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LE CARTOPHILION
30 juillet 2023

Tour de France 1933, Ballon d'Alsace & Belfort ville étape (1ère partie)

Une nouvelle fois, Belfort avait l'honneur d'accueillir la plus grande course cycliste au Monde, le Tour de France 1933; pour la 7e année consécutive, la Cité du Lion était ville étape.

1933 06 21 Tour de France L'Auto-vélo p3R

Publicité du journal L'Auto (doc. Gallica, BNF)

Le vendredi 30 juin, les coureurs rejoignaient la ville à partir de Metz lors de la 4e étape en passant par le Ballon d'Alsace et le lendemain, ils repartaient pour se rendre à Évian.

Au regard de la densité de cet article, j'ai préféré le proposer en trois parties.

NA : En fin de texte, un lien permet d'accéder au Sommaire des articles consacrés au Tour de France et aux articles liés à cette épreuve cycliste.

Première partie de l'article

Le Territoire de Belfort, offre ses routes au Tour de France

En 27 éditions, le Tour de France venait pour la 25e fois sur les routes du Territoire de Belfort :

  -15 fois comme ville étape (arrivée et départ)
  -10 fois comme ville de passage

  -14 fois en passant par le Ballon d'Alsace (2 fois en 1913 et en 1914)

Belfort CPA Multivues Souvenir 4 vues & Femme

Carte postale Souvenir de Belfort (coll. BF)

   - Belfort, ville étape (arrivée et départ) : 1907 à 1914, 1927 à 1933
   -
Belfort, ville de passage : 1905, 1906, 1919 à 1926

   - Ballon d'Alsace, sommet au programme : 1905 à 1914, 1930 et 1933

Tour de France, le parcours 1933

23 étapes et 4395 kilomètres étaient au programme du parcours de la 27e édition du Tour de France, se déroulant du 27 juin au 23 juillet 1933.

Parcours Tour de France 1933R

Tracé du Tour de France 1933 (création BF)

Dans la capitale, furent organisés le regroupement et le départ fictif depuis le siège de l'organisateur, le journal de L'Auto, rue du Faubourg Montmartre. Le départ réel se fit au Vésinet, commune située au nord-ouest de Paris.

L'arrivée comme les années précédentes, se déroula sur la piste du Parc des Princes, à Boulogne.

Quelques petites évolutions

Pour cette édition, le sens du parcours était dans le sens horaire, à l’inverse des années précédentes, depuis la reprise de la compétition en 1919, après la Première Guerre Mondiale. Ce changement de sens n'était pas aussi anodin que cela car les difficultés liées aux cols à gravir dans les massifs étaient de fait, inversés !

1933 06 27 Tour de France Miroir des sports p410 Illustration

Illustration (journal Miroir des Sports, doc. Gallica, BNF)

 1903 à 1912 : Dans le sens Vosges, Jura, Alpes et Pyrénées, à savoir l'ordre des cols gravis

  - 1905 : Vosges, 1er col avec le Ballon d'Alsace (1174 m)
  - 1906 : Alpes, les cols de Laffrey (910 m) et Bayard (1250 m)
  - 1910 : Pyrénées, les cols de Port (1249 m), Portet-d'Aspet (1069 m), Peyresourde (1568 m), Aspin (1489 m), Tourmalet (2115 m) et Aubisque (1709 m)
  - 1911 : Jura, le col de la Faucille (1320 m)

 1913 & 1914, 1919 à 1932 : Changement de sens avec Pyrénées, Alpes, Jura et Vosges

 1933 : Retour dans le sens Vosges, Jura, Alpes et Pyrénées

CPA Col Bayard

Carte postale Col Bayard (coll. privée)

Nouveau changement du nombre d'étapes pour cette édition, plus deux par rapport à l'édition précédente; en 1931, elles étaient 24.

