Tour de France 1961, Ballon d'Alsace & Belfort ville étape
MAJ le 22 avril 2022
Toujours dans les années se terminant en "1", après 1911, 1921 et 1931, je poursuis cette série avec le Tour de France 1961, car en 1941 et 1951, le Tour ne vint pas dans le Territoire de Belfort, surtout en 1941 !
Extrait Journal Les Dépêches (doc. AMB)
Ce retour en 1961 du Tour de France à Belfort comme ville étape, fut très apprécié, car il n'était pas revenu dans la Cité du Lion depuis 1957 et encore que de passage lors de l'étape Colmar-Besançon !
Belfort fut choisi pour l'arrivée de la 6e étape, les coureurs venant de Strasbourg en passant par le Ballon d'Alsace. Ils repartaient le lendemain pour Chalon-sur-Saône.
Image publicitaire éditée pour l'étape Strasbourg-Belfort (coll. privée)
NA : En fin de texte, un lien permet d'accéder au Sommaire des Tours de France où sont récapitulés tous les articles sur cette compétition.
Historique du Tour de France sur les routes du Territoire de Belfort
Avec cette 48e édition, le Tour de France venait pour la 36e fois sur les routes du Territoire de Belfort :
- 22 fois avec Belfort comme ville étape (arrivée et départ)
- 14 fois à Belfort comme ville de passage
- 18 fois en passant par le Ballon d'Alsace
Carte postale Souvenir de Belfort (coll. privée)
Belfort, ville étape (arrivée et départ) : 1907 à 1914, 1927 à 1938, 1961
Belfort, ville de passage : 1905, 1906, 1919 à 1926, 1947 à 1949, 1957
Ballon d'Alsace, le sommet : 1905 à 1914, 1930, 1933 à 1937, 1952
Tour de France, le parcours 1961
Depuis 1936, Jacques Goddet était aux manettes du Tour de France.
Pour cette 48e édition, le Tour de France se déroula du 25 juin au 16 juillet 1961 sur un parcours de 4397 kilomètres en 21 étapes dans le sens horaire.
Tracé du Tour de France 1961 (création BF)
Lors de cette nouvelle édition, cinq nouvelles villes vont recevoir le Tour, Pontoise (D), Antibes, Luchon-Superbagnères (A), Bergerac (D) et Périgueux.
Le départ s'effectua de Rouen et l'arrivée finale à Paris, au Parc des Princes.
Petit historique du Tour entre 1958 et 1960
Ayant quitté les routes de la Grande Boucle lors du Tour 1957 et avant d’aborder celles du Tour 1961, effectuons un petit tour d'horizon entre ces deux Tours… quelles furent les principaux faits marquants ?
1958
Un espagnol, Federico Bahamontes, remporte pour la première fois une étape du Tour, la 15e entre Clermont-Ferrand et la Puy de Dôme.
Vainqueur : Le Luxembourgeois Charly Gaul.
1959
Un hélicoptère dota le service médical, pris en charge par Aspro.
Vainqueur : L'espagnol Federico Bahamontes.
Extrait carte Federico Bahamontes (coll. privée)
1960
L'organisateur mit en place le premier jour, un contre-la-montre dans le but de créer des écarts de temps dès le début du Tour.
Le samedi 16 juillet, le directeur du Tour, Jacques Goddet arrêta les coureurs à Colombey-les-deux-Eglises, pour saluer le Général de Gaulle présent dans la foule.
Une histoire belge… La bicyclette du coureur espagnol Julio San Emeterio fut utilisée deux fois pour effectuer le contre-la-montre de Bruxelles! Car son coéquipier José Gomez del Moral l'utilisa, la sienne avait disparu ! Les résultats ne furent par probants pour le second car elle était bien trop grande pour lui.
Vainqueur : L'Italien Gastone Nencini, sans gagner d'étape.
Télévision
La télévision apparut sur le Tour de France à partir de 1948, avec un reportage sur l'arrivée au Parc des Princes.
Logo de la Radiodiffusion Télévision Française (doc. Wikipédia)
Son implication va se développer avec les résumés d'étapes présentés lors des journaux (1949), un résumé spécifique de l'étape du jour (1955) et retransmission des arrivées en direct (1959) avec une première, avec un hélicoptère, en 1958 pour l'arrivée de l'étape au col de l'Iseran.
Les nouveautés en 1961
Une nouveauté avec l'arrivée en altitude, à Luchon-Superbagnères lors d'un contre-la-montre.
A partir du 2 juillet, au départ de Saint-Etienne, une nouvelle épreuve réservée aux amateurs, le Tour de l'Avenir, précéda d'une journée le Tour de France; les étapes furent un peu raccourcies, en termes de kilométrage.
Elle fut créée par Jacques Marchand, le rédacteur en chef du journal L'Équipe.
Photo Jacques Marchand (doc. Europe 1)
Au programme de cette nouvelle compétition, 14 étapes et 2209 kilomètres.
