6ème Coupe du Monde de Football : Suède 1958
MAJ le 23 juillet 2018
A nouveau, la Coupe du Monde de Football se déroula en Europe; après la Suisse, ce fut à la Suède d’accueillir cette 6ème édition.
Pour les deux éditions précédentes, la France s’était fait éliminée par la même équipe… la Yougoslavie, elle était devenue sa bête noire ! En 1950, elle nous avait empêché de partir au Brésil lors du tour de qualification et en 1954, elle l’avait obligée à rester dans son hôtel doré à la fin du 1er tour l
Suède 1958
La Suède avait proposé sa candidature très tôt, elle fut acceptée et validée lors du Congrès de la FIFA à Rio Janeiro le 23 juin 1950. Elle fut confirmée lors du Congrès de Berne en juin 1954.
Tour préliminaire
Au regard du nombre de nations inscrites, la FIFA organisa une phase de qualification pour départager les 50 équipes acceptées, 14 équipes de plus qu’en 1954 dont 4 équipes du Royaume Unis et la présence pour la première fois de l’équipe de l’Union Soviétique.
Magnet représentant l’affiche
Cette phase sélective permettait de n’avoir que 16 équipes pour la phase finale en Suède; la RFA vainqueur en 1954 et la Suède le pays organisateur étaient qualifiées d’office.
Télécarte chinoise
Pour cette édition, comme pour ces devancières, les équipes étaient regroupées en quatre zones géographiques et, pour la 1ère fois l’Afrique était rattachée à l’Asie.
Zone Europe : 27 équipes pour 11 places dont la RFA et la Suède qualifiées
Zone Amérique du Sud : 8 équipes pour 3 places
Zone Amérique du Nord, centrale et Caraïbes : 6 équipes pour 1 place
Zone Asie et Afrique : 9 équipes pour 1 place
Vu le nombre de 50 équipes participantes, il fut créé des poules à l’intérieur des 4 zones géographiques.
Emballage de sucre édité par Béghin Say
Dans la zone Europe, la France dans le groupe 2 était confrontée à la Belgique et à l’Islande, cette dernière étant inscrite pour la première fois.
France-Belgique, match aller
Le 11 novembre 1956, pour son 1er match, la France ou plus tôt un joueur battît la Belgique sur le score de 6-3 au stade de Colombe.
Ce joueur, Thadée Cisowski fut l’homme de la rencontre.
Carte Miroir Sprint Thadée Cisowski
Dès la 13’, il mit son 1er but et doubla à la 15’. Le belge Denis Houf réduisit la marque dans la minute suivante. Jean Vincent repoussa les belges à la 18’. De nouveau, le buteur du jour mis son 3ème but avant la mi-temps.
L’Equipe de France
Debout : L. Hainaut (masseur), R. Kaelbel, R. Jonquet, JJ Marcel, X. Louis, R. Marche et A. Batteux (entraîneur)
Accroupis : J. Tellechea, M. Wisnieski, R. Mekloufi, T. Cisowski, R. Piantoni, J. Vincent, D. Colonna et R. Scotti
Mais les belges ne lâchèrent pas prise et revinrent avec 2 buts de Maurice Willems aux 61’ et 67’. Malgré 3 buts marqués, Thadée Cisowskiavait encore faim et redonna de l’air à l’Equipe de France avec 2 nouveaux buts aux 72’ et 88’.
France-Islande, match aller
Quelque mois plus tard, la France recevait le 2 juin 1957 à Nantes, au stade Marcel Picot l’Equipe de l’Islande.
Equipe de France
Cette jeune équipe, dans le gotha du football, prit une casserole avec un 8-0. Célestin Oliver ouvrit le score dès la 6’ et marqua un deuxième but à la 11’, Jean Vincent marqua le 3ème but à la 29’ suivit par René Dereuddre à la 36’ et juste avant la mi-temps, Roger Piantoni mis le 5ème but. Au retour, les islandais arc-boutés sur leur but durent concédés à nouveau 3 buts par Saïd Brahimi(48’), Roger Piantoni (81’) et pour finir Jean Vincent (83’).
Islande-France, match retour
Pour le match retour en Islande, trois mois plus tard, le 1er septembre à Reykjavik, le résultat fut moins sévère avec un score de 1-5. Il fallut attendre la demi-heure de jeu pour que Thadée Cisowski marque deux buts (29’ et 32’). Dès le retour de la pause (48’), Joseph Ujlaki marqua suivi par Maryan Wisniewski à la 53’. Les islandais vont tromper la vigilance du gardien Dominique Colonna et marquer par Thórdur Jónsson à la 64’. Le dernier but pour les français fut inscrit par Joseph Ujlaki, son 2ème du match.
