Cortège historique des Grandes Fêtes patriotiques du 15 août 1919 à Belfort, le descriptif & le 1er groupe du défilé (5e partie)

MAJ le 30 août 2019

Après la défaite de 1871, le Haut-Rhin fut séparé en deux, seul l’arrondissement de Belfort resta français. L’Alsace fut annexée par l’Allemagne lors du Traité de Francfort le 10 mai 1871.

A la fin de la Première Guerre Mondiale, l'Alsace et la Moselle revenaient en terre de France.

Pour fêter ce retour, la municipalité belfortaine organisa les 15, 16 et 17 août 1919, les Grandes Fêtes patriotiques de la Victoire à Belfort.

Affiche de la manifestation (doc. AMB)

Les Fêtes de la Victoire se déroulèrent en France le 14 juillet 1919. Mais Belfort ne pouvait pas les célébrer sans ses frères Alsaciens du Haut-Rhin, pris par cette date. La municipalité décida d’organiser ces Fêtes en décalé pour que les deux parties reconstituées célèbrent ce moment douloureux de leur histoire, ensembles !

L’article consacré à ces Fêtes, suite à la densité des informations, est traité en plusieurs parties.

Cette cinquième partie est consacrée au Grand Cortège historique qui se déroula l’après midi du Vendredi 15 août 1919.

Dans un premier temps, on va découvrir son descriptif détaillé et la 1^ère partie du défilé.

Le défilé des 2e et 3e parties du Cortège est traité dans la sixième partie de l'article consacré aux Grandes Fêtes patriotiques.

Vendredi 15 août

Pour ces Grandes Fêtes Patriotiques, la journée du 15 août s'articulait autour de 3 évènements majeurs :

 -  Le matin : Une cérémonie en hommage aux Morts pour la France, devant le cénotaphe sur la place d'Armes,

 -  L'après-midi : Le Grand Cortège historique

 -  Le soir : Un banquet réunissant les autorités civiles et militaires, et de nombreux invités ayant participé au Cortège

Le moment clé était incontestablement le Grand Cortège historique de l’après midi ! Le comité d’initiative et les commissions qui avaient œuvré à sa préparation, attendaient beaucoup de cette attraction.

Carte photo Le char du Lion, place Corbis (coll. JM)

NA : Les autres parties de cette journée ont été développées dans la partie 4 de l'article. Un lien en fin de texte permet d'y accéder.

Le cortège historique, la composition

Le Grand Cortège historique, l’adjectif n’était pas usurpé avec ses 68 unités qui regroupaient 35 chars, 350 chevaux et environ 2000 figurants, était décomposé en trois tronçons pour faciliter l’organisation du défilé.

Un intervalle de 10 mètres devait être respecté entre deux parties.

En tête du cortège, se trouvaient les Délégations des Vétérans et Unions des Défenseurs de Belfort, pour mettre à l’honneur ceux par qui le Territoire de Belfort était resté français !

1^ère partie du cortège

  1. Un Soldat du Moyen-âge à cheval suivi de 24 autres Soldats
  2. Deux Massiers à cheval
  3. La Fanfare du 47^e Régiment d’artillerie
  4. Un Tambour-major du 1^er Empire suivi de 10 Tambours
  5. La musique du 35^e Régiment d’infanterie
  6. Le Char des Grottes de Cravanche
  7. Un groupe de 6 Mérovingiens à cheval
  8. Un groupe de l’entrée de Turenne à Valdoie
  9. Le Char de la Brigade des Drapeaux

Carte photo Char de la Brigade des Drapeaux, rue Sarrail (coll. BF)

  10. Un groupe de 8 officiers d’Aquitaine à cheval et un groupe de 8 officiers du Limousin à cheval
  11. Le Char de l’établissement du camp retranché de Belfort
  12. Le groupe de 9 officiers et soldats à cheval
  13. Le char de la légende de la Miotte

Carte photo Char de la Miotte, rue Emile Zola (coll. BF)

  14. Un groupe de 10 Mousquetaires à cheval
  15. Le Char des Sièges de Belfort
  16. Un groupe de 10 officiers et soldats de 1813, un groupe de 10 officiers et soldats de 1815 et un groupe de 10 officiers et soldats 1870
  17. La musique du 42^e Régiment d’infanterie