Les équipes engagées sur le Tour
Pour cette édition, 11 équipes furent présentes au départ de Rouen. Comme pour les précédentes éditions depuis 1930, les coureurs défendaient d'une part, leurs couleurs par équipe nationale, 8 équipes :
- Allemagne (maillot blanc, ceinture et manches aux couleurs du drapeau)
- Belgique (maillot bleu ciel, ceinture et manches aux couleurs du drapeau)
- Espagne (maillot gris, ceinture et manches aux couleurs du drapeau)
- France, (maillot bleu, ceinture et manches bande blanc et rouge)
Équipe de France (de gauche à droite) :
Henry Anglade, Jacques Anquetil, André Darrigade, Pierre Everaert, Jean Forestier, René Privat et Joseph Groussard
Équipe de France, suite (de gauche à droite) : :
François Mahé, Raymond Mastrotto, Louis Rostollan, jean Stablinski et Marcel Bidot le Directeur Technique
- Grande-Bretagne (maillot blanc, ceinture et manches 2 bandes noires)
- Italie (maillot vert avec ceinture et manches bande blanche et rouge)
- Pays-Bas (maillot ocre avec ceinture et manches aux couleurs du drapeau)
- Mixte Suisse (maillot rouge avec ceinture et manches croix blanche) & Luxembourg (maillot rouge)
et d'autre part, 3 équipes régionales :
- Centre-Midi (maillot bleu ciel, ceinture et manches 2 bandes jaunes)
- Ouest-Sud-Ouest (maillot blanc, ceinture et manches 2 bandes rouges)
- Paris Nord-Est (maillot rouge, ceinture et manches 2 bandes bleues)
Chaque équipe se composait de 12 coureurs.
Les favoris
En premier, Jacques Anquetil fut considéré comme favori de ce Tour dont le profil ressemblait à celui de 1957, qu'il avait gagné, son premier. De plus, lui-même avait demandé d'être le leader de l'Équipe de France, donc une motivation sans partage.
Carte postale Jacques Anquetil, vainqueur 1957 (coll. privée)
Mais chaque Nation possédait un coureur qui pouvait potentiellement être vainqueur à Paris, le belge Jan Adriaenssens (3e en 1960), le prometteur britannique Tom Simpson, le néerlandais Albertus Geldermans, l'allemand Hans Junkermann (4e en 1960), sans oublier le luxembourgeois Charly Gaul (vainqueur en 1958)…
Carte Charly Gaul (coll. privée)
Sans oublier les outsiders tels le belge Josef Plankaert, l'espagnol Frances Perez, le néerlandais Johannes De Haan, l'italien Graziano Battistini et aussi les français François Mahé et Henri Anglade !
Les primes
Les montants des primes pour les vainqueurs s'établissaient ainsi :
Étape en ligne : 2000 NF
Étape contre-la-montre : 1000 NF
Étape Meilleure équipe : 2500 NF
Étape Maillot jaune : 1000 NF
Coureur régional (non cumulable avec classement global)
Étape en ligne : 500 NF
Étape contre-la-montre : 250 NF
Étape Meilleure équipe régionale : 500 NF
Classement général
1ère équipe : 30000 NF
2e équipe : 15000 NF
3e équipe : 10000 NF
Équipe régionale 1ère si absente dans les 3ères équipes : 5000 NF
Le Ballon d'Alsace retrouve les coureurs
Autant, le Ballon d'Alsace avait eu un contrat de mariage avec le Tour de France de 1905 à 1937; il était venu 16 fois sur trois décennies. Mais depuis la dernière date, le Tour lui faisait des infidélités; 1952 fut son dernier passage.
Carte postale Le Ballon d'Alsace (coll. privée)
Le Ballon d'Alsace fut le tout premier col au programme d'un Tour, on était en 1905, pour sa 3e édition. Après la montée très difficile, ils purent reprendre leur souffle dans la descente très rapide qui les élança, sans s'arrêter à Belfort, pour rejoindre Besançon !
NA : J'exagère, en réalité, ils s'arrêtèrent devant l'Hôtel de l'Ancienne Poste pour signer la feuille de contrôle !
Le premier coureur à franchir le sommet, le 8 juillet 1905, fut René Potier (1879-1907); il récidiva en 1906. Une stèle lui fut dédiée en 1907, elle fut inaugurée le 8 juillet 1908, par Henri Desgrange et son frère, André.
Carte postale René Pottier (coll. privée)
NA : En fin de texte, un lien permet d'accéder à l'article consacré à René Pottier.
En 1961, un nouveau nom vint rejoindre les douze précédents coureurs ayant franchi en tête ce col, dont quatre avec deux victoires.
Belfort 1961, ville étape
Le Tour de France fit étape le vendredi 30 juin à Belfort après une longue voire très longue période d'absence de cette compétition car il fallait remonter à 1938, pour que les coureurs descendent de leurs vélos dans la Cité du Lion !
