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LE CARTOPHILION
10 juillet 2022

Tour de France 1912, Ballon d’Alsace & Belfort

Comme pour l'année précédente, le Tour de France 1912 avait à son programme l'étape Longwy-Belfort, avec le passage par le Ballon d'Alsace.

1912 06 22 Tour de France L'Auto R Titre

Annonce Tour de France 1912 (Journal L'Auto, Gallica BNF)

Le départ était prévu le lendemain à Danjoutin, pour rejoindre Chamonix.

NA : En fin de texte un lien permet d'accéder au Sommaire recensant les articles sur le Tour de France dont celui de 1911.

Le Tour et le Ballon d’Alsace, un passage obligé…

Comme depuis 1905, les coureurs du Tour de France durent franchir le Ballon d'Alsace, en montant le versant vosgien pour parvenir à Belfort. Il fut le tout premier col gravi par les forçats de la route.

Les années suivantes d'autres cols furent ajoutés pour "pimenter" la course, les Alpes en 1910 et les Pyrénées en 1911.

Donc en 1912, ce fut la 8e fois que le sommet vosgien était au programme.

CPA Ballon d'Alsace

Carte postale Ballon d’Alsace La Jumenterie (coll. BF)

NA : Dans l’article traitant le Tour de 1907, j’ai listé les passages (20) ou arrivées au sommet (4), un lien en fin du texte vous permet d’y accéder.

Tour de France 1912, 8e visite dans le Territoire de Belfort

Le tracé 1912 reprit celui du Tour 1911, avec une seule différence le lieu de regroupement des coureurs pour le départ fictif.

Pour cette 10e édition du Tour de France, 5289 kilomètres étaient au programme toujours en 15 étapes, avec un départ fictif le 30 juin à Paris, depuis le parc d'attraction Luna Park, porte Maillot, au lieu du quai d’Asnières pour rejoindre le départ réel vers le Pont de l’Ile de la Jatte et une arrivée le 28 juillet au Parc des Princes à (Boulogne) Paris.

Carte Tour de France 1912

 Tracé du Tour de France 1912 (création BF)

Les difficultés

Concernant les cols à franchir, ils étaient les mêmes que l'année précédente

  - Vosges : Ballon d'Alsace (1236 m),
  - Jura : La Faucille (1323 m),
  - Alpes : Aravis (1486 m),  Galibier (2642 m), Laffray (910 m), Bayard (1250 m), Allos (2247 m), Braus (1002 m),
  - Pyrénées : Port (1250 m), Portet d'Aspet (1574 m), Peyresourde (1569 m), Tourmalet (2115 m), Lautaret (2057 m) et Aspin (1489 m),

CPA Col du Tourmalet

Carte postale Col du Tourmalet (coll. privée)

Courant juin, plusieurs coureurs furent vus dans l'un de ces cols, en repérage.

Une autre difficulté était la 12e étape entre La Rochelle et Brest car pas moins de 470 kilomètres au compteur. Le vainqueur fut le belge Louis Heusghem qui franchit la ligne d'arrivée en 16h 7mn 39s, améliorant le temps de l'année précédente, d'une heure 33 minutes. Bel exploit !

Louis Heusghem Gallica

Le belge Louis Heusghem (doc. Gallica BNF)

Les coureurs

131 coureurs étaient au départ dont 10 équipes de 5 cyclistes et 81 indépendants (ou isolés).

  - Aiglon
  - Alcyon-Dunlop,
  - Armor
  - Automoto (de Saint-Étienne)
  - Griffon
  - J.B. Louvet
  - La Française (marque Diamant),
  - Le Globe
  - Peugeot
  - Thomann

Donc la Marque Peugeot de Valentigney (Doubs) engagea une équipe pour participer à ce 10e Tour de France, elle n'était pas présente en 1910 et 1911. À sa tête Lucien Petit-Breton, vainqueur 1907 et 1908. Il était accompagné par les belges Félicien Salmon, Charles Deruyter, Philippe Thys et Marcel Buysse.

CPA Lucien Petit-Breton H

Carte postale Lucien Petit-Breton (coll. privée)

C'était dans ces équipes de marque, que l'on trouvait surement les candidats sérieux pour gagner le Tour de France 1912. Parmi eux, en premiers, les vainqueurs des éditions précédentes Gustave Garrigou (1911, Alcyon), Octave Lapize (1910, La Française), François Faber (1909, Automoto), mais aussi Jean Alavoine (Armor), Eugène Christophe (Armor) et Henri Pélissier (Thomann).

CPA Gustave Garrigou 151

Gustave Garrigou, le vainqueur 1911 (coll. privée)

Si le Tour pouvait sourire aux français, il ne fallait pas oublier les belges dont Odiel Defraye (Alcyon), Firmin Lambot (Le Globe), Louis Mottiat (Thomann), Philippe Thys (Peugeot), Hector Tiberghien (Griffon).

4 nations étaient représentées : Belgique, France, Italie et Suisse.

Le vétéran du Tour était l'arlésien Ferdinand Payan, il avait 42 ans et participait à sa 8e édition, après celles de 1903, 1904, 1906 à 1909 et 1911.

Ferdinand Payan Wikipédia R

Ferdinand Payan (photo Wikipédia)

Pour cette 10e édition du Tour de France, comme pour la précédente, il n'eut point de coureur local du futur département du Territoire de Belfort (créé officiellement en 1922) !

