L'Exposition des CCTB pour le Centenaire du Territoire de Belfort, l'évolution de l'urbanisme à Belfort (partie 3)
Je vous propose de poursuivre la découverte des quartiers de Belfort, sous l'angle de l'évolution de l'urbanisme,en plus d'un siècle !
Cette troisième partie de l'article concerne le secteur allant de l'Esplanade des Fêtes à l'ensemble du quartier du faubourg des Vosges.
Panneau de présentation de ce secteur (photo BF)
Cet article en quatre parties vient compléter l'exposition présente au Conservatoire Henri Dutilleux (Quartier Hatry), du 8 octobre au 6 novembre 2022; exposition réalisée pour le Centenaire du Territoire de Belfort (1922-2022), dans le cadre des animations du Mois du Livre 2022 à Belfort.
NA : En fin de texte, un lien permet d'accéder au Sommaire donc aux autres parties de cet article.
Partie 3
L'Esplanade des Fêtes
Ce secteur vit le début de son urbanisation qu'à partir de la fin des années 1920, hormis le secteur Est dans le prolongement du faubourg des Ancêtres en direction du faubourg des Vosges.
Sur un emplacement relativement vierge… va naître un nouveau quartier à partir des années 1930 avec la création d'une Esplanade des Fêtes qui permettra de recevoir les fêtes foraines, les expositions dans le cadre des quinzaines commerciales.
Il y a peu de document sur ce lieu avant 1922 !
La Maison du Peuple
En partie ouest, fut construite la Maison du Peuple en 1928-1930.
Carte postale Belfort La Maison du Peuple (coll. BF)
Elle accueillit, entre autre, la bibliothèque municipale.
Les immeubles
Les premiers immeubles construits en ce lieu, furent ceux du coin de rue entre le faubourg des Ancêtres et la place, à partir des plans de l'architecte belfortain Paul Giroud, au début des années 1930.
Carte postale Belfort La construction des immeubles (coll. BF)
Ils furent complétés d'une aile ouest donnant sur la rue du Général Strolz, formant un "U".
Ensuite, parallèlement de chaque côté de l'esplanade, de nouveaux immeubles furent construits à partir de 1948, réalisés toujours à partir des plans de Paul Giroud.
Carte postale Belfort La construction des immeubles (coll. BF)
À droite sur la carte postale, on peut voir les immeubles de la caserne Bougenel.
La gendarmerie / La Caisse d'Épargne
En partie Est, à l'opposé de la Maison du Peuple, était installée la Gendarmerie de la ville depuis 1890, à la sortie nord du faubourg des Ancêtres.
Carte postale Belfort La Gendarmerie vers 1910 (coll. BF)
La Gendarmerie se déplaça rue Jean Moulin en 1969, dans un tout nouvel immeuble.
En 1974, la Caisse d'Épargne principale installée place de la République depuis 1901, dans deux immeubles différents, vint occuper un nouveau construit sur les terrains laissés par la Gendarmerie.
Carte postale Belfort La Caisse d'Épargne vers 1980 (coll. JM)
Au début des années 2010, elle a quitté à nouveau cet immeuble pour s'installer à quelques mètres, 2 rue de Brasse.
Le faubourg des Vosges
Le faubourg des Vosges fut rebaptisé "Avenue Jean Jaurès" en 1921.
L'Hôpital civil
Dès l'entrée du faubourg des Vosges, un détour par la rue de Mulhouse permet de voir un secteur en total reconversion, pas terminé.
Il s'agit du site de l'ancien Hôpital civil livré en 1899, sa construction avait débuté en 1895. Il fut une évolution des plus notables de la ville permettant de prendre en charge les pathologies des patients dans des conditions sanitaires plus adaptées que le précédent.
Il fut inauguré le 21 juin 1903.
Carte postale Belfort Le nouvel Hôpital civil (coll. JM)
Il remplaçait le vieil hôpital Sainte-Barbe installé dans la Vieille Ville.
Carte postale Belfort L'Hôpital Sainte-Barbe (coll. BF)
Un nouveau bâtiment donnant sur le faubourg des Vosges fut construit en 1930, qui prendra comme appellation, le Pavillon Lévy-Grunwald.
