Coupe du Monde de Football 1974 : Tour préliminaire, La France
Lors de son 35e Congrès du 6 janvier 1966 à Londres, au Royal Hotel, la FIFA (Fédération Internationale de Football Association) choisit la RFA (République Fédérale Allemande) pour organiser la 10e édition de cette compétition, avec une appellation modifiée, Coupe du Monde de la FIFA.
Carte postal du Royal Hotel à Londres
NA : Lors de ce Congrès fut tiré les groupes de la phase finale de la Coupe du Monde 1966 en Angleterre.
L’Equipe de France qui n’avait pas participé à l’édition précédente au Mexique en 1970, éliminée lors du Tournoi préliminaire, se devait d’être présente en phase finale pour cette nouvelle édition en Allemagne Fédérale.
Pin’s Le coq français ‘’gonflé’’ d’optimisme
NA : A la fin de ce texte, des liens permettent d’accéder à l’article du parcours de l’Equipe de France dans le Tournoi préliminaire pour la Coupe du Monde 1970 et à l’article sur la Coupe du Monde d’Angleterre 1966.
Tournoi préliminaire en Europe
Pour cette édition de 1974, le nombre de nations voulant y participer explosa en passant de 75 en 1970 à 99 pour cette 10e édition ! Comme la phase finale se déroulait avec seulement 16 équipes, la FIFA imposa un Tournoi préliminaire aux 88 nations retenues, la RFA le pays organisateur et le Brésil, le champion en titre, étaient exemptés.
Le tirage des groupes des différentes zones fut effectué le 17 juillet 1971 à Düsseldorf.
Carte postale Düsseldorf
L’Europe avec 32 nations participantes (plus 3 par rapport à 1970), 9 Groupes furent constituées pour ce Tournoi préliminaire devant qualifier 8 nations; la RFA, pays organisateur, étant qualifiée d’office.
Carte des pays européens du Tour préliminaire (réalisation BF)
La France fut intégrée au Groupe 9, groupe qui n’était pas le mieux loti car le vainqueur n’était pas qualifié, il devait passer par un match de barrage contre le vainqueur du Groupe 3 de l’Amérique du Sud (Chili ou Pérou, le Venezuela ayant déclaré forfait).
Avec la France, le Groupe 9 était composé de l’Irlande et de l’Union Soviétique.
L'entraîneur de l’Equipe de France ?
Malgré l’échec de la qualification de la France pour la phase finale de la Coupe du Monde de la FIFA au Mexique en 1970, la FFF avait conservé comme entraîneur-sélectionneur, Georges Boulogne.
NA : En fin de texte, un lien permet d’accéder à l’article sur le parcours de l’Equipe de France lors du Tour préliminaire de la CM 1970.
Il est vrai qu’il avait repris l’équipe après qu’elle ait perdu son premier match contre la Norvège à Strasbourg, synonyme d’élimination.
*Georges Boulogne : Né le 1er juillet 1917 à Haillicourt, commune du Pas-de-Calais proche de Bruay-en-Artois. Suite au conflit de la Première Guerre Mondiale, la famille déménagea en Touraine.
Georges Boulogne (Livre La fabuleuse histoire de la CM)
Il fit ses débuts de footballeur à l’AC Ambroise, dès l’âge de 9 ans et il y restera jusqu’en 1942. Après l’obtention de son diplôme d’entraîneur fédéral, il rejoint le club CO Saint-Dizier comme joueur (1945-1948) puis comme joueur-entraîneur (1948-1950). Après deux clubs en Belgique, La Gantoise et Verviers, il revint en France à Vitry puis à Mulhouse.
Carte postale Amboise Stade Georges Boulogne
Il entra en 1958 à la FFF (Fédération Française de Football), fut nommé instructeur national en charge de la méthodologie de l'enseignement aux entraineurs et de leur formation. Il entraina les équipes de France Juniors, Amateurs et l’Equipe de France B. Le 2 mars 1969, il succéda à Louis Dugauguez à la tête de l’Equipe de France A, après le match perdu contre la Norvège.