Droits d'inscription

Pour participer, les marques devaient payer un droit d'inscription de 1000 francs pour celles ayant déjà gagné la compétition, et 500 francs pour les autres.

Pour les indépendants, ce droit était de 5 francs; ils devaient posséder une licence.

Quelques infos… sur le règlement

Pour le Tour 1912, les coureurs avaient droit à une seule bicyclette, par ailleurs identifiée par poinçonnage avec son numéro, par les organisateurs, en quatre endroits; au pédalier, à la tête de fourche et aux axes des roues. De plus, elle était plombée pour l'autorisation du passage en douane suisse.   

Les pièces poinçonnées ne pouvaient pas être remplacées qu'aux villes étapes, en présence d'un juge-arbitre.

Bicyclette Algor 1912 L'Auto

Bicyclette marque Algor (Journal L’Auto, doc. Gallica BNF)

Pour le classement général, le système retenu fut le comptage par point. Les coureurs cumulaient les places obtenues à chaque étape; le vainqueur était celui qui avait récolté le moins de points, donc les meilleures places.

Lors des étapes, les coureurs devaient s'arrêter pour signer aux tables de contrôle installées le long du parcours, sous deux formes, "contrôle fixe" et "contrôle volant"; les coureurs étaient informés que des contrôles fixes.

Nouveautés techniques

Sur le Tour 1912, apparaît la roue libre sur les bicyclettes. Les puristes reprochent à ceux qui en sont équipés "de ne pas effectuer réellement la distance" car elle leur évite de toujours pédaler…

De même, un coureur le stéphanois Joanny Panel expérimenta sur ce Tour, un changement de vitesse par dérailleur; le brevet avait été déposé le 20 janvier 1911. Il ne termina pas le Tour, ayant dû abandonner suite à un bris de cadre. Il créa en 1913, la marque "Le Chemineau" pour la fabrication de son invention et de bicyclettes complètes.

Les organisateurs et les suiveurs

Pour ce Tour, plusieurs voitures officielles étaient présentes :

  - Voiture L'auto où était présent Henri Desgranges, le directeur de la Course
  - Voiture "Peugeot" avec les directeurs de la marque, M. Alibert et XXX
  - Voiture "La Française" avec le directeur de la marque
  - Voiture "Alcyon" avec le directeur de la marque, M. Gentil
  - Voiture "Automoto" avec le directeur sportif de la marque, M. Vallat, le directeur J.B. Loubet de la société du même nom et le journaliste belge, M. Francqué de la Dernière Heure de Bruxelles

1912 06 02 Tour de France L'Auto Voiture Desgrange R

Voiture Peugeot pour Henri Desgrange
(Journal L'auto, doc. Gallica, BNF)

Dans chacune des trois premières voitures d'équipe, un commissaire de la course avait pris place.

Les commissaires de la course
 

 - Étape 1 à 4 : Mrs Pavard, Mousset, et Steinbach
 - Étape 5 et 6 : Mrs Roche, Pavard et Mousset
 - Étape 7 et 8 : Mrs Roche, Mousset et Laurent Desandre
 - Étape 9 à 12 : Mrs Gaulier, Roche et Mousset
 - Étape 13 : Mrs Gaulier, Mousset et Guiblet
 - Étape 14 et 15 : Mrs Gaulier, Mary et Mousset

Les premières étapes…

Avant d'évoquer l'étape du Ballon d'Alsace et de Belfort, voyons les deux étapes qui l'ont précédée.

1ère étape : Paris-Dunkerque, le 30 juin 1912

Le départ fictif de l'édition 1912 ne s'effectua pas de la place de la Concorde comme les années précédentes, lieu difficile à canaliser la foule mais de Luna Park, porte Maillot. Toutes les opérations pour le départ s'effectuant en ce lieu; remise des dossards, signature de la feuille de départ…

CPA Paris Luna Park

Carte postale Paris Luna Park (coll. privée)

Une grande fête de nuit fut organisée par le propriétaire des lieux, Gaston Akoun.

Le rendez-vous était donné aux coureurs à 2 heures du matin pour effectuer les opérations préliminaires avant le départ donné à 3 heures.

L'ensemble des coureurs et des suiveurs sous la conduite des organisateurs se rendit au Pont de l'île de Jatte comme les années précédentes, où était donné le départ réel à 4 heures pour rejoindre Dunkerque. Georges Alban, libéra les coureurs devant l'établissement de M. Pinel, où environ 5000 personnes étaient venues voir ce départ.

Au bout de 351 kilomètres, la victoire de la 1ère étape revint au roubaisien Charles Cruperland de l'équipe La Française, en 11h 39mn 37s, devançant le belge Hector Tiberghien de 2mn 59s et le parisien Maurice Brocco de 8mn 50s.

CPA Charles Cruperland

Carte postale Charles Crupelandt (coll. privée)

Le belge avait remporté la classique Paris-Roubaix.

Les trois hommes s'étaient détachés avec Pierino Albini, et entrèrent ensemble à Boulogne-sur-Mer, avec 2 minutes d'avance sur les premiers poursuivants. Maurice Brocco se détacha et entra seul dans Calais, mais il dut poser pieds à terre à l'entrée de Dunkerque.

Plusieurs candidats à la victoire finale avaient subi la course.

