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LE CARTOPHILION
21 février 2022

Jeux Olympiques d’hiver 1968 à Grenoble

Après avoir organisé les premiers Jeux Olympiques d'hiver en 1924, la France accueillit la Xe Olympiade à Grenoble en 1968.

Affiche officielle JO 1968 Grenoble

Affiche officielle des Jeux d’hiver de 1968,
réalisée par le graphiste Jean Brian (coll. privée)

Le Jeux se déroulèrent du 6 au 18 février 1968.

La France recevait à nouveau les Jeux Olympiques d’hiver sur ses terres, 44 ans après ceux de Chamonix.

NA : En fin de texte, un lien permet d'accéder au Sommaire des articles des Jeux Olympiques d'hiver.

Grenoble, ville olympique

Dès novembre 1960, l'idée d'une candidature de la ville de Grenoble à l'organisation de Jeux Olympiques d'hiver fit sa trace dans les esprits; elle fut émise par un quatuor voulant promouvoir la vallée, le président du Comité de ski du Dauphiné Raoul Arduin, de l'architecte Laurent Chappis, de l'ingénieur des Ponts et chaussées de la ville Georges Cumin et du préfet Francis Raoul.

CPM JO 1968 Grenoble Ville olympique

Carte postale Grenoble Ville olympique (coll. privée)

L'idée présentée au maire Albert Michalon l'emballa; la lettre de candidature de la ville de Grenoble à organiser les Jeux Olympiques d'hiver prévu pour 1968, fut adressée au CIO (Comité International Olympique), le 30 décembre 1960.

La candidature fut soutenue par le Conseil général de l'Isère et par l'État, car le Général de Gaulle était très favorable à cette initiative.

Face à elle, Grenoble avait de redoutables concurrents avec Calgary pour le Canada, Lathi pour la Finlande, Lake Placid pour les Etats-Unis, Oslo pour la Norvège et Sapporo pour le Japon.

Lors de son 61e Congrès, le 28 janvier 1964, se déroulant à Innsbruck (Autriche), le CIO attribua la Xe Olympiade à la ville française, il avait fallu trois tours aux membres, pour trancher.

CPM JO 1968 Grenoble Hockey

Carte postale Grenoble (coll. privée)

Un Comité d'organisation des Jeux fut mis en place dès le 10 juillet avec à sa tête le maire de Grenoble, Albert Michallon.

Albert Michallon Wikipédia

Albert Michallon président du Comité (doc. Wikipédia)

L’événement se déroula du 6 au 18 février 1968.

Infrastructure & équipements

Pour accueillir ces Jeux, de lourds investissements furent engagés. Ils permirent de réaliser de gros travaux d'infrastructures tant pour les communications, le transport tant routier que ferroviaire, les sites d'hébergement et de compétition, les équipements pour recevoir le public et les médias… et même un aéroport.

Affiche JO 1968 Grenoble

Affiche des Jeux de Grenoble (coll. privée)

Parmi les équipements, furent construits un Stade de Glace qui fut renommé Palais des Sports, une piste de bobsleigh, une patinoire, des pistes de ski, un tremplin de saut à ski, le village des athlètes, mais aussi un musée, une maison de la culture… le tout dans des délais records !

Les sites des compétitions

Si à Grenoble, se disputèrent les épreuves de patinage artistique, le hockey sur glace et le patinage de vitesse, les stations voisines assurèrent l’organisation des autres disciplines.

CPM JO 1968 Grenoble CPM Anneau de vitesse

Carte postale Grenoble La patinoire de vitesse (coll. privée)

Chamrousse accueillit le ski alpin, Autrans les autres épreuves de ski, Saint-Nizier-Du-Moucherotte le saut à ski des 90 m, Alpes d’Huez le bobsleigh et Villard-de-Lans la luge.  

CPM JO 1968 Grenoble Chamrousse

Carte postale Station de Chamrousse (coll. privée)

CPM JO 1968 Grenoble Autrans

Cartes postales Station d’Autrans (coll. privée)

CPM JO 1968 Grenoble Saint Nizier

Carte postale Station de Saint-Nizier-du-Moucherotte (coll. privée)

CPM JO 1968 Grenoble Villars de Lans

Carte postale Station de Villard-de-Lans  (coll. privée)

Pour cette édition, aucune nouvelle discipline ne fut ajoutée au programme, seule l’épreuve individuelle du 20 km en biathlon fut complétée par une épreuve par équipe, le 4x7,5 km.

