70ème anniversaire de la Libération de Belfort, 22 novembre 2014
En ce 22 novembre 2014, Belfort fête le 70ème anniversaire de sa libération du joug allemand en rendant hommage aux libérateurs que furent les hommes de la 1ère Armée.
Pour mémoire, Belfort était occupé depuis le 18 juin 1940 par les troupes allemandes. La libération de la Cité du Lion commença le lundi 20 novembre 1944 par Cravanche avec les Commandos d’Afrique et c’est seulement le samedi 25 vers 10 heures que le drapeau français flotta sur le château grâce à une section du 8ème Régiment de Tirailleurs Marocains.
Plaquette du programme
Pour revivre ces journées, je vous conseille de lire ou relire l’article ‘’La Libération de Belfort à travers les insignes’’ de Jocelyn C.
Je vous propose un petit compte-rendu sur les moments forts de cette journée de commémoration.
Le défilé
La commémoration eut son point d’orgue, du moins d’un point de vue mise en scène, avec le défilé historique de troupes à pied et de véhicules militaires dont un char Sherman.
La mairie de Belfort épaulé par l’association Transhumance et Traditions de Giromagny ont pu proposer au public ce défilé.
Il s‘est déroulé de la place du marché avenue Jean Jaurès jusqu’à la place de la Révolution Française. Le défilé a emprunté le quai Vauban où une estrade avait été installée et où, un speaker donnait des informations techniques sur les hommes et les engins passant devant le parterre des invités civils et militaires.
Après les fantassins militaires, FFI et band, ce sont les matériels militaires qui paradèrent
La conservation et la mise en valeur de ces véhicules sont le fait de passionnés, membres d’associations qui permettent entre autre, d’assurer l’animation de telles manifestations et de préserver une partie de notre patrimoine.
Le pendant à la jeep pour les militaires fut la Citroën Traction pour les résistants dont les FFI.
Pour terminer ce défilé, un Half Track (photo JC devant le square Lechten) et enfin, le char Sherman baptisé ‘’Eckmuhl’’ (1) ferme la marche en laissant derrière lui un nuage de fumée bleutée et une forte odeur de kérosène…
Retrouvons d’autres véhicules à leur passage dans l’avenue Foch
Jeep des sables et Dodge WC 54 Ambulance
Camion amphibie GMC DUCK et Jeep
A la fin du défilé, les véhicules se sont garés sur le parking de la place de la Révolution où les badauds se mélangèrent aux militaires du jour, pour photographier et regarder en détail ces unités et leurs équipements.
Jeep des sables et militaires fiers de leur prestation
Ambulance Dodge WC 54 et moto Harley Davidson 737cm3
Moto side-car et la roulante
Camion GMC et la pose pendant la pause
Une alsacienne très belfortaine et un Spahis
Scooter Cushmann et Jeep
Camion GMC et Traction Avant Citroën
Certains véhicules restèrent stationnés sur l’avenue Foch
Camion Dodge et camion amphibie GMC DUCK
Cérémonie du Souvenir
Les militaires s’étaient majoritairement regroupés à l’entrée du square.
Après le défilé, les autorités civiles et militaires se sont dirigées vers le monument aux morts du square du Souvenir pour rendre un dernier hommage aux belfortains morts pour la France.
Pour cette occasion, fut prononcé le récit poignant des évènements qui se déroulèrent lors de la Libération
Plusieurs gerbes furent déposées par les autorités civiles et militaires au pied du monument aux morts.
Exposition à la mairie
A l’entrée de la salle Kléber et à l’intérieur, les visiteurs pouvaient découvrir une belle exposition réalisée par les archives municipales, l’Aphiest et des particuliers.
Un bureau temporaire permettait de mémoriser l’évènement avec une carte postale et un timbre représentant le char du Lieutenant Martin (2), le Cornouailles, exposé derrière le Château.
Exposition dans les rues de Belfort
En plusieurs lieux de la ville (préfecture, gare, la poste centrale, square du Souvenirs…), des panneaux avec photo rappellent les combats qui se sont livrés dans la ville en novembre 1944.
Panneaux sur les grilles de la préfecture, boulevard Carnot
NA : Cet article a la seule volonté de mémoriser l’évènement. Le reportage photographique est construit à partir de mes clichés complétés de ceux de Bernard F.
Références : Article d’André Larger (Les personnages de la rue), Site Char-français.net, Livre ‘’Belfort 1944, la liberté retrouvée’’, L’Est Républicain du 20 novembre 1986.
JM
Infos pratiques
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Légende :
(1) Le char Sherman baptisé ‘’Eckmühl’’ : Ce char porte le nom de la bataille d’Eckmülh en Bavière qui s’est déroulée le 22 avril 1809 entre les troupes françaises et autrichiennes. Napoléon 1er y remporta une importante victoire.
L’épave du char fut retrouvée sur le champ de tir de Biscarosse. Il a été restauré par un membre de la Fédération Française MVGG Franche-Comté (Military Vehicule Conservation Group).
(2) Char du Lieutenant Martin : C’est le 21 novembre vers 17 heures 20 que ce char du 6ème RCA (Régiment de Chasseurs d’Afrique) est atteint par une grenade anti-char sur le chemin de la Miotte; le chef de char le lieutenant Jacques Martin est tué ensuite par une balle.
Photo du Lieutenant recherchée ainsi que sa bio.
Le lieutenant Martin était né à Saumur le 3 mars 1914. Ses hommes et camarades l’appelait le ‘’Gaulois’’ car il portait de longues moustaches.
Photo du char dans les années 60 (collection MC)
Le chef du char Sherman M4 A2 n°51, le Cornouaille affecté au 3ème peloton du 3ème escadron, avait reçu pour mission d’appuyer l’infanterie de la 10ème compagnie du 4ème RTM (Régiment des Tirailleurs Marocains) pour déloger les allemands installés dans le fort de la Miotte. L’équipe du char comprenait, hormis le lieutenant Martin, Sylvain Pivot le conducteur, Monac le copilote et tirailleur, Gaffaret et Girardot assurant les taches de chargeur et d’opérateur radio.
Carte postale du char (fin des années 50 début 60)
Le char en approche du fossé protégeant le fort est pris sous un feu nourri des mitrailleuses des casemates. Une grenade anti-char perfore l’avant gauche du blindé et explose sous les pédales du pilote. Le lieutenant, voulant diriger la manœuvre de retrait pour mettre le blindé à l’abri, s’est exposé et atteint mortellement par une balle dans la nuque. Le blindé perd sa chenille gauche et se couche dans le fossé retenu par un arbre. Sous le tir allemand et la nuit tombante, coincé dans la tourelle, le corps du lieutenant ne put être rapatrié malgré l’effort des militaires et du char n°55 de soutien piloté par le maréchal des logis Weiser. C’est seulement le lendemain que son corps put être extrait du char. La nuit suivante, les allemands détruisirent le char.
Le lieutenant fut inhumé au cimetière des Mobiles.
A l’occasion de l’anniversaire, sa tombe a été fleurie par le Souvenir Français
Une reproduction du char se trouve sur le parking des fortifications. Initialement, il avait été installé proche du lieu où il avait été détruit. Pour le 45ème anniversaire de la Libération, il avait été restauré par le 35ème RI, déplacé et exposé dans son lieu actuel.
Par contre, la tourelle d’origine se trouve à l’entrée du Couronné du Comte de la Suze.
Le 26 novembre 1956, le conseil municipal de Belfort décida de rendre hommage au lieutenant Martin en lui donnant son nom à une impasse du quartier de la Miotte. Choix judicieux ?
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