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LE CARTOPHILION
21 juillet 2022

Tour de France 1952, Belfort ville de passage ainsi que le Ballon d'Alsace

Un petit exploit, le Tour de France 1952 a cette particularité d'être venu sur les routes du Territoire de Belfort, lors de deux étapes consécutives, sans s'arrêter !

La Grande Boucle, lors de la l'étape entre Metz-Mulhouse, passa par le Ballon d'Alsace et lors de l'étape Mulhouse-Lausanne, elle a traversé le département en passant par Belfort.

1952 06 21 Tour de France L'Alsace 10R1

Carte du Tour de France 1952 (Journal L'Alsace, AMB)

En 1952, le Territoire de Belfort recevait pour la 34e fois le Tour de France, un bel attachement, commencé dès 1905; le Ballon d'Alsace fut escaladé 17 fois.

Petit historique des Tours dans le Territoire de Belfort

Dès 1905, le Ballon d'Alsace fut au programme du Tour de France, donc dès la 3e édition et il fut le premier col à gravir par les coureurs.

Les éditions concernées : 1905 à 1914, 1930, 1933 à 1937, 1952

CPSM Ballon d'Alsace Altitude 1256 m

Carte postale Ballon d'Alsace (coll. privée)

Donc en 1952, le Tour revenait après 15 ans d'absence, dans un premier temps, sur les pentes du Ballon d'Alsace dans une version inédite… passant du versant vosgien au versant alsacien en empruntant les routes du Territoire de Belfort sur 3,3 kilomètres !

Quant à Belfort, elle fut ville étape à 20 occasions et ville de passage à 14 fois

    -Ville étape : 1907 à 1914, 1927 à 1938,
    -Ville de passage : 1905, 1906, 1919 à 1926, 1947 à 1949, 1952

Belfort CPSM0040

Carte postale Belfort (collection JM)

Le Tour revenait donc dans le Territoire de Belfort après deux années d'absence dans une configuration totalement inédite avec ces passages sur deux journées consécutives !

NA : En fin de texte, un lien permet d'accéder aux articles sur le Tour de France.

Le Tour de France 1952

Cette 39e édition du Tour de France, organisée par les journaux "L'Équipe" et le "Parisien Libéré", se déroula du 25 juin au 19 juillet 1952,  avec au programme 23 étapes pour 4827 kilomètres avec un départ à Brest et une arrivée à Paris, au vélodrome du Parc des Princes, comme depuis 1905.

1952 06 21 Tour de France L'Alsace 10R2

Extrait carte du Tour de France 1952 (Journal L'Alsace, AMB)

Pour la 3e fois, une ville de province fut choisie comme lieu de départ, après Évian en 1926 et Metz en 1951. À noter que pour des deux premières éditions (1903 et 1904), le Tour de France partit de Montgeron (Seine-et-Oise) et non de Paris. 

La France n'étant pas le seul pays parcourut car les coureurs passèrent sur des routes de Belgique, de Suisse, d'Italie et d'Espagne. Un Tour presque européen…

La forme du tracé du parcours était hormis, ces incursions extraterritoriales, un peu particulière, voir la carte ci-dessous.

Carte parcours Tour de France 1952R

Carte du parcours du Tour de France 1952 (réal. BF)

Lors de cette édition, de nouvelles villes vont devenir villes étapes, Bagnères-de-Bigorre, Le Bourg-d'Oisans, Le Mans, Vichy ainsi que la ville italienne de Sestrières et la ville belge de Namur.

Deux nouveaux sommets français vont rejoindre les cols emblématiques du Tour, L'Alpe d'Huez et le Puy de Dôme. À ces deux sommets servant d'arrivées, il faut ajouter Sestrieres.

Les coureurs bénéficiaient de deux journées de repos, à Le Bourg-d'Oisans et à Toulouse.

Les participants

11 formations étaient présentes regroupant 122 coureurs, 6 équipes nationales et 5 équipes régionales

   - Équipes nationales : Belgique, Espagne, France, Italie, Luxembourg et Pays-Bas
   - Équipes régionales : Nord-Est & Centre, Ouest & Sud-Ouest, Paris, Sud-Est et Afrique du Nord,

1952 06 25 Tour de France L'Alsace 4R

L'Équipe de France vue par V. Bill (Journal L'Alsace, coll. AMB)

Deux favoris potentiels pour ce Tour de France ne prirent pas part à la course, les vainqueurs des deux éditions précédentes, les suisses Ferdi Kübler (1950) et Hugo Koblet (1951).