Les participants

Grenoble reçu 1158 athlètes dont 947 hommes et 211 femmes, représentant 37 nations; une particularité par rapport aux Jeux précédents, l'Allemagne de l'Est obtint du CIO, une participation indépendante en 1965.

Une première aussi, fut la 1ère participation du Maroc.

Les concurrents s'affrontèrent pour les podiums dans 10 sports regroupant 36 épreuves.

Autres continents

Afrique : Iran, Liban et Maroc
Amériques : Argentine, Canada, Chili et Etats-Unis
Asie : Corée du Sud, Inde, Iran, Japon, Liban, Mongolie et Turquie
Océanie : Australie et Nouvelle Zélande

Carte JO Grenoble 1968 Monde R

Carte des nations participantes hors Europe (réal. BF)

Europe

23 Nations : Allemagne de l'Est, Allemagne de l'Ouest, Autriche, Bulgarie, Danemark, Espagne, Finlande, France, Grande-Bretagne, Grèce, Hongrie, Islande, Italie, Liechtenstein, Norvège, Pays-Bas, Pologne, Roumanie, Suède, Suisse, Tchécoslovaquie, Union Soviétique et Yougoslavie

Carte JO Grenoble 1968 Europe

Carte des nations participantes de l'Europe (réal. BF)

La France présenta 88 athlètes dont 74 hommes et 14 féminines, la deuxième délégation par le nombre, derrière les Etats-Unis (95 athlètes)

La flamme olympique

La torche olympique fit un grand voyage avant d'arriver à Grenoble.

Comme la tradition le veut, après avoir été allumée à Olympie dès le 16 décembre 1967, elle rejoignit le Mont Olympe pour une cérémonie avant de prendre l'avion à Athènes, le Boeing 707A "Château de Chaumont", pour rejoindre Paris.

Elle fut accueillie par le comte Jean de Beaumont, président du Comité olympique français.

Ce fut le skieur médaillé d'or à Squaw Valley (USA) en 1960, Jean Vuarnet qui réceptionna la torche à l'aéroport d'Orly.

Fiche Jean Vuarnet

Fiche Jean Vuarnet (coll. privée)

Son parcours

Le parcours privilégia les massifs montagneux de la France, Vosges, Jura, Massif Central, Pyrénées, la Corse pour finir par les Alpes.

Grenoble 1968 Parcours Flamme olympique R

Parcours de la flamme olympique (réal. BF)

Elle parcourut 7222 kilomètres empruntant de nombreux et différents moyens de transport pour effectuer ce long trajet

  3500 kilomètres parcourus à pied
  1600 kilomètres portés par un skieur
  1900 kilomètres en avion, hélicoptère et véhicule
  300 kilomètres portés par un cycliste, un cavalier et un rameur

Le premier relayeur fut le coureur de fond à Alain Mimoun, médaillé d'or à Melbourne (Australie) en 1956.

CPM Alain Mimoun

Carte postale Alain Mimoun (coll. privée)

La torche olympique

Mesurant 70 centimètres de longueur, la torche olympique était réalisée en tôle cuivrée surmontée d'une vasque cylindrique. La partie inférieure était recouverte d'un tissu rouge pour que le porteur évite de se brûler.

Torche olympique Grenoble 1968

Torche olympique Grenoble 1968 (doc. CIO)

Elle portait l'inscription sur la partie supérieure "Xe Jeux Olympiques d'Hiver Grenoble 1968".

La flamme Olympique à Belfort

La flamme olympique vint mettre le feu aux lumières de Belfort… le jour de Noël, le 25 décembre 1967. Venant des Vosges via le Ballon d'Alsace, elle entra à Belfort, par la porte de Brisach…

RM n°09 Mars 1968 pXX Flamme Olympique JO 1968 R

 La torche olympique présentée par l'escrimeur Claude Bourquard dans le gymnase des Résidences de Belfort (photo Belfort Mag, AMB)

NA : En fin de texte, un lien permet d'accéder à l'article consacré au passage de la flamme dans le Territoire de Belfort.

La médaille olympique

Pour ces Jeux, une médaille fut éditée par l'Administration des Monnaies et Médailles, conçue par le graphiste-typographe Roger Excoffin (1910-1983). Il fut aussi le créateur du logo et des pictogrammes des Jeux.