Belfort avait perdu son illustre organisateur Charles Chaussin, décédé le 17 octobre 1956, le correspondant de L'Auto qui fut l'artisan de la présence du Tour dans la Cité du Lion; pour cette édition, ce rôle fut assuré par Émile Géhant, le président du VCB (Vélo Club Belfortain) aidé de MM. Longhin, Picard, Jeannerey, Raphène, Charles Géhant, Gibaud, Pfiffelmann…
Photo Émile Géhant
La piste du Champ de Mars fut choisie comme lieu pour prononcer l'arrivée de cette édition, comme lors de nombreuses éditions du passé.
Le programme
Avant l'arrivée des géants de la route, une animation fut concoctée :
- 13h30 : Grand Prix des jeunes du VCB et de l'Avenir Cycliste Belfortain
- 14h00 : Grand Prix des As sur 60 tours dont les coureurs du VCB, l'ACB, le VMC Valentigney, le Vélo Club de Luxeuil, le Vélo Club de Lure, le Vélo Club Lédonien (Lons-le-Saunier), l'AC Besançon…
Quelques noms : Soittoux, Grammont, Carty, Gibaud, Bourquin…
Un programme fut édité pour informer de public sur le déroulement des deux journées placées sous le signe de la Grande Boucle !
L'accueil hôtelier des coureurs
Les principaux de la ville accueillirent les coureurs :
- Hôtel de l'Europe : Équipes de France & Paris-Nord-Est
- Hôtel Moderne : Équipe d'Italie
- Hôtel Américain : Équipes de Belgique et des Pays-Bas
- Hôtel de la Gare : Équipe d'Espagne
- Hôtel de France : Équipes d'Allemagne et de Grande Bretagne
- Hôtel de Paris : Équipe Suisse-Luxembourg
- Hôtel Saint-Christophe : Équipe Centre-Midi
- Hôtel des Capucins : Équipe Ouest-Sud-Ouest
Carte postale Belfort Hôtel de France (coll. JM)
La Salle des Fêtes fut équipée par les PTT d'une trentaine de cabines téléphoniques lignes insonorisées destinées à l'organisation du Tour et aux reporters.
Le marché couvert de l'avenue Jean Jaurès fut réservé à l'intention des mécaniciens pour le stockage des vélos et effectuer l'entretien; les parvis avant et arrière furent mis à disposition des véhicules du Tour.
Concours de girafe
Le journal Les Dépêches et Europe n°1 avaient organisé un concours… de girafes !
La question qui vient à cette information, pourquoi un concours de girafe me direz-vous ?
La girafe ou plutôt Sophie la girafe est un jouet, né le 25 mai 1961, jour de la sainte Sophie, destiné aux nourrissons. Elle fut créée par la société Delacoste et fabriquée par la société Derolland spécialisée dans les jouets en caoutchouc.
Elle devint très rapidement un jouet incontournable, fort de sa popularité.
Le journal Les dépêches et la station Europe n°1 surfèrent sur cet engouement pour proposer un concours sur la plus belle girafe réalisée; l'original mesurant 18 centimètres.
Tour de France 1961, départ de Rouen
Le départ eut lieu à Rouen, le 25 juin, pour une demi-étape entre cette ville et Versailles, distante de 132 kilomètres.
L'avant-veille au soir, les 11 équipes furent présentées au public au Théâtre-Cirque de la ville.
Le lendemain fut consacré à la visite médicale des coureurs et au poinçonnage de leur bicyclette ainsi que répondre à l'attente des chasseurs d'autographes.
Carte postale Rouen (coll. privée)
Le rendez-vous du départ était planifié à 7h30 au Cours-la-Reine pour le ravitaillement et l'émargement de la feuille de contrôle.
Elle fut suivie d'une seconde avec un contre-la-montre de 28,5 kilomètres, nouveauté mise en place en 1960. Le Maillot jaune n'étant attribué qu'à la fin de cette 2e demi-étape (CLM).
30 juin 1961, départ de Strasbourg pour Belfort
La distance de 180,5 kilomètres était au programme des coureurs de la 6e étape, pour rejoindre Belfort depuis Strasbourg, le 30 juin 1961. Un beau soleil en ce dernier jour de juin était venu apporter sa contribution à la réussite de cette étape, élément des plus appréciables tants pour les coureurs que les spectateurs.
Carte postale Strasbourg-Belfort (coll. privée)
L'étape passait par Sélestat, Colmar, Munster, le col de la Schlucht (1159 m), La Bresse, Le Thillot, le Ballon d'Alsace (1178 m), Giromagny, Chaux et Valdoie.
La veille vit la victoire de Louis Bergaud de l'Équipe Centre-Midi, arrivé détaché à Strasbourg. Les résultats de la journée influèrent légèrement sur le classement général.
Carte Louis Bergaud (coll. privée)
Il avait pris aussi la tête du classement de la montagne.
Jacques Anquetil possédait toujours le Maillot jaune, acquis dès le contre-la-montre, à Versailles. Il devançait Joseph Groussard à 3mn 59s, Jean Dolto à 5mn 21s qui avait substitué la 3e place à l'italien Guido Carlesi à 5mn22s et l'irlandais Seamus Elliott à 5mn 27s. Par contre, Jean Gainche avait perdu sa 4e place, reculant de 6 places lors de cette étape Metz-Strasbourg.