2e étape : Dunkerque-Longwy, le 2 juillet 1912

Dunkerque, porte de Bergues, après une journée de repos, le 2 juillet à 2h30 du matin, fut donné le départ aux 126 coureurs encore en course, pour la 2e étape longue de 388 kilomètres, pour rejoindre à Longwy.

CPA Dunkerque Un bonjour Port

Carte postale Dunkerque Un bonjour du port (coll. privée)

À Cambrai (155e km), la course n'était toujours pas vraiment décantée, un groupe de 9 coureurs comprenant Vincenzo Borgarello, Alphonse Charpiot, Odiel Defraye, Albert Dupont, Louis Engel, Médéric Fraissinet, Gustave Garrigou, Octave Lapize et Alfons Spiessens.

Il devançait de 2 minutes un trio et de 5 minutes, huit autres coureurs. D'ailleurs, le regroupement va se produire, peu après.

Mais à Hirson (225e km), Odiel Défraye et Gustave Garrigou vont s'échapper pour posséder 10 minutes d'avance à Charleville-Mézières (281e km), sur un quatuor avec François Faber, Eugène Christophe… Le duo est toujours seul, devant, à Sedan.

La foule des grands jours à Longwy attendait les coureurs.

Le sprint fut remporté par Odiel Defraye d'une roue sur Gustave Garrigou. La 3e place revint à Eugène Christophe, à 11mn 58s.

1912 07 03 Tour de France L'Auto 1 Defraye R

Odiel Defraye (Journal L'Auto, Gallica, BNF)

Le belge d'Alcyon avait remporté le titre de Champion de Belgique de cyclisme sur route, en 1911.

Suite à cette étape, le classement général fut fortement modifié… l'italien Vincenzo Borgarello de l'équipe J.B. Louvet prit la tête (14 points, 7+7), devant Odiel Defraye (15 pts, 14+1), troisième, le belge Charles Deruyter (20 pts, 8+12) et Octave Lapize (20 pts, 9+11).

3e étape Longwy-Belfort par le Ballon d’Alsace, le 4 juillet

Le jeudi 4 juillet, pour cette 3e étape de 331 kilomètres, entre Longwy et Belfort, les coureurs devaient affronter le premier col du Tour 1912, le Ballon d'Alsace, avant de rejoindre Belfort; depuis 1905, il était au programme comme un col fétiche pour les organisateurs.

120 coureurs étaient présents au départ de Longwy, donc peu d'abandons, seulement 11, au regard des années précédentes. Il fut donné à 2h30 du matin sous un épais brouillard et une température hivernale.

CPA Longwy Souvenir

Carte postale Un souvenir de Longwy (coll. privée)

À Nancy (133e km), les coureurs étaient toujours relativement groupés; les hostilités n'étaient pas engagées, le froid avait refroidi les initiatives.

Il fallut attendre un peu avant Baccarat (186e km) pour que se forme enfin un groupe de 21 unités disposant de 10 minutes d'avance, dont les principaux favoris.

À Épinal (221e km), les échappées avaient 10 minutes d'avance sur un premier peloton. En cette ville, un des favoris, Émile Georget abandonna suite à des maux d'estomac, le faisant atrocement souffrir, lui enlevant toute force.

CPA Émile Georget 2

Carte postale Émile Georget (coll. privée)

Une dizaine de coureurs arrivèrent à Remiremont (248e km) emmenée par Octave Lapize accompagné de Vincenzo Borgarello, Marcel Buysse, Alphonse Charpiot, Eugène Christophe, Odiel Defraye, Gustave Garrigou, Maitron, Félicien Salmon, Alfons Spiessens et René Vandenberghe.

À l'assaut du Ballon d'Alsace

Au pied du Ballon d'Alsace, les coureurs changèrent leur développement hormis le belge Odiel Defraye qui partit à l'assaut des 9 kilomètres pour atteindre le col. Malgré la modification de sa multiplication, il atteignit le sommet avec 200 mètres d'avance sur Eugène Christophe et Gustave Garrigou devançant les autres concurrents. Il bascula dans la descente avec un très faible avantage pour rejoindre l'arrivée à Belfort.

CPA Odiel Defraye

Carte postale Odiel Defraye (coll. privée)

René Pottier, du moins sa stèle vit passer son énième successeur, lui qui avait franchi en tête ce col, en 1905 et 1906.

Ballon d'Alsace Stèle René Pottier JML 2014

La stèle avec la nouvelle plaque (photo JM)

NA : Un lien en fin de texte permet d’accéder à l’article concernant cette inauguration du 18 juillet 1908.

Classement au sommet du Ballon d’Alsace (passage)

Le belge ajouta son nom, devenant le 5e coureur à inscrire sur la tablette de ce col fétiche des organisateurs du Tour

  1905 : René Pottier
  1906 : René Pottier
  1907 : Émile Georget
  1908 : Gustave Garrigou
  1909 : François Faber
  1910 : Émile Georget
  1911 : François Faber

  1912 : Odiel Defraye

Avec sa faible avance, il fut rattrapé par ses deux poursuivants avant d'arriver à Giromagny.

Les trois coureurs firent union forcée pour ne pas être rejoint par le reste des échappées.

