipal et capitaine des pompiers)
Membre extérieur : Ernest Philippe (conseiller municipal), Alphonse Zettel (architecte à SACM)
Membres de La Belfortaine : Camille Munier, Émile Parrot (moniteur général), Jacques Wasser, Charles Altersitz, Émile Jeannerez, Ernest Schill

 Récompenses

Président : René Birckel (conseiller municipal et vice-pdt de La Belfortaine)
Membre extérieur : Jules Coré (conseiller municipal)
Membres de la Belfortaine : Charles Garnier, Henri Gerber et Paul Rossé

 Finances

Président : Émile Py (conseiller municipal)
Membre extérieur : Président : François Mulfort (conseiller municipal)
Membres de la Belfortaine : Louis Belliard, Charles Lamielle, Charles Altersitz, Adolphe Veit, Émile Bérat et Charles Garnier

 Fêtes

Président : Paul Marx (1^er adjoint)
Membres extérieurs (conseillers municipaux) :François Baixès, Alphonse Faucogney, Joseph Féliguet, Louis Guignot, Pierre Guyon, Noël Lapostolest, Louis Metzger, Georges Monin, Mack, Mulfort, Ossette, Pierçon, Eugène Tschaen et Jules Volf

 Tirs

Président : Pierre Dolffus (Président de la Société La Miotte)
Membres de la Miotte: XXX Masson et Edmond Passard (vices-pdt), Henri Luc (directeur de tir), XXX Mayer et XXX Daval (trésoriers), Albert Muller, Léon Choffel, XXX Périn et XXX Mayer 

 Service médical

Docteurs François Dautheville (conseiller municipal), Jules Lévy, Georges Lèvis, XXX Ihler, Gustave Lang et Paul Pointet (pdt de la Société de Secours aux blessés militaire); tous membres honoraires de La Belfortaine

 Presse

Président : Joseph Pélot (rédacteur en chef de L'Alsace)
Membres : Frédéric Beucler (rédacteur en chef de La Frontière), René Naegelen (rédacteur en chef de Germinal), Gaston Moesch (rédacteur en chef de L'Alsace Sportive), Emile Py (rédacteur du Petit Parisien et du Petit Comtois), XXX Colle (rédacteur du Petit Belfortain)

Infos pratiques  

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