Il fut le 1er DTN (Directeur Technique National), poste qu’il occupa de 1970 à 1982. Il imposa les centres de formation dans les clubs et inspira la création de l’INF (Institut National du Football) à Vichy.
Il décède le 23 août 1999.
Revenons à la compétition de l’Equipe de France.
La préparation
Lors du Championnat d’Europe de 1972, L’Equipe de France de Georges Boulogne ne parvint pas à sortir en tête de sa poule qualificative où elle ne termina qu’à la 3e place derrière la Hongrie et la Bulgarie, et devant la Norvège.
Image Panini Logo de la FFF
Avec la Coupe du Monde 1974, la France avait une nouvelle opportunité, via ce Tournoi préliminaire, de se hisser à nouveau dans la phase finale; la dernière fut celle de l’Angleterre en 1966.
Extrait FDC Coupe du Monde 1974
Pour aborder ces éliminatoires, elle participa en juin 1972, en Amérique du Sud à la Coupe de l’Indépendance du Brésil (150e anniversaire) où elle obtint trois victoires contre l’Amérique Centrale, l’Afrique et la Colombie, et un nul avec l’Argentine. Cette dernière avec un meilleur goal-average continua la compétition au détriment de la France.
Equipe de France lors de son parcours
Avant son premier match contre l’Union Soviétique, Georges Boulogne et Henri Guérin réunirent les sélectionnés des équipes France A et Espoir à Saint-Malo, à l’hôtel Paramé Les Thermes, pour peaufiner la composition des équipes devant affronter les russes.
Carte postale Saint-Malo Hôtel Paramé Les Thermes
Les espoirs jouant, eux à Moscou.
France-Union Soviétique, match aller
Donc pour son premier match, l’Equipe de France rencontrait l’Union Soviétique, une équipe très solide ! La rencontre eut lieu pour l’inauguration du Parc des Princes rénové, le 13 octobre 1972 devant 29746 spectateurs.
Carte postale Paris, le Parc des Princes
Georges Boulogne avait sélectionné pour cette rencontre : Georges Carnus, José Broissart, Claude Quittet (Cap.), Marius Trésor, Jean-Paul Rostagni, Serge Chiesa, Henri Michel, Jean-Pierre Adams, Jean-Michel Larqué, Hervé Revelli et Georges Bereta.
Equipe de France (Football Magazine)
La première mi-temps vit une équipe soviétique frileuse cherchant à conserver le ballon tandis que les tricolores cherchaient à développer un jeu vif mais les tirs n’étaient pas assez percutants pour tromper la défense et le gardien Yevhen Rudakov.
Le gardien Yevhen Rudakov (ER)
L’Equipe de France dès la reprise accéléra son jeu déstabilisant son adversaire l'obligeant à commettre de nombreuses fautes. A la 62’, un nouveau coup franc va aboutir, le centre de Jean-Michel Larqué pour Georges Bereta qui logea le ballon hors de portée du gardien. D’autres occasions s’offrirent mais sans résultat. A la 85’, Charly Loubet remplaça Serge Chiesa mais il était écrit que le score de 1-0 n’évoluerait pas.
Image Panini Georges Bereta
Avec cette victoire, l’Equipe de France était entrée de la bonne chaussure de football dans ce Tournoi préliminaire.
Irlande-France, match aller
Le 2e match se déroulant en Irlande était tout aussi important car un mois avant, l’Union Soviétique y avait gagné sur le score de 1-2 !
Le précédent stage à Saint-Malo ayant donné un bon résultat pour l’Equipe de France A, Georges Boulogne convint Henri Guérin de reconduire le lieu avant les rencontres contre l’Irlande.
NA : Les Espoirs avaient perdu 3-1 leur match à Moscou.
Carte postale Saint-Malo pour partir à l'abordage des Irlandais
L’entraîneur conserva l’équipe qui avait gagné contre l’Union Soviétique, hormis qu’il remplaça Serge Chiesa* et Henri Michel par Jean-Noël Hucq et Charly Loubet.