Carte postale Belfort Le Pavillon Lévy-Grunwald (coll. JM)
Il fut suivi d'autres comme la maternité, les urgences…
En mars 2017, les services quittaient l'hôpital installé depuis plus d'un siècle pour rejoindre le nouvel hôpital en commun avec Montbéliard, l'Hôpital Nord Franche-Comté à Trévenans.
Trévenans Hôpital Nord Franche-Comté (photo JM)
Les lieux libérés deviennent un ensemble immobilier en plusieurs phases où seules deux constructions furent conservées, l'un réaménagé en maison de retraite et l'autre, l'ancienne chapelle de l'hôpital.
Carte postale Belfort La chapelle à droite (coll. JM)
La maison du directeur n'a pas été conservée comme affirmée à l'origine du projet !
L'entrée du faubourg des Vosges
Revenons au début du faubourg des Vosges où la configuration de son entrée a bénéficié de réaménagements immobiliers du côté droit, tout comme du côté gauche avec l'arrivée du square Jean Jaurès, actuel square Lechten.
Carte postale Belfort L'entrée du faubourg des Vosges (coll. JM)
L'entrée actuelle de l'avenue Jean Jaurès (photo 2022 BF)
Sur le côté droit de l'entrée du faubourg des Vosges, les immeubles et les maisons présents au début du 19e siècle furent remplacés par de nouveaux immeubles définis "plus modernes".
Carte postale Belfort Le début du faubourg des Vosges (coll. BF)
Le début de l'avenue Jean Jaurès (photo 2022 BF)
Le square Jean Jaurès / Lechten
À l'entrée du faubourg des Vosges, du côté ouest, fut créé le Square du faubourg des Vosges*, à l'initiative du maire Noël Lapostolest, en 1921.
Les travaux débutèrent en 1923.
*Square du faubourg des Vosges : Son nom évoluera au fil des années avec les appellations Square Grosborne, Square Deubel, Square Jean-Jaurès et enfin Square Émile Lechten, baptisé ainsi en 1961, en hommage au premier chef jardinier décédé cette même année.
Photo du secteur vers 1889-1892 (coll. BF)
NA : Ce cliché montre, la rue à droite est celle du faubourg des Ancêtres, la rue de Mulhouse est horizontale sur la photo, à mi-hauteur; le faubourg des Vosges débute à la hauteur de la maison après la rue de Mulhouse.
Le terrain fut acquis en 1911 par la municipalité.
C’est en 1921, sous le mandat du maire que le conseil municipal décida de transformer un terrain acquis en jardin public.
Au fil des années, le square fut agencé avec l'arrivée d'œuvres d'art.
En 1926, fut installé un monument en marbre blanc, l’Age de Pierre du sculpteur Horace Daillon, initialement prévue pour le Jardin des Plantes à Paris.
Carte postale Belfort L'Age de Pierre dans le square (coll. BF)
NA : Le bâtiment à gauche appartient à l'hôpital.
En 1928, le square poursuit son agrandissement au nord où fut installé un bassin avec motif de fontainerie dont deux sculptures représentant des angelots appelés "Enfants à la vasque" qui diffusent un jet d’eau.
Carte postale Belfort Le bassin avec les angelots (coll. BF)
La même année, fut implantée une niche-pergola qui abrita une deuxième œuvre obtenue l'année suivante, la statue Fin de danse de Pierre Fournier des Corats.
Carte postale Belfort La Fin de danse (coll. JM)
En 1935, le conseil municipal décida d’y installer sur un socle de grès rose, la réplique du buste de Léon Deubel, en mémoire au poète belfortain décédé en 1923 (suicide), réalisé par le statuaire Philippe Besnard à partir de l’œuvre du sculpteur japonais Hiroatzu Takata.
Carte postale Belfort La statue Léon Deubel (coll. JM)
La maison se trouvant dans la patte d'oie entre la rue de Mulhouse et le faubourg des Vosges, fut rasée pour permettre d'agencer l'entrée du square avec l'ajout d'une superbe grille en ferronnerie réalisée par Charles Schick.
Carte postale Belfort L'entrée du square (coll. BF)
Suite à la disparition de l'hôpital, transféré à Trévenans pour devenir l'Hôpital Nord Franche-Comté avec le regroupement de ce service public avec Montbéliard, le square a bénéficié d'une extension en 2021-2022.
NA : En fin de texte, un lien permet d'accéder à l'article consacré à ce square.