Belfort, ville d’arrivée le 4 juillet 1912

Après avoir été seulement traversée en 1905 et 1906, la ville de Belfort fut ville d'étape dès 1907. Pour la 6e fois consécutive, la Cité du Lion avait l'honneur de recevoir, à nouveau, le Tour de France. Les rues du parcours dont celles du quai Vauban, du pont Carnot... furent pavoisées.

Pour cette 10e édition du Tour de France, la météo n'était pas au top, un temps "brouillasseux", pour accueillir les coureurs.

Comme pour les éditions précédentes, l'arrivée s'effectuait sur le quai Vauban où était implanté le magasin de Fernand Chaussin*, le représentant du journal L'Auto, l'organisateur de cette épreuve depuis 1903.

*Fernand Chaussin avait pris la succession de son père, Bernard.

1912 Fernand Chaussin L'Auto R

Photo Fernand Chaussin parue dans L'Auto (doc. Gallica)

Afin de rendre compte de la course, les services télégraphiques de la ville furent mis à contribution; le receveur des Postes et Télégraphes, Paul Baby, le commis principal du télégraphe XXX Robert et le personnel furent à la hauteur de l'enjeu.

Pour cette nouvelle arrivée du Tour de France à Belfort, le parcours fut envahi par la foule, d'après un journaliste de L'Auto, au moins 20000 personnes. Les Belfortains, en majorité, étaient accompagnés de spectateurs venus de tout le département et des départements du Doubs et de la Haute-Saône, ainsi que des pays limitrophes, d'Allemagne avec des alsaciens et de la Suisse.

Un fil de fer avait été tendu de chaque côté du quai pour contenir le public pas toujours discipliné, voulant être aux premières loges pour voir les coureurs. La sécurité fut sous l'autorité du commissaire XXX Bessières et du commandant de gendarmerie XXX Michel avec leurs hommes.

Policier L'Auto

Dès midi, une heure trente avant l'arrivée prévue des coureurs, les meilleures places furent prises d'assaut, dont bien entendu, les trottoirs du quai Vauban, "The place to be" !

À la tribune officielle et sur les côtés, les autorités civiles et militaires ainsi que les invités avaient pris place dont le préfet, le général Azibert, le secrétaire général de la préfecture Raoul Fauran, le Colonel de Nourquer du Camper du 11e Dragons, de très nombreux officiers… des conseillers municipaux dont Ernest Rang, Edouard Deshaie, Paul Pelot… Charles Dreyfus directeur d'usine, des commerçants dont Marcel Schmitt éditeur de Bartholdi, Eugène Garteiser le propriétaire du Grand Hôtel Tonneau d'Or, Henri Colas, le pharmacien du 15 boulevard Carnot…

Bien entendu, la presse était présente avec des journalistes locaux et nationaux, dont Joseph Pelot et Paul Besançon de L'Alsace, XXX Vinchent du Haut-Rhin, Paul Dubois du Petit Comtois (représentant du Petit Parisien), le photographe Henri Cardot…

Belfort CPA Quai Vauban

 Carte postale Belfort Quai Vauban (coll. BF)

À l'arrivée, Fernand Chaussin vérifia une énième fois que tout le monde était bien à son poste. À la table de contrôle, XXX Carpe et XXX Audistère étaient parés pour effectuer le chronométrage.

Georges Abran, l'inspecteur général de la course, accompagné de son fidèle drapeau jaune, était lui aussi prêt pour l'arrivée des coureurs.

Le vainqueur de l'étape Longwy-Belfort

À 13h30 heures, les voitures pointèrent au bout du quai annonçant l'arrivée très proche des concurrents; les trois coureurs toujours ensemble, arrivèrent en vue de la ligne d'arrivée et ce fut au sprint que la victoire se décida entre-deux; le plus fort, à ce jeu, fut le leader de l'équipe Alcyon, Eugène Christophe, qui battit ses deux adversaires.

Fiche Eugène Christophe R

Fiche descriptive Eugène Christophe (coll. privée)

Eugène Christophe avait mis 11h 4mn 54s pour rejoindre Belfort depuis Longwy et enregistrait sa première victoire sur une étape du Tour, lors de sa quatrième participation (1906, 1909, 1911 et 1912).

La 2e place revint au belge Odiel Defraye battu d'une roue mais devançant Gustave Garrigou qui prit la 3e marche du podium. Octave Lapize arriva à 1mn 6s et l'italien Vincenzo Borgarello à 3mn 27s.

La foule acclama tous les coureurs, certains plus que d'autres suite à leur notoriété comme Octave Lapize, François Faber…

Les vainqueurs à Belfort

  1907 : Émile Georget
  1908 : François Faber
  1909 : François Faber
  1910 : Émile Georget
  1911 : François Faber
 
1912 : Eugène Christophe

De 1907 à 1910, l'étape se déroula avec un départ de Metz.

Eugène Christophe

Bio Eugène Christophe

Il montait une bicyclette Armor avec des pneus Dunlop.

CPA Tour de France 1912 Christophe Armor

 Carte postale Publicité bicyclette Armor (coll. privée)

Les indépendants (ou isolés)

Côté des indépendants, le belge Henri Hanlet, l'ancien Champion de Belgique sur route 1910, fut le premier à franchir la ligne d'arrivée avec 14 minutes de débours, pour une belle 18e place, devançant son compatriote Pierre Everaert terminant 23e et le français Vincent Dhulst 26e.

