Belflorissimo 2015, le jardin au travers des massifs
Cette 32ème édition de Belflorissimo 2015, des 8, 9 et 10 mai, étant très dense, il m’a semblé judicieux de découper l’article sur cette manifestation en deux parties :
La première partie traitant du 30ème anniversaire du Jumelage avec la ville de Delémont avec les points forts associés, tel le village dressé le long de la Savoureuse autour du théâtre.
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La seconde partie permettant de découvrir les différents massifs réalisés par les participants pour l’édition 2015..
Affiche (extrait) du 32ème Belflorissimo
Pour cette nouvelle édition, le thème choisi était le jardin, sujet en parfaite cohérence voir en symbiose avec la tendance actuelle du bio et le retour aux sources de l’agriculture dite raisonnée… le jardin redevient un acte militant en début du 21ème siècle !
Comme les années précédentes, plusieurs entités ont créées un ou plusieurs massifs dans le thème imposé, le jardin. Si ce thème semble commun, les jardiniers ont su le décliner dans de multiples représentations…
Faubourg de France
Je vous propose de découvrir les différents massifs réalisés; point de départ, le début du faubourg de France (côté gare) en direction de la place de la République en passant par le boulevard Carnot.
Les jardiniers d’Essert
A l’entrée du faubourg de France, devant le nouveau magasin de jeux vidéo, la ville d’Essert propose un jardin d’agrément miniature en combinant plantes, fleurs, pelouse, galets… un banc permet de se reposer et de compléter cet espace dédié à la nature domestiquée.
Techno Vert, paysagiste
Devant, le DAB du CIC, l’entreprise de paysage Techno Vert implantée sur le Technopole a décliné le thème en deux massifs.
Le premier est un jardin potager où les plantations de légumes sont effectuées de façon traditionnelle, en sol ou soit en étagères ou en bacs…
La récupération ou la mode du détournement des objets permet, astucieusement, d’assurer des fonctions telle cette palette avec un côté étagère pour plante et l’autre côté rangement des outils…
Le second est un jardin de farniente où à l’ombre d’un arbre, on peut en profiter pour lire ou tout simplement laisser vagabonder son esprit, parfois emporté par une brise légère.
Jonathan Nature, paysagiste
A la hauteur de la pharmacie Pharmavie, le paysagiste d’Auxelles-Bas Jonathan Nature présente lui aussi deux réalisations.
Un premier massif relativement sobre met en valeur les aménagements potentiels pour agrémenter un jardin.
Dalles incrustées dans la pelouse, murs en pierre ou en ardoise peuvent voisiner avec un banc exécuté avec des poutres… tout un savoir faire démontré en quelques mètres carrés !
Pour sa seconde création, le jardinier a réalisé un mini jardin appelé couramment ‘’Jardin d’ouvrier’’ où on retrouve la cabane traditionnelle avec ces jardinets où sont plantés les légumes amoureusement choyés pour être prochainement dans l’assiette du propriétaire des lieux.
Natur’Art, artisan fleuriste
Un peu plus loin à quelques mètres, l’artisan fleuriste de Valdoie Natur’Art a réalisé une véritable œuvre floral devant la boutique Camaïeu.
Le concept choisi fait référence au nid du tisserand, avec un immense nid au centre avec des petits nids en périphérie.
Les bâtisseurs de ces nids appelés ‘’tisserins’’ peuvent fabriquer suivant les espèces, des nids pour le couple, pour la procréation ou voir pour plusieurs dizaines ou centaines de familles ce qui donne des nids énormes mais toujours finement tissés.
CFPPA Valdoie
Après les professionnels du jardinage, les massifs suivant sont dus à de futurs professionnels que sont les élèves du Centre de Formation Professionnel et de Promotion Agricole de Valdoie.
A travers les différents massifs réalisés, les élèves ont présenté quelques jardins typiques à travers le monde. Pour chaque massif, ils ont affiché des informations détaillées sur la description des jardins présentés.
Exemple avec le descriptif du jardin à l’anglaise
L’Afrique
Le premier d’entre eux installé à l’entrée du Passage de France, nous emmène en Afrique
Le jardin pour les africains est loin d’être un lieu de loisirs, c’est un lieu de labeurs et de subsistances, mais aussi d’échanges.
Il est important voir crucial pour les familles des villages mais la récolte est tributaire de l’eau disponible.
Ce sont généralement les femmes qui assurent les travaux et la gestion des cultures effectuées dans le jardin.
Pour ce massif, le CFPPA a reçu la contribution de deux écoles belfortaines, la maternelle Victor Hugo et l’élémentaire Louis Aragon.
