3ème Coupe du Monde de Football : France 1938
Pour cette 3ème édition, la Coupe du Monde de Football resta en Europe après l’Italie en 1934. Sa première édition avait eu lieu en Uruguay en 1930.
La France allait-elle avoir la même consécration que les deux premiers organisateurs ? Je vous propose de dérouler le film de cette compétition en France.
France 1938
Pour cette 3ème édition, Jules Rimet (1) proposa la candidature de la France. Mais la FIFA n’était pas convaincu par sa capacité à organiser cette compétition au regard des capacités faibles de ses stades et de la situation financière du pays. Jules Rimet avait du se battre avec le gouvernement pour que des efforts soient effectués pour répondre aux attentes de l’organisme. Les arguments et les engagements apportés firent pencher la balance et la candidature française fut acceptée finalement.
Timbre français émis en 1938
Deux autres pays, l’Argentine et l’Allemagne déposèrent aussi leur candidature.
Il fallut un vote pour départager les 3 options et le 13 août 1936 à Berlin, ce fut à la France que le Comité exécutif de la Fédération confia l’organisation de la Coupe du Monde 1938.
Image Panini Affiche
35 pays s’engagèrent à participer à la compétition. Comme la FIFA avait fixé le nombre à 16 équipes pour la phase finale avec élimination directe, il fallut passer par un tour préliminaire.
Le Comité d’organisation : Henri Delaunay (secrétaire, France), K.J.J. Lotsi (Pays-Bas), Dr Ivo Schrickel (Allemand), Roze Chevalier (président, France), M. Fischer (Hongrie) et Ottorino Bargassi.
La plupart des stades sélectionnés furent modernisés. Colombe passa à une capacité de 65000 places.
Tour préliminaire
Deux pays furent exemptés de ce tour de qualification pour la phase finale, la France organisatrice et l’Italie vainqueur en 1934.
Affiche de la FIFA
Quatre zones furent définies réunissant les 35 équipes :
Zone Europe et Afrique : 24 équipes pour 13 places dont France et Italie
Zone Amérique du Sud : 2 équipes pour 1 place
Zone Amérique du Nord, centrale et Caraïbes : 7 équipes pour 1 place
Zone Asie : 2 équipes pour 1 place
Suite au choix de conserver en Europe cette édition, plusieurs pays principalement sud-américains décidèrent de ne pas participer (Colombie, Costa Rica, Guyane Néerlandaise et le Mexique mais aussi l’Espagne et le Japon).
Carte postale avec timbre 1938
Ces désistements qualifièrent le Brésil, Cuba, les Indes Orientales et la Roumanie sans jouer. Le Brésil, seul pays d’Amérique du sud, put participer grâce à la générosité d’une tombola nationale organisée à son encontre !
Vignettes émises pour la Coupe du Monde en 1938
Pour la phase finale, après désistement, forfait, tour préliminaire… les seize équipes restantes sont :
Europe : Allemagne, Autriche, Belgique, France, Hongrie, Italie, Norvège, Pays-Bas, Pologne, Roumanie, Suède, Suisse et Tchécoslovaquie.
Amérique du nord, Centrale et Caraïbes : Cuba.
Amérique du Sud : Brésil
Asie : Indes Orientales Néerlandaises
Equipe de France
La sélection française emmenée par Gaston Barreau était constitué de 3 gardiens (J. Darui, L. Di Lorto et R. Llense), de 6 défenseurs (A. Ben Bouali, F. Bourbotte, H. Cazenave, R. Diane, E. Mattler et J. Vandoreen), de 7 milieux de terrain (J. Bastien, E. Delfour, O. Hesserer, L. Jasseron, A. Jordan, I. Kowalczyk et C. Polvony) et 6 attaquants (A. Aston, M. Brusseaux, R. Courtois, J. Nicolas, E. Veinante et M. Zatelli).
L'Equipe de France
Comme pour ses devancières, le FC Sochaux fournit 4 sélectionnés à l’Equipe de France; Laurent Di Lorto, Hector Cazenave, Roger Courtois et Etienne Mattler qui participait ainsi à sa 3ème Coupe du Monde.
Phase finale
Pour cette compétition, 11 villes ont été choisies pour accueillir les matchs : Antibes, Bordeaux, Colombes, Le Havre, Lille, Lyon, Marseille, Paris, Reims, Strasbourg et Toulouse.
Allemagne-Suisse
La phase finale se déroula du 4 au 19 juin avec pour 1er match celui de l’Allemagne contre la Suisse avec résultat nul 1-1 après prolongation au Parc des Princes. Il fallut rejouer un match d’appui pour départager ces deux équipes; l’épreuve des penaltys n’existant pas, elle n’arrivera qu’en 1968. Le 9 juin, pour ce 2ème match dans le même stade, surprise, la Nati vint à bout de la Nationalmannschaft sur le score de 4-2 après avoir été menée 2-0 dont 2 buts par son avant-centre André Abeglen!
L’équipe Suisse vainqueur
Pourtant l’Allemagne avait contrainte l’Autriche à se désister par application de l’Anschluss (son annexion en mars 1938) et avait intégré ses meilleurs joueurs dans son équipe. Par la même, le huitième de final prévu au stade Gerland de Lyon n’eut pas lieu, la Suède se qualifiant sans jouer.
France-Belgique
En huitième de finale, la France reçoit la Belgique le 5 juin au stade Yves-du-Manoir à Colombes devant environ 30000 spectateurs. L’équipe française était confiante, n’avait-elle pas gagnée 5-3 lors du match disputé au Parc des Princes en tout début d’année, le 30 janvier ?