Par contre, les cracks italiens étaient bien présents, avec Gino Bartali, Fausto Copi et Fiorenzo Magni.

Côté français, Louison Bobet n'était pas là non plus, mais le 2e de l'année précédente, Raphaël Geminiani espérait bien monter sur la première marche du podium. Jean Robic venant des régionaux était tout aussi vindicatif pour obtenir la victoire finale.

1952 06 26 Tour de France ER 2bR

Les nouveautés

Pour cette 39e édition du Tour de France, des nouveautés furent mises en place, avec création de la prime de la combativité et du classement par équipes à chaque étape.

Les coureurs de l'équipe en tête portaient des casquettes jaunes.

Le docteur René Berthy remplaça le docteur Pierre Mathieu, qui fut le premier médecin sur le Tour de France, à partir de 1949; le nouveau médecin fut présent sur 3 éditions.

Une autre première fut la diffusion dans le journal du soir à la télévision, d'un résumé de l'étape, du moins des images capturées sur le parcours par le cameraman Henri Persin, avec les commentaires de Georges De Caunes. Elle fut à l'initiative de Pierre Sabbagh.

Départ de Brest, le 25 juin 1952

Le mercredi 25 juin 1952, avant le départ, les 122 coureurs défilèrent au sein de leur équipe respective, dans la ville de Brest où ils furent acclamés par les spectateurs venus en nombre, sous un soleil de plomb.

CPSM Brest Multivues

Carte postale Brest (coll. privée)

La première étape les menait à Rennes, après 246 kilomètres.

Rapidement les hostilités furent déclenchées; à Landivisiau (30e km), un trio formé de Antonin Rolland, Raphaël Geminiani et de l'italien Ettore Milano avait quitté le peloton.

Elles furent suivies d'autres, les coureurs avaient des fourmis dans les jambes... mais les différentes attaques étaient contrôlées par le peloton.

À Yffiniac (146e km), de nouveau, 4 routiers vont tenter la belle, Pierre Pardoën, Armand Papazian, Jacques Vivier et le Belge Maurice Blomme. Ils vont être rejoints par un autre belge, Rik Van Steenbergen.

1952 06 30 Tour de France Miroir Sports p3R

La bonne échappée (Journal Miroir des Sports, coll. privée)

Un groupe d'une douzaine d'unités se lança à la poursuite des échappés mais l'entente n'étant pas parfaite, il ne put les rattraper.

L'arrivée à Rennes se joua au sprint où le belge Rik Van Steenbergen, vainqueur du dernier Paris-Roubaix, remporta facilement la mise lors du sprint, sur son concitoyen Maurice Blomme et Pierre Pardoën.

Image Rik Van Steenbergen

Image Rik Van Steenbergen (coll. privée)

Armand Papazian et Jacques Vivier n'avaient pu suivre le rythme imposé par le futur vainqueur.

Le classement général reprenait les résultats de l'étape, le vainqueur raflait le Maillot jaune.

Passons quelques étapes…

Ballon d'Alsace, le 2 juillet

La 8e étape reliait Nancy à Metz avec la montée du Ballon d'Alsace par le côté vosgien.

Au départ de l'étape, le podium du classement général était italien

  - 1 Nello Laurendi
  - 2 Florenzo Magni à 10s
  - 3 Fausto Coppi à 3mn 43s

Pas un seul français dans le TOP TEN !

Ils n'étaient plus que 99 coureurs à prendre le départ fictif sur la place Stanislas à Nancy. Le départ réel fut donné à 8h35 à Jarville, pour une étape de 252 kilomètres, avec 5 cols au programme (Grosse-Pierre, Bussang, Ballon d’Alsace, Hundsrück et Amic).

1952 07 03 Tour de France ER 12R2

Tracé du parcours entre Gérardmer et Mulhouse (Journal ER, coll. AMB)

Le peloton resta relativement groupé et peu enclin à lancer des attaques jusqu'au col de Grosse Pierre (954 m), hormis l'espagnol José Perez qui passa seul le sommet avec une marge d'une minute trente. Il fit une descente de feux de Dieu et poursuivit sur sa lancée, il possédait 40 secondes à La Bresse et 1mn 5s au Ventron.