2^e partie du cortège

  18. Le Char allégorique du Lion et du Tigre ‘’On les a eus’’
  19. Un groupe de jeunes filles des nations alliées
  20. Le Char allégorique de la ville et du Pays de Montbéliard
  21. Le groupe de la ville de Porrentruy et du pays d’Ajoie avec 1 Héraut d’Armes escorté de cavaliers, un groupe de jeunes filles revêtues des anciens costumes du pays d’Ajoie
  22. Le char de Madame Sans-Gêne et du Maréchal Lefebvre
  23. Le groupe historique de la ville de Colmar, vignerons et coupeurs de légumes
  24. Le char symbolique et pittoresque de la ville de Mulhouse avec une Noce sundgovienne en 1830 représentée par le théâtre alsacien de Mulhouse, avec Garçons d’honneur, appariteurs, garde-champêtre, musique, voiture de la mariée, voiture de la noce, voitures des invités et le ménage
  25. Un groupe de jeunes Alsaciennes

Carte postale Belfort Alsaciennes (coll. JM)

  26. Le char symbolique de la ville de Masevaux (1^er char)
  27. Le char symbolique de la ville de Masevaux (2^e char)
  28. Le groupe de jeunes bouquetières
  29. Le char des fleurs
  30. Le groupe de jeunes bouquetières
  31. Le char de la Lyre Belfortaine
  32. Un groupe de 5 Mousquetaires à cheval
  33. Le char de la ville de Belfort
  34. Le groupe des drapeaux et des bannières des sociétés de la Ville de Belfort
  35. Le char de la Madelon de la Victoire
  36. Un groupe de Poilus et soldats alliés
  37. Le char du Trésor

3^e partie du cortège

  38. Un groupe d’Artilleurs costumés, anciens et modernes
  39. Le char des trompettes de la société La Lorraine et du 107^e Régiment d’artillerie
  40. Un groupe d’Artilleurs costumés, anciens et modernes
  41. Un char allégorique de l’Artillerie
  42. Un groupe d’Artilleurs costumés, anciens et modernes
  43. Le char allégorique du Génie, par la Société des Anciens Artilleurs et Sapeurs du Génie
  44. Le Défilé d’Artillerie
  45. Un groupe de 3 chars de la Société Alsacienne de Constructions Mécaniques : le char de l’Harmonie des Usines, le char de l’Industrie et le char de l’Harmonie des Usines
  46. Un groupe de Fantassins costumés anciens et modernes
  47. Le char symbolique de l’Infanterie française par la société La Baïonnette
  48. La Noce des Galants de Chèvremont
  49. Le char du Commerce
  50. Le char de la grosse Bertha

Carte photo Char de la Kolossale Bertha (coll. BF)

  51. Un groupe de figurants obus
  52. Le char symbolique de la Gymnastique par la société La Belfortaine
  53. Le char symbolique des Sports par la société L’Union Sportive Belfortaine
  54. Le char symbolique du Ballon d’Alsace
  55. Un groupe de figurants pierrots et arlequins
  56. Le char allégorique de la Chasse
  57. Le char du Travail
  58. Le char de l’Automobile (pittoresque)
  59. Le char des Cheminots
  60. Une Noce pittoresque de légumes
  61. Le char pittoresque de la Ville de Delle<
  62. Un groupe de paysans montés (cavalerie spéciale)
  63. Le char des Camarades (bal d’enfants)
  64. Un groupe de Poissons
  65. Le char de l’Alimentation
  66. Le char de Gambrinus
  67. Le char du Charlatan
  68. Un Hussard rouge à cheval avec 24 Hussards rouges à cheval

Chaque groupe était placé sous la responsabilité de deux membres du Comité ou appartenant à l'une des commissions.

Le cortège historique, le regroupement des intervenants

Pour constituer le cortège, il avait fallu trouver un lieu de rassemblement commun permettant de regrouper les nombreux intervenants devant défiler,  les accompagnateurs, les matériels dont les chars, les chevaux… pouvant absorber cette pléthorique armada pacifique mais euphorique !

Le lieu choisi fut au sud de la Vieille Ville en direction du Fourneau.

Vue aérienne Implantation des tronçons (réal. BF)

Cet espace avait l’avantage d’être près du lieu de départ du cortège !

