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LE CARTOPHILION
12 octobre 2021

TGV-PSE : Genèse & naissance

L'augmentation du transport des voyageurs et la concurrence de l'automobile et de l'avion, poussa la SNCF à s'orienter à la Grande Vitesse à l'image du Japon et de l'Italie.

CPM TGV-PSE

Carte postale Rame TGV-PSE (coll. JM)

La naissance (concept) du TGV-PSE (Train à Grande Vitesse) fait suite aux études et aux essais qui furent menés dans la continuité du TGS (Turbine à Gaz Spéciale) et du TGV-001 (Turbotrain à Grande Vitesse).

Genèse de la Grande Vitesse

NA : Ayant développé ce chapitre "Genèse de la Grande Vitesse" dans le cadre des articles écrits sur le TGV-001, je vous renvoie à cet article. Un lien en fin de texte permet d'accéder au Sommaire.

En voici quelques éléments résumés…

Les besoins de la SNCF

Dans les années 1960, la SNCF fut confrontée à une baisse de fréquentation de ses trains; ses deux rivaux la voiture et l'avion lui prenaient des parts de marché.

Logo SNCF 1972

Logo SNCF 1972 (doc. Wikipédia)

Suivant de près, les actions de développement entreprises par d'autres pays comme le Japon et l'Italie, investissant dans la création de lignes spécifiques au transport des voyageurs avec des vitesses supérieurs à 200 km/h, elle se mit à croire qu'une des solutions passa par ce concept pour inverser la tendance, voire prendre du trafic à ses deux concurrents.

Le besoin d'un nouveau matériel

Avant l'avènement du TGV-001, un premier matériel fut expérimenté dès avril 1967, le TGS* (Turbine à Gaz Spéciale) qui était pourvu d’une propulsion mixte avec la motrice X4365 équipée d’un moteur diesel Poyaud de 330 kW et de la remorque XR8579 équipée avec une turbine à gaz dont la puissance avait été ramenée à 810 kW (au lieu de 1100).

CPM Ateliers du Mans TGS Motrice X2061

Carte postale Ateliers du Mans TGS Motrice X2061 (coll. privée)

Il préfigurera le lancement des turbotrains ETG (Élément à Turbine Gaz) qui furent utilisés sur la ligne Paris-Caen-Cherbourg, à partir du 16 mars 1970.

La première réponse au concept du Train à Grande Vitesse fut le TGV-001 équipé d'une turbine d'hélicoptère. Il sortit des ateliers d'Alsthom Belfort le 24 mars 1972, pour effectuer une campagne d'essais intensive pour en tirer des enseignements et capitaliser pour le futur.

1972 07 09 TGV 001 LVR pXXXI Sélestat 

Sélestat TGV-001 (photo LVR, coll. Biblio Deubel)

Dès le 8 mai 1972, il atteignit la vitesse de 240 km/h entre Colmar et Rouffach, puis 300 km/h, le 27 juillet sur ligne des Landes entre Lamothe et Morcenx.

À l'origine, deux lignes étaient proposées, Paris-Lille et Paris-Bruxelles.

La commission de la recherche de la SNCF ayant approuvé le projet le 10 juillet 1967, les études furent lancées simultanément sur les problèmes techniques, économiques et d'exploitation, concernant le matériel, l'infrastructure et un premier cas concret d'application, pour un niveau de vitesse de 300 km/h et une vitesse commerciale de 260 km/h.

Le pourquoi du projet de la Ligne Grande Vitesse

Dès le mois d'août 1966, la liaison choisie pour cette infrastructure nouvelle ne fut pas le "noord"… trop froid, mais le sud avec une liaison Paris-Lyon ou plus exactement, Paris-Sud-Est, car le projet ne fut pas de construire une ligne, mais un réseau entier.