1952 07 03 Tour de France Miroir Sprint Equipe France p10R

José Perez dans le col de Grosse Pierre (Miroir Sprint, coll. privée)

Il attaqua seul la montée sur Oderen (127e km, 884 m); au lieu de filer sur Bussang, le parcours proposa un détour par ce col en direction des villages de Kruth, Oderen, Fellering et Bussang. Mais un autre coureur quitta le peloton, Raphaël Geminiani qui fondit sur l'espagnol et le rattrapa à mi-parcours; ils possédèrent 4 minutes d'avance au sommet.

CPM Col d'Oderen Ventron

Carte postale Col d'Oderen Le Ventron (coll. privée)

Dans la descente José Perez creva laissant partir le français, à l'assaut des autres cols, dont celui du Ballon d'Alsace. Au col de Bussang, il possédait 7mn 45s d'avance qu'il conserva au passage de Saint-Maurice, pour attaquer le 1er col mythique mis au programme des routiers, en 1905.

CPSM Saint Maurice sur Moselle

Carte postale Saint-Maurice sur Moselle (coll. privée)

Raphaël Geminiani attaqua la montée du col du Ballon d'Alsace où une foule immense était présente. Des milliers de spectateurs étaient venus voir les forçats de la route, malgré une température saharienne. Elle l'accompagna par ses applaudissements. Il arriva au sommet avec une avance significative sur ses poursuivants, 7mn 45s sur l'espagnol Antonio Gelabert et le breton Jean Le Guilly.

NA : Le Ballon d‘Alsace était classé en 2e catégorie.

Sur 17 ascensions, il était le 13e coureur à inscrire son nom depuis 1905.

   1905 : René Pottier
   1906 : René Pottier
   1907 : Émile Georget
   1908 : Gustave Garrigou
   1909 : François Faber
   1910 : Émile Georget
   1911 : François Faber

   1912 : Odiel Defraye (B)
   1913 : Marcel Buysse (B)

   1914 : Henri Pélissier
   1930 : Antonin Magne
   1933 : Vicente Trueba (E)
   1934 : Félicien Vervaecke (B)
   1935 : Félicien Vervaecke (B)
   1936 : Federico Ezquerra (E)
   1937 : Erich Bautz (D)
   1952 : Raphaël Geminiani

À 8 minutes, vinrent les italiens Fausto Coppi et Gino Bartali, le français Nello Lauredi, puis à 8mn 10s, l'italien Fiorenzi Magni, les belges Stan Ockers et Alex Close, l'espagnol José Serra, le néerlandais Win Van Est…

La chasse s'effectua dans la descente animée par les transalpins.

CPM Fausto Coppi

Carte postale Fausto Coppi (coll. privée)

Jean Robic qui passa à 10 mn, se lança à la chasse du groupe de chasse. Malgré ses efforts, il ne parvint pas à le rejoindre car sa venue n'était pas la bienvenue, les italiens avaient accéléré d'autant plus…

Au fil des kilomètres, le clermontois va perdre du temps ou du moins ses poursuivants lui reprirent du temps, voire un mix des deux. Mais l'avance acquise au sommet du Ballon d'Alsace, permit à Raphaël Geminiani de franchir la ligne d'arrivée à Mulhouse, avec 5mn 19s sur ses poursuivants.

CPSM Raphael Geminiaini Miroir Sprint

Carte postale Raphaël Geminiani (coll. privée)

Le sprint du groupe de chasse fut remporté par l'italien Fiorenzo Magni, devant le belge Stan Ockers et Fausto Coppi.

Classement général

Le classement général fut modifié car Fiorenzi Magni ayant pris 30 secondes de bonification, chipa le maillot à son concitoyen Nello Laurendi

  - 1 Fiorenzo Magni
  - 2 Nello Laurendi à 20s
  - 3 Fausto Coppi à 4mn 3s

Image Fiorenzo Magni

Image Fiorenzo Magni(coll. privée)

Raphaël Geminiani remonta de la 28e à la 9e place, grâce à un Ballon d'oxygène !

Abandons

Le parcours dans les cols des Vosges, dont le Ballon d'Alsace, fut un calvaire pour pas mal de coureurs qui durent abandonner ! Dix durent se résoudre à abandonner, le Tour partit sans eux de Mulhouse.