1912 07 05 Tour de France L'Auto 2 Hanlet R

 Henri Hanlet (Journal L'Auto, Gallica, BNF)

Le classement général après cette 3e étape

   1 Odiel Defraye (17 pts, 14+1+2)
   2
Vincenzo Borgarello (19 pts)
   3 O
ctave Lapize (24 pts)
   4
Gustave Garrigou (26 pts)
   5
Charles Deruyter (26 pts)

La roue ne tourne pas toujours du bon côté…

L'étape pour plusieurs coureurs ne fut pas un long fleuve tranquille, quatre durent abandonner, trois à Briey, Maurice Brocco (cheville luxée et doigt coupé), Robert Lamon (furoncles), Robert Lefort et à Épinal, Émile Georget (maux d'estomac). Une roue libre cassée pour Joseph Vandaele dans le Ballon, Edouard Leonard et Enrico Sala, guidon cassé pour Ottavio Pratesi,  chaîne cassée pour Maurice Leliaert ainsi que de nombreuses crevaisons…

Les enregistrements à la brasserie Danjean

Le contrôle quai Vauban fut levé à 15 heures.

La Brasserie Danjean, faubourg de Montbéliard, était pavoisée de drapeaux et de guirlandes. Elle accueillit l'enregistrement des coureurs. Les deux frères, Marcel et Georges propriétaires des lieux, se dévouèrent pour que toutes les opérations prévues se déroulent sans problème.

Belfort CPA Fbg Montbéliard n°1 Théâtre LL 28

Carte postale Belfort Fbg de Montbéliard, Brasserie Danjean (coll. JM)

Quand les coureurs arrivaient, ils étaient accueillis au son de leur hymne national joué par l'orchestre maison et sous l'applaudissement des très nombreux spectateurs.

La table de contrôle fut définitivement fermée à minuit 34 minutes.

Les primes

À chaque étape, des primes étaient distribuées par l’organisateur du Tour, aux meilleurs coureurs de la journée. Le montant de la prime était fonction de la distance parcourue.

Pour cette étape, les 7 premiers coureurs par équipe étaient récompensés.

Prix à l'arrivée à Belfort

Les prix prévus (Journal L'Auto, doc. Gallica BNF)

Aux prix attribués par l'organisateur de la course, d'autres furent donnés par des donateurs à titre individuel (industriels, commerçants…).

Par exemple, Léon Stauffer, propriétaire de l'Hôtel fit le don de 50 francs au premier coureur passant devant son commerce; il revint à Odiel Defraye.

Coureurs Gains à l'arrivée à belfort

Les primes récoltées (Journal L'Auto, doc. Gallica BNF)

Concernant les "Isolés" (ou Indépendants), le règlement prévoyait un prix aux premiers neuf coureurs, allant de 100 à 5 francs.

1912 07 03 Tour de France L'Auto 3 Prix aux isolés

Les prix prévus (Journal L'Auto, doc. Gallica BNF)

Comme pour les coureurs des équipes, des prix numéraires ou autres récompensèrent les "Indépendants" (ou Isolés).

1912 07 05 Tour de France L'Auto 2 Gains Isolés

Les primes récoltées (Journal L'Auto, doc. Gallica BNF)

Soirée cinématographique chez Danjean

En soirée, les propriétaires de la Brasserie Danjean, organisèrent une soirée cinématographique. La façade était illuminée avec des lampions.

Avant la séance, les prix de la journée furent remis aux coureurs par les charmantes actrices du Théâtre, Mesdames Diane d'Argent, Bianca, Ninon de Max et Pierre.

Belfort CPA Fbg Montbéliard n°4 Café Danjean Façade

Carte postale Belfort La Brasserie Danjean (coll. JM)

Les propriétaires de la Brasserie Danjean avaient organisé une soirée en l'honneur du Tour de France, un concert et un cinématographe où furent projetées des scènes vécues au cours de la course. Elle fut en plein air pour que le maximum de monde puisse en profiter. Au programme, des images du Tour dont celle de l'étape.

D'autres commerces de la ville proposèrent des animations.

Vendredi 5 juillet, la journée de repos

Comme pour les éditions précédentes, une journée de repos était prévue après chaque journée de course, celle de ce 5 juillet 1912 fut ensoleillée car le soleil était revenu.

Pour le gîte, les coureurs étaient répartis dans les différents hôtels de la ville, les équipes ensembles, les isolés plus dispersés pour cause de règlement; pas plus de deux par hôtel.

Belfort CPA Bd Carnot n°11 Grand Hôtel Cordonnerie

Carte postale Belfort Grand Hôtel du tonneau d'Or (coll. JM)

La plupart des coureurs profitèrent de cette journée pour recharger les batteries, pas celles de leur bicyclette car pas encore inventées… mais celles des organismes soumis à rude épreuve par la longueur des premières étapes et ce premier col du Ballon d'Alsace; les masseurs avaient du travail pour éliminer les fatigues musculaires.

Au programme aussi, farniente, bon repas avec un bon vin, promenade… sous les yeux du Lion. Certains allèrent même piquer une tête à l'étang des Forges.

Belfort CPA Forges Etang Ponton Baigneurs 1

Carte postale Belfort Étang des Forges (coll. JM)

Les vélos étaient plutôt aux garages pour leurs propres soins… mécaniques.