Le départ
Avant le départ, de nombreux coureurs se rendirent à la voiture sanitaire pour… se faire enduire le visage de crème solaire car Phébus allait cogner fort en cette journée.
Le départ fut donné à 11h10 où le soleil commençait à taper chaudement; les coureurs attendaient ce feu vert pour en découdre dans les lacets des Vosges.
Carte postale Strasbourg (coll. privée)
Certainement boosté par la victoire de son coéquipier, dès le départ, le français de l'équipe Centre-Midi, Emmanuel Busto voulut faire "les filles de l'air" mais le national Jean Stablinski sauta dans sa roue.
Un groupe de 5 coureurs prit la relève et parvint à posséder une bonne minute d'avance; Camille Le Menn, Robert Cazala (I), Elliott (Irl), Armando Pellegrini (I), les belges Frans Aerenhouts et Jean-Baptiste Claes tinrent une cinquantaine de kilomètres.
Carte postale Sélestat (coll. privée)
Une nouvelle échappée de 12 coureurs se constitua où neuf belges étaient présents avec la volonté, certainement, de préparer un grand coup ! Jacques Anquetil dut intervenir car les français étaient comme anesthésiés par le soleil…
A Munster (88e km), à nouveau trois belges voulurent remettre le couvert mais les nationaux Robert Cazala et Jean Stablinski prirent leurs roues. L'échappée fit rapidement l'écart d'une minute trente sur le peloton, suite au travail des coureurs du plat pays malgré… les pentes du col de la Schlucht. Le suisse Alfred Rüegg décida de les rejoindre, il dépassa Jean-Baptiste Claes qui n'était pas vraiment un grimpeur puis rattrapa Eddy Pauwels, puis Jean Stablinski et Robert Cazala… mais Josef Plankaert filait devant et passa le col (102e km) avec 1mn 35s d'avance sur l'helvétique.
Carte postale Col de la Schlucht (coll. privée)
Un petit groupe où se trouvaient Jacques Anquetil, Charly Gaul, les italiens Graziano Battistini, Carlo Brugnami, Imerian Massignan et l'allemand Hans Junkermann… passèrent avec 2mn 30s de retard. Le peloton était devenu une chenille avec ses anneaux éparpillés; le second du classement Jean Groussard était lui, à 6mn 30s.
Les coureurs en n'avaient pas fini des difficultés car le deuxième col au programme, celui du Ballon d'Alsace devrait lui aussi provoquer des dégâts…
30 juin 1961, passage au Ballon d'Alsace
Si certains avaient planté leur tente dès la veille sur les pentes du sommet du Ballon d'Alsace, la majorité des aficionados du Tour convergea, le matin, vers le col par Giromagny, venant du Territoire de Belfort, de la Haute-Saône, du Doubs... même de Suisse. Il en fut de même, sur les deux autres versants, le vosgien par Saint-Maurice et l'alsacien par Sewen.
Le sommet du Ballon d'Alsace (photo L'Est Républicain, doc. AMB)
Une deuxième vague vint à partir de midi passé avec les ouvriers et employés ayant eu ou pris leur après-midi; la Société Alsthom avait modifié les horaires de travail pour libérer son personnel à 13 heures.
La presse annonça entre 20000 et 100000 personnes ! Le manque d'oxygène avait-il halluciné les cerveaux de certains…
Mais il fut vrai que le sommet fut envahi imposant à beaucoup de spectateurs à se résigner à redescendre sur les versants belfortains et vosgiens, pour s'approprier, tout au moins, trouver avec difficulté une place libre en bord de route.
Le sommet du Ballon d'Alsace (photo L'Est Républicain, doc. AMB)
Tous les lieux pouvant être considérés comme parking furent cannibalisés. Des centaines voire des milliers de voitures avaient envahi, entre-autres, les prés de la Bérézina à la Jumenterie; un immense parking déstructuré à ciel ouvert.
Des buvettes étaient installées à de nombreux endroits pour abreuver les spectateurs qui n'avaient pas pris la précaution de s'équiper face à la température caniculaire qui faisait fondre le goudron et assécher les gorges… pas seulement celles de la Savoureuse.
Dès 13 heures, les bords de route furent peu à peu assiégés car les bonnes places pour voir la caravane et les coureurs étaient chères à obtenir, vu le monde ! Les gendarmes et les militaires du 35e Régiment d'infanterie en charge de la sécurité, avaient beaucoup de difficulté à faire respecter le couloir routier, leur donnant chaud auquel s'ajoutait le soleil qui plombait sévère.
Depuis Saint-Maurice à Malvaux, un cordon humain fit une haie d'honneur aux forçats de la route.
Le belge Josef Plankaert qui avait lâché les autres coureurs de l'échappée dans le col de la Schlucht, attaqua seul la montée du Ballon côté vosgien.