Le nombre évolua au fil des éditions, de 6 à l'origine en 1903 à 23 en 1933, en passant par 11 en 1905, 13 en 1906, 14 en 1907, 15 en 1910, 18 en 1925, 17 en 1926, 24 en 1927, 22 en 1928, 21 en 1930, 24 en 1931 et 21 en 1932.

4 jours de repos (5 en 1932), placés après les d'Évian (5e), Nice (10e), Perpignan (14e) et Pau (18e).

Trois nouvelles villes viennent rejoindre le peloton des villes du Tour de France, avec Digne (Basses-Alpes, aujourd'hui Alpes de Haute Provence), Ax-les-Thermes (Ariège) et Tarbes (Hautes-Pyrénées).

Tour de France 1933, les nouveautés

À chaque nouvelle édition ou presque, des innovations étaient testées.

Le Grand Prix de la montagne

En 1933, à l'initiative du directeur du Tour, Henri Desgrange fut créé le Grand Prix de la montagne; il ne devint le Maillot à pois que seulement en 1975. Le directeur du Tour décida que devaient être récompensés les coureurs arrivant en tête dans les cols.

CPA Henri Desgrange JM

Carte postale Henri Desgrange (coll. privée)

16 cols furent sélectionnés auxquels furent attribués 10 points au 1er, 9 points au 2e, 8 points au 3e, etc. Ce Grand Prix de la montagne 1933 fut sponsorisé par la marque "Martini et Rossi".

Les cols retenus pour cette édition : Ballon d'Alsace, la Faucille, les Aravis, le Galibier, de Laffrey, de Vars, d'Allos, de Braus, de Puymorens, d'Aspin, du Tourmalet et d'Aubisque.

Les bonifications

Le système de bonification des vainqueurs d'étapes mis en place en 1931, évolua significativement à la baisse suite au retour d'expérience, avec seulement 2 minutes attribuées au premier et 1 minute au deuxième; en 1932, il donnait, 6, 4 et 2 minutes.

Une bonification supplémentaire de trois minutes était attribuée au vainqueur s'il arrivait avec trois minutes d'avance sur le deuxième de l'étape.

Tour de France 1933, les coureurs

Depuis 1930, le Tour de France se courait en équipes nationales; décision prise par Henri Desgrange, le directeur du Tour, pour éviter la mainmise des marques et… permettre une victoire française.

Car le Tour fut cannibalisé par les belges (déjà !) et les italiens entre 1924 et 1929; Henri Pélissier avait gagné en 1923 après une autre disette, de 1912 à 1922.

CPA Henri Pélissier

Carte postale Henri Pélissier (coll. privée)

Cette décision remis les bleus en selle dès l'édition 1930 ainsi que les deux suivantes

  1930 : André Leducq
  1931 : Antonin Magne
  1932 : André Leducq

Les équipes

Le peloton était formé d'une part avec six nations, dont deux dans la même équipe, comprenant chacune 8 coureurs

   - Allemagne-Autriche (maillot jaune, bandes noire et rouge)
   - Belgique (maillot noir, bandes jaune et rouge)
   - France (maillot bleu ciel, bandes blanche et rouge)
   - Italie (maillot vert, bandes blanche et rouge)
   - Suisse (maillot rouge et croix blanche)

Maillot Equipe de France 1933

Maillot de l'Équipe de France (doc. Site La Grande Boucle)

Aux cinq équipes nationales, couraient les traditionnels "Touristes-routiers" au nombre de quarante, portant un maillot jaune avec une bande noire. Ces coureurs indépendants étaient choisis parmi les meilleurs coureurs des années précédentes ou ayant obtenu de bons résultats au cours de la saison.

Les favoris

Quels coureurs pouvaient briguer la victoire finale à Paris, le 23 juillet ?

Les français pouvaient compter sur André Leducq, le vainqueur en titre (1932) récidivant après sa première victoire en 1930.