Une nouvelle particularité pour ces Jeux fut la création d'une médaille par chaque discipline sportive donc 10 médailles déclinées dans 3 métaux différents (or, argent et bronze).

Les médailles d'or, d'un diamètre de 60 mm, étaient recouvertes de six grammes d'or pur quant aux médailles d'argent et de bronze, étaient réalisées en argent standard 925/000.

Médaille JO 1968 Grenoble CPA BF

Les deux faces de la médaille (coll. privée)

Sur l’avers de la médaille, l'emblème officiel de ces Jeux avec l'inscription

XEME JEUX OLYMPIQUES D’HIVER
GRENOBLE 1968

Au revers de la médaille, le pictogramme de la discipline sportive récompensée avec l'inscription du nom de cette discipline; par exemple, pour cette médaille

SLALOM

Toutes les médailles furent remises dans le Stade de Glace.

Médias

La communication autour des Jeux fut importante en exploitant une large palette de différents moyens…

Retransmission des Jeux

L’ORTF retransmis les images en couleur et en mondovision, ce fut une première lors de cette Olympiade; à la précédente à Innsbruck, elles étaient en noir et blanc. Cette première performance fut la récompense pour les centaines de techniciens qui furent à l’œuvre pour ces Jeux.

Au micro, Léon Zitrone assura les commentaires. 2500 journalistes et techniciens pour les radios et la télévision furent accrédités pour les Jeux.

CPM Léon Zidrone R

Carte postale Léon Zitrone (coll. privée)

L'hymne officiel

L'hymne, officiel après péripétie, de ces Jeux fut composé par le grenoblois Michel Fugain et chanté par la grenobloise Christine Bare.

Vinyle JO 1968 Grenoble Hymne Christine Bare VR

Extrait du vinyle Christine Bare (coll. privée)

La première strophe de la chanson

    Des milliers de drapeaux
    Mais un seul flambeau
    Et c'est déjà la victoire
    Car l'amitié surtout
    Est au rendez-vous
    Il n'y a plus de frontières entre nous

Vinyle JO 1968 Grenoble Hymne Christine Bare R

Vinyle de l’hymne Sous un seul flambeau (coll. privée)

Elle fut même en concurrence avec notre Mireille Mathieu nationale. Son vinyle fut édité avec le titre "Chant olympique"; texte de Pierre Barouh et musique de Francis Lai. La chanson en face B du 45 tours était "Je ne suis rien sans toi". Le disque était offert gracieusement par Télé-Dimanche.

Vinyle JO 1968 Grenoble Hymne Mireille Mathieu

Vinyle de Mireille Mathieu (coll. privée)

La mascotte des Jeux

Une nouveauté pour ces Jeux Olympiques de Grenoble, fut la présence d’une mascotte, Schuss le skieur.

CPM JO 1968 Grenoble Mascotte

Carte postale La sympathique mascotte Schuss le skieur (coll. privée)

Il fut créé par Aline Lafargue, créatrice de films animés pour la jeunesse, pour le compte de la télévision, au sein des studios Films et Promotion.

Timbres

Le ministère des PTT émit un premier timbre préolympique en avril 1967 reproduisant l'emblème des Jeux.

Timbre JO Grenoble 1967

Timbre préolympique France, valeur 0,60 franc (coll. JM)

Puis les 27 & 28 janvier 1968, fut éditée une série de cinq timbres avec surtaxe destinée à parité pour la Croix Rouge et le Comité d'organisation. 

Timbre JO Grenoble 1968a

Série de timbres émis en 1968 par La Poste (coll. JM)

5 valeurs : 0,30+0,10 / 0,40+0,10 / 0,60+0,20 / 0,75+0,25 / 0,95+0,35

Produits dérivés

Le dessinateur-affichiste grenoblois Jean Brian qui avait remporté le concours pour la création de l'affiche officielle (voir en début de l'article), fut aussi le créateur de l'emblème.

De nombreux objets dérivés furent édités et vendus dont, bien entendu, des cartes postales mais aussi des porte-clés, des vêtements…

L'ouverture des Jeux

La cérémonie d’ouverture du 6 février 1968, en présence du Général de Gaulle président de la république, se déroula dans le stade olympique (provisoire) où un imposant escalier permettait l’accès à la vasque.

CPM JO 1968 Grenoble Stade olympique

Carte postale Grenoble Stade olympique et l’escalier (coll. privée)

Ce stade provisoire, car non conservé après les Jeux, pouvant accueillir 60000 personnes, fut conçu par deux architectes grenoblois Bruno Pouradier-Duteil et Georges Pillon.