Avec ses trois victoires, l’Equipe de France avait des crampons en Suède.
Belgique-France, match retour
Pour son dernier match, la France rencontrait la Belgique le 27 octobre sur son stade du Heysel à Bruxelles. Elle se satisfaisait d’un nul.
Pour ce tour préliminaire, la France n’avait perdu aucun match et mis 19 buts pour ses quatre rencontres.
Après la phase des matchs de qualification, 14 équipes rejoignirent la RFA et la Suède.
Europe : Allemagne de l’Ouest, Angleterre, Autriche, Ecosse France, Hongrie, Irlande du Nord, Pays de Galles, Tchécoslovaquie, Union Soviétique et Yougoslavie.
Le Royaume Unis qualifia ainsi 3 équipes sur 4 !
Le Pays de Galles 2ème du groupe 4 fut tiré au sort pour rencontrer Israël qui s’était qualifié sans jouer, ses adversaires ayant déclaré forfait suite au conflit israélo-palestinien. L’équipe britannique gagna les 2 matchs (2-0). Les statuts de la FIFA ne permettaient pas à une équipe dans la phase préliminaire de se qualifier sans jouer ! La Belgique, 1ère équipe tirée au sort, avait refusé de jouer.
Amérique du nord, Centrale et Caraïbes : Mexique.
Amérique du Sud : Argentine, Brésil et Paraguay
Carte postale illustrée (stade de Stockholm)
Dans cette phase qualificative, la surprise vint de l’élimination du double Champion du Monde, l’Italie qui dans le groupe 8 finit deuxième derrière l’Irlande du Nord !
Phase finale
Ce fut dans un pays nordique, plus précisément la Suède, que la 6ème édition de la Coupe du Monde de Football se déroula du 8 au 29 juin 1958. Les matchs se déroulèrent dans pas moins de 12 stades différents des villes de Göteborg (Nya Ullevi), Malmö (Malmöstadion), Stockholm (Râsunda Stadium), Helsingborg (Olympiastadium), Norrköping (Idrottsparken)…
Série de timbres suédois émis pour la Coupe du Monde
Les 16 équipes furent réparties dans 4 groupes sans tête de série comme en Suisse en 1954, mais avec dans chaque groupe une équipe de l’Europe de l’Ouest, une équipe de l’Europe de l’Est, une équipe britannique et une équipe latino-américaine. Le tirage au sort avait eu lieu le 8 février 1958 à Solna, commune proche de Stockholm.
Equipe de France
2ème rang Kaelbel, Penverne, Jonquet, Marcel, Remetter, André Lerond
1er rang Wisnieski, Fontaine, Kopa, Piantoni, Vincent
Les deux premières équipes de chaque groupe étaient qualifiées pour les quarts de finale.
La France tomba dans le groupe 2 avec l’Ecosse, le Paraguay et son bête noire… la Yougoslavie.
L’Equipe de France formée d’une structure de l’Equipe de Reims n’avait pas l’intention de reproduire les erreurs du passé, la leçon apprise en Suisse avait été retenue; la préparation débuta le 20 mai en Suède sous la baguette d’Albert Batteux aidé de Jean Snella (entraîneur adjoint) et de Paul Nicolas (directeur de l’Equipe de France, sélectionneur). Ces trois hommes d’expérience vont construire une véritable équipe de compétition toute en développant un jeu à la française.
Photo du groupe France devant l’hôtel en Suède
3ème rangée : F. Remetter, A. Penverne, Y. Douis, C. Abbes, C. Hnatov, S. Bruey et R. Jonquet
2ème rangée : J. Snella (entraîneur), J. Fontaine, M. Lafont, R. Mouynet, JJ Marcel, R. Bellot, A. Lerond, R. Piantoni et A. Batteux (entraîneur)
1ère rangée : R. Marche, M. Wisnieski, D. Colonna, R. Kopa, C. Oliver, J. Vincent, B. Chiarelli et R. Kaelbel
Sur la photo, manquent : P. Nicolas (sélectionneur), Copin (médecin) et L. Hainaut (masseur)
Groupe B
1er match : France-Paraguay
Particularité du drapeau Paraguayen, il est le seul au monde à posséder deux faces différentes, du moins l’écusson central est différent.