CPA André Leducq Tour 1930 R

 Carte postale André Leducq (coll. privée)

Il y avait aussi le vainqueur 1931, Antonin Magne, un spécialiste des victoires d'étapes, 14 pour Charles Pélissier. Il y avait aussi le Champion de France, Roger Lapébie et deux très bons coureurs en devenir, Maurice Archambaud (Grand Prix des Nations 1932) et Georges Speicher (Tour de Vaucluse 1933).

1933 06 27 Tour de France Miroir des sports p1 Equipe France

L'équipe de France (journal Miroir des Sports, doc. Gallica, BNF)

De gauche à droite :
Georges Speicher, Roger Lapébie, Le Grevès, Antonin Magne et Charles Pélissier

Maurice Archambaud, André Leducq et Léon Le Calvez

Un élément important était une très bonne ambiance au sein de l'équipe et où, les égos furent laissés de côté.

Il en était tout autre chez les belges pourtant avec des pointures tels Georges Ronsse, 4e du Tour 1932, Jean Aerts, Tour de Belgique 1933, Georges Lemaire, Champion de Belgique, mais aussi Alphonse Shepers, le vainqueur du Paris-Nice et du Tour des Flandres…

1933 07 01 Tour de France Miroir des sports p2 Eq Belgique

L'équipe de Belgique (journal Miroir des Sports, doc. Gallica, BNF)

De gauche à droite : Georges Ronssse, Jean Aerts, Georges Lemaire, Alphonse Schepers, Georges Rebry, Jean Wauters, Alphonse Deloor et Joseph Morenhout

Par contre, dans l'équipe d'Italie, il y avait l'étoile montante Learco Guerra, le triple Champion d'Italie.

L'Allemagne avait une belle chance, avec le 2e de l'édition précédente, Kurt Stoepel.

Chez les suisses pas de candidat de référence, mais il faut se méfier des petits…

Mais comme toujours, tout au moins comme souvent, une surprise n'était pas à exclure ! Et surtout, il ne fallait pas oublier que chez les Touristes-routiers, se trouvaient de belles pointures. 

Tour de France 1933, autres points

Commissaires de course

Comme pour l'année précédente, trois commissaires de course furent présents sur le Tour, de trois nationalités différentes pour l'impartialité des décisions à prendre

   - Henry Dyvrande (français)
   - Mario Cherubini (italien)
   - XXX Van Gastel (belge)

Les bicyclettes

Les As durent rouler sur des bicyclettes, sans marque, fournies par l'organisateur afin de mettre tous les coureurs sur une même pédale d'égalité.

1931 06 30 Tour de France L'Auto 3R3

Illustration (journal L'Auto, coll. Gallica, BNF)

Par contre les Touristes-routiers pouvaient utiliser n'importe quelle marque de bicyclette hormis une marque ou filiale ayant déjà participé à cette épreuve avec les coureurs de la 1ère catégorie (ou As) depuis 1919.

Comme les années précédentes, les bicyclettes possédaient une plaque avec son fond blanc et les chiffres du numéro en noir.

1920 06 10 Tour Plaque de Vélo L'Auto R

Modèle de plaque à respecter (journal L'Auto, coll. Gallica, BNF)

Les véhicules officiels

Pour transporter les organisateurs, trois voitures officielles Hotchkiss 11 CV type 1933 leurs étaient affectées, la première avec le directeur de L'Auto Henri Desgrange, la deuxième pour le rédacteur en chef Jacques Godet et la troisième pour le secrétaire général Lucien Cazalis; conduites par les frères Morillon.

Une quatrième de la même marque, mais décapotable, véhiculait les trois gendarmes en charge du respect du code de la route, elle précédait les coureurs.