Samedi 6 juillet, 4e étape Belfort-Chamonix

La 4e étape reliait la Cité du Lion à Chamonix, comme pour l'année précédente avec un départ à partir de Danjoutin, le samedi 6 juillet à 3 heures du matin.

Au programme de la journée, 344 kilomètres avec plusieurs difficultés : la côte de Maiche près de 10 km, le col de la Savine culminant à 990 mètres, le col de la Faucille avec ses 1323 mètres et ses 22 km de montée, et pour finir la montée de Chamonix à 1043 mètres et 19 kilomètres avec une pente variant entre 4 et 8 % !

Avant de rejoindre la commune aux loups, les coureurs devaient effectuer leur enregistrement à la table de contrôle, ouverte dès 1h30 du matin, installée à la Brasserie Danjean, faubourg de Montbéliard. Elle était tenue par Fernand Chaussin et XXX Carpe, chronométreur officiel.

Belfort CPA Fbg Montbéliard n°4 Café Danjean Maison Café Restaurant R

Carte postale Publicitaire La Brasserie Danjean à Belfort (coll. JM)

Chaque coureur reçut de la part du pharmacien Henri Colas, un flacon d'embrocation, généralement un mélange d'herbes et d'huiles naturelles pour soulager muscles et articulations.

Seulement 111 coureurs émargèrent mais nettement plus que l'année précédente (59) ! Composé de 45 par équipes (ou professionnels) et 56 isolés. Donc 7 non partants, les 4 abandons dans l'étape n°3 et 3 supplémentaires, Charles Kipert (foulure cheville), Emillio Roscio et le vétéran Ferdinand Paysan (furoncles).

À 2h45, les enregistrements étant terminés, les coureurs se rendirent à Danjoutin pour le départ prévu devant le café d'Émile Muller, dépositaire de cycles et président du Cycle Belfortain. La rue était partiellement illuminée par des lampions disséminés.

CPA Danjoutin Café Blanchard

Carte postale Danjoutin Route de Belfort (coll. privée)

NA : Toujours le fameux Café Muller ! Une étude m'a permis de localiser son lieu, toutefois avec une part minime d'incertitude… Un lien en fin de texte permet d'y accéder.

Le départ

Après l'appel des coureurs, le départ fut donné à 3 heures tapantes par Charles Chaussin aux 111 coureurs restants pour cette étape de 344 kilomètres. Le parcours pour cette journée devait se dérouler sous des averses.

Un groupe se forma assez vite avant Montbéliard (17e km) qui se consolida au fil des kilomètres. Composé de 22 unités, emmenées par Philippe Thys de l'équipe Peugeot, il traversa Morteau (89e km) où une foule dense était présente sur le passage du Tour. Un 2e groupe passa avec 2 minutes de retard.

CPA Morteau

Carte postale Village de Morteau (coll. privée)

Avant Pontarlier (118e km), les 2 groupes ont fusionné. Peu de changement à Champagnole (194e km), hormis la pluie de plus en plus présente.

Ce fut des trombes d'eau qui tombèrent rendant méconnaissables les coureurs lors de leur passage à Morez-en-Jura (201 km); le groupe était réduit à 11 unités avec Oscar Egg, en tête devant Marcel Buysse, Alphonse Charpiot, Octave Lapize, Eugène Christophe, Louis Spiessens, Odiel Defraye, François Faber, Gustave Garrigou…

CPA Morez-en-Jura

Carte postale Morez-en-Jura (coll. privée)

Peu avant midi, Eugène Christophe arriva seul à Genève (256e km), il avait lâché ses adversaires dans la descente du col de la Faucille. Il fut chaleureusement applaudi, il devançait Odiel Defraye de 10 minutes, François Faber de 12 minutes, puis Marcel Buysse, Albert Dupont, Gustave Garrigou, Charles Deruyter, Pierre-Joseph Heusghem, Louis Spiessens, Philippe Thys…

L'arrivée à Chamonix

Après avoir traversé Annemasse, l'échappé du jour possédait toujours la même marge sur le groupe, pour rejoindre l'arrivée à Chamonix (344e km); Eugène Christophe remporta une 2e victoire consécutive après celle de Belfort, avec le temps de 12h 4mn 17s.

1912 07 07 Tour de France L'Auto 2 Christophe

Eugène Christophe (Journal L'Auto, doc. Gallica, BNF)

La deuxième place revint à François Faber avec 13mn 25s de retard et Odiel Defraye avec le même temps.

1912 07 07 Tour de France L'Auto 2 Faber Defraye R

François Faber et Odiel Defraye (Journal L'Auto, doc. Gallica, BNF)

Classement général

   1 Odiel Defraye
   2 Octave Lapize
   3 Eugène Christophe

28 juillet 1912, dernière étape Le Havre-Paris

Pour le départ de la dernière étape du Havre, le dimanche 28 juillet, les 42 coureurs restants, sur les 131 au départ, avaient encore 317 kilomètres à effectuer pour rejoindre Paris.

À noter que l'équipe La Française d'Octave Lapize quitta la course après l'étape des Pyrénées en signe de protestation, contre la collaboration entre les coureurs d'Alcyon et les coureurs belges qui s'étaient mis au service de Odiel Defraye.