Les emplacements dédiés et numérotés pour les équipages et intervenants s’étalaient depuis la rue de l’Arsenal (aujourd’hui avenue Sarrail) en passant par la rue de l’Abattoir (aujourd’hui rue du général Gaulard) et occupaient une grande partie de la route nationale 19 (aujourd’hui avenue d’Altkirch) rejoignant la route en direction de Perouse.

Plan d'implantation des unités du Cortège (doc. AMB)

Avec ce plan, on voit l'étendue utilisée par les différents éléments et on peut mesurer ainsi l'importance du Cortège historique qui va défiler dans les rues de la Cité du Lion en ce 15 août 1919.

Le 1er Groupe

Il était placé sous l’autorité de MM. Edouard Deshaie et Mahler.

Extrait du plan où était implanté le 1^er groupe, rue de l’Arsenal

Partant en premier, le 1^er Groupe était implanté le plus proche du lieu de départ, dans la rue de l’Arsenal. Il comprenait 16 unités.

Le 2e Groupe

Comme le groupe précédent, le Groupe 2 était placé sous l’autorité de membres de l’organisation, avec MM. Boulanger, Emile Marlin et Mairet.

Extrait du plan où était implanté le 2e groupe, rue de l’Arsenal

Le 2e Groupe constitué de plus d’unités, 21, était stationné après le Groupe 1 et implanté dans la rue de l’Abattoir et le début de la route nationale 19.

Le 3e Groupe

Le dernier groupe, placé sous l’autorité de MM. (Jules) Jacquez et (Jules) Wicker, était implanté le long de la route nationale 19.

La plus longue étendue due au nombre de ses éléments, ils étaient 23 et fermaient le cortège.

Extrait du plan où était implanté le 3e groupe, rue de l’Arsenal

Rien qu’en voyant la longueur de l’étalement des éléments du cortège dans ces rues, près de 2 kilomètres, on avait une idée de sa longueur potentielle lors du défilé !

Le cortège historique, l'itinéraire officiel

Le parcours du cortège allait emprunter les principales artères du centre de la ville avec une incursion vers le sud par la gare et une incursion vers le nord par la place du marché, faubourg des Vosges.

Le départ eut lieu de la place d’Armes, il passa par la rue de la Porte de France, emprunta la place de la république, le boulevard Carnot, la place Corbis, le faubourg de Montbéliard, la rue Georges Koechlin, la place de la Gare,  l’avenue Wilson, le faubourg de France, la place Corbis, le faubourg des Ancêtres, la rue de Mulhouse, la rue Voltaire, la Cité Alsacienne, la place du Marché, le faubourg des Vosges, la rue de la Gendarmerie, la rue du Docteur Fréry et la place de la République où était prévue la dislocation du cortège.

 Plan présentant l’itinéraire du Cortège (réal. FB)

La distance à parcourir était d'un peu moins de 6 kilomètres.

Le cortège historique, les points d’arrêt

Tout le long du parcours, le Cortège effectuait des arrêts permettant aux groupes de proposer des animations (musique, danse, théâtre…). Quatorze arrêts étaient prévus le long de l’itinéraire.

  1. Place Corbis en face des tribunes des invités

  2. Faubourg de Montbéliard en face de la Brasserie Wagner

  3. Place de la gare

  4. Faubourg de France en face de l’Américan Bar Charlie

  5. Faubourg de France en face de la Librairie Schmitt

  6. Place Corbis

 Carte photo Les Ajoulotes de Porrentruy place Corbis (coll. privée)

  7. Faubourg des Ancêtres à la hauteur du Temple

  8. Rue de Mulhouse en face de la Gendarmerie

  9. Rue de Mulhouse avant d’entrer dans la rue Voltaire

  10. Rue Voltaire à l’angle de la Cité Alsacienne

  11. Place du Marché

  12. Faubourg des Vosges en face de la rue du Ballon

  13. Faubourg des Vosges en face de la rue de Châteaudun

  14. Rue du Docteur Fréry

Plan présentant l’itinéraire du Cortège et les arrêts prévus (réal. FB)

Place Corbis, la tribune des officiels et invités

Le premier arrêt était prévu devant la tribune officielle installée sur le pont Carnot où avaient pris place les autorités civiles et militaires, ainsi que les invités possesseurs du fameux sésame, le carton d’invitation.