1933 06 24 Tour de France L'Auto-vélo p1 Hotchkiss

Les 4 véhicules Latil (journal L'Auto, doc. Gallica, BNF)

Pour l'intendance, quatre véhicules de la marque Latil permettaient d'assurer la logistique inerrante à ce type de compétition

   - le camion atelier pour remettre en état les vélos
   - le camion transportant tout le matériel vestimentaire et pharmaceutique ainsi que les boyaux de rechange
   - le camion convoyant les valises de tous les participants
   - la fourgonnette de dépannage des coureurs

1933 06 22 Tour de France L'Auto-vélo p1R Latil

Les 4 véhicules Latil (journal L'Auto, doc. Gallica, BNF)

Un neuvième véhicule, une Delage Torpédo précédait le Tour pour distribuer les éditions spéciales du journal L'Auto sur le Tour de France.

Ces véhicules permettaient de transporter aussi, les trois commissaires, le directeur sportif XXX Manchon, le chronométreur XXX Machurey, le starter Georges Biscot, les manageurs XXX Pavesi (I) et XXX Straboli (F) pour les professionnels, et Roubeau pour les Touristes-Routiers, l'économe XXX Toison, les sept mécaniciens et les sept masseurs.

À ces véhicules officiels, s'ajoutaient celles des suiveurs (presse, invités, marques…) dont une centaine de journaliste et photographes.

La caravane publicitaire

Depuis 1930, le Tour de France s'appuyait budgétairement sur la présence d'une caravane publicitaire palliant l'absence des marques de cycles et de pneumatiques ! Les participants devaient offrir des récompenses numéraires significatives aux coureurs en fonction des résultats.

Chaque année, elle devenait de plus en plus importante et le public était demandeur de son passage et surtout de ces distributions de gadgets…

Parmi les 51 marques présentes, on retrouvait la Maison Bel avec "La vache qui rit" (sa participation : 46 000 francs), le chocolat Meunier (35 000 francs), les savons Gibbs (31 000 francs), les crèmes glacées Gervais (30 000 francs), les phonos Pathé Frères (30 000 francs), le cirage Lion Noir (25 000 francs), l'eau Perrier (25 000 francs), le gaz Butagaz (25 000 francs)…

Latil-tour-de-France-Perrier-1935 Site Berliet

Camion Eau Perrier (doc. Site Berliet)

À noter aussi, la présence de la caravane automobile du journal "L'intransigeant" qui possédait six véhicules techniques dont le car de téléphotographie et le car TSF (Télégraphie Sans Fil); ils étaient exposés après l'arrivée des coureurs, dans chaque ville étape.

Journal L'Intransigeant 1932R

Bandeau journal L'Intransigeant (coll. Gallica, BNF)

Ces équipements permettaient de développer les photos prises dans la journée, les développer grâce au laboratoire photographique et de les envoyer à Paris dans les rédactions. Cette avancée technologique est due à l'inventeur vésulien Edouard Belin (1876-1923), via son bélinographe.

Carte maximum Edouard Belin

Carte maximum Edouard Belin (coll. privée)

Et grâce à la TSF, les journalistes pouvaient proposer un compte-rendu radiophonique de la course avec toutes ses péripéties…

Il était prévu de présenter ce matériel sur le parking du Théâtre.

Les primes

Le montant offert par les organisateurs s'éleva à 147 775,00 francs.

  - As, pour chaque étape, 30 primes : 1000, 500, 300, 250, 200, 100 (25)
  - Touristes-routiers, 6 primes : 300, 200, 150, 100, 75 et 50
  - Classement général, 17 primes : 30000, 8000, 5000, 4000, 3000, 2000, 1000 (3) et 500 (8)
  - Meilleur grimpeur, 1 prime : 10 000 francs

Elles étaient versées par les marques participants à la caravane publicitaire.

Challenge International

Créé en 1930, le Challenge International récompensait l'équipe nationale ayant le meilleur temps cumulé sur leurs trois premiers coureurs au classement général.

Au cas où, une équipe n'a plus trois coureurs, un système permettait d'y pallier, mais il revenait au directeur de la course de choisir la solution de 1929, prenant en compte le temps total de l'équipe divisé par le nombre de coureurs.