Au classement général avant le départ de cette 15e étape, Odiel Defraye (44 pts) possédait une belle marge de sécurité sur le deuxième, Eugène Christophe (87,5 pts) et nettement plus sur le troisième, Gustave Garrigou (127 pts). Mais tant que la ligne d'arrivée finale n'était pas passée, il fallait raison se garder !

CPA Le Havre

Carte postale Souvenir du Havre (coll. privée)

Le départ fut donné à 5 heures depuis l'octroi de la ville, à Sainte-Adresse, à l'extrémité du boulevard Maritime. La météo annonçait le soleil, le bienvenu.

Un groupe de 17 unités traversa Fécamp (53e km), légèrement détaché des autres coureurs suivant par de petites grappes. Il était composé de Odiel Defraye, Eugène Christophe, Gustave Garrigou, Hector Tiberghien, Devroye, Philippe Thys, Félicien Salmon, Jean Alavoine, Louis Heusghem…

Après 2h35 de course, le groupe avait perdu deux coureurs à son passage à Saint-Valéry-en-Caux (93e km). Ils passèrent avec 7 minutes de retard. Le groupe suivant était à 12 minutes.

À Dieppe (127e km), ils n'étaient plus que dix, emmené par François Faber qui fut acclamé par une foule immense sur le parcours. Avec lui, Gustave Garrigou, François Faber, Odiel Defraye, Marcel Buysse, Hector Tiberghien, Philippe Thys, Jean Alavoine, Edouard Léonard, Vincenzo Borgarello et Jacques Coomans,

CPA Dieppe

Carte postale Dieppe (coll. privée)

Toujours le même duo suivait à 2 minutes, devançant Firmin Lambot de huit minutes, puis plusieurs petits groupes où étaient intercalés des couleurs isolés sans être des "isolés" pour autant, car pouvant être des coureurs de marque ! Les derniers étaient déjà à plus d'une heure du leader actuel de l'étape.

Gournay-en-Bray (209e km) vit arriver, à 11h35, le groupe d'échappés mais reconfiguré avec toujours Gustave Garrigou, Odiel Defraye, Jean Alavoine, Marcel Buysse, Vincenzo Borgarello, Hector Tiberghien, François Faber, Jacques Coomans, Eugène Dhers et Augustin Ringeval (1er "isolé").

CPA Gournay-en-Brais

Carte postale Gournay-en-Bray (coll. privée)

Il était 15h25, quand le groupe arriva à Versailles (301e km), il reçut une véritable ovation. Il était formé de Jean Alavoine, François Faber, Vincenzo Borgarello, Gustave Garrigou, Marcel Buysse, Hector Tiberghien, Odiel Defraye, René Vandenberghe et Philippe Thys. Un 2e groupe suivait de près avec Eugène Christophe, Eugène Dhers, Augustin Ringeval, Louis Heusghem, Félicien Salmon…

Arrivée au Parc des Princes

Comme pour les éditions précédentes, l’arrivée finale s’effectua sur la piste du vélodrome du Parc des Princes à Boulogne, devant une foule des grands jours. Pour faire attendre, les coureurs du Tour, des courses furent organisées pour faire patienter le public.

CPA Boulogne sur Seine Vélodrome

Carte postale Le vélodrome du Parc des Princes à Boulogne-sur-Seine (coll. privée)

Pour annoncer l'arrivée des forçats de la route, prévu à 15h30, un orage déversa une pluie diluvienne sur les spectateurs avant que le groupe de 11 coureurs pénètre sur la piste du stade pour effectuer un tour complet, soit 666 mètres. La victoire au sprint revint à Jean Alavoine devant le belge René Vandenberghe d'une demi-roue. La 3e place revint à Edouard Léonard devant Philippe Thys et le leader au classement général, Odiel Defraye.

CPA Jean Alavoine

Carte postale Jean Alavoine (coll. privée)

La piste fut envahie par les spectateurs; la police dût s'employer pour faire retourner la vague humaine derrière les barrières pour libérer les lieux aux autres coureurs arrivant…

Classement final

Le Tour de France 1912 fut donc remporté par le belge Odiel Defraye, (49 pts); la première victoire d'un belge sur le Tour de France.

1912 07 28 Odiel Defraye Photo Brigemanimages R

Le vainqueur Odiel Defraye (doc. Site Brigemanimages)

Il devançait Eugène Christophe (108,5 pts) qui avait fini à la 3e place l'année précédente et Gustave Garrigou (140 pts).

1912 07 03 Tour de France L'Auto 1 Christophe & Garrigou

Eugène Christophe & Gustave Garrigou
(Journal L'Auto, doc JM Gallica)

À la 4e place, venait Marcel Buysse (147,5 pts) devançant d'un demi-point Jean Alavoine (148 pts).

Le belge de l'équipe Alcyon (pneu Soly) avait construit sa victoire grâce à sa régularité sur l'ensemble des étapes du Tour; 3 victoires (2e, 7e et 9e étapes), 2e place aux étapes 3, 8, 10 et 12, 3e place aux étapes 4 et 13... Plus mauvaise place, 7e à la 5e étape.

Affiche François Faber Alcyon

Carte postale Publicité bicyclette Alcyon (coll. privée)

Il avait pris la place de leader dès la 3e étape à Belfort.

La moyenne du tour fut près de 28 kilomètres/heure (27, 894 km/h).