Extrait carte postale permettant de voir la tribune officielle (coll. BF)

Parmi eux, une majorité des personnalités présentes le matin à l’hommage rendu aux Morts pour la Patrie dont le sénateur Laurent Thierry, le député Louis Viellard, le préfet de Colmar le Commandant Henri Poulet, le préfet de Belfort Alexandre Anjubault, le maire de Colmar Alfred Wolf, le maire de Mulhouse Antoine Conrath, le maire de Belfort François-Xavier Houbre, le conseiller national de Genève M. Gobin, les généraux Petit et Bard, des officiers des différents régiments participants au cortège…

La tribune accueillit aussi des membres de leur famille, épouses et enfants.

Extrait carte postale permettant de voir la tribune officielle (coll. BF)

Si dans un premier temps, le velum de la tribune protégeait ces privilégiés, rapidement Phébus transforma ce havre assurant de l’ombre en sauna…

A noter que le pont Carnot avait été aménagé pour le transformer en pont suspendu !

Le cortège historique, le défilé

Le grand moment, tant attendu, était enfin arrivé !

NA : Dans ce chapitre, j'ai essayé de reconstruire le défilé à partir de l'ordre des éléments constituant le cortège, des articles présents dans les journaux de l'Alsace et La Frontière, avec les contradictions présentes entre les deux et mon apport, et les documents visuels disponibles constitués des cartes postales et des cartes photos éditées pour ces Fêtes.

A 13h15, un coup de canon fut tiré du Château donnant le signal du départ du cortège pour son périple dans les rues de la Cité du Lion, envahie par une foule considérable !

 Carte postale Belfort Château avec la Légion d’honneur (coll. JM)

Comme pour la salve tirée pour le réveil à 7h00, c’était le Général Bard qui avait donné (ou proposé) son accord.

Belfort n’avait jamais accueilli autant de monde dans la Cité du Lion… les trottoirs des rues où devait passer le cortège étaient envahis, les places en bordure de rue étaient chères ! Sans parler des fenêtres et des balcons où se pressaient propriétaires et locataires…

Carte postale Belfort La foule boulevard Carnot (coll. JM)

Une véritable réussite pour les organisateurs, grâce aussi à la volonté de très nombreuses personnes de la région d’être venues honorer ces Fêtes !

Le Cortège historique, l'avant garde du défilé

Le Grand Cortège s’ébranla de la place d’Armes pour un long périple d’environ six kilomètres dans les rues noires de monde.

A sa tête la voiture, décorée avec une abondance de glaïeuls, du Président de la commission des chars, Georges Fierobe, accompagné de Louis Jeanneret le Président du Comité, du capitaine Berger de l’état-major du Général Petit, qui apporta le concours de l’armée avec le génie et Félix Mayer qui avait participé à la construction de plusieurs chars.

Extrait affiche annonçant les composantes du Cortège

Derrière suivant le char de la presse où se trouvait Joseph Pelot, le secrétaire du Comité des Fêtes et rédacteur de L’Alsace, Emile Py, le trésorier du Comité, Frédéric Beucler le rédacteur en chef de la Frontière.

Lors du passage dans le faubourg des Vosges, les membres du Comité présents sur le char, firent monter une demi-douzaine de jeunes filles costumées en Alsaciennes.

Douze Dragons à cheval du 11^e Régiment, lance au poing et flammes rouges et blanches au pic, commandé par l’adjudant Sévène, ancien du régiment passé par les scouts, ouvraient la marche du cortège.

 Carte postale Belfort Défilé faubourg des Ancêtres (coll. JM)

Suivaient les Eclaireurs de France qui avaient accueilli ceux d’Hérimoncourt, venus en curieux pour participer à l’Hommage aux Morts de la Patrie. La démarche fut très appréciée de pouvoir participer à l’intérieur de cet ‘’anaconda’’ démesuré !

Venaient ensuite les représentants de divers groupes de Vétérans de 1870-1871, sous la conduite de M. Barbier, avec leur sept drapeaux qui représentaient leur origine. Les vétérans de Haute-Saône, de Rouffach, de Saint-Ulrich, de Chalampé, de Thann de Lepuix-Gy, de Delle avec son président amputé M. Fleury, de La Poutroye et ceux de Belfort.

Carte postale Belfort Groupes de Vétérans 1870-1871 (coll. JM)

Ils furent acclamés par le public qui remercia ces hommes qui, malgré pour certains un âge avancé ou handicapés par des blessures, étaient venus participer à ces Fêtes.