Equipe de France : Aston, Delfour, Cazenave, Heisserer, Veinante, Bastien, Jordan, Nicolas, Di lorto (gardien), Diagne et Mattler
Les affaires commencèrent plutôt favorablement pour le Onze tricolore car dès l’engagement Emile Veinante vint planter un but dans la cage d’Arnold Badjou, le portier belge. Un 2ème but marqué par Jean Nicolas à la fin du premier quart d’heure, donna un avantage à la France. A la 37’, Henri Isemborghs réduisit le score avant la mi-temps. Par ce but, la Belgique fit souffrir la France jusqu’au nouveau goal marqué par le buteur Jean Nicolas à la 69’. L’équipe tint ce score de 3-1 qui lui ouvrait les portes du quart de final.
Les buteurs français Emile Veinante et Jean Nicolas (image Panini)
Quart de finale : France-Italie
Pour son quart de finale, l’Equipe de France tomba sur la difficile équipe d’Italie tenante du titre acquis en 1934 chez elle. Cette dernière avait battue en huitième la Norvège par le score étriquée de 2-1 en prolongation.
Emballage de sucre Béghin Say
Comme pour la Belgique, l’équipe de France avait tenu la dragée haute à l’équipe italienne le 5 décembre 1937 au Parc des Princes. Grâce à Laurent Di Lorto, l’attaque transalpine était restée muette; score de 0-0.
Cette fois, le match se déroula au stade de Colombes en ce dimanche 12 juin devant près de 60000 spectateurs.
L’Equipe de France
Le début du match fut à l’avantage de l’Italie ; dès la 9’, Gino Colaussi ouvra le score mais Oscar Heisserer égalisa dans la minute suivante permettant de garder confiance. La mi-temps fut atteinte avec ce score de parité. Mais dès le retour des vestiaires, les attaquants italiens mirent la pression sur la défense française et, l’avant-centre Silvio Piola marqua à la 51’ et doubla la mise à la 72’ malgré les parades de Laurent Di Lorto. L’Italie passait en demi-finale et la France partait au purgatoire !
Carte postale chinoise émise pour cette Coupe du Monde
Comme quoi, le dit-on ‘’jamais 2 sans 3’’ n’est point fiable… la France ne reproduisit pas les victoires de l’Uruguay et de l’Italie, pays organisateurs !
Finale : Italie-Hongrie
Lors de cette édition, une équipe, le Brésil, va par moment proposer un football champagne grâce à un artiste du ballon, il s’appelle Léonidas Da Silva.
Avec 7 buts, il fut le meilleur buteur avec 3 buts contre la Pologne, 2 buts contre la Tchécoslovaquie (sur 2 matchs) et 2 contre la Suède.
Leonidas Da Silva
Avant d’atteindre cette finale, l’Italie avait rencontré en demi-finale la belle équipe du Brésil à Marseille. Pour les commentateurs, c’est la finale avant la lettre. Mais la Seleção ne fit pas jouer leur perle noire Léonidas (réservé pour la finale !) et perdit son match contre la Squadra Azzurra sur le score de 2-1.
De son côté la Hongrie pour parvenir à défier l’Italie pour cette finale, avait facilement éliminée en huitième les Indes Orientales Néerlandaises par 6-0, en quart la Suisse par 2-0 et enfin en demi-finale la Suède par un score lourd de 5-1.
Timbre hongrois 1938
Le 19 juin, pour la finale, les tribunes de Colombes accueillaient 45124 spectateurs venus voir en débattre l’Italie championne en titre et la brillante équipe d’Hongrie sous l’arbitrage du suisse Hans Wuethrich.
Le Général Vaccaro (costume clair, président de la fédération italienne) présente au Président Albert Lebrun les joueurs dont Michele Andreolo (ex Uruguayen)
La Squadra Azzurra revigorée par sa victoire sur le Brésil prit le match en main et ne laissa aucune chance à la Hongrie. Dès la 6’ le préposé au tableau d’affichage dut travailler, car le tifosi Gino Colaussi ouvra le score suivi de l’égalisation de Pál Titkos. Mais l’attaque transalpine reprit la direction des débats tout d’abord par Silvio Piala à la 16’ suivie puis à nouveau par Colaussi à la 35’. Même si par György Sárosi, les hongrois revinrent au score (3-2) à la 70’, Piala réalisa aussi un doublé à la 80’.
L’équipe d’Italie double Championne du Monde :
Debout : Amedeo Biavati, Gal Vaccaro (président), Vittorio Pozzo (entraîneur) portant la coupe, Silvio Piola, Giovanni Ferrari et Gino Pietro Serantoni
Accroupi : Aldo Locatelli, Giuseppe Meazza, Alfredo Foni, Aldo Olivieri, Pietro Rava et Michele Andréolo et Couché : Locatelli
Les buteurs italiens : Gino Colaussi et Silvio Piala
Cette deuxième victoire fut beaucoup plus reconnue que celle acquise en 1934 où l’arbitrage ‘’à la maison’’ fut contesté voir plus…
Le Président Albert Lebrun remet la coupe au capitaine Giuseppe Meazza
Ainsi l’Equipe d’Italie réalisa le premier doublé consécutif de la Coupe du Monde et pouvait rentrer au pays sans crainte ! Le Duce avait envoyé un télégramme au capitaine Giuseppe Meazza avec le texte ‘’Vaincre ou mourir’’.
Pour la petite finale, le Brésil se consola avec la 3ème place en battant la Suède par le score de 4-2 ; Léonidas marque 2 buts.
Equipe du Brésil
Voir le résumé avec la vidéo de l’INA : Cliquer ici
Pour poursuivre cette aventure :
<--- France 1934 Brésil 1950 --->
JM
Références : Wikipédia, Livres sur la Coupe du Monde, Divers sites Web...
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Appendice
(1) Jules Rimet : Cliquer ici
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