Le classement des marques fut remporté par l'équipe Armor avec 6 victoires (3 Christophe et 3 Alavoine) devant Alcyon, 4 victoires (3 Defraye et 1 Heusghem) et La Française, 2 victoires (Crupelandt et Lapize).

Classement final des "isolés"

Au classement des "isolés", le premier fut Jules Deloffre. Il avait cumulé 41 points au classement spécifique des "isolés"; devançant d'un point Ottavio Pratesi (42 pts) et 23 points sur Pierre Everraest (64 pts).

1912 07 29 Tour de France L'Auto 3 Deloffre

Jules Deloffre (Journal L'Auto, doc. Gallica, BNF)

Il avait fini 21e au classement général.

Les prix

L'organisateur, L'Auto offrit, suivant le règlement, un prix aux 24 premiers coureurs du classement général.

La victoire finale rapporta à Odiel Defraye, 5000 francs

Quant aux suivants

   2e prix, 2000 francs : Eugène Christophe
   3e prix, 1000 francs : Gustave Garrigou
   4e prix, 500 francs : Marcel Buysse
   5e prix, 300 francs : Jean Alavoine

Billet 5 francs 1912

Billet de 5 francs 1912 (coll. privée)

Puis les sommes étaient de 200, 2 x 150 et 16 x 100 francs

D'autres prix furent offerts par de nombreux donateurs…

Les "isolés"

De même, les 8 premiers "isolés" (ou Indépendants) furent récompensés. Jules Deloffre reçut 1200 francs en tant que 1er prix. Les suivants étaient de 800, 500, 200, 2 x 100 et 2 x 50 francs.

La Société Générale offrit 600 francs au premier et 400 francs au deuxième.

Anecdote sur le Tour de France 1912

Lors de ce Tour de France, une femme fut présente sur l'épreuve en la personne de la romancière Colette, malgré que la gent féminine ne fût pas la bienvenue !

FDC Colette R

Extrait FDC Colette (coll. privée)

Il est vrai qu'elle était au titre de reporter pour le journal Le Matin.

Le vainqueur, Odiel Defraye

Odiel Defraye dit "Odile Defraye" est né le 14 juillet 1888 à Rumbeke, commune de la Flandre, en Belgique.

Après un passage d'une année chez les amateurs où il remporta le Tour des Flandres amateur, il passa professionnel en 1909, en entrant dans l'équipe La Française. Il termina 2e au Championnat des Flandres et 14e du Paris-Roubaix. Par contre, il abandonna dès la 2e étape du Tour de France 1909.

Redevenu individuel en 1910, il remporta le Championnat des Flandres et le Championnat de Belgique sur route, l'année suivante. Au Tour de Belgique, il prit la 6e place.

En 1912, sur le Paris-Roubaix, il se classa 5e et remporta le Tour de Belgique avec 4 victoires d'étapes. Il intégra l'équipe Alcyon pour le Tour de France, devant épauler Gustave Garrigou, il s'appropria l'épreuve et 3 étapes.

Odile Defraye Wikipédia

Odiel Defraye (doc. Wikipédia, Gallica BNF)

Il remporta l'édition 1913 de classique Milan-San Remo. De nouveau présent sur le Tour de France 1913, il prit la tête du classement général dès la 2e étape mais dû abandonner à la sixième.

Le Tour de Belgique en 1914 lui revint à nouveau et à nouveau, il abandonna sur le Tour de France à la 10e étape, ayant remporté la sixième.

Après la Première Guerre Mondiale, il reprit les courses en individuel. Il abandonna sur les Tours de France 1919 (4e étape) et 1920 (3e étape). Il renoua avec la victoire sur la 4e étape du Tour de Belgique 1921.

Au Tour de Belgique de 1924, il remporta la 6e étape. Par contre, il ne termina pas le Tour de France, abandon à la 6e étape.

Il décéda à Bierges, commune belge de Wallonie, le 21 août 1965.

Épilogue

Odiel Defraye, premier vainqueur belge du Tour de France fut accueilli comme un Roi, un roi de la Petite Reine, à son retour dans le Plat Pays.

Il avait marqué de son empreinte cette 10e édition en gagnant 3 étapes (Longwy, Marseille et Luchon) et en prenant la tête du classement général, dès la 3e étape arrivant à… Belfort. Un vrai Lion… des Flandres !

1912 07 29 Tour de France L'Auto 1 Defraye

Eugène Christophe améliorait son résultat de 1911 (3e) en montant sur la 2e marche du podium, avec 3 victoires d'étapes successives (Belfort, Chamonix et Grenoble).

On peut écrire que Belfort, du moins le Ballon d'Alsace eut un impact sur les résultats du Tour 1912.

Par contre le vainqueur 1910, Gustave Garrigou terminait à la 3e place.

JM

Liens pour accéder aux articles cités

Sommaire des Tours de France : Cliquer ici

Tour de France, le Ballon d'alsace (Article 1907) : Cliquer ici

Inauguration stèle René Pottier (Article Pottier) : Cliquer ici

Henri Desgrange (Tour 1937) : Cliquer ici

Tours de France Lieu de départs à Danjoutin : Cliquer ici

Références presse : Journaux La Frontière et L’Alsace (doc. Archives départementales du Territoire de Belfort), Journal L'Auto (doc. Gallica BNF)

Référence Web : Wikipédia, Site La Grande Boucle, Divers autres Sites…

Infos pratiques  

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