Il revint à La Marseillaise d'ouvrir la cérémonie lançant le départ du défilé des 37 délégations des athlètes regroupés par nation.

Le porte-drapeau de l’Équipe de France était le douanier vosgien Gilbert Poirot, originaire de La Bresse. Il était notre meilleur spécialiste du saut à ski. Il finira à la 10e place aux tremplins de 70 et 90 mètres.

JO 1968 Grenoble Gilbert Poirot Porte-drapeau

Gilbert Poirot le porte-drapeau (Photo Est Républicain)

Les discours furent prononcés par Albert Michallon, le président du Comité d'organisation et Avery Brundage, le président du CIO.

Après l'ouverture des Jeux prononcée par le Président de la République, ce fut le patineur Alain Calmat, le médaillé d'argent à Innsbruck en 1964, le dernier porteur de la flamme, qui devant 60000 personnes et 500 millions de téléspectateurs, grimpa les 96 marches pour atteindre la vasque et l’embraser.

JO 1968 Grenoble Flamme Alan Calmat R

Alain Calmat montant les marches (Photo Fox Sport)

La Vasque

Forte impressionnante avec quatre mètres de diamètre, pesant 550 kilogrammes, fut installée au sommet de l'escalier via un hélicoptère. Elle était équipée de 70 brûleurs et resta allumée toute la durée des Jeux, ce qui initialement, n'était pas prévu.

CPM JO 1968 Grenoble Vasque Flamme

Carte postale de l’escalier et de la vasque (coll. privée)

Chaque site où se déroulèrent les compétitions, possédait une vasque d'un format plus réduit, de 80 centimètres de diamètre, équipée de huit brûleurs.

Serment Olympique

Le serment olympique fut proclamé par le skieur jurassien Léo Lacroix.

"Au nom de tous les concurrents, je promets que nous prendrons part à ces Jeux olympiques en respectant et suivant les règles qui les régissent, en nous engageant pour un sport sans dopage et sans drogue, dans un esprit de sportivité, pour la gloire du sport et l'honneur de nos équipes."

Quelques exploits…

Lors de ces Jeux, eurent lieu des exploits d'athlètes à mettre en valeur.

Jean-Claude Killy

Pour cette Xe Olympiade, un athlète, de plus français, va réaliser un grand exploit, Jean-Claude Killy* car il remporta les médailles d’or sur les trois disciplines de ski alpin.

JO 1968 Grenoble Jean Claude Killy Paris-Match 17 fév

Jean-Claude Killy, magazine Paris-Match du 17 février (coll. privée)

*Jean-Claude Killy : Né à Saint-Cloud le 30 août 1943, il grandit à Val d’Isère. La neige est son élément, il devint un excellent skieur et donna à la France de nombreux titres dont cette triple médaille d’or aux JO de Grenoble en 1968. Après la neige, il fut attiré par le macadam. Il participa à des courses automobiles dont les 24 heures du Mans. Il revint à sa première passion et participa à son développement comme membre au FIS (Fédération Internationale de Ski). Avec Michel Barnier, il lance l’idée de réaliser les Jeux d’Hiver à Albertville. Il devint membre du CIO en 1995 et participa à la candidature de Paris pour les Jeux d’Eté en 2012.

Il rejoint un autre champion, l’autrichien Toni Sailer qui avait gagné les trois épreuves de ski alpin en 1956, à Cortina d’Ampezzo (Italie).

CPM Toni Sailer R

Carte postale Toni Sailer (coll. privée)

Le vendredi 9 févier, pour la première épreuve, la descente, il remporta la victoire pour huit centièmes sur un autre français, Guy Périllat et le suisse Jean-Daniel Dätwyler à 47 centièmes. Le troisième français finit à la huitième place, Bernard Orcel.

Photo JO 1968 Grenoble Podium Descente Périllet Killy Dätwyler R

Podium de la descente G. Périllat, JC Killy et JD Dätwyler
(Photo Wikipédia)

Pour la deuxième compétition, le géant, dès la première manche en ce dimanche 11 février, il déposa ces concurrents; le suisse Willy Favre à 1"20, ses compatriotes Guy Périllat à 2"04 et Georges Mauduit à 2"12. Le lendemain contrôlant la deuxième manche, il signa sa deuxième victoire olympique. Au classement des deux manches, il devança toujours le suisse Willy Favre et l’autrichien Heinrich Messner qui réalisa une superbe seconde manche en reléguant à la quatrième place, Guy Périllat pour 23 centièmes. Georges Mauduit ne prit que la neuvième place, ne renouvelant pas son excellent temps lors de la première manche.