L’avers portant les armoiries du pays (une étoile d’or entouré d’un rameau de palmier et d’un rameau d’olivier)
L’envers avec un lion, une pique surmonté du bonnet phrygien complété de la devise ‘’Paz y Justica’’ (Paix et Justice).
Le 8 juin à Norrköping, ce match fut une particularité pour les deux équipes elles se rencontraient pour la première fois.
Equipe de France
Kaelbel, Penverne, Marcel, Jonquet, Lerond, Remetter
Wisnieski, Fontaine, Kopa, Piantoni, Vincent
Equipe du Paraguay
Ce furent les paraguayens qui plantèrent le 1er but par Florencio Amarilla dès la 21’ mais les français piqués au vif marquèrent deux buts par Just Fontaine aux 25’ et 30’. Avant la mi-temps, à la 42’, Florencio Amarilla égalisa sur pénalty. Après la pause, le Paraguay pris l’avantage (3-2) par Jorge Romero à la 50’. Les français ne laissèrent pas les paraguayens mener très longtemps, Roger Piantoni égalisa à la 52’.
Les français repartirent à l’assaut du but uruguayen et concrétisèrent à la 62’ par Maryan Wisniewski, suivi de Just Fontaine à la 67’ puis Raymond Kopa mis son 3ème but à la 70’ et Jean Vincent clôtura le score de 7-3 à la 84’.
Programme du match France-Paraguay
Ce résultat et surtout l’écart de buts marqués (4) aura son importance dans le classement final !
2ème match : Yougoslavie-France
Pour son 2ème match le 11 juin à Västerås, la France rencontrait sa bête noire, la Yougoslavie, qui l’avait privée de Coupe du Monde en 1950 au Brésil et l’avait sortie dès les matchs de poules en Suisse en 1954.
Equipe de Yougoslavie
Les français prirent le match par le bon bout grâce à son buteur Raymond Kopa qui planta le 1er but à la 4’. Mais les yougoslaves ne mirent que quelques minutes pour égaliser par Aleksandar Petakovićdès la16’. Le score n’évolua pas jusqu’à la mi-temps. Au retour, l’Equipe de Yougoslavie trouva l’ouverture et pris l’avantage à la 63’ par Todor Veselinović. Les attaquants français butaient sur la défense adverse jusqu’à que Raymond Kopa marqua un 2ème but à la 85’ remettant les équipes à égalité. Mais une nouvelle fois, les yougoslaves mirent un 3ème but à la 88’ par l’intermédiaire à nouveau de Todor Veselinović qui apporta la victoire à son équipe.
L’Equipe de France n’avait pu ou pas su vaincre le signe indien !
3ème match : France-Ecosse
La France avait l’obligation de gagner son match pour se qualifier pour les quarts de finale.
Equipe de France
Equipe d’Ecosse
Le 15 juin, sur le stade d’Evravallen à Örebro, l’Equipe de France gagna son match contre les écossais sur le score de 2-1; les buteurs furent Raymond Kopa (22’) et Just Fontaine (44’) côté français et Sammy Baird(58’) pour les écossais. Les écossais avait raté un pénalty (tir sur le poteau de John Hewie) après le but de Kopa.
Pour ce match, Albert Boitteux avait aligné : C. Abbes (gardien), R. Kaelbel, R. Jonquet, A. Lerond, A. Penverne, JJ Marcel, M. Wisnieski, J. Fontaine, R. Kopa, Piantoni et J. Vincent.
Carte postale illustrée (Göteborg)
Lors du dernier match, contre toute attente, la Yougoslavie était tenue en échec par le Paraguay (1-1) ! Avec cette contre performance, elle finissait à la seconde place derrière France, elle avait aussi décrochée son billet pour les quarts de finale.
L’Equipe de France était ainsi qualifiée pour participer aux quarts de finale… la dernière fois, c’était pour la Coupe du Monde se déroulant… en France en 1938!
Quart de finale : France-Irlande du Nord
Quatre jours après sa victoire sur l’Ecosse, l’Equipe de France affronta les Irlandais le 19 juin à Norrkoeping pour une place en demi-finale. Pour ce match, Albert Batteux avait composé l’équipe avec : C. Abbes, R. Kaelbel, A. Lerond, R. Jonquet, JJ Marcel, A. Penverne, J. Fontaine, R. Kopa, R. Piantoni, J. Vincent et M. Wisnieski.
Il comptait sur son trio d’attaquant avec Kopa, Fontaine et Piantoni pour battre cette rugueuse Equipe d’Irlande du Nord.