L’Europe
Avec les massifs suivant en face du DAB du Crédit Agricole, nous revenons en Europe où deux typologies de jardins sont présentées.
Né au 18ème siècle, le jardin anglais ou jardin à l’anglaise est à l’opposé du jardin à la française.
A la rigueur du tracé, le jardin à l’anglaise privilégie l’irrégularité au travers de sentiers sinueux et le vallonnement, en un mot la courbe est le leitmotiv !
Au pied du mur de brique, les élèves du CFPPA ont planté des nouvelles fleurs, certainement issues des laboratoires de l’INRA (Institut National de la Recherche Agronomique).
Ce sont des tulipes totalement bios réalisées à partir de bouteilles… en plastique, mais en PET (poly téréphtalate d'éthylène) tout de même !
Le jardin à la française, lui est né près de deux siècles avant le jardin anglais. Il est son antithèse, le tracé géométrique… est sa ligne de conduite.
Quand on parle de jardin à la française, deux noms viennent immédiatement Versailles et André Le Nôtre, le concepteur des jardins du parc autour du château.
Carte postale des jardins à la française du château de Versailles
L’Asie
Pour ce continent, devant les Galeries Lafayette, les élèves du CFPPA ont sélectionné deux types de jardin représentatif de l’Asie.
Le jardin japonais, peut être le plus réputé, est pour ce pays un art à part entière où l’esthétisme et le respect de principes ancestraux sont une ligne de conduite impérative.
On y trouve la reproduction de la nature en miniature dont la présence de l’eau sur une terre vallonnée, le symbolisme de la fonction religieuse et la participation du paysage partie intégrante du jardin.
Le Torii est un portail traditionnel japonais, le symbole séparant l’enceinte sacré du monde spirituel de l’environnement profane du monde physique. La tradition veut qu’il soit traversé dans les deux sens, pour entrer et sortir du sanctuaire.
On trouve plusieurs jardins japonais en France comme à Paris, Toulouse, Giverny, mais aussi en Franche-Comté à Passavant-la-Rochère (commune du nord de la Haute-Saône à la limite des Vosges, réputée par la cristallerie) et encore plus proche de nous à Lachapelle-sous-Chaux avec le parc du musée Gantner.
Le jardin Moghol est issu du jardin persan plus précisément du Chahar bagh (Quatre jardins) qui est divisé en quatre par un plan en croix.
Ce sont les mongols qui ont introduit ce type de jardin en Inde au début du 16ème siècle lors de leurs conquêtes expansionnistes.
Les quatre parties du jardin représentent les quatre continents (connus à cette période) séparés par les quatre fleuves que sont le Tigre, l’Euphrate, le Nil et le Gange.
L’Océanie
Pour ce continent, ce fut le jardin Maori que les élèves du CFPPA ont décidé de présenter devant la boutique Eram.
Le jardin Maori comme le jardin africain est dédié à nourrir les familles. Implanté en bordure de forêt, il n’est pas toujours proche des habitations d’où la présence d’une cabane pour y loger ponctuellement, lors de la plantation et de la récolte, les propriétaires.
Les jardins sont clôturés pour éviter que des invités peu scrupuleux tels les cochons et autres animaux, détruisent les récoltes si durement arrachées à la terre.
L’Amérique
A la hauteur du Flunch, les deux derniers massifs réalisés par les élèves du CFPPA de Valdoie ferment le voyage entrepris à travers les cinq continents, avec l’Amérique.
Au nord, il y avait les colons… c’était il y a longtemps, depuis ils se sont installés et ont eux aussi leur jardin. Les Suburds américaines ou banlieues pavillonnaires ont été le gage de la réussite des américains des States. La maison entourée de son jardin hors de la ville, elle synonyme de travail, était l’aboutissement de leur rêve.
Souvent entourée d’une barrière blanche, la maison cossue est entourée d’une pelouse bien entretenue où quelques fleurs agrémentent le sol. A l’arrière de la maison, les arbres sont omniprésents comme le long des routes desservant les maisons.
Comme le prouve ce reportage, les élèves du Centre de Formation Professionnel et de Promotion Agricole de Valdoie nous ont fait voyager à travers les cinq continents et découvrir des jardins exotiques et traditionnels.
Cuba
Pour le deuxième jardin choisit pour représenter l’Amérique, les élèves ont réalisé un jardin cubain; un clin d’œil au rapprochement très récent, cubano-américain…
A cuba, le jardin potager urbain a pris son envol à la fin des années 1980 quand le grand-frère soviétique a diminué drastiquement ses échanges commerciaux (-90%) suite à l’éclatement du bloc de l’Union Soviétique ! Le COMECON (Conseil d'assistance économique mutuelle) était le principal partenaire et contributeur aux finances de l’île sous perfusion par l’embargo US.