*Serge Chiesa : Le joueur de Lyon s’était porté pâle et n’était pas présent au stage de Saint-Malo… il ne voulait pas aller en Irlande; le mal de mer certainement !
La rencontre se déroula à Dublin au Dalymount Park, le 15 novembre 1972, où avaient pris place 35000 spectateurs.
Carte postale Dublin Dalymount Park
Si les irlandais démarrèrent pied au plancher, les occasions de buts les plus sérieuses étaient du côté des Tricolores dont un tir d’Hervé Revelli sur le poteau. Par contre à la 27’, un coup franc tiré par Gerard Conroy va frapper la transversale et retomber dans le but français. La suite de la 1ère mi-temps se déroula avec des occasions de chaque côté mais non finalisées.
Gerard dit Terry Conroy, le joueur de Stoke City
La 2ème mi-temps permit aux Tricolores de revenir dans la partie grâce à un but de Jean-Michel Larqué à la 66e minute, suite à un débordement et un centre de Marc Molitor sur la gauche; il avait remplacé Charly Loubet à la 63e minute.
Image Panini Jean-Michel Larqué
Mais l’Equipe de France ne tint ce score de parité que dix minutes car les irlandais via Raymond Treacy vont marquer un nouveau but, Georges Carnus fut lobé suite à la tête du buteur. L’Equipe d’Irlande avait démontré une intensité physique qui avait surpris les français.
Image Raymond (Ray) Treacy
Cette défaite mettait l’Equipe de France dans une situation très défavorable.
France-Irlande, match retour
Suite à ce mauvais résultat à Dalymount Park au match aller, l’Equipe de France devait impérativement gagner cette rencontre contre l’Irlande pour avoir encore un peu d’espoir pour se qualifier… car l’Union Soviétique avait à nouveau battu cette même équipe, le 13 mai à Moscou.
L’objectif était clairement annoncé (ER)
Georges Boulogne remania que très légèrement l’équipe avec deux changements, les entrées de Raymond Domenech (1ère sélection) et Louis Floch en remplacement de José Broisart et Jean-Noël Hucq.
L’équipe de France : Georges Carnus, Claude Quittet (Cap.), Marius Trésor, Jean-Paul Rostagni, Henri Michel, Raymond Domenech, Jean-Pierre Adams, Jean-Michel Larqué, Louis Floch, Hervé Revelli et Georges Bereta.
Pour cette rencontre au Parc des Princes, en ce samedi 19 mai 1973, une majorité des 40405 spectateurs présents, était venue pour supporter l’Equipe de France.
Carte postale Paris Le Parc des Princes
Contre toute attente, ce fut les Irlandais qui dominèrent le début de la rencontre, mettant à contribution, à plusieurs reprises, les gants de Georges Carnus. Peu à peu, les Tricolores mirent le nez à la fenêtre mais avec peu de tirs cadrés.
L’Equipe de France démarra la 2e mi-temps avec un tout autre état d’esprit, voulant ouvrir le score, mais les aiguilles de l’horloge au tableau d’affichage tournaient sans concrétisation des attaques… Serge Chiesa remplaça à la 61’ Jean-Michel Larqué. Il fallut attendre la 79’ pour que le lyonnais ouvre le score sur une passe d’Henri Michel.
Image Panini Serge Chiesa
Mais les irlandais avaient décidé de gâcher la fête car Raymond Treacy vint écourter la joie des spectateurs et du staff français en marquant à nouveau de la tête 3 minutes plus tard.
Carte photo Raymond Treacy
Catastrophe… la France venait de se tirer une balle dans le pied au lieu de mettre des ballons dans la cage d'Alan Kelly !