Joseph Plankaert en 1961 (photo Miroir Sprint, coll. privée)
Entre le col de la Schlucht et Saint-Maurice, un groupe plus important s'était reformé pour attaquer la seconde montée de la journée, avec le Maillot Jaune. Jacques Anquetil devait surveiller les attaques de ses concurrents dont Charly Gaul, les trois italiens et l'allemand qui l'accompagnèrent précédemment; il était aidé par le seul national Raymond Mastrotto.
Josef Plankaert passa seul en tête le col du Ballon d'Alsace (152e km) et inscrit son nom, le 13e, sur les tablettes de ce sommet.
Photo Joseph Plankaert en 1961 (doc. Wikipédia)
Il devança son coéquipier Eddy Pauwels, Jean Stablinski et le suisse Alfred Ruegg qui possédaient un retard de 5mn 35s; suivaient à 30 secondes, Charly Gaul et Hans Junkermann (D), puis à 40 secondes, le groupe Anquetil…
Le Ballon d'Alsace (photo L'Est Républicain; doc. AMB)
Il ne fallut pas moins de 2 heures aux spectateurs pour rejoindre Belfort, après le passage des coureurs, vu l'embouteillage provoqué par la quantité d'automobiles présentes en ce lieu. La maréchaussée était totalement dépassée par la pagaille provoquée par les automobilistes voulant être les premiers à descendre eux aussi le col...
30 juin 1961, Giromagny en fête
Giromagny vécut une effervescence sans commune mesure; le Syndicat d'initiative avait sollicité les habitants pour pavoiser le parcours. Il fut vrai qu'elle avait comme invité de marque, le poste de radio d'Europe n°1.
Carte postale Giromagny (coll. privée)
Une magnifique girafe trônait sur la place de l'Hôtel de ville, d'autres plus modestes étaient en plusieurs lieux de la ville dont une en chocolat à la confiserie Willauer. Des têtes de girafes coiffaient la tête de nombreux enfants, ils recevaient des récompenses de la part de la station.
L'hôtellerie giromagnienne fut mise aussi à contribution, les radios-reporters de la RTF à l'hôtel du Soleil et ceux d'Europe n°1 à l'hôtel de la Sapinière.
Carte postale Giromagny Hôtel du Soleil (coll. privée)
Il n'est pas sans dire, vaut mieux toutefois l'écrire, qu'une foule jamais vue ou presque avait envahi la cité pour profiter du passage en coup de vent des coureurs. Il ne permit pas de faire baisser la température mais plutôt de l'augmenter par le dégagement de degré provoqué par l'énergie fournie par les applaudissements…
30 juin 1961, arrivée à Belfort
La Cité du Lion était en fête, le pavoisement était à l'ordre du jour; les commerçants avaient sorti leurs articles, espérant que la journée soit profitable.
Même si une grande majorité des spectateurs s'était rendue au Ballon d'Alsace et sur ses pentes, le soleil resplendissant ayant suscité l'attractivité de s'y rendre; il resta des spectateurs, peut-être moins que l'attendu, pour s'aligner sur le parcours et la densité augmentait au fur et à mesure qu'on progressait vers le Champ de Mars.
Les spectateurs attendent les coureurs (photo Les Dépêches, doc. AMB)
Là aussi la presse, annonçait le nombre de 7000 personnes à Belfort. En sachant que nombreux étaient les spectateurs sur le bord de la route de Lepuix-gy, Giromagny, Chaux et Valdoie.
Mais le point d'orgue fut tout de même le Ballon d'Alsace, faisant d'une certaine manière, un peu d'ombre à la Cité du Lion comme le fit remarquer le Commissaire général du Tour, Élie Vermelinger à Émile Géhant à son arrivée au stade qui commençait à se remplir timidement...
Afin de canaliser la foule et assurer la sécurité, l'armée épaula les gendarmes sous le commandement du capitaine Naudy.
Les spectateurs au Champ de Mars (photo Les Dépêches, doc. AMB)
Dans la tribune avaient pris places des personnalités locales dont le maire, Pierre Dreyfus-Schmitt et son épouse, le secrétaire général de la préfecture M. Verbrugghe et son épouse, le vice-président du Conseil général M. Bauer, le commissaire central M. Lorentz...
En attendant les coureurs…
Comme prévu, deux courses étaient au programme avant l'arrivée des coureurs.
Le Grand Prix des jeunes (20 tours de piste) :
1. Carty
2. Charnot
3. Fiorani
4. Wintz
5. Littot
6. Del Fabbro
7. Mondain
8. Wincker
Les sept premiers appartenant au VCB et le 8e à l'ACB.
Le Grand Prix des As (30 km) :
1. Lhoste (Valentigney)
2. Castel (Metz)
3. Soitoux (Valentigney)
4. Grammont (Luxeuil)
5. Golder (Audincourt)
6. Colley (VC Belfort)
7. Meley (Besançon)
8. Buffet (Besançon)
9. Dusopin (Montbéliard)
10. Charnot (VC Belfort)
11. Carty (AC Belfort)
12. Gibaud (VC Belfort)
13. Bourquin (VC Belfort)
14. Bailley Porrentruy
Lors du déroulement des courses, les commentaires furent assurés par Jacques Gatt, d'Europe n°1.