Photo JO 1968 Grenoble Podium Géant Favre Killy Messner R

Photo du podium du Géant : W. Favre, JC Killy et H. Messner
(Photo CIO)

Le 17 février, Killy se présenta à la première manche du slalom pour réaliser un exploit, gagner les trois épreuves alpines.

Mais cette journée fut à rebondissement ! Notre double médaillé d’or donna tout et remporta cette première manche malgré un départ dans le brouillard. Dans la deuxième manche, c’est le norvégien Haakon Mjoen, 10e à la première manche, qui réalisa le meilleur temps devant le français et l’autrichien Karl Schranz qui déposa réclamation. Il prétendit qu’il avait été gêné par un officiel pour le passage des portes 18 et 19 pendant son slalom. Il fut autorisé à repartir et s’intercala à la deuxième place et même pris la première place, le norvégien étant disqualifié après avoir manqué deux portes dans cette deuxième manche. Mais il était dit que cette journée apporterait des surprises… jusqu’en début de soirée ! Le jury après consultation de la vidéo, décidèrent de disqualifier aussi l’autrichien !

Le français fut déclaré champion olympique du slalom devant les autrichiens Herbert Huber et Alfred Matt.

Photo JO 1968 Grenoble Podium Slalom Huber Schrantz Killy R

Photo du podium du Slalom : H. Herber, JC Killy et A. Matt (Photo CIO)

Ainsi Jean-Claude Killy réussissait son challenge en étant triple champion olympique.

JO 1968 Grenoble Médailles Jean Claude Killy BF

Les 3 médailles du champion (Photo CIO)

De plus, comme les épreuves de ski alpin de ces Jeux comptaient aussi pour le Championnat du Monde, Jean-Claude fut doublement titré pour chaque catégorie. Il remporta aussi le titre de champion du monde en combiné nordique mais l’épreuve n’était pas olympique pour ces Jeux.

Peggy Fleming

Un grand moment des Jeux fut sans contestation, l’épreuve de patinage artistique féminine. Une grâce a survolé la glace de la patinoire de Grenoble, l’américaine Peggy Fleming. Par son expression artistique, elle domina ses concurrentes qui durent une nouvelle fois se satisfaire des places suivantes telles l’allemande de l’est Gabrielle Seyfert (argent) et la tchécoslovaque Hana Maskova (bronze).

Photo JO 1968 Grenoble Peggy Fleming

La patineuse américaine Peggy Fleming (doc. privé)

Devenue héroïne nationale, elle eut un pont d'or en intégrant le spectacle Ice Folies; la publicité s'empara aussi de son image.

Vladimir Belousov

Un autre exploit pour ces olympiades se déroula au tremplin de 90 m à Saint-Nizier-Du-Moucherotte. Deux athlètes dépassèrent pour la première fois la barre des 100 mètres; ce furent le russe Vladimir Belousov (101,5 m) et le Tchécoslovaque Jiri Raska (101 m) respectivement médaille d’or et d’argent. Le norvégien Lars Grini prit la troisième place n’ayant pu dépasser la barre des 100 mètres.

JO 1968 Grenoble Saut Raska Belousov Grini R

Finalistes du grand tremplin : J. Raska, V. Belousov et L. Grini
(photo CIO)

Toini Gustafsson

La fondeuse suédoise Toini Gustafsson glana les deux médailles d’or en individuel, sur les distances du 5 km et du 10 km, et la médaille d’argent en équipe sur le 3x5 km.

Photo JO 1968 Grenoble suédoise Toini Gustafsson

Photo Toini Gustafsson (doc. Wikipédia)

Eugenio Monti

Si lors des Jeux, apparaissent de jeunes pousses qui viennent faire leurs armes au contact de l’élite, d’autres viennent finir en beauté, ou presque, leur carrière d’athlète de compétition. Ce fut le cas de l’italien Eugenio Monti qui a 40 ans fut double médaillé d’or en bob à deux et à quatre. Il fut surnommé "Rosso volante" (le Rouge volant) car il possédait des cheveux roux et une extraordinaire vélocité.