A partir de ces années là, les cubains se tournèrent vers une agriculture extensive et biologique de proximité. Ils en deviendront des leaders.
La Maison de quartier des Forges
Devant la boutique Séphora, les jardiniers de la Maison de quartier des Forges ont proposé un jardin tel qu’un peintre l’aurait couché sur sa toile.
Ce jardin bucolique est un havre de paix où le temps s’arrête, le peintre enfoncé dans son fauteuil en osier vient de terminer sa toile et profite d’un verre de rosé bien mérité.
Afin de détendre le pinceau, il va pouvoir replonger dans son livre d’ailleurs son ami le poète lui a laissé quelques mots accrochés à l’arbre.
Le Savoir Vert
Le paysagiste de Bavilliers, le Savoir Vert a réalisé devant la boutique Damar un jardin exotique qui peut rappeler d’une certaine manière une oasis ou une mini palmeraie.
L’association des jardins ouvriers d’Offemont
Avant de quitter le faubourg de France, découvrons le dernier massif de la rue piétonne posé devant LCL.
Ce triple massif relié par un pont a été réalisé par les jardiniers de l’AJO (Association des Jardiniers d’Offemont).
Le triptyque des jardiniers mettait en scène un premier jardin avec les photos des insectes le peuplant,
un second jardin ou plutôt une partie de jardin qui est dédié au repos, lieu où on papote… n’est-ce pas mesdames ?
Enfin le troisième jardin, c’est le traditionnel à usage de potager avec son épouvantail pour le protéger des volatiles attirés par une pitance aisément accessible !
Regardez ses méga papillons très colorés, ne les trouvez-vous pas nettement plus sympathiques que ceux que l’on peut découvrir après un flash ou sur les pare-brises !
Regardez ses méga papillons très colorés, ne les trouvez pas nettement plus sympathiques que ceux que l’on peut récupérer via un flash ou sur les pare-brises !
Delémont
Avant de rejoindre le boulevard Carnot, n’oublions pas le jardin réalisé par les jardiniers de la ville de Delémont.
Pour voir d‘autres photos sur la participation de Delémont : Cliquer ici
Boulevard Carnot
Après avoir traversé le pont Carnot, nous abordons le boulevard du même nom pour poursuivre la découverte des autres massifs
Les Serres Olivier Drezet
A l’entrée du boulevard du côté de l’opticien Générale d’Optique, les Serres Olivier Drezet de Bethoncourt (commune proche de Montbéliard) ont réalisé un jardin potager armé pour combattre la sécheresse.
Le paillage, solution écologique, permet d’emprisonner l’humidité et évite l’évaporation trop rapide liée au soleil et aux températures estivales.
Les plantes ainsi chouchoutées peuvent produire pour le plus grand bonheur du jardinier, tout en réduisant la corvée des arrosages.
Amicale des jardiniers municipaux
A la hauteur du chausseur Méphisto, les jardiniers de l’amicale belfortaine ont pris leur pied en proposant un moment important de leur journée dédié au jardinage, la sieste !
Que peut-on reprocher à un jardinier aussi vert ?
Espaces verts de Belfort
Après s’être bien reposé, nous pouvons aborder les massifs effectués par les jardiniers des Espaces verts de la ville de Belfort.
Poussons la porte !
Le premier, situé devant chez Gillet Laffont, nous ouvre la porte sur un jardin floral protégé par ses haies de thuyas.
Les dalles ensachées dans la pelouse nous entraînent à visiter ce jardin où explosent les marguerites du Cap devant un majestueux rhododendron.
Jardin ayant pour cadre…
Pour leur deuxième massif devant l’agence de voyage Dogan, les jardiniers soulignent la puissance picturale que peut avoir un jardin.
Comme la palette de couleurs du peintre, la palette de couleurs du jardinier couvre aisément le spectre électromagnétique. Souvent le peintre est sous l’influence des couleurs délivrées par la nature, et le jardin multi-facettes n’est-il pas une source d’inspiration inépuisable ? Il n’y a que se rappeler les nombreuses peintures de Claude Monet, entre autres…
Le jardin comme la toile du peintre peut être encadré ou non… la liberté est donnée à l’artiste, peintre ou jardinier, de choisir sa présentation.
Cana et campanules semblent subir ces cadres blancs dominants…
Le Coquelicot
Avant de poursuivre la découverte des massifs réalisés par le service des Espaces verts de la ville, traversons le boulevard pour rejoindre le massif du fleuriste Le Coquelicot.