Un coureur détaché
Le premier coureur arrivé au Champ de Mars fut le malheureux Albertus Geldermans qui vint… en hélicoptère affrété par Aspro, un peu avant 15 heures ! Il avait rencontré un rocher dans la descente du col de Schlucht; il pensa que sa clavicule droite était cassée !
Hélicoptère Aspro (photo Miroir Sprint, coll. privée)
Le docteur Pierre Daumas décida de l'évacuer sur Belfort. L'aéronef atterrit sur le terrain de football, le blessé fut transféré dans une ambulance pour être conduit à l'hôpital.
Carte postale Albertus Geldermans (coll. privée)
L'accident fut provoqué par l'allemand Oldeburg qui déjanta, glissant avec sa bicyclette, le néerlandais la percuta et atterrit contre un rocher.
Plus de peur que de mal, car la clavicule fut diagnostiquée non cassée mais contusionnée. Par contre, il avait une plaie profonde à l'épaule et une blessure à la tête.
La caravane publicitaire
Au programme, si l'arrivée des coureurs fut l'attraction principale, une heure avant, peu après 16 heures, arriva la caravane publicitaire qui eut sa part de succès car déversant au passage ses cadeaux publicitaires, sur le public très friand de ses babioles, journaux, chapeaux en papier, échantillons de produits alimentaires...
Lors de son passage sur le stade du Champ de Mars, un car publicitaire d'une marque de Plastic, embarqua la banderole installée au-dessus de l'arrivée. Ainsi, les coureurs ne virent point la banderole qui leur était destinée, à cause d'un plastiqueur ayant sévit au préalable !
Concernant l'arrivée, l'appareil servant à juger les arrivées des coureurs, était une invention d'un photographe, établi rue de Mulhouse, A. Lion ! Ce procédé novateur fut utilisé dès 1955, sur le Tour.
Le vainqueur du jour
Revenons à la course…
Le circuit emprunté pour rejoindre le champ se fit depuis Valdoie, par le quartier de l'Arsot, Offemont et avenue du Champ de Mars.
Vue aérienne du tracé du trajet vers Belfort (réalisation BF)
Mais l'attente principale était les coureurs !
Une clameur prit corps et le bruit devint de plus en plus important avec une phrase lancée comme leitmotiv, "Les voilà" !
Belfort, voici les coureurs (photo Les Dépêches, doc. AMB)
L'expression "Les voilà" était un peu exagérée car un seul coureur arriva, le belge échappé depuis le col de la Schlucht, Josef Plankaert qui remporta l'étape en récupérant au passage une bonification d'une minute.
Carte postale Josef Plankaert (coll. privée)
Toutefois, il était précédé des motards assurant la sécurité de la course.
Il avait effectué les 82 derniers kilomètres seul, devant. Lui qui était dans les profondeurs du classement, 82e au départ de Strasbourg avec 37 minutes de retard, remonta à la 54e place.
Il fallut attendre près de 5 minutes pour qu'arrive un groupe de 21 coureurs effectuant le sprint sur la piste du stade. L'italien Graziano Battistini s'échappa à la hauteur de la flamme rouge pour obtenir la 2e bonification, 40 secondes, en passant la ligne avec 4mn 41s de retard sur le belge. Derrière, à 8 secondes, l'espagnol José Perrez-Frances gagna le sprint, sur la piste macadamisée, devant Jacques Anquetil et l'italien Carlo Brugnami dans le même temps, à 4mn 53s derrière le vainqueur de l'étape.
Carte postale Graziano Battistini (coll. privée)
Les autres coureurs arrivèrent par petits paquet ou en individuel. 30 minutes était la tolérance pour ne pas être éliminé; 7 coureurs ne parvinrent pas à respecter ce délai entraînant leur élimination plus deux abandons, laissant 102 coureurs en piste.
Le temps des récompenses
Le vainqueur et le leader reçurent une gerbe de glaïeuls, les bises des hôtesses et effectuèrent un tour d'honneur, avant de prendre la pose devant les photographes.
Photo presse Josef Plankaert (coll. privée)
Présente dans la caravane du Tour, Yvette Horner, accompagnée de son mari, René Droesch, fut accueillie par l'oncle de celui-ci, l'ancien capitaine du FC Sochaux et international, Etienne Mattler. Par ailleurs, ils étaient logés chez lui, rue de Strasbourg.
René Droesch, Yvette Horner & Etienne Mattler (doc. L'Est Républicain)
Elle joua quelques notes de musique devant la tribune. Les autres vedettes de la caravane vinrent y parader dont André Dassary.
Après le passage des coureurs, le public envahit les rues allant à la rencontre des équipes de coureurs se rendant dans leurs hôtels réciproques.
Les cars publicitaires sillonnèrent les rues de la ville pour annoncer leurs produits hurlés par les haut-parleurs gonflés aux décibels.