Mulhouse, le 3 juillet 1952

Au départ de Mulhouse, le peloton était réduit à 90 coureurs.

Le départ de la 9e étape en direction de Lausanne fut donné à 10 heures; 238 kilomètres étaient au programme.

CPSM Mulhouse Multivues

Carte postale Mulhouse (coll. privée)

Après cette étape éprouvante, les leaders avaient décidé de cadenasser la course du jour pour reprendre des forces à l'approche des Alpes… les billets de sorties furent distribués au compte-goutte et qu'aux coureurs ne pouvant pas avoir d'impact sur le classement général.

1952 07 03 Tour de France ER 15R2

Le tracé dans le Territoire de Belfort (Journal ER, modifié JM)

Les coureurs entrèrent regroupés dans le Territoire de Belfort par Lachapelle-sou-Rougemont, puis Roppe pour atteindre la Cité du Lion par le Vallon.

Des militaires s'étaient embusqués sur la porte du Vallon, datant de 1841, bénéficiant ainsi d'une vue dégagée pour scruter l'arrivée des routiers dans la montée, après Denney.

1952 07 15 Tour de France ER 2aR

Les militaires sur un observatoire de choix (Journal ER, coll. AMB)

NA : Depuis plusieurs années, cette porte n'est plus utilisée par la circulation, la route passe à droite en entrant dans Belfort.

Les coureurs basculèrent dans la descente du faubourg de Brisach pour rejoindre le centre-ville pour une visite… des plus rapides !

Belfort, le 3 juillet 1952

La dernière visite de La Grande Boucle dans la Cité du Lion, datait de 1949, où là-aussi, les coureurs ne firent que traverser la ville lors de la 19e étape, entre Lausanne et Colmar, le 22 juillet.  

1952 06 26 Tour de France L'Alsace 2bR

Avant la course

Pour cette 39e édition, Belfort n’était à nouveau que ville de passage lors de cette 9e étape entre Mulhouse et Lausanne, le 3 juillet. Il faut remonter à 1938, pour que Belfort soit ville étape.

Comme la veille au Ballon d'Alsace, les rues belfortaines utilisées pour la traversée de la ville, étaient noires de monde; certains trottoirs, pourtant relativement larges, ne pouvaient contenir tous les occupants…

1952 07 04 Tour de France L'Est Républicain 8b2R

Les spectateurs attendent la course (photo ER)

Un contrôle volant était prévu quai Vauban, au traditionnel Café des Halles, sous la direction de Charles Chaussin et Pierre-Germain Vannier, correspondant du Journal L'Équipe, secondé par le commissaire du Vélo-Club Sportif Belfortain.

1952 07 03 Tour de France ER 17R

Croquis du parcours dans Belfort (Journal L'Est Républicain (coll. AMB)

Le passage de la caravane publicitaire était prévu à 9h45 et 11h15 pour la course.

La caravane publicitaire

Le Tour de France, c'est aussi la caravane publicitaire !

 

CPM Caravane publicitaire Aspro

Carte postale Véhicule Aspro de la caravane 1955 (coll. privée)

NA : Mon ami Bernard m'a fourni des photos de la caravane publicitaire passant à Belfort en 1957. Un lien en fin de texte, permet d'accéder à cet article.

Le public s'était positionné tôt pour être présent à son passage, pour espérer récolter gadgets et mini produits alimentaires…

En 1952, la caravane publicitaire avait une invitée de marque, Yvette Horner, belfortaine par son mariage avec René Droesch* rencontré en 1936.

Carte Pub Yvette Horner R

Carte publicitaire Yvette Horner (coll. privée)

*René Droesch : Né en 1918, il fut footballeur professionnel à l'AS Troyes, à Roubaix, aux Girondins de Bordeaux en 1936 ou 38-1939, au RC Lens en 1939-1940, au FC Toulouse en 1940-1941, à Brive en 1942-1943, au Toulouse-Pyrénées en 1943-1944… il termina à Amiens AC en 1946-1947. Puis il devint son manager. Il décéda en 1986.

Pour son premier Tour, elle jouait de son piano à bretelle debout sur la banquette arrière de la voiture, tout en devant conserver son équilibre… son dos fut mis à rude épreuve !