L'Église Saint-Joseph
Dans le quartier ouest du faubourg des Vosges, il existait un édifice religieux construit en 1883, l'église Saint-Joseph du format d'une chapelle, appellation qu'elle portait encore en 1885.
Carte postale Belfort La Chapelle Saint-Joseph (coll. BF)
Pour répondre à l'augmentation du nombre d'habitants du quartier travaillant dans les usines du secteur (SACM, Georges Koechlin, Dollfus Mieg…); le diocèse décida de construire une nouvelle église au format plus conséquent.
Les travaux débutèrent à la toute fin du 19e siècle.
Photo La construction de la nouvelle église Saint-Joseph (coll. BF)
Elle fut érigée entre 1892-1901, dans l'axe de la rue de Strasbourg.
Carte postale Belfort La nouvelle église Saint-Joseph (coll. BF)
Elle ne fut terminée qu'en 1925 avec l'adjonction de travées supplémentaires et d'un clocher dans les années 1930.
Carte postale Belfort L'église Saint-Joseph terminée (coll. BF)
Carte postale Belfort L'église Saint-Joseph terminée (coll. BF)
La SACM
Pas très loin de ce lieu, un petit détour nous amène à l'entrée de l'usine mythique de la Cité du Lion, l'ALSTHOM !
À l'origine, l'usine qui s'implanta à l'ouest de la voie ferrée dès 1879, fut la Société Alsacienne de Constructions Mécaniques (SACM).
Carte postale Belfort L'entrée de l'usine (coll. BF)
Sans entrer trop dans les détails, on peut constater que les premiers bâtiments de l'entrée principale, furent totalement reconfigurés vers 1908.
Carte postale Belfort L'entrée de l'usine (coll. BF)
Pour se rendre au travail, les ouvriers venant du faubourg des Vosges, empruntaient un passage niveau qui fut remplacé par une passerelle puis en 1931, par le pont de Roubaix.
La place du Marché / Square de la Roseraie
Sur un terrain acquis par la SACM (Société Alsacienne de Constructions Mécaniques) en 1879, se déroulait un marché à partir de 1891; il y resta jusqu'en 1929.
Carte postale Belfort La Place du Marché (coll. BF)
En 1912, dans la partie ouest de cette place fut construit un kiosque à musique; de forme octogonale, il est constitué de 8 colonnes en fonte et de rambardes en fer forgé.
Carte postale Le kiosque à musique sur la place (coll. JM)
Cette place était le lieu de départ des cortèges pour les grands évènements de la ville ainsi que pour les retraites aux flambeaux.
À partir de 1928, le marché se déporta vers une autre place située un peu plus au nord qui avait reçu une halle, du style Art déco, réalisée entre 1928 et 1930, par la société anonyme des Ateliers de Construction Schwartz-Hautmont, dirigé par Albert Schwartz.
Carte postale La halle du marché, faubourg des Vosges (coll. JM)
Cette société avait déjà construit en 1905, la halle de la rue Fréry.
Le 29 novembre 1930, le conseil municipal pris la décision de transformer la place en un nouveau square à l'initiative de son maire, Edouard Lévy-Grunwald.
Carte postale Belfort Le square de La Roseraie (coll. JM)
Ce square accueille lui aussi une œuvre, il s'agit de la statue Tendresse réalisée par le statuaire parisien Jean Camus; elle fut installée en mars 1932.
Carte postale Belfort La statue Tendresse (coll. JM)
Le square porte comme appellation officielle "Square Carlos Bohn" en hommage au donateur du terrain, le directeur de la SACM; mais l'appellation "Square de la Roseraie" prédomine chez les belfortains et belfortaines !
NA : En fin de texte, un lien permet d'accéder à l'article consacré à ce deuxième square du faubourg.
Fin de la 3e partie
En fin de texte, un lien permet d'accéder au Sommaire donc aux autres parties de l'article relatif à l'exposition.
Épilogue
Avec cette 3e partie, on a découvert quelques évolutions notables sur l'urbanisme du secteur de l'ex Esplanade des Fêtes qui prit forme et totalement "encadrée" de constructions et du faubourg des Vosges, le fameux "Faubourg des coups de trique" d'Alain Gerber !
JM
Liens pour accéder aux articles cités
Le Sommaire de l'article sur l'exposition du Centenaire : Cliquer ici
Le square Lechten : Cliquer ici
Le square de la Roseraie : Cliquer ici
Infos pratiques
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