Le Cortège historique, la 1^ère partie

Elément n°1

Le Cortège historique costumé débutait par un groupe de 24 soldats du Moyen-âge avec à leur tête, leur commandant à cheval, M. Bize de Paris et de deux massiers avec leur énorme masse.

Carte photo Belfort Groupe Moyen-âge, faubourg de Montbéliard (coll. BF)

Elément n°2

Groupe de Massiers à cheval.

Elément n°3 et 4

La fanfare du 47^e Régiment d’artillerie jouant ses morceaux de musique, précédaient le groupe de Soldats du 1^er Empire, formé d’un super tambour-major suivi de dix beaux tapins* Napoléon 1^er.

*Tapins : Joueur de tambour

 

Carte postale Belfort Troupe des soldats de Napoléon, place Corbis (coll. BF)

Elément n°5

Derrière, la musique du 35^e Régiment d’infanterie démontrait sa puissance musicale pour la plus grande joie du public.

Elément n°6

Vint enfin le tout premier char, le Char des Grottes de Cravanche* qui fut construit par des soldats sous la direction du capitaine Berger. Il représentait l’entrée de la grotte avec ses stalactites et ses stalagmites, avec de pseudo hommes préhistoriques.

Carte postale Belfort Char des Grottes de Cravanches, rue de Mulhouse (coll. BF)

*Grottes de Cravanche : Ce fut grâce à la construction du Fort du Salbert qu’elles furent découvertes le 2 mars 1876 suite à un tir de mine dans la carrière pour en extraire des pierrres.

Elément n°7

Un groupe de 6 Mérovingiens à cheval.

Elément n°8

Derrière ceux-ci, venait le Maréchal de France Turenne, enmémoire de son passage à Valdoie. Il était accompagné d'une vingtaine d'officiers et soldats, eux aussi à cheval. Cette troupe était formée par des membres d’un groupe historique local.

 Carte postale Belfort Groupe Turenne quai Vauban (coll. JM)

NA : Turenne dormit en cette bourgade en décembre 1674 avant de partir conquérir l’Alsace où il défit l'armée austro-brandebourgeoise de Frédéric-Guillaume de Brandebourg à Turckheim, le 5 janvier 1675, en passant par les Vosges.

Elément n°9

Arrêtons nous un peu plus sur le char suivant qui fut le clou du cortège, le Char de la Brigade des drapeaux ou Char de la 28^e Brigade.

Toujours construit par les militaires sous la conduite du même Capitaine Berger très impliqué dans ces Fêtes. Il était composé d’une couronne symbolique en lauriers verts entourant un char romain, drapé en or et rouge. Il comportait un trône sur lequel figuraient deux femmes représentant l’Aquitaine et le Limousin, provinces d’où émanaient les régiments du 35^e et du 42^e !

 Carte postale Belfort Char Brigade des drapeaux, place Corbis (coll. JM)

Une banderole rappelait le nom des batailles où s’était illustré la brigade. Deux fillettes représentaient l’Alsace et la Lorraine et deux militaires représentaient quant à eux, les deux provinces d’origine par leur costume type 1630. Le char, tiré par quatre chevaux noirs, crinière tressée à la grecque, avait en son avant le buste de la République émergeant d’une couronne de lauriers dominant l’écusson lauré de la Brigade où deux as étaient représentés, le trèfle pour le 35^e RI et le carreau pour le 42^e RI. Des fantassins escortaient le char.

 Carte photo Belfort Char 28^e Brigade, fbg Montbéliard (coll. FB)

Je n’ai pas mis les noms des participants (voir La Frontière du 24 si…)

Sa réalisation fut très appréciée du public, tout le long du parcours. De nombreux spectateurs lançèrent des pièces de monnaie lors de son passage.

Elément n°10

Suivait ce char un groupe de 16 cavaliers, portant avec prestance des tenues d'officiers représentant l'Aquitaine et le Limousin.

Elément n°11

L’équipage qui venait ensuite, était le Char du Camp retranché de Belfort, réalisé par des soldats sous la directive de M. Lemaire.

Carte photo Belfort Char du Camp retranché Bld Carnot (coll. JM)

La scène extraite du tableau ornant le grand salon de l’Hôtel de Ville, représentait Vauban fortifiant Belfort.