Tour de France 1933, le départ de Paris & du Vésinet

Comme les années précédentes, le regroupement pour le départ et l'émargement de la feuille de course furent effectués à Paris, au siège de l'organisateur, le journal L'Auto, rue du Faubourg Montmartre. Il débuta à 5 h 30. La foule avait envahi le secteur pour voir les forçats de la route.

1933 06 28 Tour de france Paris Fbg Montmartre L'Est Républicain

 Paris Faubourg Montmartre (Journal L'Est Républicain, coll. AMB)

Le départ fut donné à 6 heures, pour rejoindre la ligne de départ réelle au Vésinet, l'Équipe de Belgique ouvrant la route du peloton, suivi des autres équipes nationales et des Touristes-routiers. Des agents cyclistes, de la police municipale de Paris, assuraient sa sécurité sous la responsabilité de leur directeur, Paul Guichard. Suivait le cortège des véhicules, avec en premier les officiels.

L'itinéraire utilisé fut à partir du faubourg Montmartre, par la rue Georges-Batelière, la rue Drouot, les grands boulevards, la rue Royale, place de la Concorde, l'avenue des Champs-Élysées, la place de l'Etoile, les avenues de la Grande-Armée et de Neuilly, les ronds-points de la Défense et des Bergères, Nanterre puis direction Chatou et pour finir le Vésinet.

1933 07 01 Tour de France Miroir des sports p3 Pl de l'Etoile

Coureurs place de l'Etoile à Paris
(journal Miroir des Sports, doc. Gallica, BNF)

Comme l'année précédente, la ligne de départ au Vésinet était positionnée à la hauteur des établissements de l'ancien coureur de vitesse Julien Rudolph, en charge de l'organisation de cette tâche, épaulé par les membres des sociétés sportives de la région.

CPA Le Vésinet

Carte postale Le Vésinet Souvenir (coll. privée)

Le secrétaire du Tour, Lucien Cazalis effectua le dernier appel, avant que le comique Georges Biscot libère les 80 coureurs à 8 heures pour cette première étape du Tour de France 1933.

1933 07 01 Tour de France Miroir des sports p3 Vésinet

Départ du Vésinet (journal Miroir des Sports, doc. Gallica, BNF)

Ils partaient pour effectuer 4339 kilomètres en 23 étapes pour revenir à Paris, le 23 juillet.

1ère étape, Paris-Le Vésinet - La course

Pour leur première étape, le mardi 27 juin, les coureurs devaient effectuer 262 kilomètres pour rejoindre Lille.

Les spectateurs à Pontoise (31e km) et Méru (43e km) virent passer les coureurs regroupés, par contre à Beauvais (73e km), atteint à 10 heures, le peloton s’était maigri à une soixantaine d’unités avec tous les favoris.

CPA Beauvais 2

Carte postale Souvenir de Beauvais (coll. Privée)

NA : Cette carte postale possède le même fond et la même dame que celle de Belfort au début de l'article; carte postale type passe-partout avec des visuels adaptés à la ville citée.

À Amiens (133e km), lieu choisi par les organisateurs pour le ravitaillement des coureurs, la course n’était toujours pas réellement lancée car le peloton était toujours aussi dense, sans échappée.

Il fallut atteindre Doullens (163e km) pour voir enfin, les premières escarmouches. À la manœuvre, l’italien Learco Guerra, l'autrichien Karl Thallinger, Maurice Archambaud et le belge Roger Ronsse qui passèrent en-tête peu avant 13 heures (12 h 53) devant une foule très importante formant un véritable couloir de spectateurs sur plusieurs rangs; les écoles et les usines avaient adapté leurs horaires pour permettre de voir le passage du Tour de France.

CPA Doullens Rue du Centre

Carte postale Doullens Rue du centre (coll. Privée)

Le peloton n'était qu'à 35 secondes mais des coureurs étaient lâchés dont certains à 10 minutes.

Maurice Archambaud passa à la tête de l'échappée de quatre coureurs à Saint-Pol (188e km). Peu après cette ville, Eugenio Gestri chuta et dut abandonner.