De son côté, l’entraîneur irlandais Peter Doherty avait aligné : H. Gregg (gardien), W. Cunningham, A. McMichael, D. Blanchflower, R. Keith, B. Bingham, W. Cush, J. McIlroy, P. McParland, T. Casey et J. Scott.
Les 2 équipes entrant sur le stade
Pendant toute la première mi-temps ou presque, les français n’arrivèrent pas à déséquilibrer cette équipe bien regroupée hormis à la 44’où Maryan Wisniewski pénétra dans la défense et planta un très beau but, son 1er pour cette Coupe du Monde. Au retour de la pause, les français fort de cet avantage, poursuivirent le siège et trouvèrent à nouveau l’ouverture par Just Fontaine à la 55’ et qui doubla à la 63’. Roger Piantoni vint consolider le résultat en marquant un 4ème but à la 68’.
L’attaque française : J. Vincent, R. Piantoni, R. Kopa, J. Fontaine et M. Visnieski
La France avait gagné son billet pour les demi-finales, une première ! Elle pouvait s’appuyer sur une attaque de feu (15 buts) avec son goleador Just Fontaine auteur de 7 buts en quatre matchs.
Demi-finales
Pour les demi-finales, hormis la France, les autres équipes qualifiées étaient l’Allemagne de l’Ouest championne en titre qui avait éliminé la Yougoslavie (1-0), la Suède qui avait défait l’Union Soviétique (2-0) et le Brésil qui avait éliminé le Pays de Galles (1-0).
France-Brésil
L’équipe du Brésil, préparée scientifiquement pour cette compétition, était sortie 1ère du groupe 4 en ayant battue l’Autriche (3-0), l’Union Soviétique (2-0) et fait un nul contre l’Angleterre (0-0). Lors de son quart de finale, elle avait battu le Pays de Galles (1-0, but de Pelé); les gallois s’étaient arc boutés sur leur défense pour ne pas prendre un carton et avaient joué un football assez rugueux.
Albert Batteux avait fait confiance à son équipe type composée de : C. Abbès, R. Kaelbel, A. Lerond, A. Penverne, R. Jonquet, JJ Marcel, M. Wisnieski, J. Fontaine, R. Kopa, Piantoni et J. Vincent.
Albert Batteux
De son côté, l’entraîneur brésilien Vicente Feola n’avait pas fait preuve non plus de grande originalité en présentant son équipe : Gilmar (gardien), de Sordi, N. Santos, Zito, Bellini, Orlando, Garrincha, Didi, Vava, Pelé et Zagallo.
L’équipe du Brésil pouvait aussi compter, en autre, sur un quatuor d’attaquants très affuté en la présence de Garrincha, Didi, Vava et un tout jeune joueur, Pelé (17 ans à peine); c’est lui qui avait qualifié le Brésil contre le Pays de Galle.
Equipe de France
Equipe du Brésil
De Sordi, Didi, Pelé, Zagalo, Garrincha, Zito, Vava, Orlando, Nilton Santos, Gilmar (gardien) et Bellini
En ce mardi 24 juin, les 27100 spectateurs, ayant pris place dans le stade de Rasunda de Solna, s’attendaient à voir un excellent match basé sur le jeu d’attaque développé par les 2 équipes; ils ne furent pas déçus !
Echange des fanions entre Bellini et Jonquet
Peu de temps après le coup de sifflet de l’arbitre gallois Benjamin Griffiths, Vava contrait Jonquet et venait planter un 1er but dès la 2’; le match était lancé sans round d’observation ! Just Fontaine égalisa dès la 9’ en battant le gardien Gilmar, son premier but encaissé depuis le début de la compétition. Le buteur français (8ème but) redonnait confiance à l’Equipe de France mais pas pour longtemps…
A la 34’ Robert Jonquet et Vava se percutèrent obligeant le français à quitter son équipe.
Louis Hainaut regarde la blessure de Robert Jonquet, Raymond Kaelbel et armand Penverne le portant sur le bord de la touche
A dix, l’équipe était nettement amoindrie face à ces diables de joueur de la Seleção au football samba.
NA : Le remplacement d’un joueur ne fut autorisé qu’à partir de 1968.
Dès lors, les brésiliens moins contraints à surveiller les attaquants français étant obligés de prendre une part plus importante aux tâches défensives, ils pouvaient imposer leur jeu et planter des banderilles au camp adverse ! Dès la 39’ Didi marqua un but des 25 m donnant l’avantage au Brésil.