Est-elle revenue à Belfort ou ses environs après le Tour pour se reposer ? Car avec son époux, ils taquinaient le goujon dans les étangs de la région. Elle était même devenue membre d'honneur de l'Amicale de pêche des cheminots belfortains.

Lors des podiums à l'arrivée, était présente une autre dame de la chanson, Annie Cordy. Du temps d'Henri Desgrange, le directeur de la course, la présence de femmes était limitée sur le Tour...

Concours de pronostics

À l'occasion de son passage dans le Territoire de Belfort, le journal L'Est Républicain avait organisé un concours de pronostics sur l'ensemble des étapes.

1952 06 25 Tour de France L'Est Républicain 2R

Extrait journal L'Est Républicain du 25 juin 1952 (coll. AMB)

Pour chacune étape, les participants devaient donner le nom du vainqueur, son temps, les nomes des deuxième et troisième. Il fut bien doté grâce au concours des commerçants et autres donateurs.

Revenons à la course…

Comme annoncé, ce fut un peloton qui entra à Belfort, après le faubourg de Brisach, il tourna dans l'avenue de La Laurencie et passa à 11h10 sur le quai Vauban où était positionné le contrôle volant. Le passage des coureurs se fit sous les applaudissements du public amassé sur les trottoirs, sous la surveillance du service de sécurité secondé par des sociétaires d'associations sportives.

Pour l'histoire, le belge Alois De Hertog était à la tête du peloton.

Vue Belfort Centre ville Tour 1952R

Vue aérienne du tracé du trajet dans Belfort (réalisation BF)

Ils empruntèrent le pont Carnot puis s'engagèrent dans le faubourg de Montbéliard, en direction de Danjoutin.

1952 07 04 Tour de France ER 6R1

La fin du peloton devant le Syndicat d’initiative (photo ER, coll. AMB)

Les belfortains aimaient bien prendre la hauteur, après les militaires au-dessus de la porte du Vallon, ici des spectateurs au-dessus du syndicat d'initiative.

Un autre point d'attention donné par cette photo, la construction du nouvel immeuble des HBM (Habitations à Bon Marché). Cette photo complétera le futur article sur son historique. Il remplaça l'immeuble des Galeries Modernes construit en 1903 et détruit par un incendie, le 3 janvier 1940.

Après la commune des Loups, le peloton continua sa route par Trétudans et quitta le Territoire de Belfort, par Chatenois-les-Forges.

La suite de la course…

Toujours aussi peu enclin à lancer les hostilités, il fallut attendre la côte de Saint-Hyppolite (143e km) pour qu'une échappée digne de ce nom, naisse, avec le parisien Jacques Marinelli et le franco-algérien Ahmed Keballi.

CPSM Saint-Hyppolite

Carte postale Saint-Hyppolite (coll. privée)

Il furent rejoints après Maîche (160e km) par Raoul Rémy, le néerlandais Thijs Roks, le suisse Walter Diggelmann et l'italien Andrea Carrea. Deux autres coureurs tentèrent de rattraper le groupe, le belge Alois De Hertog et l'italien Fiorenzo Crippa, mais ce dernier renonça à poursuivre cette chasse-patate.

Un nouveau duo composé d'Alfredo Martini et le néerlandais Jan Nolten put rentrer dans l'échappée.

Au sommet du Molledrux, le groupe composé de 8 unités, l'italien Martini ayant crevé auparavant, possédait une avance de 9 minutes sur le peloton.

L'arrivée à Lausanne était sanctionnée sur la piste cendrée du stade.

CPSM Lausanne

Carte postale Lausanne (coll. privée)

En ces terres, le zurichois Walter Diggelman, survolté de pouvoir s'attribuer la victoire régla le sprint en reléguant Marinelli et Jan Nolten à 3 longueurs.

CPM Walter Diggelmann

Carte postale Walter Diggelmann (coll. privée)

Cette échappée eut toutefois un impact sur le classement général car l'italien Andrea Carrea s'appropria le Maillot jaune d'une minute, car il ne possédait que 8mn 10s de retard au départ de l'étape.

Comme quoi, les leaders n'avaient pas maîtrisé tant que çà la course, mais le Maillot restait dans le giron de l'équipe italienne; par contre, Fausto Coppi tombait du podium.