1933 07 01 Tour de France Miroir des sports p4 Saint-Pol

Passage à Saint-Pol, Maurice Archambaud ouvre la route
devant Learco Guerra, Karl Thallenger et Roger Ronsse
(journal Miroir des Sports, doc. Gallica, BNF)

Mais à Bruay (210e km), un peloton de 50 unités s’était reformé à nouveau.

À l'approche de Béthune (218e km), une échappée de 13 coureurs se forma où on retrouvait l'allemand Kurt Stoepel, les belges, Georges Lemaire, Gaston Rebry et Georges Ronsse, les français, Maurice Archambaud, Léon Calvez, Antonin Magne et Georges Speicher, les italiens, Raffaele Di Paco et Learco Guerra, et les Touristes-routiers Émile Delcroix, Fernand Fayolle et Gaspard Rinaldi; aucun suisse.

CPA Bethune Amitiés

Carte postale Amitiés de Béthune (coll. privée)

Quelques kilomètres après cette ville, elle fut rejointe par un autre groupe pour former un nouveau peloton de 55 coureurs qui s'éclata à nouveau sur l'impulsion de Roger Lapébie. Il en fut ainsi à plusieurs reprises.

La dernière échappée avant Lille fut formée de Maurice Archambaud qui avait rejoint un trio composé de l'allemand Ludwig Geyer et de deux Touristes-routiers, le belge Louis Hardiquest et le français Louis Péglion; ce dernier ne put suivre le rythme et dut lâcher à Haubourdin (248e km), tout comme l'allemand un peu plus loin.

CPA Lille Souvenir

Carte postale Souvenir de Lille (coll. privée)

Peu avant d'entrer dans Lille en ébullition, Maurice Archambaud décrocha le belge, fit la différence sur les pavés de la ville et entra seul avec une marge, sur l'hippodrome du Croisé-Laroche, situé à Marcq en Baroeul.

CPA Marcq en Baroeul Hippodrome du Croisé-Laroche

Carte postale Marcq en Baroeul Hippodrome du Croisé-Laroche
(coll. privée)

Il remporta la 1ère étape de la 27e édition du Tour de France, devant un groupe de cinq coureurs et une foule conquise.

Carte Maurice Archambaud

Carte postale Maurice Archambaud (coll. privée)

Il avait parcouru l'étape en 7 h 48 mn 45 s et obtint 2 mn de bonification à déduire pour le classement général; il devança

  2e : Léon Louyet à 2 mn 32 s (- 1 mn de bonification)
  3e : Jean Aerts (B) même temps

Les résultats de l'étape donnaient le classement général en intégrant les bonifications à déduire pour les deux premiers de l'étape.

Fin de la première partie de l'article

NA : En fin de texte, un lien permet d'accéder à la deuxième partie de l'article.

Épilogue

Depuis 1927, Belfort était au programme du Tour de France avec la particularité pour cette édition 1933, de retrouver le sens horaire donc d'être dans les premières étapes et non dans les dernières.

Mais aussi de remettre en scène le Ballon d'Alsace, plus gravi depuis 1914.

Concernant le leader du classement général, Maurice Archambaud, leader depuis la 1ère étape, cela ne lui donnait pas une garantie de terminer avec la tunique jaune à Paris; il reste encore beaucoup de tours de roue…

La 2e partie de la suite de l'article nous dira qui fut le vainqueur final.

JM

Liens pour accéder aux articles cités

Sommaire des articles sur le Tour de France : Cliquer ici

Tour de France 1933, Belfort ville étape (2e partie) : A venir

Références presse : Journaux La Frontière et L’Alsace (Collection Archives départementales du Territoire de Belfort, AD90), Fascicule Paris-Belfort cycliste 1933 (doc. BF)

Référence Web : Wikipédia, Le Miroir des Sports et L’auto (Gallica, BNF), Site La Grande Boucle, Divers autres Sites…

Infos pratiques  

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