Images Panini Didi, Garrincha et Vava
Au retour de la pause, la Seleção pris le match en main et à ce jeu là, un jeune joueur fut le bourreau des français car par trois fois il se joua de la défense française et planta 3 beaux buts (52’, 64’ et 75’).
Le monde entier découvrait une perle noire âgée de 17 ans, Edmondo Arantes do Nascimento appelé Pelé.
Image Panini Pelé
En fin de match, Roger Piantoni marqua un but à la 83’ qui allégeait l’addition (5-2).Les français étaient très déçus par ce résultat certainement grandement faussé par la sortie de leur capitaine Robert Jonquet… il avait une double fracture du péroné.
Match pour la 3ème place : France-Allemagne de l’Ouest
Pour le match pour la 3ème place, la France fut confrontée à l’Allemagne de l’ouest. Elle avait été éliminée par la Suède en demi-finale. Les allemands avaient effectué un parcours sans faute sous la houlette de l’entraîneur magicien Sepp Herberger, lui qui avait piégé les hongrois lors de la finale de Berne en 1954. Il avait monté l’équipe en convainquant deux joueurs champions du Monde, son relais sur le terrain Fritz Walter pourtant âgé de 37 ans et le buteur Helmut Rahn qui avait égalisé et marqué le but donnant la victoire. Il marquera 6 buts dont plusieurs décisifs…
Carte postale illustrée (stade de Göteborg)
Elle avait fini 1ère du groupe A en battant l’Argentine (3-0) et en faisant deux nuls, contre la Tchécoslovaquie (2-2) et l’Irlande du Nord (2-2), cette dernière prenant la 2ème place. En quart de finale, elle se défait de la Yougoslavie (1-0). Elle rencontra le pays organisateur, la Suède en demi-finale; elle perdit 1-3. Bien qu’elle ouvrit le score en premier, elle fut dominée par la cohésion suédoise entre son équipe et les spectateurs exagérément majoritaires (le nombre de places avaient été très très limité pour les allemands !). En plus, l’arbitre avait été impressionné par l’excitation du public.
Ce fut une équipe un peu démotivée que la France rencontra; l’objectif pour les champions de Monde était la finale et non pas ce match de classement.
Fidèle à sa stratégie, Albert Boitteux reconduit son équipe type hormis le remplacement de Jonquet par Maurice Lafont et Piantoni par Yvon Douis. Il aligna C. Abbes, R. Kaelbel, M. Lafont, A. Lerond, A. Penverne, JJ Marcel, M. Wisnieski, Y. Douis, R. Kopa, J. Fontaine et J. Vincent.
Côté allemand, Sepp Herberger a remanié légèrement son équipe : Kwiatkowski (gardien), Stollenwerk, Erhardt, Schnellinger, Wewers, Szymaniak, Rahn, Sturm, Kelbassa, Schäfer et Cieslarczyk.
Equipe d’Allemagne de l’Ouest
Le 28 juin à Göteborg, les deux s’affrontèrent sous la houlette de l’arbitre argentin Juan Regis Brozzi et devant environ 33000 spectateurs.
L’échange des fanions entre Helmut Rahn et Armand Penverne
Ce fut Just Fontaine qui ouvrit le score dès la 16’ mais l’allemand Hans Schäfer égalisa très vite à la 24’. Raymond Kopa sur penalty redonna l’avantage à la France. Mais il était dit qu’un joueur avait décidé d’offrir le bouquet final à la France, ce joueur fut Just Fontaine qui inscrivit 3 nouveaux buts (36’, 78’ et 89’). Il fut accompagné par Yvon Douis à la 50’. La France prenait la 3ème place du tournoi, sa meilleure performance de ses 5 participations.
La France avait écrasé l’Allemagne sur le score sans appel de 6-1 aves 3 buts de Just Fontaine.
Just Fontaine porté par Yvon Douis, André Lerond et Jean Vincent
Il est certainement resté dans la mémoire des allemands car depuis 1982, ils nous ont toujours éliminés dans cette compétition; en 1982 demi-finale à Séville (3-3 a.p., 5-4 tab), en 1986 demi-finale de Guadalajara (2-0) et cette année à Rio (1-0). Ils sont devenus notre nouvelle bête noire remplaçant les Yougoslaves des années 50 !
Avec 13 buts, Just Fontaine fut et est toujours le meilleur buteur d’une finale de la Coupe du Monde.
Image Panini Just Fontaine
Dire qu’il avait remplacé l’avant-centre titulaire Raymond Bliard qui s’était blessé lors d’un match d’entraînement lors de la préparation.