Classement général

   - 1 Andrea Carrea
   - 2 Fiorenzo Magni à 1mn 1s
   - 3 Nello Laurendi à 1mn 21s

 1952 HS Tour de France Miroir Sports p30R1

Andrea Carrea (photo Miroir des Sports, coll. privée)

Quittons cette étape pour rejoindre la dernière…

Vichy, le 23 juillet 1952

L'ultime étape du Tour de France 1952, se courait entre Vichy et Paris, avec 354 kilomètres à effectuer pour boucler cette 39e Grande Boucle.

CPSM Vichy

Carte postale Vichy (coll. privée)

Pour cette dernière étape, les coureurs mirent la pédale douce pour rejoindre l'arrivée finale. Il fallut attendre le ravitaillement de Pithiviers (265e km) pour qu'une dizaine de coureurs se décidèrent de réveiller la léthargie du peloton sous l'mpulsion de Pierre Pardoën et d'autres régionaux, Jacky Renaud, Jean Delahaye, Adolphe Deledda, Raoul Rémy, Adolphe Pezzuli et Marcel Zelasco, le suisse Gottfried Weilenman, le néerlandais Henk Faanhof, le belge André Rosseel et le luxembourgeois Jean Goldschmidt.

Deux autres coureurs italiens vont rejoindre l'échappée à Étampes (302e km), Fiorenzo Grippa et Luciano Pezzi. Ce fut dans cette composition qu'elle entra dans Paris avec 4 minutes d'avance, pour se défoncer et obtenir cette victoire de prestige.

L'arrivée finale à Paris

Comme pour les éditions précédentes, l'arrivée finale était sanctionnée sur la piste du vélodrome du Parc des Princes, où l'attendait une foule estimée à 25000 personnes, chauffée à blanc par le soleil et l'attente dynamisée par le speaker les tenant informée de la progression des coureurs.

CPA Vélodrome du Parc des Princes

Carte postale Vélodrome du Parc des Princes (coll. privée)

Le groupe s'engouffra sur la piste à une vitesse de 40 km/h où chacun voulait défendre sa chance, tout au moins ceux qui avaient les armes pour le faire. Le premier à lancer le sprint pour la gagne fut le luxembourgeois Jean Goldschmidt pour un tour complet de l'anneau. Il était suivi voir collé à sa roue par le belge Godfried Weilenman, le néerlandais Henk Faanhoff et le belge André Rosseel…

Dans le dernier virage, Henk Faanhoff tenta de déborder tout comme le français Adolphe Deledda légèrement distancé, quand une flèche vint se mêler à la bataille, Antonin Rolland qui peu à peu grignota l'avance de Godfried Weilenman pour le dépasser sur la ligne et remporter cette victoire de prestige.

Image Pub Antonin Rolland

Image publicitaire Antonin Rolland (coll. privée)

Le troisième fut le néerlandais Henk Faanhof.

Le peloton arriva avec un retard de 3mn 44s et le sprint fut remporté par l'italien Giovanni Corrieri devant les espagnols Francisco Masip et Antonio Gelabert.

Classement général

La victoire finale revint à Fausto Coppi qui avait revêtu le Maillot jaune depuis la 10e étape à L'Alpe d'Huez, nouveau col sur le Tour.

CPM Fausto Coppi Maillot Jaune R

Carte postale Fausto Coppi en jaune (coll. privée)

La suite du classement

   - 2e : Stan Ockers (B) à 28mn 17s
   - 3e : Bernado Fuiz (E) à 34mn 38s
   - 4e : Gino Bartali (I) à 35mn 25s
   - 5e : Jean Robic (F) à 35mn 36s

Jean Dotto termina 8e et Raphaël Geminiani 11e.

Classement du meilleur grimpeur

Le titre de meilleur grimpeur revint à Fausto Coppi avec 92 points devant

   - 2e : Antonio Gelabert (E) 69 points
   - 3e : Jean Robic 60 pts
   - 4e : Stan Ockers (B) 53 pts
   - 5e : Raphaël Geminiani 51 pts

Jean Dotto termina 7e avec 35 points.

Le classement par équipe

La victoire par équipe revint à l'Italie devant la Belgique à 25mn 16s et la France à 54mn 56s.

1952 06 27 Tour de France Miroir Sprint p2R Italie

L'Équipe d'Italie au départ à Brest (photo Miroir Sprint, coll. privée)

Tous les italiens avaient rejoint la ligne d'arrivée à Paris.