Classement général
Cette étape impacta le classement général du top Ten. Si Jacques Anquetil était toujours le leader, il devançait Jean Dolto, Guido Carlesi (I), Seamus Elliot (Irl), José Perrez-Frances…
Carte publicitaire Miroir Sprint Jacques Anquetil (coll. privée)
Le 2e du classement général au départ de Strasbourg, Joseph Groussard fut le grand perdant de la journée car relégué à la 40e place suite à 17mn 15s de retard, ne prenant que la 80e place de l'étape.
Les autres classements
Pour le Classement de la montagne, le belge Eddy Pauwels devançait son coéquipier Josef Plankaert, 3e Jean Bergaud et 4e ex aequo Stéphane Lach, Jean Stablinski et Alfred Ruegg (CH).
Carte Eddy Pauwels (coll. privée)
Au Chalenge international "Challenge Martini", classement par équipe, les Belges devançaient les Italiens, les Français et les Espagnols ex aequo; à la 6e place, la surprenante Équipe Centre-Midi.
Yvette Horner
Une autre attraction fut prévue au programme du vendredi soir, avec la présence d'Yvette Horner.
Si l'accordéoniste Yvette Horner n'est pas née à Belfort, mais à Tarbes en 1922, elle eut tout de même une relation étroite avec la ville car conjugale, elle était mariée au belfortain René Droesch*, rencontré en 1936.
Carte postale Yvette Horner mariée aussi à son piano à bretelles
(coll. privée)
*René Droesch : Né en 1918, il fut footballeur professionnel à l'AS Troyes, à Roubaix, aux Girondins de Bordeaux en 1936 ou 38-1939, au RC Lens en 1939-1940, au FC Toulouse en 1940-1941, à Brive en 1942-1943, au Toulouse-Pyrénées en 1943-1944… il termina à Amiens AC en 1946-1947. Puis il devint son manager. Il décéda en 1986.
Elle venait se reposer dans la région avec son époux où ils taquinaient le goujon dans les étangs de la région. Elle était même devenue membre d'honneur de l'Amicale de pêche des cheminots belfortains.
Après l'arrivée, elle fut l'invitée à la rédaction du journal Les Dépêches avec des membres de l'équipe d'Europe n°1.
La fête continua
La caravane publicitaire s'était installée sur la place du marché Fréry poursuivant son animation avec musique et publicité.
En début de soirée, ce secteur devint l'attraction de Belfort où une marée humaine avait envahi la place et tout son environnement. Là aussi, les places étaient chères ! Toujours d'après la presse, entre 10000 et 20000 spectateurs étaient présents en ce lieu.
Le spectacle en pleine air proposa tour de chants et non le Tour du Champ… de Mars. Mais aussi des numéros de music-hall. Parmi les interventions lors de cette soirée, celle attendue, fut ll'accordéoniste Yvette Horner qui proposa une ballade musicale avec son piano à bretelles.
Carte postale Yvette Horner (coll. privée)
Pour clôturer la soirée, le public put aussi voir sur un écran géant, le déroulement de la course du jour avec ses péripéties.
Tour de France, départ de Belfort le 1er juillet
Pour la 7e étape, les coureurs avaient au programme 211,5 kilomètres pour rejoindre Chalon-sur-Saône, en ce samedi 1er juillet 1961.
Le rendez-vous fut donné sur la place de la République à 10 heures pour effectuer les enregistrements avant le départ. La Salle des Fêtes fut utilisée par le secrétariat du Tour et par la table de contrôle et de signature.
Le ravitaillement des coureurs était disposé devant le Tribunal de Grande Instance.
La ligne de départ fut tracée peu après l'immeuble de la Caisse d'épargne dans la rue Fréry, avant la Clinique Saint-Christophe.
Carte postale Belfort Vue aérienne Place de la République (coll. JM)
Si la foule était à nouveau bien présente au départ, nombreux furent les curieux autour des hôtels où étaient logées les équipes, et plus particulièrement près de l'hôtel de l'Europe, résidence pour une nuit de l'équipe de France.
Carte postale Belfort Hôtel de l'Europe (coll. JM)
Le départ fut donné à 11 heures.
Les coureurs prirent la direction de Bavilliers en empruntant le circuit suivant : la rue Fréry, la rue Clémenceau, le faubourg des Ancêtres, la place Corbis, le faubourg de France, la rue Michelet et le faubourg de Lyon.
À la hauteur de la caserne des gardes-mobiles, le départ réel fut donné aux forçats de la route en direction de Bavilliers.
Carte postale Bavilliers Vue aérienne (coll. privée)
Le Tour de France quitta le Territoire de Belfort à Argiésans.
La suite du parcours passait par Héricourt, Villersexel, Rioz, Marnay, Pesmes, Auxonne, Seure pour une arrivée à Chalon-sur-Saône.