Raymond Kopa fut sacré meilleur joueur de la Coupe du Monde.
Image Panini Raymond Kopa
Le joueur du Réal de Madrid, double champion d’Europe (1957 et 1958), avait grandement apporté de son expérience acquise dans les joutes européennes avec son club. Il obtiendra le Ballon d’Or cette même année.
Finale : Suède-Brésil
Pour cette finale, la surprise fut la présence de la Suède malgré l’importance d’être le pays organisateur. Pour atteindre cette dernière marche, elle était sortie 1ère du groupe C en battant le Mexique (3-0) et la Hongrie (2-1) le vice-champion du Monde, elle partagea les points avec le Pays de Galles (0-0).
Equipe de Suède
En quart de finale, elle élimina l’Union Soviétique sur le score de 2-0 et en quart de finale l’Allemagne de l’Ouest (3-1), le champion du Monde en titre.
Pour cette finale, l’entraîneur suédois George Raynor avait reconduit l’équipe qui avait gagnée contre les allemands.
George Raynor (Photo Wikipédia)
La composition de l’équipe était : K. Svenson (gardien), O. Bergmark, S. Axbom, R. Börjesson, B. Gustavsson, S. Parling, K. Hamrin, G. Gren, A. Simonsson, N. Liedholm et L. Skoglund
Equipe de la Suède
De son côté l’entraîneur Brésilien Vicente Feola avait reconduit l’équipe qui avait éliminé la France hormis le remplacement de De Sordi par Djalma Santos.
Vicente Feola (Photo Wiki)
L’équipe du Brésil était composée de :
Debout : Zito, Djalma Santos, Bellini, Nilton Santos, Orlando et Gilmar (gardien),
Accroupi : Garrincha, Didi, Pelé, Vava et Zagallo.
Equipe du Brésil
Le dimanche 29 juin, les deux équipes entrèrent sur le stade Rasunda de Solna (Stockholm) devant près de 50000 spectateurs sous la direction d’un arbitre français, Maurice Guigue. Il est le second à arbitrer une finale de Coupe du Monde après Georges Capdeville en 1938 à Colombes.
Stade Rasunda de Stockholm (Photo FIFA)
Cette finale démarra sans temps mort et ce fut les suédois qui plantèrent la première estocade gagnante par Nils Liedholm dès la 4’. Le Brésil fut surpris par cette équipe mais ne mis que 5’ pour égaliser par Vava. Ce match s’équilibra mais Vava doubla la mise à 32’ donnant ce léger avantage à la mi-temps.
Pelé dans la défense suédoise
Au retour, le jeune Pelé intenable mis un 3ème but à la 55’ et Zagallo en ajouta un 4ème à la 68’.
Carte postale de la finale
Le Brésil avait le match bien en main quand le suédois Agne Simonson marqua un 2ème but à la 80’ redonnant un peu d’espoir à son équipe. Mais le Brésil ne permis pas aux suédois de revenir à la marque et comme un symbole, ce fut Pelé qui paracheva cette victoire en marquant à la 90’.
Photo de Pelé porté par ses Garrincha et Gilmar
Le Brésil était le nouveau champion du Monde, ce titre promis chez lui en en 1950 et perdu contre l’Uruguay, il l’avait gagné en Europe.
L’Equipe du Brésil championne du Monde 1958
Le Brésil était le nouveau champion du Monde, ce titre promis chez lui en en 1950 et perdu contre l’Uruguay, il l’avait gagné en Europe.
Bellini reçut le trophée, la Coupe Jules Rimet (1), du roi Gustave VI Adolf roi de Suède et lève le trophée. Avec Gilmar, ils entourent l’entraîneur Vicente Feola
Carte postale chinoise de la finale
De retour au pays, l’équipe championne du Monde fut accueillie fut acclamée et portée en triomphe par le peuple brésilien, lui qui avait vécu en 1950 une tragédie lors de la finale à Maracaña contre l’Uruguay.
Timbre émis par le Brésil pour sa victoire
Une nouvelle équipe était née avec une pléiade d’excellents joueurs emmenés par une perle noire future roi du football, Pelé. Son histoire ne faisait que commencée…
Carte postale du Brésil Champion du Monde 1958
Pour poursuivre cette aventure :
<--- Suisse 1954 Chili 1962 --->
JM
Références : Wikipédia, Livres sur la Coupe du Monde, Divers sites Web.
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Appendice
(1) Jules Rimet : Cliquer ici
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