Photo Eugenio Monti 2

Eugenio Monti dit "Rosso volante" (coll. privée)

Quatre ans plutôt, il avait donné un écrou d’essieu à l’équipe anglaise de bob à deux pour réparer leur matériel ayant souffert dans la première manche. Ils gagnèrent la seconde manche et devinrent champions olympiques devant les deux équipes italiennes dont l’équipage d’Eugenio Monti finissant troisième !

L'équipe de France

Killy ne fut pas le seul skieur médaillé d’or, une autre skieuse apporta sa contribution à l’équipe de France pour ce métal tant convoité.

Marielle Goitschel

Notre Marielle Goitschel, championne olympique d’Innsbruck en 1964 en géant, récidiva mais dans l’épreuve de slalom où sa sœur Christine avait remporté la médaille d’or. Elle gagna devant la canadienne Nancy Greene et sa compatriote Annie Famose.

Photo JO 1968 Grenoble Slalom Famose Goitschel Pompidou Greene R

Le 1er ministre Pompidou félicite les françaises (coll. privée)

Annie Famose

La médaillée de bronze Annie Famose ne se contenta pas de cette seule breloque, elle prit l’argent dans le géant, battue par la canadienne Nancy Greene, mais devant la suissesse Fernande Bochatay.

Photo JO 1968 Grenoble Podium Slalom Famose Greene Bochatay

Photo du podium du géant féminin : A. Famosde, N. Greene et F. Bochatay (doc. privé)

Isabelle Mir

Une troisième fille, Isabelle Mir, vint rejoindre ses quatre compatriotes et ainsi, apporter sa contribution à la récolte de médaille de l’équipe de ski alpin. Elle vint s’intercaler dans le trio autrichien en prenant la seconde place de la descente derrière Olga Pall et devant Christl Haas.

JO 1968 Grenoble Descente Mir Pall Haas R

Podium de la descente I. Mir, O. Pall et C. Haas (Photo Corbis Image)

Le ski alpin français avec ses 8 médailles put être fier de ses résultats étant le fournisseur exclusif ou presque des médailles acquises par la France, dans tous les cas le pourvoyeur de l’or.

CPM JO 1968 Grenoble Equipe de France Ski Femme

Carte postale Télé 7 jours Équipe féminine de ski (coll. privée)

CPM JO 1968 Grenoble Equipe de France Ski Homme

Carte postale Télé 7 jours Équipe masculine de ski (coll. privée)

Patrick Pera

La dernière médaille, en bronze, fut conquise par le tout jeune patineur Patrick Pera, qui venait d’avoir 17 ans; il était le benjamin de ces olympiades. Malheureusement, la concurrence était fort rude face à l’autrichien Wolfgang Schwarz et l’américain Timothy Wood. Mais belle récompense pour le futur septuple champion de France (de 1966 à 1972).

JO 1968 Grenoble Podium Patinage Wood Schwartz Pera R

Podium du patinage artistique : T. Wood, W. Schwartz et P. Pera
(doc. privé)

Anecdotes

S'il y a des exploits, il y a aussi des moments ou évènements très particuliers !

Erika Schinegger

Lors de ces Jeux, 50 tests de féminité furent effectués par la commission médicale du CIO. Un seul posa problème, celui de la skieuse autrichienne Erika Schinegger. Sa salive révéla la présence d'hormones mâles et non féminins !

Photo Erika Schinegger

L'autrichienne Erika Schinegger (coll. privée)

Des examens complémentaires confirmèrent que des organes mâles s'étaient développés dans son corps de façon interne. Après une opération, elle devint Erik.

Elle (ou il) qui fut en 1966, Championne du monde de descente à Portillo au Chili, donna en 1988, sa médaille à sa dauphine, Marielle Goitschel !

Marielle Goitschel

La varoise Marielle Goitschel pas en manque de faire des blagues, avait glissé aux journalistes, après avoir reçu sa médaille d'or dans le slalom, qu'elle se fiançait avec Jean-Claude Killy !

Image Poulain Marielle Goitschel RImage Poulain JC Killy R

Images Poulain Marielle Goitschel & Jean-Claude Killy (coll. privée)

Ce dernier, bien sûr pas informé, tomba de son camion de pommes… pourtant, il n'avait pas glissé !

Trio américaine ex aequo

En patinage de vitesse, le classement du 500 mètres féminin fut un peu particulier car 3 patineuses furent déclarées deuxièmes ! La gagnante, la Soviétique Ludmilla Titova Holum, âgée de 16 ans devança les américaines Jennifer Fish, Dianne Holum et Mary Meyers arrivées avec le même temps, en 46 secondes 3/10e.