Revue de presse

Dans le journal L'Est Républicain, chaque jour était proposée une petite bande dessinée avec quatre images sur l'histoire du Tour, celle du 7 juillet concernait la première fois que le Ballon d'Alsace fut escaladé.

En voici la teneur

1952 07 03 Tour de France ER 11R

Je vous l'éclate pour une lecture plus aisée.

1952 07 03 Tour de France ER 11R1

1952 07 03 Tour de France ER 11R2

Par contre, le titre comporte une erreur, ce ne fut pas en 1906 mais en 1905 qu'eut lieu la première ascension !

Quid de l' illustrateur ? Léon Delarbre ?

NA : Je suis preneur de la confirmation ou infirmation de mon hypothèse.

Le vainqueur, Fausto Coppi

Fausto Coppi est né le 15 septembre 1919 à Castellania, un petit village de la province d'Alexandrie, en Italie, dans une famille de cinq enfants; il est l'avant dernier de la fratrie.

CPM Castellania R

Carte postale Buste Fausto Coppi à Castellania (coll. privée)

Après avoir participé aux travaux de la ferme de ses parents, il devint commis charcutier à Novi Ligure, ville proche de chez lui (20 km), à l'âge de 14 ans. Il s'y rend chaque jour avec une vieille bicyclette.

Pour ses 16 ans, il eut comme cadeau, un vélo de course. En 1937, il participa à ses premières compétitions. L'année suivante, il prit une licence "amateur" et gagna sa première course.

En 1939, il prit une licence "indépendant" lui permettant de s'aligner aussi sur des courses de professionnels. Il remporta une épreuve du championnat d'Italie des indépendants et la Coupe de la ville de Pavie. Lors du Tour du Piémont, il termina 3e où Gino Bartali fut vainqueur; remarqué par ce dernier, il intégra l'équipe Legnano. Il gagna le Circuit de Varèse, finit 2e sur la Coppa Boernocchi et 3e sur le Tour de la province de Milan.

Timbre Tchad Fausto Coppi

Timbre Tchad 2013 Fausto Coppi (coll. privée)

Sa carrière professionnelle étant tellement riche, il faudrait écrire un article à lui tout seul, pour la raconter… ce travail étant fait par d'autres, je vous laisse le découvrir comme sur Wikipédia, par exemple.

NA : En fin de texte, un lien permet d'y accéder.

Toutefois voici ses résultats sur les Tours de France où il n'a participé que trois fois avec 2 victoires.

  - 1949 : Victoire du classement général et du classement de la montagne, 5 jours avec le Maillot jaune, trois étapes
  - 1951 : 10e du classement général et une étape
  - 1952 : Victoire du classement général et du classement de la montagne, 10 jours avec le Maillot jaune cinq étapes

CPM Fausto Coppi Tour de France 1949 R

Carte postale Fausto Coppi Tour de France 1949 (coll. privée)

À noter qu'il remporta les deux fois, le Tour de France et le Tour d'Italie.

Il décéda le 2 janvier 1960 à Tortone, dans le Piémont.

Épilogue

Pour ce Tour de France 1952, le Territoire fut traversé lors de deux étapes, surprenant pour un département de 60900 hectares (609 km²) !

Il faudra attendre 10 années pour que la Grande Boucle pose à nouveau ses vélos dans la Cité du Lion, en 1961.

La victoire revint à l'italien Fausto Coppi, son deuxième Tour de France après celui gagné en 1949; il avait dominé de la tête et des épaules la course, sans oublier ses cuisses martyrisant les pédales de sa bicyclette dans les cols.

JM

Sommaire sur les articles sur Tour de France : Cliquer ici

Fausto Coppi sur Wikipédia : Cliquer ici

Références presse : Journaux L’Alsace et L'Est Républicain (collection Archives municipales de Belfort, AMB), Miroir Sprint, Miroir des Sports,

Références livre : Tour de France (Jean-Pierre de Mondenard)

Référence Web : Wikipédia, Site La Grande Boucle, Site Le Tour, Divers autres Sites…

Infos pratiques  

Vous pouvez laisser des commentaires sur cette présentation via le lien "Commentaires" en fin de l'article après la liste des tags.

En cliquant sur une photo ou un document, vous pouvez l’agrandir.

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