Comme à son habitude les fleuristes du Coquelicot nous offre un jardin tout en volume; ont-ils voulu rendre un hommage aux jardins de Babylone ? A l’occasion, il faudra que je leur pose la question…
Ce massif à plusieurs étages fait la part belle aux plantes volubiles. Mais les fleurs ne sont pas absentes, bien au contraire et peuvent se mirer dans les mares.
Boulevard Carnot (suite)
Après ce petit détour qui ne manquait pas de charme, nous retrouvons les massifs dressés par les jardiniers des Espaces verts de la ville de Belfort.
La maison d’hôtes
A la hauteur de l’assureur Groupama, les jardiniers ont installé sur le massif un drôle d’hôtel; comme l’hôtel du Tonneau d’Or, il donne le gîte mais aux insectes.
Avec la réduction d’une part du nombre d’insectes suite à la pollution et d’autre part la volonté de les sédentariser pour leur pouvoir de pollinisation, le jardinier leur met à disposition un lieu d’accueil dédié.
Avec l’implantation d’un hôtel à insectes, les polinisateurs trouvent en ce lieu, le refuge leur permettant de passer l’hiver au chaud…
Ne pas oublier les oiseaux, un nichoir est aussi un geste éco-citoyen.
Le repos du jardinier
A quelques mètres, le massif suivant offre un patio au cœur d’un jardin floral que l’on peut contempler tranquillement assis à l’ombre…
Ici, un rhododendron rose tient compagnie aux rhododendrons… azalées.
Un potager bien protégé…
Même si l’activité professionnelle des jardiniers des espaces verts de la ville n’est pas la réalisation de potager, avec ce massif devant chez Bose, ils proposent quatre solutions d’encadrement pour délimiter les carrés et éviter ainsi que la terre s’épande dans les sentiers ou se perde peu à peu.
Ces solutions longtemps usitées que furent les tuiles ou les bouteilles renversées, sont actuellement plus réalisées avec des planches ou voir en tôlage.
L’utilisation de panier a un côté ‘’chic’’ mais il est tout de même onéreux.
Un élément important et protecteur de tout potager, le jardinier épouvantail essaie de préserver de la convoitise de nos amis les oiseaux, certaines productions telles les fraises, framboises, groseilles…) !
La cabane au fond du jardin
Le dernier massif du boulevard Carnot des jardiniers de la ville a peut-être bénéficié d’investissements de la banque du Crédit Mutuel… suite à son dressage devant sa devanture !
Il bénéficie d’une entrée très travaillée réalisée par tressage avec des branches d’osier (ou de renouée). De forme ogivale, elle donne accès à une petite cabane où le jardinier peut entreposer ses outils, ses récipients…
Le jardinier a pris soin de fleurir la proximité de sa cabane pour rendre le lieu très agréable.
Place de la République
Jardin en pots
Devant la Préfecture, l’avant dernier massif réalisé, toujours par les Espaces verts de la ville, est un massif constitué par une mosaïque de pots.
Ce massif urbain est une solution pour créer son jardin en l’absence de terrain et peut être aménagé sur une terrasse.
Massif du 30ème anniversaire du Jumelage Belfort-Delémont
Pour finir notre visite des massifs de l’édition 2015 de Belflorissimo, rendons-nous devant la mairie où est dressé le massif en l’honneur du 30ème anniversaire du Jumelage Belfort-Delémont.
Epilogue
Je ne peux pas fermer cet article sans proposer une nouvelle chanson ‘’Le petit jardin’’ qui est pour moi un hymne au thème de ce 32ème Belflorissimo… elle est l’œuvre d’un fumeur de havane… Jacques Dutronc
C'était un petit jardin
Qui sentait bon le Métropolitain
Qui sentait bon le bassin parisien
C'était un petit jardin
Avec une table et une chaise de jardin
Avec deux arbres, un pommier et un sapin
Au fond d'une cour à la Chaussée-d'Antin
Mais un jour près du jardin
Passa un homme qui au revers de son veston
Portait une fleur de béton
Dans le jardin une voix chanta
De grâce, de grâce, monsieur le promoteur,
De grâce, de grâce, préservez cette grâce
De grâce, de grâce, monsieur le promoteur
Ne coupez pas mes fleurs
Pour ceux qui veulent entendre la chanson complète accompagné d’un diaporama floral : Cliquer ici
Pour ceux qui voudrait consulter les éditions précédentes : Cliquer ici
Reportage photographique : JM et BF.
Références : Wikipédia, Sites Web, le journal L’Est Républicain-Le Pays, les informations portées sur les massifs.
JM
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