Photo JO 1968 Grenoble Meyers Holum Fish & Tilova R

Meyers, Holum, Fish et Titova Holum (photo CIO)

Donc un podium sans médaille de bronze !

Ole Ellefsaeter

L'épreuve de ski de fond du 50 kilomètres fut remportée par le norvégien Ole Ellefsaeter… le jour de ses 29 ans ! Autant s'offrir soi-même son cadeau, une belle médaille d'or !

Photo Ole Ellefsæter Wikipédia

Le fondeur norvégien Ole Ellefsaeter (photo Wikipédia)

Il remporta aussi l'or par équipe sur le 4x10 kilomètres.

Une autre de ses activités qu'il menait en parallèle avec le ski de fond, était la chanson; dès 1966, il avait à son actif des chansons sorties sur des vinyles 45 tours. 

Vinyle Ole Ellefsaeter Huldreslatten 1966

Le chanteur norvégien Ole Ellefsaeter (coll. privée)

Cérémonie de clôture

La cérémonie de clôture de ces Jeux se déroula le 18 février au Stade de glace, sous la présidence du 1er ministre, Georges Pompidou.

Au début de cette cérémonie, le président du Comité olympique français, Jean de Beaumont, remit les médailles du slalom, l'or à Jean-Claude Killy, puis aux autrichiens, l'argent à Herbert Huber et le bronze à Alfred Matt.

La flamme olympique portée par le lutteur Daniel Robin devança l'entrée des délégations sur le stade. 

CPM JO 1968 Grenoble Cérémonie de fermeture R

Carte postale Grenoble Cérémonie de fermeture des Jeux  (coll. privée)

Trois Dauphinoises en costume traditionnel remirent des roses rouges aux Japonaises de Sapporo (Japon), qui elles étaient vêtues dans leur kimono ancestral, devant les autorités sportives et le public au Stade de Glace.

Puis vint la levée du drapeau japonais, avant le discours de clôture prononcé par le 5e président du CIO, l'américain Avery Brundage

Tableau des médailles

106 médailles furent distribuées à 15 nations.

Au classement général final, ce fut la Norvège qui finit en tête en totalisant 14 médailles (6 en or, 6 en argent et 2 en bronze). Elle devançait l’Union soviétique avec ses 13 médailles (5 en or, 5 en argent et 3 en bronze) et... la France.

CPM JO 1968 Grenoble Skieur

Carte postale illustrée émises pour les Jeux (coll. privée)

Avec 9 médailles (4 en or, 3 en argent et 2 en bronze), l'Équipe de France obtint son meilleur résultat sur les Jeux Olympiques d'hiver, avec comme point d'orgue, le triplé en or de Jean-Claude Killy, le seul de cette Olympiade.

Épilogue

Ces Jeux furent une grande réussite par une organisation à la hauteur des enjeux; la presse fut d'ailleurs assez dithyrambique. Par contre si plus de 500000 billets furent vendus, ce fut beaucoup moins que prévus, moitié moins !

Ils permirent de dynamiser la ville qui attira de nouvelles sociétés venues s'installer et des enseignants-chercheurs. Elle profita aussi de tous les investissements effectués dans de nouvelles infrastructures.

CPM JO 1968 Grenoble Ville olympique 3

La ville de Grenoble se porta à nouveau candidate pour organiser des Jeux, en 1976 pour suppléer Denvers et en 2018.

Lors de cette Olympiade, plusieurs premières, hormis les tests de féminité, il fut effectué 86 contrôles antidopage par la commission médicale du CIO et les chronomètres automatiques firent leur apparition.

Une autre première fut, après les Jeux, la réception des athlètes français à l'Élysée, président de la République, Charles de Gaulle.

JM

Lien pour accéder aux articles cités

Sommaire des articles sur les Jeux Olympiques d'hiver : Cliquer ici

Le passage de la flamme olympique dans le 90 : Disponible très prochainement

Références : Wikipédia, Site du CIO, Site Esprit bleu (Site Olympique français), Site Sports-Référence, Divers sites Web…

Infos pratiques  

Vous pouvez laisser des commentaires sur cette présentation via le lien "Commentaires" en fin de l'article après la liste des tags.

En cliquant sur une photo, vous pouvez l’agrandir.

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