 Gravure du tableau réalisé par le peintre Tony Robert Fleury

Elément n°12

Il était suivi de 9 officiers et soldats à cheval de la même époque.

Elément n°13

Arriva le Char de La Miotte qui fut très applaudi. Il était vrai que la reconstitution telle la légende des petits Miottains, était fort réussie !

Carte photo Belfort Char de La Miotte, boulevard Carnot (coll. FB)

Il fut construit au quartier Gérard sous la direction de René Smidieger.

 Carte postale Belfort Char de La Miotte, place Corbis (coll. JM)

La Tour se dressait, partiellement démolie par les bombardements prussiens en 1870.

 Carte photo Belfort Char de La Miotte, faubourg des Ancêtres (coll. privée)

En sa partie supérieur, une cigogne dans son nid et au pied d’autres cigognes s’apprêtaient à livrer des petits Miottains dans les jeunes ménages !

Elément n°14

Dix mousquetaires à cheval suivaient le char de La Miotte.

Elément n°15

Vint ensuite Le char des Sièges de Belfort, élaboré sous la conduite de Léon Schmitt, représentant les trois officiers, Lecourbe, Legrand et Denfert.

Il est l’œuvre de soldats avec l'aide du peintre Henri Lienemann et d’ouvriers de l’entrepreneur Edouard Deshaie.

 

Carte postale Belfort Char des Sièges de Belfort, quai Vauban (coll. JM)

Un motif central "La France décorant Belfort" était composé par une grande photo reproduite par le photographe et éditeur Alphonse Drouin.

Trois soldats qui avaient pris du grade en interprétant les trois officiers, étaient accompagnés de jeunes alsaciens et alsaciennes d’Altkirch témoignant leur reconnaissance en tendant des palmes à la Cité invaincue. Le mot "Merci" était inscrit sur une pancarte tricolore. L’arrière du Monument glorifiait le poilu qui avait sa place dans la reproduction de l’œuvre d’Auguste Bartholdi !

 

 Carte postale (extrait) Belfort Char des Sièges de Belfort, quai Vauban (coll. JM)

De chaque côté de la stèle où trônait un coq doré, le même que celui dominant le cénotaphe, réalisé par MM. Andréani et Barufaldi à partir d’un dessin de Zislin, ainsi qu'un poilu du 42^e en tenue de campagne de 1914 et un du 35^e en tenue de campagne de 1918. L’inscription en lettres d’or "Gloire à nos vaillants régiments belfortains" semblait être chantée par le coq.

 

Carte photo Belfort Char des Sièges de Belfort, rue de Mulhouse (coll. JM)

On pouvait aussi voir la représentation des As de carreau et de trèfle de chaque côté du char, rappelant le 35^e et 42^e Régiment d'infanterie.

Elément n°16

Derrière ce char, suivait une troupe de 10 officiers et soldats de 1813,  une troupe de 10 officiers et soldats de 1815 et une troupe de 10 officiers et soldats moblots de 1870.

Là aussi, cette reconstitution fut chaudement aplaudie par le public. 

Avec ces militaires représentant les combattants des 3 Sièges, se terminait la 1^ère partie du défilé.

Epilogue

Quel spectacle avait offert la Cité du Lion, ce cortège laissa une grande fierté à tous ceux qui s’étaient impliqués dans cette réalisation, qu’ils soient membres du Comité et des commissions ad hoc, inspirateurs, créateurs, constructeurs civils ou militaires, acteurs, figurants, donateurs, le mérite leur revenait.

A ceux-ci, il ne faut pas oublier les représentant des villes et villages d’Alsace, du Doubs, de la Haute-Saône et de Suisse.

NA : Ci-dessous un lien permet de découvrir la suite du cortège (2^e et 3^e parties).

JM

Lien pour accéder aux articles cités

Pour consulter la suite du Cortège historique : Cliquer ici

Le sommaire des différentes parties de l’article : Cliquer ici

Pour consulter le déroulement de la journée du vendredi 15 août, hormis le Cortège historique : Cliquer ici

Références textes : Dossier sur les Fête patriotiques des Archives municipales de Belfort (AMB), les journaux La Frontière et L’alsace (collection Archives Départementales du 90 ‘’AD90’’),

Infos pratiques  

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