Ce choix tient à que l'axe Paris-Dijon-Lyon assurait 40 % de la population française par ce moyen de transport. Plus de 10,2 millions de voyageurs en 1967, ils passeront à 12 millions en 1976. La projection donnait 23 millions en 1990. La ligne actuelle électrifiée en 1950 entre Paris et Dijon et 1952 entre Dijon et Lyon, permettait la circulation de 260 trains maximum, dont 120 de voyageurs. La saturation était annoncée à l'horizon fin des années 1970, 280 circulations étaient estimées pour 1980.

Entier postal Ligne TGV PSE R1 BF

Extrait entier postal Ligne TGV-PSE (coll. JM)

Les alternatives via les reports sur d'autres lignes n'étaient pas à la hauteur des enjeux.

D'ailleurs, le Comité régional d'expansion et de productivité de Bourgogne (Ve plan, 1966-1970), fit état d'un besoin du doublement de la ligne actuelle avec l'augmentation significative de la vitesse commerciale pour absorber le trafic escompté, donc le besoin d'un nouveau matériel pour atteindre ces objectifs !

Donc nécessité était de construire très rapidement une nouvelle ligne à l'usage exclusif du transport de voyageurs.

NA : Un article spécifique sera écrit sur la création de la Ligne Grande Vitesse PSE.

Le choc pétrolier obligea un changement de voie…

Un évènement fut un accélérateur du projet TGV mais en version électrique, le premier choc pétrolier de 1973, qui fit flamber les prix de l'énergie fossile. Par contre, il imposa de reprendre certaines études et d'effectuer de nouveaux essais.

Le Président de la République Georges Pompidou confirma en mars 1974, le lancement du projet du TGV plutôt que l'aérotrain défendu par son ministre des Finances, Valéry Giscard d'Estaing.

Carte maximum Geoges Pompidou

Carte maximum Georges Pompidou (coll. privée)

Le 5 mars 1974, le Premier ministre, Pierre Messmer décida d'engager la construction d'une Ligne Grande Vitesse entre Paris et Lyon, qui prit l'appellation LGV Sud-Est.

Zébulon

En 1973-1974, la SNCF transforma une automotrice Z7100 (l'ex Z7115 accidentée) en un prototype nommé Z7001, aussi connu sous l'appellation le "Zébulon", afin de tester des innovations potentielles liées au passage à la motorisation électrique, dès avril.

CPM Automotrice Z7001 Zébulon

Carte postale Automotrice Z7001 Le Zébulon (coll. JM)

Ce matériel permit de tester les innovations suivantes :

  - un pantographe à double étage, type AM18, permettant le captage du courant à grande vitesse,
  - la transmission de la puissance au bogie moteur par un arbre à "cardan tripode",
  - les moteurs de traction suspendus à la caisse allégeant la masse,
  - les nouvelles dispositions liées aux suspensions et au freinage par courant de Foucault, via le bogie Y226,
  - le comportement du carénage avec ces vitres frontales

L'automotrice atteignit les 309 km/h, le 15 octobre 1975 entre Lamothe et Morcenx, sur la ligne des Landes. Elle termina sa carrière le 31 mars 1978, après avoir parcourue 227 960 kilomètres.

Épilogue

Donc en mars 1974, le projet du TGV-PSE fut mis sur les rails tant au niveau d'un matériel nouveau à concevoir que tant à la création d'une ligne nouvelle à Grande Vitesse, entre Paris et Lyon.

Son concurrent direct, l'Aérotrain avait dû se résoudre à rendre les armes.

JM

Liens pour accéder aux articles cités

Le TGV-001 Sommaire : Cliquer ici

Le TGV-PSE Sommaire : Cliquer ici

Référence textes : Livre Les défis du TGV et La Vie du Rail (coll. Bibliothèque Deubel Belfort), Revue Le Train (coll. JM) 

Référence internet : Wikipédia, Divers autres sites

Infos pratiques  

Vous pouvez laisser des commentaires sur cette présentation via le lien "Commentaires" en fin de l'article après la liste des tags.

En cliquant sur une photo, vous pouvez l’agrandir.

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