Dans les premiers kilomètres, les coureurs restèrent relativement groupés dans le peloton. Il fallut atteindre Chassey-lès-Montbozon (48,5 km) pour qu'ait lieu la première véritable escarmouche lancée par le régional Paris-Nord-Est Bernard Viot et l'italien Adriano Zamboni. Ils furent rejoints par les nationaux Joseph Groussard et Robert Cazala, puis le belge Michel Van Aerde accompagné du régional Jean Milesi. Suivirent Jean Stablinski avec le régional Joseph Thomin et le Holandais Antoon Van der Steen. Peu à peu se forma ainsi un mini peloton d'avant-garde car d'autres coureurs se joignirent encore comme l'espagnol Fernando Manzanèque…
Carte postale Chassey-lès-Montbozon (coll. privée)
Ces 15 coureurs, à Maison-Dieu (158e km) possédaient 13 minutes d'avance sur le peloton où Jacques Anquetil n'avait plus virtuellement son Maillot jaune chipé par l'espagnol qui n'avait que 11mn 9s de retard au départ !
Mais le leader du classement va rétablir la situation entraînant le peloton à réagir ce qui vit l'avance fondre comme neige au soleil, sans que le soleil y soit pour quelque chose…
L'arrivée à Chalon-sur-Saône, sur le quai Gambetta le long de Saône, fut le théâtre d'un sprint de haute volée remporté par Jean Stablinski, devant Joseph Groussard et le belge Michel Van Aerde. Les régionaux Joseph Thomin et André Cloarec prirent les deux places suivantes.
Carte postale Chalon-sur-Saône (coll. privée)
Le peloton arriva avec plus que 6 minutes de retard.
Le classement général vit arriver à la 2e place l'espagnol Fernando Manzanèque, lui qui était 21e au départ de l'étape.
Classement général final à Paris
La 21e et dernière étape, entre Tours et Paris, le 16 juillet, fut remportée par Robert Cazala devant Jacques Anquetil et le belge Joseph Hoevenaers.
Carte postale Robert Cazala (coll. privée)
Le bilan des étapes donnait la France avec le gain de 9 étapes :
André Darrigade : Versailles, Roubaix, Montpelier et Tours
Jacques Anquetil : Versailles et Périgueux, les deux contre-la-montre
Jean Stablinski : Chalon-sur-Saône
Jean Forestier : Saint-Etienne
Robert Cazala : Paris
Suivaient la Belgique (6), l'Italie (3), le Centre-Midi (2), l'Ouest – Sud-Ouest (1) et le Luxembourg-Suisse (1)
Classement général
Jacques Anquetil remporta son 2e Tour de France après celui de 1957, en étant maillot jaune depuis le contre-la-montre de Versailles donc sur la totalité du Tour puisque la tunique ne fut pas attribuée lors de la demi-étape entre Rouen et Versailles.
Magazine Miroir du cyclisme Jacques Anquetil (coll. privée)
Au classement général, il devançait l'italien Guildo Carlesi à 12mn 14s, le luxembourgeois Charly Gaul à 12mn 16s, l'italien Masssignan à 15mn 59s et l'allemand Hans Junkermann à 16mn 09s.
Le classement par point revint à André Darrigade, devant l'italien Guildo Carlesi et Jacques Anquetil, puis les belges Frans Aerenhouts et Eddy Pauwels.
Carte publicitaire Miroir Sprint André Darrigade (coll. privée)
Le classement du Meilleur grimpeur revint à l’italien Imerio Massignan (95 points), le luxembourgeois Charly Gaul (61 pts), l'allemand Hans Junkermann (48 pts), le régional Ouest-Sud-Ouest Marcel Queheille (46 pts) et le belge Eddy Pauwels (29 pts).
Carte postale Imerio Massignan (coll. privée)
La France remporta le Classement général par équipe
2e Belgique
3e Italie
4e Ouest – Sud-Ouest
5e Centre – Midi
Podium avec l'Équipe de France (photo Miroir Sprint, coll. privée)
Seuls 72 coureurs furent présents au classement général final, ils étaient 136 au départ à Rouen.
Épilogue
Avec sa victoire en 1957, son abandon en 1958 (23e étape) et 3e en 1959, Jacques Anquetil gagnait son 2e Tour de France. Il n'avait pas effectué son dernier Tour... la couleur jaune lui plaisait bien ! Il cumulait déjà 37 étapes en jaune.
Le Tour de France fut un grand succès à Belfort ou plus exactement au Ballon d'Alsace et un peu moindre dans la Cité du Lion. D'ailleurs Jacques Goddet très satisfait de l'organisation réalisée par le VCB et son président Émile Géhant, lui confia qu'il envisageait de prévoir une arrivée d'étape… au Ballon d'Alsace.
Il faudra attendre 1967, tout de même, pour que soit concrétisée cette réflexion.
JM
Liens pour accéder aux articles cités
Sommaire des Tours de France : Cliquer ici
Inauguration stèle René Pottier (Article Pottier) : Cliquer ici
Références presse : Journaux Les Dépêches et L'Est Républicain (collection Archives Municipales de Belfort, AMB), Miroir Sprint,
Référence Web : Wikipédia, Site La Grande Boucle, Site Le Tour, Divers autres Sites…
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