Union Soviétique-France, match retour
Avant le dernier match couperet, le stage de préparation de Georges Boulogne se déroula toujours à Saint-Malo, dont l’objectif était de remonter le moral des troupes qui était tombé dans les chaussettes des footballeurs français après leur match contre l’Irlande…
L’Est Républicain donnait peu de chance aux Tricolores
Face à l’enjeu et aux contraintes, l’entraîneur du remodeler son équipe. Il dut faire face au forfait de Jean-Pierre Adams, malade. Il fit appel à Serge Chiesa pour le suppléer. Il remplaça Henri Michel n’ayant pas eu le rendement escompté par Bernard Gardon des Espoirs. Il choisit de lancer dans le grand bain Dominique Baratelli au poste de gardien. Quant à José Broissart, il reprit sa place au détriment de Raymond Domenech.
L’équipe de France : Dominique Baratelli, José Broissart, Bernard Gardon, Claude Quittet (Cap.), Marius Trésor, Jean-Paul Rostagni, Henri Michel, Serge Chiesa, Louis Floch, Hervé Revelli et Georges Bereta.
L’Equipe de France sur le stade Lénine à Moscou (extrait YouTube)
Il était impératif que la France gagne en Union Soviétique pour se qualifier, tout autre résultat, l’éliminait !
L’après-midi du 26 mai 1973, les russes dans leur stade Lénine à Moscou attendait de pieds fermes les Tricolores. Les 75000 spectateurs présents ou presque, étaient acquis à la cause de l’équipe nationale soviétique.
Carte postale Moscou Stade Lénine
Sur leur terrain, les Russes mirent sous pression dès les premières minutes de la rencontre, les Tricolores. Heureusement, Dominique Baratelli tint sa cage inviolée toute la première mi-temps. Les français réagissaient sur contre…
Image Panini Dominique Baratelli
Pour la deuxième mi-temps, Michel Mezy remplaça Louis Floch. Les russes poursuivirent leur pressing mettant à contribution le gardien français. La défense subissait les assauts répétés d’Oleg Blokhine et de ses partenaires…
La muraille française, longtemps solide, va s’effriter à la 81e minute. La France à l’attaque va se faire contrer. Vladimir Fedotov, entré la 75’, va chiper le ballon à Serge Chiesa. Il va servir Arkady Andriasyan qui va lancer en profondeur Oleg Blokhine. Marius Trésor fut prit de vitesse et Dominique Baratelli fut lobé par le tir de l’avant-centre russe.
Fiche Oleg Blokhine
Trois minutes plus tard, l’Union Soviétique va doubler la mise par Vladimir Onishtchenko sur un centre de Vladimir Fedotov.
Photo Vladimir Onishtchenko
La France battue 2-0, était éliminée et l’Union Soviétique n’était pas non plus qualifiée car elle devait rencontrer l’équipe sud-américaine sortie première du Groupe 3.
NA : L’adversaire des russes fut le Chili qui fut qualifié pour participer à la phase finale au Mexique en ne jouant aucun des deux matches prévus !
Image Panini Le Chili
L’Union Soviétique n’ayant pas voulu jouer au Chili le premier match, prévu le 21 novembre 1973 au Estadio Nacional, suite au coup d’état militaire d’Augusto Pinochet du 11 septembre renversant Salvador Allende.
Epilogue
Après l’échec de 1970, une nouvelle fois L’Equipe de France ne participerait pas à la Coupe du Monde…
Pin’s Le coq français s’est un peu ‘’dégonflé’’ !
Georges Boulogne qui avait reprit l’équipe dès 1969 n’avait su construire une équipe pouvant se hisser dans le gotha footballistique international avec deux échecs en Tournoi préliminaire des Coupes du Monde de 1970 et 1974, encadrant l’échec en Championnat d’Europe en 1972.
Il démissionna peu après.
JM
Liens pour accéder aux articles cités
Article sur le parcours de l’Equipe de France dans le Tournoi préliminaire pour la Coupe du Monde 1970 : Cliquer ici
Article sur la Coupe du Monde 1966 en Angleterre : Cliquer ici
Références Web : Wikipédia, INA, Divers sites Web.
Références livres : La fabuleuse histoire de la Coupe du Monde (Thierry Roland), L’Est Républicain,
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